C'est une méthode très efficace pour connaître les causes originelles d’un
événement quelconque ou d'un phénomène humain.
La réponse au pourquoi n'est souvent que la conséquence d'une autre cause, qui est
elle-même n'est que la conséquence d'une cause encore plus en amont….
Le pourquoi du pourquoi du pourquoi du pourquoi… d'une action
ou d'une attitude permet d'approcher l'explication première.
Exemple:
1 - Pourquoi ai-je eu un accident de voiture ?
Parce que je n'ai pas respecté le feu rouge.
2 - Pourquoi n'ai-je pas respecté le feu rouge ?
Parce que j'étais ivre.
3 - Pourquoi étais-je ivre ?
Parce que j'ai trop bu d'alcool.
4 - Pourquoi avais-je trop bu ?
Pour oublier mes mauvais résultats au concours.
5 - Pourquoi ai-je eu de mauvais résultats au concours ?
Parce que je n'avais pas assez révisé.
Et on pourrait continuer ainsi de suite... et se rapprocher de plus en plus de la cause
originelle.
Qu'en est-il si l’on essaie d'appliquer cette méthode au besoin de croyance ?
La liste ci-dessous n'a pas la prétention d’avoir atteint les causes véritables, ni
d'être exhaustive.
Pourquoi l'homme croit-il aussi facilement?
A cause des promesses
Une vie meilleure après la vie terrestre.
Revoir des êtres chers disparus.
Le salut éternel.
Le Paradis.
Les vierges du paradis d'Allah (malgré l’erreur de traduction, car en fait ce sont des fruits
blancs ou raisins secs que promet le Coran).
Par peur
De la mort, de l’angoisse de vivre.
De l'enfer promis à ceux qui ne seraient pas de bons croyants.
D’affronter son ignorance : Expliquer ce qu’on ne connaît pas par une intervention divine
permet d’apaiser l’inquiétude générée par les questions sans réponses.
En période d’inquiétude et de malheur, croire en quelque chose qui nous dépasse peut apporter
un réconfort.
Par paresse intellectuelle (ou endoctrinement précoce)
Conformisme avec son milieu familial ou social: "si tout le monde croit autour de
moi, ce que dit la religion doit être vrai".
Croyances toutes faites, clés en main, pour expliquer l'univers, la vie, l'homme...
Croire permet de prendre ses désirs pour des réalités.
Incapacité à maîtriser seul ses pulsions, sans un garde-fou supranaturel, sans la peur de
la punition divine et de la damnation éternelle.
Valeurs morales présentées comme existant a priori et ayant un caractère universel et
absolu.
Parce qu’il a rencontré Dieu
Certains prétendent, que Dieu s'est manifesté directement à eux et qu'il les a illuminés
de sa présence. On peut appeler cela une apparition, même si le phénomène est uniquement intérieur à l'homme. Etait-ce Dieu ou le Diable? Une réalité ou
une hallucination ? On ne pourra jamais le savoir.
Pour l’apport positif des religions
Leur pouvoir apaisant par rapport aux angoisses existentielles, à la peur du néant. Elles indiquent le chemin à suivre pour aboutir au bonheur ici-bas (ce qui est malgré tout plutôt rare) ou au salut éternel.
Les oeuvres caritatives.
L’homme, animal grégaire, se sent bien dans la communauté religieuse à laquelle il
appartient (Dangers du communautarisme et citations sur le communautarisme).
Les émotions procurées par les rituels en groupe (même communauté spirituelle).
Les choeurs de l’église qui font frissonner.
Pour l’apport positif de la foi
Donner du courage face à la mort et à l'infini.
Donner de l'espoir face au malheur.
Guérir, transformer la vie, donner des forces, qui soulèvent des montagnes, par effet
placebo.
Parce que l'homme a besoin de spirituel
Au sens philosophique la spiritualité désigne la qualité de ce qui est de l’ordre de l’esprit. Dans ce sens-là, la religion n'a pas le monopole du spirituel.
Voir la page : Spiritualité athée.
Pour des raisons inconscientes, symboliques
Dieu est la projection de l'image du père (Sigmund Freud).
Dieu est le symbole de la collectivité (Emile Durkheim). Conséquence : Les rites religieux organisent la vie
sociale.
Les concepts religieux ont la particularité de pouvoir se transmettre très facilement
de génération en génération, sans être modifiés, car ils sont parfaitement adaptés aux
processus cognitifs de l'homme (Pascal Boyer).
A cause de son cerveau ancestral
L'approche psycho-neurophysiologique de la croyance montre que celle-ci constitue un mécanisme de défense archaïque face aux peurs et aux incertitudes ancestrales. Il semble qu'au cours de l'évolution le "cerveau émotionnel" (limbique), débordé par les angoisses, ait favorisé un nouveau mécanisme de défense du "cerveau rationnel" (néocortex), qui perturbe l'acquisition du sens critique : l'imagination d'un dieu protecteur… en particulier si cette option a été inculquée dès la plus tendre enfance.
Voir le livre de Patrick Jean-Baptiste : "La Biologie de Dieu : Comment les sciences du cerveau expliquent la religion et la foi" (Agnès Viénot Editions, 2003)
Voir la revue de presse : Pourquoi Dieu ne disparaîtra jamais Notre cerveau est programmé pour croire. Science & Vie - N°1055 - août 2005 - (19 pages)