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Au-delà de la non croyance

2/4 : Des systèmes philosophiques formulés de manière positive

Voir le début : Au-delà de la non croyance



Scepticisme

Le scepticisme est un mouvement philosophique qui érige le doute en système et ne croit pas en la possibilité d'atteindre avec certitude la connaissance et la vérité.
Son principal objectif n'est pas de nous faire éviter l'erreur, mais de nous faire parvenir à la quiétude (ataraxia), loin des conflits de dogmes et de la douleur que l'on peut ressentir lorsqu'on découvre de l'incohérence dans ses certitudes.
En matière religieuse le scepticisme ne se prononce pas sur l'existence ou la non existence de Dieu.
Principaux défenseurs du scepticisme : Antiquité : Pyrrhon d'Elis (360-270 av. J.-C.), Sextus Empiricus (env. 150 av. J.-C.), Moyen Age : Montaigne, Pierre Bayle, Blaise Pascal.

"A force de lire des ouvrages de vulgarisation scientifique, j'ai bientôt eu la conviction que beaucoup d'histoires de la Bible ne pouvaient pas être vraies. La conséquence a été une véritable orgie fanatique de libre pensée accompagnée de l'impression que l'Etat trompe intentionnellement la jeunesse par des mensonges. C'était une impression écrasante. Cette expérience m'a amené à me méfier de toutes sortes d'autorité, à considérer avec scepticisme les convictions entretenues dans tout milieu social spécifique : une attitude qui ne m'a jamais quitté, même si par la suite, parce que j'ai mieux compris les mécanismes, elle a perdu de son ancienne violence."
(Albert Einstein qui se disait "un non-croyant profondément religieux" / 1879-1955 / Comment je vois le monde)

Humanisme

L'humanisme classique est un mouvement de pensée qui s'est développé en Italie pendant la Renaissance, en réaction au dogmatisme rigide, notamment religieux, du Moyen Age. Il propose de renouer avec les valeurs, la philosophie, la littérature et l'art de l'Antiquité classique qu'il considère comme le fondement de la connaissance. Les humanistes de la Renaissance sont des érudits qui ont soif de savoir. Ils affirment leur foi dans l'être humain qu'ils mettent au centre de leurs préoccupations et dont ils recherchent l'épanouissement. L'humanisme propose de nouvelles valeurs fondées sur la raison et le libre-arbitre.

Par extension, dans son sens moderne, l'humanisme désigne tout mouvement de pensée idéaliste et optimiste qui place l'homme au-dessus de tout, qui a pour objectif son épanouissement et qui a confiance dans sa capacité à évoluer de manière positive. L'homme doit se protéger de tout asservissement et de tout ce qui fait obstacle au développement de l'esprit. Il doit se construire indépendamment de toute référence divine.

"Cessons de rêver l'homme, cessons de faire de l'humanisme une religion : ce ne serait qu'un narcissisme généralisé ou hypostasié. L'homme n'est grand que dans la conscience qu'il a de sa misère. Il n'est humain qu'à condition de renoncer à la divinité. L'homme, par exemple, n'est ni maître ni possesseur de la nature : si l'humanisme n'est pas un sous-ensemble de l'écologisme, il ne saurait non plus justifier une quelconque indifférence à l'environnement ou aux autres espèces vivantes. La nature n'est pas Dieu, l'homme n'est pas Dieu : il n'y a pas de Dieu du tout, et c'est en quoi l'humanité est en charge d'elle-même, de la nature et de l'esprit."
(André Comte-Sponville / né en 1952 / Une éducation philosophique / 1989)

Matérialisme

Le matérialisme est un mouvement de pensée sur la nature de l'être qui considère qu'il n'y a pas d'autre substance que la matière (monisme) et que la pensée, la conscience sont des produits secondaires de la matière et donc des illusions. Le matérialisme rejette l'existence de l'âme, de l'au-delà et de Dieu, s'opposant en cela au spiritualisme et à l'idéalisme. Il est étroitement lié au développement de la science et se nourrit de ses résultats pour évoluer et se structurer au fil des siècles. Le terme matérialisme peut recouvrir plusieurs sens :
- l'atomisme antique de Démocrite, Epicure et Lucrèce
- avec un sens péjoratif, une doctrine qui explique le supérieur (l'esprit) par l'inférieur (la matière)
- l'athéisme qui refuse Dieu, l'âme et l'immortalité (La Mettrie, Holbach, Diderot)
- le matérialisme dialectique (Marx, Engels, Lénine)

"Au sens philosophique, le matérialisme est d'abord une ontologie - une théorie de l'être - ou une conception du monde. C'est la doctrine qui affirme qu'il n'y a d'être(s) que matériel(s) : le matérialisme est un monisme physique. A ce titre, il se définit surtout par ce qu'il exclut : être matérialiste, c'est penser qu'il n'existe ni monde intelligible, ni dieu transcendant, ni âme immatérielle. Ce n'est pas pour autant renoncer aux valeurs ou aux biens spirituels. (...) Etre matérialiste, pour les modernes, c'est d'abord reconnaître que c'est le cerveau qui pense, et en tirer toutes les conséquences."
(André Comte-Sponville / né en 1952 / Comment peut-on être matérialiste ? Comment peut-on être humaniste ? / 1998)

Positivisme

Le positivisme est le système philosophique fondé par Auguste Comte (1798-1857) qui considère que l'homme ne peut atteindre les choses en elles-mêmes (leur être, leur essence) et que seuls les faits expérimentés ont une valeur universelle.
Le positivisme est un système philosophique agnostique. Il se donne pour but de codifier les connaissances dites "positives", celles qui découlent directement de l'observation et de l'expérience et d'éliminer tout ce qui subit l'influence de la métaphysique.

Bien que le terme ait été inventé par Auguste Comte, on peut considérer que David Hume, Jean d'Alembert, Turgot et Condorcet font partie des premiers représentants du positivisme.

"L'amour pour principe, l'ordre pour base, et le progrès pour but; tel est, d'après ce long discours préliminaire, le caractère fondamental du régime définitif que le positivisme vient inaugurer."
(Auguste Comte / 1798-1857 / Système de politique positive, 1851-1854)

Scientisme

Le scientisme est un mouvement philosophique issu du positivisme, apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle qui fait de la science le but ultime de l'esprit humain. Pour le scientisme, la science, seule connaissance véritable, permet de décrire complètement la réalité et de connaître la nature intime des choses.
Les scientifiques qui partagent une telle vision de leur activité sont souvent considérés comme des "croyants" ayant la science pour religion.

"C’était le jeune espoir, arrivant historiquement à son heure, ce rêve de paradis chrétien, ouvrant l’autre vie, avec ses compensations. Aujourd’hui que dix-huit siècles ont épuisé cet espoir, que la longue expérience est faite, l’éternel esclave dupé, l’ouvrier fait le nouveau rêve de remettre le bonheur sur cette terre, puisque la science lui prouve chaque jour davantage que le bonheur dans l’Au-delà est un mensonge."
(Emile Zola / 1840-1902 / Paris, 1898)

Rationalisme

Le rationalisme est un mode de pensée philosophique (chez Platon, Aristote, Épicure, Descartes, Leibniz, Kant, etc. ) selon lequel la raison est la seule source de connaissance. Tout ce qui existe a sa raison d'être et, de ce fait, peut être intelligible. Le rationalisme rejette toute explication métaphysique et s'oppose au mysticisme, au spiritualisme.
Par extension, le rationalisme est un mode de pensée selon lequel tout ce qui existe a une explication rationnelle et peut être décrit par la raison humaine. Il prône donc l'usage de la raison dans toutes les activités de connaissance.

"Le principe rationaliste :
Il n'y a rien dans le réel que l'on soit fondé à considérer comme radicalement réfractaire à la raison humaine.
[...]
Mais le principe rationaliste n'implique pas que la science puisse, en fait, épuiser le réel; il nie seulement que l'on ait le droit de regarder aucune partie de la réalité, aucune catégorie de faits comme invinciblement irréductible à la pensée scientifique, c'est-à-dire comme irrationnelle dans son essence. Le rationalisme ne suppose nullement que la science puisse jamais s'étendre jusqu'aux limites dernières du donné; mais qu'il n'y a pas, dans le donné, de limites que la science ne puisse jamais franchir."

(Emile Durkheim / 1858-1917 / L'éducation morale)

Nihilisme

Au sens philosophique, le nihilisme désigne un scepticisme absolu, qui nie toute hiérarchie des valeurs, toute morale, toute croyance, toute transcendance et en particulier l'existence de Dieu. Il n'accorde de l'importance qu'au "néant", qu'à la destruction et à la mort. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-1900) y voit la crise d'une civilisation malade et la conséquence de 20 siècles de décadence de l'Occident.

"Je ne puis me satisfaire du nihilisme absolu de Roger Martin du Gard. Je ne m'en écarte pas, ne le repousse pas, mais prétends passer outre, le traverser. C'est par-delà, que je veux reconstruire. Il me parait monstrueux que l'homme ait besoin de l'idée de Dieu pour se sentir d'aplomb sur terre ; qu'il soit forcé de consentir à des absurdités pour édifier quoi que ce soit de solide ; qu'il se reconnaisse incapable d'exiger de lui-même ce qu'obtenaient artificiellement de lui des convictions religieuses, de sorte qu'il laisse aller tout à néant sitôt qu'on dépeuple son ciel."
(André Gide / 1869-1951 / Journal 1889-1939 / 20 octobre 1927)

Existentialisme

L'existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui postule que les individus créent le sens et l'essence de leur vie, de leur courage par opposition à ce qu'elle soit créée pour eux par des doctrines théologiques ou philosophiques.

L'existentialisme considère chaque personne comme un être unique qui est maître non seulement de ses actes et de son destin, mais également - pour le meilleur comme pour le pire - des valeurs qu'il décide d'adopter.

"L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyons que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action, et c'est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

Situationnisme

Le situationnisme est un mouvement contestataire philosophique, esthétique et politique incarné par l'Internationale situationniste, "plate-forme collective", fondée par huit artistes en 1957, lors de la conférence de Cosio d'Arroscia. Dans son document fondateur, "Rapport sur la construction de situations...", Guy Debord (1931-1994) exprime l'exigence de "changer le monde" et envisage le dépassement de toutes les formes artistiques par "un emploi unitaire de tous les moyens de bouleversement de la vie quotidienne".

Au début, le situationnisme se veut une tentative de dépassement des mouvements artistiques révolutionnaires d'avant-garde du XXe siècle comme le dadaïsme, le surréalisme et le lettrisme. Mais le mouvement situationniste, héritier du marxisme et du surréalisme, s'oriente rapidement vers une critique de la société du spectacle, qualifiée de "spectaculaire-marchande", associée à un désir de révolution sociale.

"Nous pensons d'abord qu'il faut changer le monde. Nous voulons le changement le plus libérateur de la société et de la vie où nous nous trouvons enfermés."
(Guy Debord / 1931-1994)








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