Philosophe et poète français. Claude Adrien Helvétius, né à Paris dans une famille de médecin, suit une formation auprès de son oncle à Caen afin de faire une carrière financière. A la demande de la reine, il est nommé fermier général à l'âge de vingt-trois ans.
La situation et les revenus de Claude Adrien Helvétius lui permettent de jouir pleinement de la vie et de se consacrer à la poésie et à la philosophie. Il fréquente les salons et les grands personnages du XVIIIe siècle et collabore à l'encyclopédie dont il est aussi un mécène.
Disciple de John Locke, Claude Adrien Helvétius élabore un système matérialiste et sensualiste qui défend l'égalité naturelle des hommes, un athéisme relatif et une morale utilitariste. Il considère l'homme comme le produit de son environnement et de son éducation. Son oeuvre capitale, De l'esprit, est condamnée par le conseil du roi. Son influence sur la pensée philosophique de son époque est considérable.
Quelques oeuvres :
De l'esprit (1758), De l'homme, de ses facultés intellectuelles et
de son éducation (1772), Du Bonheur (poème, 1772), Les Progrès
de la raison dans la recherche du vrai (1775).
"On n'appelle pas fou un homme qui croit manger le bon Dieu, mais
celui qui se dit Jésus-Christ."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Pensées et réflexions)
"La religion a fait de grands maux, et peu de petits biens."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Pensées et réflexions)
"On sacrifie souvent les plus grands plaisirs de la vie à l'orgueil
de les sacrifier."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Pensées et réflexions)
"Ce qui fait le bonheur des hommes c'est d'aimer à faire ce qu'ils
ont à faire. C'est un principe sur lequel la société n'est pas fondée."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Pensées et réflexions)
"L'art du politique est de faire en sorte qu'il soit de l'intérêt
de chacun d'être vertueux."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Notes, maximes et pensées)
"La vérité est un flambeau qui luit dans un brouillard
sans le dissiper."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Notes, maximes et pensées)
"Les hommes sont toujours contre la raison quand la raison
est contre eux."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Maximes et pensées)
"L'intérêt ferait nier les propositions de géométrie
les plus évidentes et croire les contes religieux les plus absurdes."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Maximes et pensées)
"Moines : ont la triste singularité de se priver des plaisirs
sans faire moins de crimes."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Maximes et pensées)
"La vertu a bien des prédicateurs et peu de martyrs."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Maximes et pensées)
"Il est, pour chaque nation, un temps de stupidité et
d'avilissement, pendant lequel elle n'a point d'idées nettes de l'esprit :
elle prodigue alors ce nom à certains assemblages d'idées à la mode, et
toujours ridicules aux yeux de la postérité: ces siècles
d'avilissement sont ordinairement ceux du despotisme. Alors, dit un poète,
Dieu prive les nations de la moitié de leur intelligence, pour les
endurcir contre les misères et le supplice de la servitude."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / De l'esprit)
"César et Mahomet ont rempli la terre de leur renommée.
Le dernier est, dans la moitié de l'univers, respecté comme l'ami de Dieu ; dans
l'autre, il est honoré comme un grand génie: cependant, ce Mahomet, simple
courtier d'Arabie, sans lettres, sans éducation, et dupe lui-même en partie
du fanatisme qu'il inspirait, avait été forcé, pour composer le médiocre et
ridicule ouvrage nommé al-koran, d'avoir recours à quelques moines grecs.
Or, comment, dans un tel homme, ne pas reconnaître l'ouvrage du hasard qui le
place dans le temps et les circonstances où devait s'opérer la révolution à
laquelle cet homme hardi ne fit guère que prêter son nom?"
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / De l'esprit)
"Combien de fois une trop sotte confiance en des moines
ignorants n'a-t-elle pas fait nier à des chrétiens la possibilité des antipodes?"
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / De l'esprit)
"Les chrétiens, qui donnaient avec justice le nom de barbarie
et de crime aux cruautés qu'exerçaient sur eux les païens, ne donnèrent-ils pas
le nom de zèle aux cruautés qu'ils exercèrent à leur tour sur ces mêmes païens?
Qu'on examine les hommes, on verra qu'il n'est point de crime qui ne soit mis au
rang des actions honnêtes par les sociétés auxquelles ce crime est utile, ni d' action
utile au public qui ne soit blâmée de quelque société particulière à qui cette
même action est nuisible."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / De l'esprit)
"Je donne le nom de vertus de préjugé à toutes celles dont l'observation exacte ne contribue en rien au bonheur public; telles sont la chasteté des vestales et les austérités de ces fakirs insensés dont l'Inde est peuplée; vertus qui, souvent indifférentes et mêmes nuisibles à l'état, font le supplice de ceux qui s'y vouent. Ces fausses vertus sont, dans la plupart des nations, plus honorées que les vraies vertus, et ceux qui les pratiquent en plus grande vénération que les bons citoyens."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / De l'esprit)
"Vous composez avec le préjugé comme un jeune homme, entrant dans le monde, en use avec les vieilles femmes qui ont encore des prétentions, et auprès desquelles il ne veut qu’être poli et paraître bien élevé. Mais aussi ne les flattez-vous pas trop ? Passe pour les prêtres. En faisant leur part de gâteau à ces cerbères de l’Église, vous les faites taire sur votre religion ; sur le reste, ils ne vous entendront pas."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771 / Lettre à Montesquieu sur son manuscrit de l'Esprit des lois)
"Le clergé est une compagnie qui a le privilège exclusif de voler par la séduction."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771)
"Quelque temps après qu'une erreur a disparu, les hommes ne conçoivent pas comment on l'a pu croire."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771)
"La raison souvent n'éclaire que les naufrages."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771)
"Nul n'a droit sur l'air que je respire, ni sur la plus noble fonction de mon esprit, celle de juger par moi-même."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771)
"Par le système de l'attraction, il n'est pas nécessaire d'admettre un Dieu ..."
(Claude Adrien Helvétius / 1715-1771)