> Biographies  Jean-Paul Sartre

Jean-Paul Sartre

(1905 - 1980)
Jean-Paul Sartre, père de l'exitentialisme, auteur de 'L'Etre et le Néant'

Biographie de Jean-Paul Sartre :

Après l'Ecole Normale Supérieure, Jean-Paul Sartre passe l'agrégation en 1929 - c'est à cette période qu'il fait la connaissance de Simone de Beauvoir. Il est nommé professeur de philosophie au lycée du Havre, puis à Neuilly en 1937.

La Seconde Guerre Mondiale, dans laquelle il est tour à tour soldat, prisonnier, résistant et auteur engagé, lui permet d'acquérir une conscience politique et de ne plus être l'individualiste qu'il a été dans les années 1930. Pendant la guerre, il rédige son premier essai qui deviendra son oeuvre philosophique majeure, "L'Être et le Néant", où il approfondit les bases théoriques de son système de pensée. Recruté par Albert Camus en 1944, il devient reporter dans le journal "Combat".

Dans les années qui suivent la libération, Jean-Paul Sartre connaît un énorme succès et une très grande notoriété comme chef de file du mouvement existentialiste qui devient une véritable mode. Dans la revue "Les Temps modernes" qu'il a créée en 1945, il prône l'engagement comme une fin en soi, avec à ses côtés Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty et Raymond Aron.

Jean-Paul Sartre est l'héritier de Descartes et a été influencé par les philosophes allemands Hegel, Marx, Husserl, et Heidegger. Dans "l'Etre et le Néant", traité de l'existentialisme d'un abord difficile car s'adressant aux philosophes, il aborde les rapports entre conscience et liberté. L'ouvrage s'articule autour des thèmes de la conscience, de l'existence, du pour-soi (manière d'être de l'existant), de la responsabilité de l'être-en-situation, de l'angoisse lorsque la conscience appréhende l'avenir face à sa liberté, de la liberté d'échapper à l'enchaînement des causes et déterminations naturelles, du projet lorsque la conscience se projette vers l'avenir.

Pour Jean-Paul Sartre, Dieu n'existant pas, les hommes n'ont pas d'autres choix que de prendre en main leur destinée à travers les conditions politiques et sociales dans lesquelles ils se trouvent.

Le théâtre et le roman sont pour Jean-Paul Sartre un moyen de diffuser ses idées grâce à des mises en situation concrète (Huis clos, Les mains Sales, La nausée...). Il mène une vie engagée en se rapprochant du Parti communiste en 1950, tout en gardant un esprit critique, avant de s'en détacher en 1956 après les événements de Budapest.

Jean-Paul Sartre garde cependant ses convictions socialistes, anti-bourgeoises, anti-américaines, anti-capitalistes, et surtout anti-impérialistes. Il mène jusqu'à la fin de ses jours de multiples combats : contre la guerre d'Algérie et la guerre du Viêt-Nam, pour la cause palestinienne, les dissidents soviétiques, les boat-people.... Il refuse le prix Nobel de littérature en 1964 car, selon lui, "aucun homme ne mérite d'être consacré de son vivant".
Bibliographie : La Nausée (1938), Le Mur (1939), Les Mouches (1943), L'Etre et le Néant (1943), Huis clos (1945), L'âge de raison (1945), L'existentialisme est un humanisme (1945), Morts sans sépulture (1946), La Putain respectueuse (1946), Réflexion sur la question juive (1947), Les mains Sales (1948), Le Diable et le Bon Dieu (1951), Les Séquestrés d'Altona (1959), Critique de la raison dialectique (1960), Les Mots (1964).
Liens:
      PHILONET - Leçons de philosophie à l'usage des élèves des classes terminales
      Philagora - L'existentialisme : Jean-Paul Sartre
      @ la lettre.com

Sur ce site :
      Morale : Jean-Paul Sartre
      Une vocation manquée. Texte de Jean-Paul Sartre proposé par Michel Bellin


Citations de Jean-Paul Sartre :

"Exister c'est être là simplement... Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même. Quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le cœur et tout se met à flotter."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / La Nausée)

"Etre homme, c'est tendre à être Dieu: ou, si l'on préfère, l'homme est fondamentalement désir d'être Dieu."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'être et le néant)

"Ce qui rend le mieux concevable le projet fondamental de la réalité humaine, c'est que l'homme est l'être qui projette d'être Dieu."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'être et le néant)

"Deux frères comparaissent au tribunal divin, le jour du jugement. Le premier dit à Dieu: «Pourquoi m'as-tu fait mourir si jeune?» et Dieu répond: «Pour te sauver. Si tu avais vécu plus longtemps, tu aurais commis un crime, comme ton frère.» Alors le frère demande à son tour: «Pourquoi m'as-tu fait mourir si vieux?»"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'être et le néant)

"Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Huis Clos)

"Le secret douloureux des Dieux et des rois : c'est que les hommes sont libres."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Les mouches)

"Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Les mouches)

"Mais si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

"L'existentialisme est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque; ils dirent à peu près ceci: Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu'il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considéré comme existant a priori; […]
L'existentialisme, au contraire, pense qu'il est très gênant que Dieu n'existe pas, car avec lui disparaît la possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu'il n'y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser; […] …l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne se trouve d'abord pas d'excuses. Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par une référence à une nature humaine donnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de ce qu'il fait."

(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

"L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt: même si Dieu existait, ça ne changerait rien; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyons que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action, et c'est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

"Et si j'entends des voix, qu'est-ce qui me prouve qu'elles viennent du ciel et non de l'enfer, ou d'un subconscient, ou d'un état pathologique? Qui prouve qu'elles s'adressent à moi? Qui prouve que je suis bien désigné pour imposer ma conception de l'homme et mon choix à l'humanité?"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

"[...] l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / L'existentialisme est un humanisme)

"Quand Dieu se tait, on peut lui faire dire ce que l'on veut."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon dieu)

"Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon dieu)

"Je me demandais à chaque minute ce que je pouvais être aux yeux de Dieu. A présent je connais la réponse: rien. Dieu ne me voit pas, Dieu ne m'entend pas, Dieu ne me connaît pas. Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes? C'est Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte? C'est Dieu. Tu vois ce trou dans la terre? C'est Dieu encore. Le silence c'est Dieu. L'absence c'est Dieu. Dieu c'est la solitude des hommes. Il n'y avait que moi: J'ai décidé seul du Mal; seul, j'ai inventé le Bien. C'est moi qui ai triché, moi qui ai fait des miracles, c'est moi qui m'accuse aujourd'hui, moi seul peut m'absoudre; moi, l'homme. Si Dieu existe, l'homme est néant; si l'homme existe... "
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon Dieu, acte 2)

"Je ne connais qu'une Église: c'est la société des hommes."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon dieu)

"[...] un élu, c'est un homme que le doigt de Dieu coince contre un mur."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon dieu)

"Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi. [...] Toute destruction brouillonne, affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Le diable et le bon dieu)

"Dieu est mort, mais l'homme n'est pas, pour autant, devenu athée. Ce silence du transcendant, joint à la permanence du besoin religieux chez l'homme moderne, voilà la grande affaire aujourd'hui comme hier."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Situations)

"On ne forme pas impunément des générations en leur enseignant des erreurs qui réussissent. Qu'arrivera-t-il un jour, si le matérialisme étouffe le projet révolutionnaire ?"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Situations)

"Dieu est mort, n'entendons pas par là qu'il existe pas, ni même qu'il n'existe plus […] Il nous parlait et il se tait…"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Situations, 1)

"La violence, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est un échec."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Situations, 2)

"Coucher avec toi, sous l'œil de Dieu? S'écrit-il en repoussant Hilda. Non: je n'aime pas les parties de débauche. Si je connaissais une nuit assez profonde pour nous cacher à son regard…"
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / Les Mots)

"Ce qui au fond, prive l'homme de toute possibilité de parler à Dieu, c'est que, dans la pensée humaine Dieu devient nécessairement conforme à l'homme en tant que l'homme est fatigué, assoiffé de sommeil et de paix."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980 / cité par Georges Bataille dans "La somme athéologique")

"Une seule fois, j'eus le sentiment qu'Il [Dieu] existait. J'avais joué avec des allumettes et brûlé un petit tapis; j'étais en train de maquiller mon forfait quand soudain Dieu me vit, je sentis son regard à l'intérieur de ma tête et sur mes mains; je tournoyais dans la salle de bains, horriblement visible, une cible vivante. L'indignation me sauva: je me mis en fureur contre une indiscrétion si grossière, je blasphémais, […] il ne me regarda plus jamais."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980)

"Mauriac, l'eau bénite qui fait pschitt."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980)

"Si Dieu n'est pas noir en lui-même, alors Jésus a menti quand il a pris la parole dans la synagogue de Capharnaüm et Marx avait raison de dire que la religion est l'opium du peuple."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980)

"L'absenthéisme c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes.."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980)

"La religion, c'est l'échappatoire de ceux qui sont trop lâches pour se reconnaître responsables de leurs propres destinées."
(Jean-Paul Sartre / 1905-1980)



"…si la description de l'essence relève de la philosophie proprement dite, seul le roman permettra d'évoquer dans sa réalité complète, singulière, temporelle, le jaillissement originel de l'existence."
(Simone de Beauvoir / 1908-1986 / Littérature et métaphysiques "Temps modernes 01/04/1946")


Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religionAthéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion   Biographies    Citations proverbesCitations    Haut de page    Contact   Copyright ©