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L'islam : monde

2006 2ème semestre

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Voir également les rubriques Islam en France, Le Coran, Moyen Orient, Foulard islamique, Intégrisme.



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


Les penseurs de Mahomet (Paul-François Paoli)
Le Figaro – 14 décembre 2006 (1/8 de page)

A propos du livre de Dominique Urvoy, spécialiste de l'islam à l'université de Toulouse-Le Mirail, "Histoire de la pensée arabe et islamique" (Seuil).
"Dans une somme exhaustive, l'essayiste retrace dans toute sa complexité la généalogie des courants constituant la pensée arabo-islamique."
L'ouvrage apparaît cependant comme "inaccessible" à celui qui n'est pas "familiarié" avec cette religion.
Conclusion de l'article : "le propos d'Urvoy, sans être polémique, se veut critique. Sceptique quant aux capacités de réforme internes de l'islam ; il marque les limites du dialogue islamo-chrétien. "La figure du dimmi promis à l'enfer reste très largement dominante. Même chez des penseurs modernistes, le Chrétien ne vaut que pour son aptitude à se soumettre à l'autorité d'une autre religion", écrit Urvoy pour qui l'islam ne transigera pas sur l'essentiel : se considérer comme le détenteur de l'unique et ultime vérité. On ne pourra pas dire, en lisant ce livre, que cette appréciation est liée à l'ignorance, ou à la mauvaise foi."

Egypte. Vous avez osé critiquer le voile ? (Amr Khafagui)
Courrier International - 30 novembre au 6 décembre 2006 (2/3 de page)

Alors qu'aucun député du Parti National ne viendrait à demander la démission d'un ministre ou d'un responsable pour un scandale, une négligence, une carence dans leur gestion, une affaire de pollution..., sur la question du voile il en est tout autrement. Le ministre de la Culture, Farouk Hosni, qui y a fait allusion dans une conversation téléphonique avec une journaliste, est devenu l'homme à abattre.
"Qu’est-ce que cette farce politique ? Et quel est ce timing, à l’heure où les forces de l’obscurantisme, à savoir les Frères musulmans, s’efforcent encore et toujours d’exploiter le moindre prétexte pour désinformer à tour de bras et imposer leur hégémonie à ce pauvre peuple ? Les députés du parti au pouvoir ont parfaitement le droit de demander des comptes à Farouk Hosni - et même d’exiger sa démission -, tant que c’est fait au sein des instances de leur parti. Mais rivaliser ainsi publiquement avec les Frères musulmans pour espérer les doubler sur leur propre terrain ne peut aboutir qu’à un seul résultat, à savoir entériner le fait que le terrorisme islamiste a réussi à imposer son diktat."
Les Egyptiens risquent de payer le prix fort pour cet "hallali" contre un ministre car "ce n’est là que le début d’une escalade inéluctable du terrorisme intellectuel, dans lequel nous savons que les Frères musulmans excellent".


Existe-t-il un féminisme islamique ? (Xavier Ternisien)
Le Monde - 19 novembre 2006 (1/6 de page)

"Peut-on sérieusement parler d'un "féminisme musulman", expression en passe d'être à la mode puisqu'elle a été au centre d'un colloque à Paris, les 18 et 19 septembre, à l'initiative de l'Unesco et de la Ligue de l'enseignement, et d'un congrès qui s'est tenu à Barcelone du 3 au 5 novembre ? La situation des femmes dans de nombreux pays musulmans, plusieurs prescriptions de la charia, la législation islamique (polygamie, héritage, châtiments corporels, règles de pudeur qui s'appliquent au corps féminin, etc.), incitent plutôt à penser que, décidément, l'islam et la défense des droits des femmes sont incompatibles."
Pour Françoise Gange, philosophe, le contentieux serait plus ancien et lié au monothéisme, "fâchés avec le féminin".
"En France, des jeunes femmes, souvent voilées, veulent extirper les pratiques traditionnelles du religieux proprement dit. Elles remettent en question, au nom de l'islam, les mariages forcés, l'excision, les crimes d'honneur et les violences domestiques. Au risque de choquer les laïcs aussi bien que les intégristes, Malika Hamidi, coordinatrice du groupe European Muslim Network, affirme tranquillement : "Le Coran est porteur d'un message émancipateur, complètement compatible avec la revendication féministe." Certaines de ces jeunes femmes militent dans le Collectif des féministes pour l'égalité, qui rassemble des femmes musulmanes et non musulmanes."


Des islamistes contre les femmes violées (D.R.)
L'Humanité - 17 novembre 2006 (1/10 de page)

Le Pakistan vient de modifier une loi sur le viol et l'adultère qui obligeait notamment les femmes violées de trouver 4 témoins hommes et "bons musulmans" ou leur faisait encourir la lapidation en cas d'adultère.
"Cette révision de la loi ne passe pas auprès des islamistes. Ils ont appelé hier à manifester."
Quant au président pakistanais, il a annoncé à la télévision que "les femmes ne seront plus victimes puisque la disposition relative au viol et à l’adultère est inscrite maintenant au Code pénal (laïque) du Pakistan".
"L’abrogation de l’ancienne loi aurait été préférable mais, compte tenu du contexte religieux et politique, ce premier pas est un signe encourageant, à condition que les élus ne fassent pas marche arrière face à la pression des islamistes."


L'autre histoire de Tariq Ramadan (Dominique Avon)
Libération - 15 novembre 2006 (1/6 de page)

A propos du dernier livre de Tariq Ramadan, "Muhammad, vie du Prophète" (Presses du Châtelet), par Dominique Avon qui est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Montpellier-III.
"Sa biographie de Mahomet ne respecte pas les dernières recherches scientifiques."
[...]
"Adossé à ce qu'il appelle les "sources islamiques classiques", "la majorité des exégètes du Coran", "les normes reconnues par les savants et les sciences islamiques", Tariq Ramadan ignore la question essentielle du passage de l'oralité à l'écrit, il n'entreprend pas le début d'un commencement de critique sur l'établissement de la relation de la vie de Muhammad par Ibn Hishâm soit quelque dix générations après l'Hégire­, alors que Abdesselam Cheddadi a récemment publié un ouvrage remarquable sur cette question (les Arabes et l'appropriation de l'histoire, Sindbad-Actes Sud)."
[...]
"L'histoire, la sociologie, l'archéologie, l'épigraphie, la linguistique, la sémiologie l'herméneutique sont des disciplines étrangères à Tariq Ramadan.
La confusion des registres, par ignorance de ce qu'il est commun d'appeler les sciences humaines et du langage, provoque une crise grave dans les esprits de certains de nos élèves ou étudiants."



Les "féministes" musulmanes en congrès (François Musseau)
Libération - 6 novembre 2006 (1/5 de page)

Ce mouvement, réuni à Barcelone pour la deuxième année, n'a rien à voir avec le mouvement de libération sexuelle du féminisme occidental. Tout en se revendiquant du Coran, il propose une vision égalitaire (homme/femme) de l'islam en rejetant la vision patriarcale qui en a été faite. Pour la Pakistanaise Shareen Sardar Ali, "on assimile la loi divine à un corpus de lois et de préceptes machistes énoncés dans un contexte de sociétés dominées par l'homme. C'est de tout ce poids répressif qu'il faut aujourd'hui nous débarrasser."
Certaines, parmi les centaines de participantes venues du monde entier, ont pu observer des avancées dans la lutte pour les droits de la femme musulmane depuis le premier congrès.


L'islam et le dieu purifié (Abdelwahab Meddeb)
Libération – 16 octobre 2006 (1/6 de page)

Abdelwahab Meddeb, écrivain, vient de publier "Contre-prêches" (Seuil, 2006).
Sa conclusion d'un long article ayant pour point de départ le discours du pape Benoît XVI à Ratisbone : "C'est aussi à cette tradition islamique, à la fois grecque et christique, qu'il convient de retourner pour actualiser la neutralisation de la violence et contrer ceux qui, à partir de leur littéralisme coranique, menacent la paix dans le monde."


Les fruits de l'islam (Robert Solé)
Le Monde - 15 octobre 2006 (1/6 de page)

L'article pour lequel le Monde reçoit le courrier le plus vif est celui qui a été publié par Robert Redeker, professeur de philosophie, dans ... Le Figaro et pour lequel il a reçu des menaces de mort.
"Sous sa plume, on lisait notamment : "Chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. (...) Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran."
L'article se fait l'écho des différentes réactions reçues des lecteurs du Monde...
Comme ce lecteur rennais : "On nous parle des valeurs d'un autre islam qui serait, lui, fidèle au Coran et le seul authentique : modéré, ouvert, tolérant, bienveillant, ayant recours à la raison et respectant les autres... Nous ne demandons qu'à y croire : mais où sont donc les fruits de cet arbre-là ?"
Réaction dont l'article tire sa conclusion : "Il appartient sans doute aux musulmans de les cueillir et de les mettre en valeur..."


La rue arabe n'existe pas, mais la rue de l'islam, la rue de Dieu, existe (Jean-Luc Allouche)
Libération - 7 octobre 2006 (1/2 page)

Entretien avec Mohamed Kacimi, qui est né en Algérie et qui "pose un regard sans illusions sur le monde arabe et l'islam. Sur ces sociétés "profondément communautaires, tribales" où "la notion d'individu n'existe pas". Où l'intellectuel est constamment écarté, tant la soumission au texte religieux et le mépris de l'esprit y sont grands. " [...]
Extraits : "Sans évoquer les réformateurs du début du XXe siècle, le monde arabe a connu, dans les années 60, des mouvements de gauche aussi bien au Maghreb qu'au Proche-Orient : ils ont été pratiquement laminés par les pouvoirs en place. En Egypte, entre les communistes et les Frères musulmans, un Nasser ou un Sadate ont choisi les plus «proches», les Frères musulmans, et ils ont ainsi cassé toute pensée libre, tout mouvement social, toute laïcité."
[...] "Toute l'histoire de l'islam et du monde arabe est l'histoire de la mise à l'écart, si ce n'est de la mise à mort des intellectuels. Depuis la décapitation de l'inventeur de la prose, Ibn Al Muqaffa, au VIIIe siècle, en passant par le martyre de Hallaj au IXe siècle, jusqu'à l'assassinat de Farag Foda ou de Gibran ou de Samir Kassir. Tout intellectuel qui ne parle pas au nom du Prince ou, mieux, de Dieu est suspect. Quiconque dit à la communauté, non pas ses rêves et ses fantasmes, mais ses vérités est taxé ipso facto de "mécréant" et de "traître". Pour dire cette misère de l'intellect, il suffit de rappeler que les funérailles de Naguib Mahfouz n'ont réuni que deux cents personnes, alors qu'un prêche de n'importe quel obscur imam draine des milliers de gens."


Vrais et faux ennemis de l'islam (Mezri Haddad)
Libération - 26 septembre 2006 (1/4 de page)

Mezri Haddad est un philosophe tunisien, spécialiste de théologie comparative. Pour lui, "la colère contre les propos du pape révèle une profonde ignorance qui fait le jeu des intégristes."
Extraits : "On ne le dira jamais assez, l'ennemi mortel de l'islam, c'est le fanatisme, et le mal qui le ronge depuis des années, c'est l'intolérance. En moins de dix ans, nul n'a autant discrédité l'islam que l'islamisme lui-même, cette souillure de l'islam, cette nécrose de la civilisation islamique. Des horreurs commises par les égorgeurs du FIS et du GIA en Algérie, y compris le supplice des pauvres moines de Tibérine, aux multiples massacres ordonnés par Ben Laden et ses acolytes, en passant par les faits et méfaits des talibans en Afghanistan, que de chemin parcouru sur la voie de la décadence et de la barbarie."
[...]
"Plutôt que de réagir passionnellement, anticipant et flattant ainsi l'instinct de la foule, les oulémas de l'islam ont-ils lu le texte intégral de la conférence en question ? Et, quand bien même l'auraient-ils fait, en ont-ils saisi le sens et l'essence ?"
[...]
"Pour revenir dans l'histoire, pour s'inscrire dans la modernité, pour conjurer les démons de l'intégrisme, pour éviter le «choc des civilisations», l'islam doit subir cette défaite victorieuse infligée par les Lumières, comme jadis et naguère le christianisme. C'est à cette seule condition qu'il sortira du magma chaotique dans lequel les intégristes veulent le maintenir."
Mezri Haddad en appelle à la connaissance mutuelle des religions pour éviter les malentendus et les conflits.


L'islamisme est la maladie de l'islam, mais les germes sont dans le texte (Christophe Boltanski, Marc Semo)
Libération - 23 septembre 2006 (1/3 de page)

Un entretien avec l'écrivain et universitaire, Abdelwahab Meddeb. Il "revient sur le discours du pape qui a déchaîné la violence, expliquant que s'il y a eu dans l'histoire des interprétations très différentes du Coran, l'intégrisme aujourd'hui remet la guerre sainte sur le devant de la scène."
[...]
A la question sur les risques qu'il y a de parler de l'islam : Abdelwahab Meddeb réponde : "Moins que jamais il faut se taire. Il faut contrer ces gens-là de toutes nos forces. A mes yeux, l'islamisme est un fascisme. Certes, Bush a, lui aussi, utilisé ce terme, mais cela ne veut pas dire qu'il est faux. L'Europe peut, enfin, en tant qu'acteur historique, être en cohérence avec les principes qu'elle a créés."


Les musulmans choqués par les propos du Pape (Hervé Yannou)
Le Figaro - 15 septembre 2006 (1/6 de page)

Après sa conférence à l'université de Ratisbonne (Allemagne) où, dans une réflexion théologique, il a abordé la violence et le fanatisme au sein de l'islam, le pape a provoqué par ses propos de très vives réactions dans le monde musulman.
"Un dignitaire turc qualifie de "haineuses" et "hostiles" les paroles de Benoît XVI." Pour le Vatican, le pape respecte l'Islam, mais rejette "les motivations religieuses de la violence", et en particulier, "la Djihad" et les "conversions passant par la violence".
"Un responsable musulman italien a ainsi demandé au Pape de retirer ses propos et un membre du Conseil central des musulmans d'Allemagne a estimé que l'Église était "mal placée" pour critiquer après s'être "laissée récupérer par le régime nazi"."
Tandis qu'en Egypte, les Frères musulmans demandaient des excuses, au Koweit le secrétaire général de Umma, parti intégriste islamique, a accusé le pape "de "calomnies contre le prophète et l'islam". Il a surtout estimé que ces déclarations avaient un lien avec "ces prolongements de croisades, ces nouvelles guerres occidentales en cours dans le monde musulman", en Irak, en Afghanistan et au Liban."
Le Vatican a essayé d'apaiser les esprits, mais "le Pape laisse en tout cas à ses diplomates un champ de ruines quant au dialogue avec l'Islam."


L'islamisme, ce nouveau totalitarisme (Thierry Wolton)
Le Figaro - 6 septembre 2006 (1/6 page)

Alors que Georges Bush considère que l'on assiste à une lutte du "monde civilisé contre les successeurs des nazis, des fascistes, des communistes et autres totalitaires du XXe siècle", Thierry Wolton, essayiste, s'interroge pour savoir si l'on peut parler d'un totalitarisme islamiste. "Support du totalitarisme, l'idéologie doit revêtir un caractère utopique et postuler le règlement radical des problèmes de la société. On retrouve ces caractéristiques dans l'islamisme qu'on peut définir comme une interprétation politique de l'islam."
Après un parallèle entre l'idéologie totalitaire du communisme et celle de l'islamisme, Thierry Wolton estime que "la conception totalitaire de l'islamisme apparaît pleinement quand l'idéologie s'impose à l'échelle d'un pays. Comme dans les autres variantes du totalitarisme, il se propose de construire une société idéale, de réaliser l'Utopie à partir de l'infaillibilité de l'idéologie, dans ce cas le Coran."


"La quête du martyre s'est propagée" (José Garçon et Véronique Soulé)
Libération - 4 septembre 2006 (1/2 page)

"Deux spécialistes du monde musulman, Gilles Kepel, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et responsable du programme doctoral sur le monde arabe, et Farhad Khosrokhavar, enseignant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, débattent sur la notion de jihad à la lumière des événements d'Afghanistan."
Extraits :
"Mais la "frontière" entre sunnites et chiites tend à s'estomper. En déclarant le jihad, les nouvelles générations, chiites ou sunnites, assument de plus en plus le "martyre". On aboutit ainsi à un "jihado-martyrisme" où transparaît l'influence iranienne. Cette dimension est très importante: elle utilise un arsenal religieux pour se légitimer, mais elle est liée à une modernité qui a provoqué une déstructuration des communautés musulmanes et qui se décline souvent chez les jeunes en termes de désespoir." (Farhad Khosrokhavar)
"Avec le jihad en Afghanistan, une idéologie tout à fait nouvelle est née dans les camps de Peshawar, le "salafisme jihadique" (le salafisme, ou l'islam des origines, est caractérisé par un rigorisme extrême, ndlr). Il y a eu une sorte de lavage de cerveau. Ces déracinés venus d'Algérie, d'Egypte, du Pakistan, vivant en milieu clos, avaient entre leurs mains des sermons d'oulémas de la mouvance salafiste. Ecrits dans une langue incompréhensible, ces textes ne sont pas faits pour être discutés mais appris. L'endoctrinement - comme dans une secte - est allé de pair avec l'intoxication par le jihad. C'est-à-dire avec la fascination pour la violence, nourrie par la formation militaire procurée par la CIA à travers les services pakistanais et par la distribution d'armes. Ces militants ont eu l'impression d'avoir vaincu les Soviétiques, comme les successeurs du Prophète avaient détruit l'empire assanide puis conquis la moitié de l'empire byzantin." (Gilles Kepel)


Le Hezbollah : "Un mouvement qui lutte et est intégré" (José Garçon)
Libération - 8 août 2006 (1/8 de page)

Le professeur marocain, Abdallah Hammoudi, analyse le soutien au Hezbollah.
Face aux Etats Nations "à bout de souffle", le Hezbollah est un mouvement dérangeant car il remet en question des situations acquises. "Les politiques de développement ont échoué. Face à cela, des alternatives se dessinent qui, toutes, s'inspirent de l'islam. Il y a un nouveau langage qui rallie de très larges masses et le Hezbollah apparaît comme un mouvement qui prouve son efficacité là où ces régimes ont échoué : projets sociaux et accumulation depuis quarante ans de défaites face à Israël. Il est donc normal que ces régimes se sentent très menacés par le Hezbollah qui catalyse les mouvements sociaux politiques d'inspiration islamiste dans toute la région."


Par-delà le Hezbollah, une guerre en islam (Guy Sorman)
Le Figaro - 7 août 2006 (1/6 de page)

L'essayiste Guy Sorman analyse les raisons qui font que, depuis sa création, l'Etat d'Israël n'est pas accepté par les pays arabes, malgré les déclarations diplomatiques de reconnaissance de l'Etat hébreu.
"Le destin d'Israël ? Si destin il y a, il est étranger aux Arabes puisque l'islam seul est vrai et qu'une espérance métaphysique juive leur paraît, forcément, une erreur. Dans ce regard arabe, Israël, historiquement dévoyé et dans l'ignorance de la Révélation véritable, est au mieux un fait acquis, sans autre droit à exister que sa force supérieure."
Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a pris acte de l'inefficacité d'une guérilla et est devenu une armée moderne. Mais au-delà de son objectif de destruction d'Israël, le Hezbollah a de vastes ambitions : contrôler le Liban et participer à une coalition d'Etats chiites. "Nous assistons là à une grande révolution chiite, politique et religieuse. Une révolution où, comme dans toute révolution, les fanatiques l'emportent sur les modérés..."
Pour Guy Sorman, ce n'est pas à une guerre de civilisations entre l'Occident et le monde islamique auquel nous assistons, mais à un "autre conflit beaucoup plus décisif, le seul réellement décisif, celui qui, au sein du monde arabe et musulman, oppose les tenants de l'islam éclairé à ceux de l'islam fondamentaliste."


Les chiites dans la guerre (Sabrina Mervin)
Le Monde - 4 août 2006 (1/6 de page)

Dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, de jeunes combattants chiites du Hezbollah se déclarent "prêts à combattre dans une bataille inégale, à l'instar de leur imam, Husayn, qui a connu le martyre à Karbala, en 680, en luttant pour tenter de recouvrer son droit contre l'armée omeyyade. Pour les chiites, Karbala, c'est ici et maintenant. Une histoire qui se répète, encore et toujours, et qui n'aura de cesse qu'avec le retour du Mahdi, l'imam attendu, qui reviendra pour rétablir la justice sur terre."
[...]
"Ce qui est tangible, vu d'ici, c'est l'axe Liban/Hezbollah-Syrie-Iran, qui, s'il a des soubassements religieux, est complètement politique, et se présente comme un nouveau front du refus de la politique américaine."
Sabrina Mervin est chercheur à l'Institut français du Proche-Orient de Beyrouth.


>>> Suite de la revue de presse : Islam - monde



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