Athéisme
L'Homme debout 
Accueil atheisme.free.fr
 
Accueil Grands thèmes
Quelques textes
Citations
Biographies
 Revue de presse
  
Dictionnaire
des religions
Bibliographie
 
  Humour 
 Récréation
Boîte à outils
Some pages in english  Welcome
 Ajouter aux favoris
 Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion  >  Revue de Presse  >  Sectes > Nouvel Observateur

Les nouveaux pièges des sectes

Le Nouvel Observateur - 19 au 25 mai 2005

Revue de presse



En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


Les nouveaux pièges des sectes
Le Nouvel Observateur - 19 au 25 mai 2005 (7 pages)

Bien que la France se soit donné "un arsenal juridique et administratif" contre les sectes, celles-ci n'ont pas disparu, mais ont évolué dans leurs méthodes d'embrigadement. Pour Jean-Louis Langlais, président de Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), il ne faut pas être alarmiste : "Les mouvements "orientalisants" de Moon, Hare Krishna ou Soja Gakkai ont disparu. Les raëliens ont prononcé la dissolution de toutes leurs associations françaises... Les Témoins de Jéhovah ont transféré toutes leurs activités d'édition, de librairie à l'étranger." Il y a également la condamnation de la Scientologie, pour mauvaise utilisation de fichiers, et celle du gourou de Néophare pour avoir conduit au suicide un de ses adeptes (Il a fait appel).

Philippe Vuilque, député PS des Ardennes, est membre d'une commission parlementaire spécialisée. Pour lui, les pouvoirs publiques ont des difficultés pour prendre en charge les évolutions des mouvements sectaires : "Les grands mouvements font mine de disparaître pour mieux réapparaître : ils se scindent en une myriade d'associations, de petits groupes locaux difficiles à appréhender. Et puis de nouvelles formes d'embrigadement se développent : par la formation professionnelle, le coaching, le conseil psychologique ou diététique, des "consultants" de tout poil abusent des personnes les plus fragiles." En fait, ces groupes prospèrent sur fond d'évolution culturelle : santé, bien-être, développement personnel, ésotérisme... Le New Age correspond à ces attentes. Des gourous manipulateurs, charlatans ou escrocs essaient d'en tirer profit.

Les pouvoirs publics, qui sont aussi garants de la liberté individuelle, ne peuvent intervenir qu'au cas par cas, comme lors d'abus contre les jeunes. "Il s'agit moins d'attaquer le mouvement, la doctrine, la croyance que de réprimer les agissements attentatoires aux droits de l'homme, aux libertés fondamentales, aux bonnes moeurs, à l'ordre public", précise Jean-Louis Langlais. Quant à Philippe Vuilque, il regrette le recentrage réalisé par le gouvernement "qui rend l'action de la Miviludes un peu trop discrète. Directement rattachée à Matignon, elle est gênée quand Sarkosy reçoit Tom Cruise, le VRP de la Scientologie".

Jean-Louis Langlais reconnaît que définir le terme de secte pose problème. La commission d'enquête de 1995 parlait de "déstabilisation mentale, exigence financière exorbitante, rupture avec l'environnement d'origine, atteinte à l'intégralité physique, embrigadement des enfants..." Une des difficultés pour l'action de l'Etat, c'est que les victimes sont consentantes, au moins au début. Il se pose également la question de faire la différence entre sectes et religions, car de nombreuses sectes veulent se donner une plus grande respectabilité en se présentant comme des religions. Il y a aussi le problème du fondamentalisme, y compris dans les grandes religions "établies". "Une lecture littérale du dogme religieux peut conduire à des pratiques qui mutilent la liberté individuelle." Philippe Vuilque rappelle une définition de la précédente Mils (Mission Interministérielle de Lutte contre les sectes) : "La secte est une association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux, dont le comportement porte atteinte aux droits de l'homme et à l'équilibre social."

Il n'y a pas à l'heure actuelle de projet spécifique de lutte contre les sectes au niveau européen. Certains, comme les pays scandinaves ou anglo-saxons sont très attachés à la liberté de culte, d'autres comme l'Italie ou l'Espagne commencent à s'intéresser à la notion de manipulation mentale. Même si la réflexion commence, il n'y a pas encore de véritable politique commune. "Les pays s'inquiètent de la diffusion des théories New Age, de l'éparpillement des nouveaux groupes et de leur caractère insaisissable."

Jean-Louis Langlais préfère ne pas donner d'estimation du nombre d'adeptes des sectes, car on ne sait pas les chiffrer précisément. Une dizaine de mouvements en moyenne par département posent problème. Contrairement à ce que l'on pense souvent, les adeptes des sectes ne se trouvent pas parmi les plus pauvres. "On comprend bien que les sectes ne ciblent pas le quart-monde. Elles préfèrent s'adresser à une clientèle beaucoup plus solvable." En conséquence, on les retrouve en tant qu'organisme de formation ou de coaching à la recherche de cadres ayant des difficultés professionnelles ou personnelles. Elles commencent également à démarcher les victimes de catastrophe. Philippe Vuilque constate que les victimes sont moins réticentes qu'avant pour porter plainte. L'accent mis sur les problèmes que posent les mouvements sectaires, les lois et les décisions de justice les aident à déculpabiliser.

On ne peut pas dire que les sectes aient infiltré les "hautes sphères de l'Etat", mais il est certain qu'elles cherchent à améliorer leur image, à mieux communiquer. Pour cela, elles recrutent des célébrités. Il faut cependant savoir "que toutes les grandes sectes font un lobbying effréné auprès des décideurs politiques et économiques", précise Philippe Vuilque. Exemple avec le magazine "Ethique et liberté" de la Scientologie dont le nom n'apparaît pas dans les articles. Des députés se sont "même faits avoir". L'attrait que représente une célébrité, adepte d'une secte, constitue un "autre grand danger". "Grâce à Sophie Favier, la Kabbale peut passer à la télé..."

Un autre moyen d'action contre les sectes est de s'attaquer à leur "trésor de guerre", mais il est nécessaire de respecter strictement le "secret fiscal". Philippe Vuilque espère que le gouvernement se montrera plus offensif sur ce point. "Bien des responsables de mouvements sectaires que nous avons auditionnés avouaient clairement être là pour faire du fric et se fichaient éperdument des prétentions religieuses de leur mouvement."


Les charlatans du nouveau millénaire (Hubert Prolongeau) (1 page)

Les spécialistes affirment que les nouvelles sectes qui fleurissent "sont de moins en moins attachées à la figure d'un maître. Et de plus en plus à une thérapie délirante !" Consultations, séances de formation et autres stages lucratifs sont les nouveaux modes d’action. Catherine Picard, présidente de l'Unadfi (Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l'Individu), estime qu'"on ne peut intervenir que sur des délits, et les juges ne mettent plus que rarement en avant les dérives sectaires." Les personnes concernées par ces délits comme l'exercice illégal de la médecine, l'éloignement des systèmes de soins traditionnels, l'emprise sur les familles... seraient au moins 500 000. Trois exemples de ce type d'organisations illustrent l'article.
  • Touché par la kinésiologie
    Cette science de la "santé par le touché" est apparue aux Etats-Unis dans les années 1960. Elle prétend pouvoir "détecter les malaises, voire les soigner par des tests musculaires". Leurs moyens d'action touchent aux domaines de la santé, de l'éducation et de la psychothérapie. Des témoignages issus de l'entourage "mettent en avant l'emprise des kinésiologues sur leurs adeptes". Le tarif d'une séance d'une heure varie entre 38 et 50 euros. La justice est en train de juger les parents kinésiologues d'un enfant mort de malnutrition.

  • A l'Ecole de "enfants indigos"
    Selon ce mouvement, certains enfants seraient des "extraterrestres". "On les reconnaît à leur aura bleue. Ils survivront à la fin du monde prévue en 2012." Lee Caroll, le prédicateur, prétend être en contact avec l'ange Kryeon dont il recevrait un message apocalyptique. Le danger, pour ces enfants, est le déséquilibre provoqué par leur "mission divine" et le détournement de soins médicaux. Il en coûte 764,5 euros pour apprendre, en trois jours, "à soigner avec l'énergie des anges".

  • L'étrange docteur Hamer
    Selon cet ex-docteur, "le cancer serait causé par un choc psychologique brutal, et créerait chez le malade un conflit dont la disparition entraînerait celle du mal." Il en résulte l'inutilité du recours aux médicaments pour traiter les cancers. Plusieurs malades étant décédés pour avoir suivi ses conseils, Gerd Ryke Hamer est pour trois ans dans une française prison pour exercice illégal de la médecine.

Chez les gourous en cravate (Marie Lemonnier) (2 pages)

Landmak Education, société d'origine américaine, promet grâce à ses stages de formation une "transformation de la personne" et l'accès à un "autre monde". La journaliste Marie Lemonnier s'est introduite incognito dans le système de "lavage de cerveau" de ce mouvement sectaire. Elle raconte son premier séminaire "intensif" de trois jours, le "Landmark Forum" où "une dizaine d'assistants bénévoles jouent les agents de sécurité, prêts à bondir si vous tentiez de prendre des notes, de filmer ou de fuir à l'anglaise..." En face, "l'un des meilleurs animateurs du monde", Alain Roth dispense un show parfaitement rodé. Tout est fait pour maintenir la pression sur les stagiaires, "limiter leur sommeil, réduire leurs capacités mentales". Le point crucial du stage est la confession publique, qui s'apparente à un "viol psychologique" et peut finir en pleurs. Deux mois plus tard, un stagiaire a avoué à la journaliste "avoir eu des envies suicidaires et subir des terreurs nocturnes", suite à ce "Forum. Les méthodes utilisées sont dangereuses : "déconstruction de la personne, lavage de cerveau, viol psychologique sans suivi, séances d'humiliation collective", propres à une secte. Après le premier stage, un harcèlement téléphonique invite à un stage de révision où l'on incite à recruter d'autres stagiaires, à s'inscrire à d'autres programmes de Landmark Education, à devenir des "bénévoles à tout faire" de la société (Assistanat).
L'émission de France 3, "Pièce à conviction" de mai 2004 qui a dénoncé l'utilisation abusive des bénévoles et a révélé "des poursuites "abus de faiblesse mentale" dans une affaire de meurtre", a porté un coup fatal à Landmark. Un contrôle de l'Inspection du Travail a constaté les faits et établi des "procès verbaux". En juillet 2004, la branche française de Landmark a été dissoute, mais elle continue ses recrutements en France depuis Londres. D'anciens de l'association, nostalgiques ou en manque de leur "famille" tentent de faire renaître l'organisation sous un autre nom.


Voir la page d'accueil sur les sectes


Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion   Accueil Revue de presse    Haut de page    Contact   Copyright ©