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L'islam : monde2014Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Hors islam, point de salut ? (Achour Ouamara) Libération - 9 novembre 2014 "De la secte des hachachines à Oussama ben Laden, en passant par Hassan el-Banna et autres Qotb, l'ennemi intérieur (le mauvais musulman), qu'il s'appelle intellectuel, démocrate ou monarque éclairé, a toujours été mis à l'index pour trahison de l'islam non conforme à la lettre. L'ennemi extérieur, en l'occurrence l'Occident, est, lui, considéré comme l'inspirateur de cet ennemi intérieur et son pourvoyeur d'idées perverses, quand il n'est pas son bras armé. Plus insidieuse, la nouvelle race de discoureurs sur l'islam qui, rompus à la communication, occupent les devants de la scène : policés, médiatisés à souhait, toujours le sourire aux lèvres pour masquer le cordon ombilical qui les relie à l'islamisme radical. Ils partagent ensemble la promesse d'un avenir radieux pour l'islam (sa mondialisation) et cette croyance jamais ébranlée que seul l'islam est à même de répondre aux malheurs du monde. Sauver l'islam ou en sortir ? Cet ennemi intérieur à l'écoute de la modernité est pris entre deux feux : d'une part, répondre à une partie de l'Occident revanchard qui ne retient de l'islam que sa version, intégriste, belliqueuse, et d'autre part, engager face à ce même islamisme une lutte d'interprétation de l'islam à dessein de présenter de celui-ci un autre visage, plus humain et tolérant." [...] http://www.liberation.fr/monde/2014/11/09/hors-islam-point-de-salut_1139795 L'islam face au djihadisme Le Monde - 8 octobre 2014 "Pour Abdellah Taïa, écrivain et réalisateur marocain, lauréat du prix de Flore 2010 pour « Le Jour du roi » (Seuil), une profonde autocritique doit être menée afin de reconnaître les errances des sociétés musulmanes. Le passé colonial ne doit plus servir à excuser les erreurs d'aujourd'hui, selon lui : [...] L'écrivain Abdelwahab Meddeb écrit quant à lui qu'il ne faut jamais, en ces temps de désolation, cesser de transmettre les merveilles de l'islam. L'antidote à la violence est à trouver dans l'héritage culturel musulman : [...] Enfin, pour Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées de France et président d'honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM), il faut réaffirmer que la violence meurtrière de l'Etat islamique n'a rien à voir avec l'islam, une religion qui célèbre la vie, l'amour et la miséricorde." [...] http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/10/08/l-islam-face-au-djihadisme _4502251_3232.html?xtmc=religion&xtcr=73 Ghaleb Bencheikh : "Nous avons besoin d'une refondation de la pensée islamique" (Ghaleb Bencheikh) L'Humanité - 3 octobre 2014 Entretien réalisé par Karima Goulmamine. "Le 25 septembre, à la suite de l'assassinat d'Hervé Gourdel, une vingtaine de personnalités, des "Français de France et de confession musulmane", exprimaient leur répulsion face aux crimes commis au nom de l'islam. Indispensable, la condamnation n'est pas suffisante, estime l'islamologue. Il démonte les usurpations du discours des djihadistes et appelle les musulmans à s'affranchir des enfermements doctrinaux. À la suite de l'assassinat d'Hervé Gourdel, vous avez signé, avec d'autres personnalités musulmanes, un appel intitulé "Nous sommes aussi de "sales Français"", condamnant les crimes commis au nom de l'islam. Qu'est-ce qui vous a motivé? Pour certains, les musulmans n'ont pas à se justifier sans cesse face aux exactions de groupes terroristes... Ghaleb Bencheikh : Deux thèses se télescopent. La première consiste à dire : "Quand il y a une abomination, un crime révoltant de cet ordre-là, il faut le réprouver avec force et il faut le dire." La seconde : "Mais nous sommes innocents, nous n'avons rien à voir avec ces fous, c'est une idéologie mortifère ; si je commence à me disculper à chaque fois qu'il y a de telles abominations, je renforce en creux l'idée qu'elles ont quelque chose à voir avec moi." Comme citoyen, comme homme de foi, je demeure convaincu que, lorsque les assassins agissent au nom d'une tradition religieuse, les adeptes de cette tradition doivent condamner. À mon goût, ça n'a pas été assez fait depuis des années. Si nous sommes arrivés à ces situations de suspicion de la part de nos autres concitoyens, c'est aussi parce qu'on ne l'a pas fait très tôt, quand il y avait les crimes des GIA en Algérie, de Boko Haram au Nigeria, de la Jamaat Islamiya en Égypte..." [...] http://www.humanite.fr/ghaleb-bencheikh-nous-avons-besoin-dune-refondation-de-la-pensee-islamique-553588 Violents mais pas dévots (Mehdi Hasan / New Statesman) Courrier International - 4 Septembre 2014 "Croire que ce sont surtout les ultrareligieux qui partent rejoindre les rangs djihadistes serait une erreur fatale dans la lutte contre la radicalisation des jeunes. Devinez un peu quels livres les candidats au djihad Yusuf Sarwar et Mohammed Ahmed ont commandés sur Amazon avant de quitter Birmingham pour aller combattre en Syrie en mai. Milestones, de l'islamiste égyptien Sayyid Qutb ? Non. Un recueil des écrits d'Oussama Ben Laden, peut-être ? Non plus. Sarwar et Ahmed, qui ont plaidé coupables d'actes de terrorisme le mois dernier, avaient acheté L'Islam pour les nuls et Le Coran pour les nuls. Difficile de trouver meilleure preuve pour confirmer que la religion musulmane, avec ses mille quatre cents ans d'histoire, n'a pas grand-chose à voir avec le mouvement djihadiste moderne. Ces jeunes hommes qui prennent un plaisir sadique à poser des bombes et à décapiter les gens ont beau recourir à la rhétorique religieuse pour justifier leur violence - songez aux meurtriers du [militaire britannique] Lee Rigby hurlant "Allahu akbar" lors de leur procès, songez à l'Etat islamique décapitant le photojournaliste James Foley dans le cadre de sa "guerre sainte" -, en général ce n'est pas la ferveur religieuse qui les motive." [...] http://www.courrierinternational.com/article/2014/09/04/violents-mais-pas-devots Irak, Syrie, Libye... La terreur islamiste ne fait que commencer (Jean-Marcel Bouguereau) Le Nouvel Observateur - 24 août 2014 "Ces dernières semaines, la situation s'est encore un peu plus tendue au Moyen-Orient qui a vu, de toutes parts, se développer les positions des islamistes. Comment expliquer cette situation ? Faut-il s'en alarmer ? Le décryptage de notre contributeur Jean-Marcel Bouguereau. Un spectre hante le monde : le djihadisme. Avec l'avancée spectaculaire en Irak et en Syrie des troupes d'Al-Baghdadi, ses hommes fanatisés, ses armes sophistiquées, son trésor de guerre en millions de dollars et l'argent des puits de pétrole, tout cela inquiète à juste titre. Al-Baghdadi, un Ben Laden en pire Si Obama a estimé que l'État islamique était un "cancer" c'est que cette menace va "bien au-delà" de toute autre menace terroriste connue jusqu'à maintenant. Le nouveau "califat" a conquis en quelques semaines un territoire aussi grand que la Jordanie. Le "calife" a, du même coup, envoyé dans les poubelles de l'histoire islamique la figure de Ben Laden et en a pris le relai, en pire puissance mille. D'abord dans l'horreur : crucifixions d'infidèles, décapitation d'otage, massacres des Yezidis, fosses communes d'exécutés à la chaîne, interdictions et obligations les plus variées, sous menace de mort." [...] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1234187-irak-syrie-lybie-la-terreur-islamiste -ne-fait-que-commencer.html "Les femmes sont la cible principale de l'islam radical" (Guy Sorman) Le Monde - 15 août 2014 "Quel lien existe-t-il entre des mouvements islamistes aussi dispersés que le Hamas, Al-Qaida, le Hezbollah, Boko Haram, les talibans, l'Etat islamique ? Tous se réclament du Coran mais en proposent des interprétations variées. Tous s'inscrivent dans des cultures dissemblables. Mais un trait au moins les réunit, qui relève moins de la religion ou de l'idéologie que de ce que l'on pourrait qualifier de psychanalyse de groupe : la haine des femmes. N'est-il pas étrange que la priorité de ces islamistes, partout où ils emportent des batailles ou s'emparent du pouvoir, est d'asservir les femmes ? A Téhéran, les ayatollahs n'ont de cesse qu'aucun cheveu ne dépasse du tchador, à Kaboul que la burqa rende les Afghanes uniformes, quand on ne les viole pas ou qu'on ne les réduit pas en esclavage, ce qui est leur sort présent au Nigeria et en Irak. Ce n'est pas dans le Coran que l'on trouvera les sources de cette haine des femmes et de la hantise de leur corps : le prophète Mahomet ne traita les femmes ni par la violence ni par le mépris, et son épouse Khadija, à ses côtés, prit part à ses conquêtes et à sa révélation. [...] Les djihadistes, en écrasant les femmes par priorité, ne tuent pas que les femmes : ils enferment leurs peuples entiers dans l'arriération culturelle, économique et politique. La guerre qui se rallume de l'Afghanistan à l'Afrique de l'Ouest n'oppose pas véritablement l'islam à l'Occident, mais l'espérance en la modernité pour tous contre la régression crépusculaire vers des temps anciens où la vie était brève pour tous et quand les femmes étaient réduites à l'esclavage et à la maternité forcée." [...] (On trouve néanmoins dans le Coran que les épouses sont impures pendant les règles et qu'il faut s'en éloigner (Sourate II, verset 222), qu'elles sont pour l'homme un "champ de labour" (II, 223), que les hommes leur sont supérieurs (II, 228), que les femmes vertueuses sont obéissantes (IV, 38 ou 34 selon les traductions), etc.) http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/15/les-femmes-sont-la-cible-principale -de-l-islam-radical-par-guy-sorman_4472074_3232.html?xtmc=religion&xtcr=13 Le djihad à portée de clic (Sorj Chalandon) Le Canard Enchaîné - 4 juin 2014 "En surfant sur Internet, l'apprenti combattant islamiste trouve tout ce qu'il faut pour partir en Syrie. Equipement, route à suivre, dangers à éviter : voici en libre accès, le guide des fondus de Dieu. [...] Le site "Ansar-at-tawhid", joliment baptisé "média d'élite" est un véritable guide du futur combattant. Pour rejoindre le djihad en Syrie ? "Toujours partir d'un autre pays que le vôtre, avec, si possible, un vol de dernière minute". [...] Interrogé, en 2013, par une commission d'enquête parlementaire sur la surveillance des mouvements radicaux ("Le Monde", 20/9/13), le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic avait estimé que, "en matière de radicalisme islamiste, la presque totalité des preuves [avaient] été obtenues par la surveillance d'Internet"." [...] Sexe, charia et salafisme : quand des jihadistes récupèrent la révolution sexuelle arabe (Mathieu Guidère) Le Nouvel Observateur - 27 mai 2014 "L'enlèvement de plus de 200 jeunes filles au Nigéria par la secte Boko Haram, ou encore la participation de certaines femmes issues des deux rives de la Méditerranée au "jihad" en Syrie révèle un pan entier et méconnu des pratiques des groupes islamistes radicaux : celui de la sexualité salafiste et de la charia appliquée au sexe. Au-delà de l'aspect révoltant de telles pratiques, c'est la logique sous-jacente qui interpelle par la multiplicité de ses manifestations et de ses conséquences. [...] Ainsi, lorsque l'actuel chef de Boko Haram, Aboubacar Shekau, annonce début mai 2014 vouloir marier les jeunes filles enlevées ou encore vouloir vendre comme "esclaves", celles qui ne se sont pas converties à l'islam, il se réclame de la doctrine salafiste et cite en appui de sa décision de nombreux avis théologiques anciens et contemporains de la mouvance islamiste radicale. Il en est de même lorsque certaines jeunes femmes du Maghreb ou d'Europe contractent des "mariages à distance" (par téléphone ou via Skype notamment), puis partent rejoindre leur "mari" pour prendre part au "jihad" en Syrie, elles croient naïvement se conformer aux enseignements de la charia dans sa version salafiste et en appellent à des "fatwas" plus que douteuses sur le "jihad du sexe" [. Pourtant, qu'il s'agisse du Nigéria ou de la Syrie, ces femmes servent au final à l'assouvissement de la frustration sexuelle d'extrémistes fanatisés qui usent de la religion pour assouvir leurs besoins les plus bas. Au nom d'une interprétation fondamentaliste et tout à fait particulière de l'islam, le salafisme jihadiste, elles deviennent en réalité des "esclaves sexuelles" dans les deux cas. Ce que l'on sait moins, c'est que ce phénomène d'exploitation sexuelle de certaines femmes de confession musulmane est relativement nouveau et trouve son origine dans les tumultes du "Printemps arabe". [...] Ainsi, après avoir été phagocytée par l'idéologie islamiste et instrumentalisée politiquement pour servir à un plus grand asservissement des corps, l'esprit de la révolution sexuelle arabe se retrouve détourné par les groupes jihadistes pour servir de justification à des pratiques d'un autre temps." http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1206994-sexe-charia-et-salafisme-quand-des -jihadistes-recuperent-la-revolution-sexuelle-arabe.html En terre d'Islam, les livres comme les Hommes subissent la vindicte des gardiens de la foi et de la morale (Mohamed Bentahar) Médiapart - 16 mars 2014 "Les livres de cette sélection [ci-dessous] ont tous subi la vindicte des gardiens de la foi et de la morale en terre d'islam. Interdits, brûlés sur la place publique, ces écrits ont parfois mis en danger de mort leurs auteurs. Dans Fahrenheit 451, le romancier de science-fiction Ray Bradbury décrivait une société où les livres sont interdits. Une brigade spéciale avait pour mission de traquer les livres et de les brûler, devant un public en extase face à ces autodafés. Le monde musulman offre parfois une similitude troublante avec cette société qui détruit les livres et s'en prend physiquement à leurs auteurs. Bien loin de la fiction, ces dix livres ont pour point commun d'avoir fait scandale et provoqué l'ire des pouvoirs politiques et religieux : 1. "L'islam et les fondements du pouvoir" de "Ali Abderraziq" Jacques Berque avait trouvé le mot juste en qualifiant ce livre d'attentat. En 1925, l'Orient est encore sous le choc de l'abolition du califat par Mustapha Kemal Atatürk, lorsqu'Ali Abderraziq publie L'islam et les fondements du pouvoir, un essai remettant en cause la légitimité religieuse du califat et appelant à une séparation entre le spirituel et le temporel au sein de l'islam. Pour ce jeune juge et lauréat de l'Université d'Al Azhar, le califat est le fruit de la contingence historique et ne peut être considéré comme une institution religieuse. Le califat n'est qu'une construction humaine, qui ne puise pas ses fondements dans le Coran, mais dans les théories d'oulémas musulmans comme Al Mawardi et Ibn Khaldoun. Le prophète Mohamed n'était pas un roi, et il n'avait pas prescrit de modèle politique pour les musulmans.[...] 2. "De la poésie antéislamique" de "Taha Hussein" Un an après la polémique déclenchée par le livre d'Ali Abderraziq, un autre lauréat d'Al Azhar soulève le tollé. Rebelote. Si les gardiens du dogme religieux crient au scandale, c'est parce que De la poésie antéislamique provoque un véritable séisme culturel dans une Égypte en plein questionnement. Diplômé d'Al Azhar et formé à la Sorbonne par le sociologue Émile Durkheim, Taha Hussein a tenté d'appliquer à la littérature arabe les méthodes modernes de la recherche scientifique. Dans son livre, il conteste l'authenticité et l'existence même de la poésie antéislamique. Pour lui, cette poésie a été inventée et créée après l'avènement de l'islam, pour des considérations politiques, ethniques ou religieuses. Le but était d'inscrire, dans le marbre de la poésie, la supériorité d'une tribu sur les autres, de renforcer le prestige d'un clan, ou simplement de servir les intérêts du pouvoir en place. Taha Hussein juge que le seul texte qui traduit d'une façon claire et cohérente la culture et la mentalité des Arabes avant l'islam est le Coran."[...] http://blogs.mediapart.fr/blog/mohamed-bentahar/160314/la-ou-brule-des-livres- finit-par-bruler-les-hommees-les-livres-ayant-subi-la-vindicte-des-gard ![]() ![]() |