> Biographies  Paul Henri, baron d'Holbach

Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach

(1723 - 1789)
Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach, collaborateur de l'Encyclopédie, auteur du 'Christianisme  dévoilé'

Biographie de Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach :

Philosophe français d'origine allemande, érudit et fortuné, Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach est, grâce au salon qu'il anime, l'une des grandes personnalités de la vie parisienne. Sa formation aux sciences naturelles lui permet de collaborer à l'Encyclopédie pour des articles de chimie et de minéralogie.

Matérialiste et fataliste athée, Holbach s'oppose à toutes les doctrines religieuses, instruments du despotisme. Sans être vraiment novateur par les concepts qu'il développe, il emprunte ses idées aux sources les plus variées. Il les combine et les développe avec une grande hardiesse qui l'oblige à publier ses ouvrages sous un pseudonyme. Sa philosophie est exposée dans "Le christianisme dévoilé" et "Système de la nature", véritable code de l'athéisme. Il y décrit un univers entièrement déterminé par le principe de la causalité qui s'applique à toute la matière, excluant donc toute intervention divine. Ce sont la peur et l'ignorance qui conduisent les hommes à croire en Dieu et les poussent vers les religions.

Dans son salon, où la liberté d'expression est totale, Holbach reçoit les penseurs et écrivains célèbres aussi bien français, comme Rousseau, Diderot, D'Alembert, Buffon, Helvétius, qu'étrangers. Sa langue naturelle étant l'allemand, il se voit souvent reprocher le manque d'élégance de son style, mais il est surtout violemment attaqué pour ses idées absolutistes.

Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach est sans aucun doute le doctrinaire le plus hardi de l'athéisme, usant de tout ce que la science de l'époque peut apporter comme arguments au matérialisme et au déterminisme.
Quelques oeuvres : Le christianisme dévoilé (1761), La contagion sacrée (1767), Le militaire philosophe (1767), Théologie portative (1767), L'esprit du clergé (1767), Histoire critique de Jésus-Christ (1770), Système de la nature (1770), Essai sur les préjugés (1770), Système social (1773), La morale universelle (1776), Ethocratie ou le Gouvernement fondé sur la morale (1776).

Bibliographie : : "Les Lumières au péril du bûcher : Helvétius et d'Holbach" par Guy Chaussinand-Nogaret (Fayard, 2009)
Liens:
      D'Holbach ou le fatalisme matérialiste


Citations de Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach :

"L'homme n'est superstitieux que parce qu'il est craintif, il ne craint que parce qu'il est ignorant."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Contagion sacrée / 1767)

"C'est pour s'être reposés de l'éducation sur les prêtres enthousiastes et fanatiques que les princes chrétiens n'ont, dans leurs Etats, que des superstitieux que n'ont d'autre vertu qu'une foi aveugle, un zèle emporté, une soumission peu raisonnée à des cérémonies puériles…"
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Le christianisme dévoilé / 1767)

"Les mêmes artifices ont toujours été mis en oeuvre par les imposteurs qui ont voulu tromper le genre humain ; ils se sont toujours retranchés contre l'examen ; ils lui ont opposé des mystères, des incertitudes, des terreurs."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / L'esprit du clergé / 1767)

"L'Evangile n'est qu'un roman oriental, dégoûtant pour tout homme de bon sens et qui ne semble s'adresser qu'à des ignorants, des stupides, des gens de la lie du peuple, les seuls qu'il puisse séduire."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Histoire critique de Jésus-Christ / 1770)

"L'athéisme, dont jusqu'ici les principes n'ont point été suffisamment développés, semblent alarmer les personnes même les plus dégagées de préjugés. Elles trouvent l'intervalle trop grand entre la superstition vulgaire et l'irréligion absolue; elles croient prendre un sage milieu en composant avec; elles rejettent les conséquences en admettant le principe; elle conserve le fantôme sans prévoir que, tôt ou tard, il doit produire les mêmes effets et faire, de proche en proche, éclore les mêmes folies dans les têtes humaines..."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature / 1770)

"Tant que le sacerdoce aura le droit d'infecter la jeunesse, de l'habituer à trembler devant les mots, d'alarmer les nations au nom d'un Dieu terrible, le fanatisme sera le maître des esprits, l'imposture à volonté portera le trouble dans les Etats. Le fantôme le plus simple, perpétuellement alimenté, modifié, exagéré par l'imagination des hommes, deviendra peu à peu un colosse assez puissant pour renverser les têtes et culbuter les empires."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature / 1770)

"Homme faible et vain! tu prétends d'être libre ; hélas! ne vois-tu pas tous les fils qui t'enchaînent? Ne vois-tu pas que ce sont des atomes qui te forment, que ce sont des atomes qui te meuvent, que ce sont des circonstances indépendantes de toi qui modifient ton être et qui règlent ton sort? Dans une nature puissante qui t'environne, serais-tu donc le seul être qui pût résister à son pouvoir? Crois-tu que tes faibles vœux la forceront de s'arrêter dans sa marche éternelle, ou de changer son cours?"
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature / 1770)

"Quand on voudra s'occuper utilement du bonheur des hommes, c'est par les dieux du ciel que la réforme doit commencer."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature / 1770)

"En un mot, la morale et la politique pourraient retirer du matérialisme des avantages, que le dogme de la spiritualité ne leur fournira jamais, et auxquels il les empêche même de songer."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature / 1770)

"Qu'est-ce, en effet, qu'un athée ? C'est un homme qui détruit des chimères nuisibles au genre humain pour ramener les hommes à la nature, à l'expérience, à la raison. C'est un penseur, qui ayant médité la matière, son énergie, ses propriétés et ses façons d'agir, n'a pas besoin pour expliquer les phénomènes de l'univers et les opérations de la nature, d'imaginer des puissances idéales, des intelligences imaginaires, des êtres de raison, qui, loin de faire mieux connaître cette nature, ne font que la rendre capricieuse, inexplicable, méconnaissable, inutile au bonheur des humains."
(Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature, Partie II, Chapitre XI / 1770)

"Le bonheur consiste à ne désirer que ce qu'on peut obtenir."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789 / La morale universelle / 1776)

"L'ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789)

"Les sauvages, ainsi que tous les ignorants, attribuent à des esprits tous les effets dont leur expérience les empêche de démêler les vraies causes. Demandez à un sauvage ce qui fait marcher votre montre, il vous répondra : "c'est un esprit". Demandez à nos docteurs ce qui fait marcher l'univers. Ils vous diront : "c'est un esprit"."
(Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789)

"C'est sur son utilité que la vérité fonde sa valeur et ses droits; elle peut être quelquefois désagréable à quelques individus et contraire à leurs intérêts, mais elle sera toujours utile à l'espèce humaine […]. L'utilité est donc la pierre de touche des systèmes, des opinions et des actions des hommes."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789)

"Tous les théologiens du monde en peignant Dieu, nous peignent-ils autre chose qu'une grande chimère, sur les traits de laquelle chacun arrange à sa manière, et qui n'existe que dans son propre cerveau? Il n'est pas deux individus sur la terre, qui aient, ou qui puissent avoir, les mêmes idées de leur Dieu."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789)

"S'il existait un Dieu bon, ne serait-on pas forcé de convenir qu'il néglige étrangement en cette vie, le plus grand nombre des hommes? Il semblerait que ce Dieu n'a créé les nations que pour être les jouets des passions et des folies de ses représentants sur terre."
(Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach / 1723-1789)

"Quand on réfléchit sans préjugé sur les choses humaines, on est émerveillé de voir jusqu'où la superstition peut porter ses excès, et l'on est incertain si l'on doit plus admirer l'aveuglement des peuples ou la hardiesse effrontée de ceux qui les trompent."
(Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789)



Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religionAthéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion   Biographies    Citations proverbesCitations    Haut de page    Contact   Copyright ©