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Les Enfers


Par Georges Timmermans  -  8 juin 2004




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.


Les convergences universelles qui peuvent se retrouver
entre les contes de tout temps et de tous les âges.


Sommaire



Sous le règne de Louis XIV, se répand une abondante littérature, produite par des voyageurs, marins, soldats, marchands, administrateurs et missionnaires.
Dans leurs rapports envoyés à leurs supérieurs, les jésuites décrivent les événements qui se sont passés dans leurs Missions. Réunies en 73 volumes, "Les Relations des Jésuites" sont une source de renseignements très précieuse sur l'histoire de l'évangélisation du Canada.




Rites funéraires en pays Huron



Sur le plan des rites funéraires, le missionnaire est surpris d'observer des cérémonies complexes et fort bien réglées.
Étonnement de constater la retenue et la sérénité "qu'ils gardent en leur sépulture et de leurs deuils", à la différence de beaucoup de chrétiens qui ne peuvent souffrir qu'on leur parle de la mort "et qui, dans une maladie mortelle, vous mettent en peine toute une maison pour trouver moyen de faire porter cette nouvelle au malade, sans le faire mourir par avance".

L'Indien qui va mourir en est le plus souvent averti, il fait préparer ses vêtements, les objets qu'il emportera avec lui, son festin d'adieu avec ses amis, les détails de son ensevelissement. Parfois, il prépare et chante une prière funèbre sans montrer aucune appréhension de la mort.
L'esprit qui survit au mort reste dans le village pendant douze ans, jusqu'à la fête des morts où il quittera alors le cimetière et la maison des esprits pour s'envoler sous la forme d'une tourterelle qui sera abattue à coups de flèches, rôtie et mangée. Ensuite, l'esprit libéré part vers le soleil couchant, vêtu de ses habits de fêtes et s'installe dans un au-delà où chaque nation indienne a son village particulier. Les esprits des vieillards et des enfants restent dans leur pays d'origine, étant plus faibles ils ne peuvent marcher plus loin.
Les esprits des guerriers tués au combat ainsi que ceux qui se sont défaits (suicidés), font bande à part.

Voici un des nombreux récits que les parents racontaient à leurs enfants.
Un frère décide de partir à la recherche de sa soeur défunte pour la ramener à la vie. En chemin, il la rencontre et, à chaque fois, elle lui présente un plat de farine mélangée d'eau, tel un repas funéraire. Arrivé à la cabane sacrée, la Mort lui confie une courge dans laquelle se trouve la cervelle de sa soeur. Le chemin des esprits passe aussi près d'un rocher couvert des peintures que les Hurons (de leur vivant) s'appliquent sur le visage. Le passage d'un torrent sur un tronc d'arbre branlant est des plus périlleux ; à peine engagé, l'esprit du mort doit subir les assauts d'un chien qui tente de le précipiter dans l'eau, pour qu'il soit emporté par le courant. Il arrive enfin au village céleste où réside l'esprit de sa soeur. Elle le fuit, mais chaque nuit, elle revient danser avec les autres esprits pour disparaître à l'aube. Le frère la guette et finit par s'en saisir et, après une longue lutte, il la réduit à une taille suffisante pour l'introduire dans une courge. Il entreprend le voyage du retour, et arrivé à la cabane des esprits, la Mort lui indique les conditions pour ramener sa soeur au monde des vivants : "tu déterreras le cadavre de ta soeur, puis organiseras un grand festin où tu convieras le village.
A la fin du festin, à l'aube, ta soeur rejoindra le monde des vivants, à une condition que pendant toute la cérémonie nul ne lève les yeux".
Bien entendu, comme dans le mythe grec d'Orphée et d'Eurydice, la curiosité l'emporte et l'esprit regagne définitivement le village des morts.
Mais le jésuite n'est pas touché par cette légende pourtant fort bien structurée et au symbolisme fort intéressant, il s'exclame simplement : "Vray Dieu que d'ignorance et de stupidité" ! A croire qu'il n'a jamais lu les auteurs antiques (Virgile et l'Enéide par exemple) ou leurs continuateurs comme Dante !

Le passage de l'eau, le pont périlleux, le rôle du chien Cerbère gardien des Enfers, le retour vers le monde des vivants de l'être aimé n'est possible que si l'on manifeste le plus grand respect envers le mystère (défense de se retourner, interdiction de regarder) tout cela n'évoque rien en son âme sclérosée par une éducation qui le lie et l'aveugle.


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