Du grec laikos : peuple.
Dans le langage chrétien, un laïc était au Moyen Age un "baptisé" qui n’appartenait pas au clergé ; de nos jours, c’est une personne chargée de fonctions qui étaient autrefois dévolues au clergé, dans une institution catholique.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous la IIIe République, la laïcité est devenue une conception de l’organisation de la société visant à la neutralité réciproque des pouvoirs spirituels et religieux par rapport aux pouvoirs politiques, civils, administratifs. Le but était de lutter contre le cléricalisme, c’est-à-dire l’influence des clergés et des mouvements ou partis religieux sur les affaires publiques. La laïcité est aussi une éthique basée sur la liberté de conscience visant à l’épanouissement de l’homme en tant qu’individu et citoyen.
Concrètement, la laïcité est fondée sur le principe de séparation juridique des cultes et de la République (loi de 1905 en France), en particulier en matière d’enseignement.
Cette séparation a pour conséquence :
la garantie apportée par l’Etat de la liberté de conscience et du droit de d’exprimer ses convictions (droit de croire ou de ne pas croire, de changer de religion, d’assister ou pas aux cérémonies religieuses).
la neutralité de l’État en matière religieuse. Aucune religion n’est privilégiée; il n'y a pas de hiérarchie entre les croyances ou entre croyance et non-croyance.
La laïcité, en France, s’est mise progressivement en place pendant plus d’un siècle :
1789 : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen institue la liberté religieuse "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses" (article X)
1791 : la Constitution établit la liberté des cultes et accorde des droits identiques aux religions présentes alors en France : catholique, judaïque et protestante.
1881-1882 : les Lois de Jules Ferry instituent l'école publique gratuite, laïque et obligatoire.
1905 : la Loi de séparation des Églises et de l'Etat : "La République ne reconnaît, ne finance ni ne subventionne aucun culte" (article 2). L’Alsace Moselle, du fait de son rattachement à l’Allemagne lors du vote de cette loi, bénéficie d’un statut dérogatoire, fondé sur le Concordat de 1801 signé par le Consul Napoléon Bonaparte.
1946 : le principe de laïcité est inscrit dans le Préambule de la Constitution.
1959 : la Loi Debré accorde des subventions aux écoles privées qui sont sous contrat avec l’Etat.
1989 : la Loi Jospin de 1989 précise, dans son article 10, que "dans les collèges et les lycées, les élèves disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité, de la liberté d’information et de la liberté d’expression". Cette loi va provoquer l’apparition des foulards islamiques dans les établissements scolaires.
2004 : une loi réglementant le port des signes religieux à l’Ecole est mise en place pour résoudre les conflits liés au port du voile islamique.
Le lamaïsme est une religion du Tibet et de certaines régions d'Asie centrale, issue du
bouddhisme mahayana, appelé également vajrayâna
ou "véhicule de diamant". Il trouve son origine dans le premier monastère de lamas
fondé au VIIIème siècle par le moine Padma Sambhava. Vers l'an 1000, la conversion des
Mongols de Kubilay khan au lamaïsme marqua son apogée.
Sa forme moderne, le lamaïsme "jaune", par opposition avec la secte "rouge" du bouddhisme de
Mahayana, est due à la réforme de Tong-kha-pa de la secte des Gelug-pa au XIVème siècle.
Parmi un vaste ensemble de dieux et d'esprits, se trouve le dalaï-lama, maître de la
communauté, identifié suivant une procédure de reconnaissance, chacun d'eux étant la
réincarnation de son prédécesseur. Les dalaï-lamas furent investis d'un pouvoir de direction
spirituelle et temporelle sur le Tibet. On leur attribue des pouvoirs magiques et de
télépathie acquis après de longues années d'entraînement.
Le dalaï-lama actuel, Tenzin Gyatso, est en exil depuis l'invasion du Tibet par la Chine en
1959.
A l'origine, les libres penseurs désignaient les déistes anglais ("free thinkers") des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans son ouvrage "La libre pensée en France", Jacqueline Lalouette indique une première apparition de l’expression "libre pensée" en langue française, en 1843. Victor Hugo a été l’un des premiers auteurs à l’utiliser.
La libre pensée est un courant de pensée diffus qui refuse tout dogme et milite en faveur d'une pensée libre où aucune idée révélée, décrétée, ou présentée comme une certitude, ne fait autorité, en particulier dans les questions religieuses. La réflexion est guidée par la raison et les religions révélées sont vues comme des obstacles à l’émancipation de la pensée. Par extension, le terme est utilisé lorsqu'on s'affranchit de toute croyance religieuse.
Si la libre pensée trouve ses racines dans l’antiquité (Socrate, Aristote), au Moyen Age (François Villon), à la Renaissance (Rabelais, Erasme), c’est au siècle des Lumières qu’elle va triompher avec les grands philosophes (Voltaire, Diderot). Mais elle ne prendra sa forme moderne que dans la seconde moitié du XIXe siècle et sera étroitement lié au combat pour la laïcité.
Les libres penseurs sont essentiellement des déistes, des panthéistes, des agnostiques, des sceptiques, des athées. La franc-maçonnerie libérale et adogmatique est souvent considérée comme un mouvement de libre pensée.
Quelques libres penseurs célèbres des XIXe et XXe siècles : Auguste Blanqui, Victor Hugo, Emile Littré, Pierre Larousse, Aristide Briand, Georges Clémenceau, Emile Zola, Romain Rolland, Anatole France, Jean Jaurès, Bertrand Russell, Jean Rostand.
Du grec leitos, public et ergon, oeuvre.
La liturgie, terme spécifique au christianisme, désigne l'ordonnancement des cérémonies et des prières. Il constitue le culte public et officiel de l'Eglise. On distingue les liturgies occidentales (ambrosienne, gallicane, romane, mozarabe ou hispanique) et les liturgies orientales (de Saint Basile, copte, maronite...).
Du latin "lux", lumière et "ferre", porter. Littéralement : "Porteur de lumière".
En tant que Dieu latin, Lucifer était le porteur de lumière, l'esprit de l'air et personnifiait la connaissance.
L'expression "Porteur de lumière" était aussi utilisée durant les premiers siècles après J.C. pour désigner le Christ. Ce n'est qu'au Haut Moyen Age que le nom de Lucifer a été employé pour désigner Satan. Dans la Vulgate (première traduction de la Bible en latin par saint Jérôme), il est la transcription du mot hébreu Heylel en "Astre du matin" (planète Vénus).
Lucifer était le plus beau des anges, chef de la milice céleste. Par orgueil et avidité du pouvoir, il a voulu devenir l'égal de Dieu et s'est révolté contre lui. Chassé du ciel et envoyé en enfer, il est devenu Satan, le chef des démons.
Sa révolte est considérée par les gnostiques comme celle de la recherche de la connaissance que Dieu voulait cacher aux hommes. Porteur de lumière, il serait, pour les sectes lucifériennes, plus puissant que Dieu, simple Démiurge (luciférisme).
A ne pas confondre avec Lucifer, évêque de Cagliari, vers 370, qui provoqua un schisme (luciférianisme) par son attitude sévère envers les évêques partisans de l'arianisme.
Voir : Lucifer, l'étoile du matin (par Eric Timmermans) et la page d'accueil sur le diable
Luthéranisme / Luthérien
Le luthéranisme est la principale composante du protestantisme en Allemagne et en Scandinavie. Elle est issue de l'enseignement et des doctrines du réformateur allemand Martin Luther (1483-1546). Celui-ci, choqué par la cour pontificale et le système des "Indulgences" vendues à des naïfs pensant obtenir le pardon de leurs péchés, se révolta ouvertement contre le pape qui l'excommunia. Luther valida alors la "confession d'Augsbourg", écrite par Melanchthon, qui est le fondement de la constitution des Eglises luthériennes. La croyance de base est la justification par la foi dans le Christ et l'autorité unique de l'Ecriture Sainte, conduisant à rejeter, entre autres, le célibat des prêtres.
Bien que conservateur en matière de liturgie, le luthéranisme donne une place importante à la prédication.
Il y a environ 80 millions de luthériens dans le monde, dont 300 000 en France. Certaines Eglises Luthérienne disposent d'évêques et d'autres de conseils, de synodes et d'inspecteurs ecclésiastiques élus.