Y a-t-il des fantômes ? Les apparitions d'esprits sont-elles différentes des hallucinations ? Aucun problème n'a été aussi passionnément discuté.
Il y avait le couple curé, rebouteux, voici le magnétiseur (pseudo scientifique) et le médium spirite.
Le spiritisme fut implanté en France vers 1855. Il venait des Etats-Unis où, favorisé par les croyances des quakers, il y avait, en 1853, des milliers de médiums.
Une littérature spirite se développa, parallèlement à une littérature critique, œuvre de physiciens et de médecins souvent peu favorables (Faraday).
Le spiritisme reçu des magnétiseurs (hypnotiseurs), dont l'industrie était alors en pleine expansion, un accueil qui était loin d'être chaleureux. Exploités par des médiums et des magnétiseurs, le spiritisme et le magnétisme relevaient de la représentation théâtrale.
Ces représentations d'hypnotisme étaient de véritables spectacles publics, dont les dangers pour la santé mentale des participants étaient dénoncés par la faculté.
La crainte d'une concurrence acharnée déclencha une lutte opiniâtre, principalement entre les personnalités de l'un et l'autre camp.
Le public était, d'une façon générale, identique à celui qui peuple des réunions consacrées au magnétisme.
La théorie du spiritisme, dégagée de tous les mystères dont on l'entoure, est la suivante. Lorsqu'une personne meurt, son "esprit" se dégage de la matière. Aussi, de nombreux clients, le cerveau encore troublé par la perte d'un être cher, désirent l'évoquer et converser avec lui. On conçoit déjà quel doit être l'état mental du consultant.
Ceux qui, - hommes ou femmes- ont les faveurs des "esprits", les médiums, sont des somnambules. Selon les théories, les meilleurs sujets des séances publiques des magnétiseurs (hypnotiseurs), sont des médiums. L'antipathie entre les deux camps relève uniquement de la concurrence commerciale entre eux.
En 1839, un médecin lança une mise en garde envers le magnétisme. "Il pénètre partout, dans le salon, dans l'antichambre, au cabaret, sur la place, dans la rue, dans la ruelle et jusque dans l'égout. Oh, le mal est plus grand, plus grand qu'on ne le pense !"
C'était considéré par le corps médical comme une pratique illégale de la médecine.
Quant au spiritisme, il faut : "Provoquer chez soi-même une hallucination par auto-suggestion, et il ne manque pas dans la salle, de cerveaux assez détraqués pour réaliser un pareil effort." Magnétisme et spiritisme, c'est un tout ; seul le nom diffère ; nous retrouvons toujours les exploiteurs et les exploités ; les procédés des uns et des autres sont un peu différents, voilà tout. Bien entendu, pour que l'esprit apparaisse, "... il faut avoir la foi, se recueillir profondément, bien penser à lui, l'appeler…" Mais un médium, rompu au métier, pourra satisfaire amplement les cerveaux troublés qui viendront le prier de les mettre en rapport avec le monde des chers disparus.
Pour terminer ce paragraphe, citons les conclusions de M. L. Figuier, auteur de "Histoire du merveilleux" t. IV, 1881. : "Il faut bien savoir, que l'argent joue toujours un grand rôle dans le spiritisme. Les spirites forment une coterie qui a surtout pour but de faire contribuer de toute façon les fidèles, c'est-à-dire les niais… à faire acheter fort cher quantité de livres de la force de d'Allan-Kardec… et les médiums donnent des séances payantes.
La question d'argent est donc toujours à la base de tous les prétendus miracles des esprits."
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