Quelques éléments pour répondre aux arguments des croyants ou à leurs critiques de l'athéisme
(Pour chacun d'eux, plusieurs façons de répondre peuvent être proposées et parfois des citations appropriées.)
La preuve cosmologique de l'existence de Dieu par le principe de causalité ou de contingence du monde
"Les effets que nous montre l'expérience s'expliquent par leurs causes. Or, chacune de ces causes a elle-même besoin pour être expliquée, d'avoir sa propre cause. Cette régression de cause en cause n'est pas infinie, sinon le monde serait inexplicable. Si le monde est intelligible, il faut qu'on puisse remonter à une cause première, qui n'a pas elle-même de cause. C'est ce qu'on appelle Dieu."
Le principe de causalité ainsi présenté n'est pas respecté puisqu'il y a une cause, la cause première qui ne respecte pas ce principe. Si l'interlocuteur précise que cette cause est la cause d'elle-même, c'est-à-dire qu'elle se crée elle-même, on sort alors des limites de la raison. L'argument ne peut alors être utilisé comme une preuve rationnelle.
Essayons néanmoins de "raisonner" avec l'enchaînement des causes, en partant d'un effet "A", pris comme exemple par un croyant. Si la science ou la connaissance humaine sait nous expliquer que la cause de "A" est "B", alors on peut s'intéresser à "B" et en rechercher la cause. Et en ainsi de suite. Mais la connaissance humaine et la science étant limitées, il y aura forcément une cause "N" que l'on ne saura pas expliquer comme étant l'effet d'une cause "N+1", soit parce que la science ne sait pas (encore) le démontrer, soit parce que le principe de causalité est mis en défaut. On fera alors le constat de notre ignorance, mais on ne prouvera rien.
Les partisans de la preuve par le principe de causalité voudront poursuivre le raisonnement, mais ce ne sera qu'un raisonnement abstrait et théorique, rien ne prouvant que l'on peut le poursuivre (et l'arrêter au moment où cela les arrange). D'autres croyants diront que "N" est une des manifestations de "N+1" qu'ils baptiseront "Dieu", de la même manière que l'avaient fait nos ancêtres à propos de la foudre.
"Le créateur de l'univers n'existe pas parce que l'univers est incréé. Pour être créé, il faut qu'il y ait eu un acte de création, c'est-à-dire qu'un sujet (Dieu), par une cause (miracle), ait produit un effet (création) dont serait apparu un objet (l'univers). Or, et c'est difficile à admettre pour notre faible esprit humain, le temps n'apparaît qu'une fois l'objet (l'univers) créé, comme le dit la théorie d'Einstein. Le sujet, la cause et l'effet sont donc antérieurs au début du temps, donc dans l'incapacité d'agir ou d'exister. L'univers n'est pas confiné dans un système de référence spatiotemporel, donc aucun qualificatif temporel ne peut lui être appliqué, ni éternel, ni début, ni fin, ni déroulement."
(Un internaute)
Les sens ne perçoivent pas le "pouvoir causal", ils n'en mesurent que les effets. Ce "pouvoir" est donc une construction de l'imaginaire qui donne au principe de causalité un caractère subjectif. Ce principe n'est qu'une simple loi de succession, une manifestation de la raison. Or la raison ne peut atteindre un concept tel que Dieu.
En outre, la signification physique du principe de causalité n'est pas résolue. Il est même contesté par des épistémologues probabilistes (Reichenbach) et des théoriciens de la physique quantique (Heisenberg, Bohr).
L'unité ou l'unicité de Dieu : A propos de l'argument cosmologique de l'existence de Dieu. Par Jérémy, 10/12/2015.
"La preuve cosmologique utilise le principe de causalité qui, s'il est puissant et donne de bons résultats notamment en sciences, a ses limites et n'est en aucun cas un principe vrai dans l'absolu. Il ne permet pas par exemple de résoudre le paradoxe de la poule et de l'oeuf (qui était là en premier ? - sous entendu qui est la cause de l'autre ?). Si on dépasse le raisonnement par causalité, on comprend que la poule et l'oeuf sont deux aspects d'un même organisme, et qu'il est donc vain de chercher qui était la en premier.
Il est donc faux de vouloir remonter à la cause première."
(Frank, un internaute)
Réponse du positivisme développé par Auguste Comte:
Pourquoi formuler la question avec "Qui ?"
Le "Qui ?" relève de la théologie ? (l'enfance de l'humanité)
Le "Pourquoi ?" relève de la métaphysique (l'adolescence)
Contentons-nous de nous demander "Comment ?" (L'âge adulte) C'est le rôle de la science d'y répondre. Tout le reste n'est que pure conjecture sans intérêt.
Citation :
"En tuant le hasard, on ne ressuscite pas Dieu."
(Jean Rostand / 1894-1977 / Inquiétudes d'un biologiste)
Exemple de variante :
"L'ordinateur que vous utilisez est constitué de composants faits de plastique et de métaux. Mais qui a créé ces composants ?"
Il y a des usines qui fabriquent le nylon, d'autres qui produisent les métaux et d'autres qui les assemblent pour fabriquer des ordinateurs. Mais je devine la question suivante : "Qui a fabriqué la matière première qui sert à ces usines ?" et ainsi de suite...
Au bout d'un moment, je ne saurai plus répondre et je dirai "je ne sais pas". Alors vous répondrez : "c'est Dieu".
Conclusion : on appelle Dieu ce à quoi on ne sait plus répondre.
Poursuivons le raisonnement : Qui a créé Dieu ?