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L'islamophobieRevue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Donald Trump relaie des intox islamophobes (Samuel Laurent et Maxime Vaudano) Le Monde - 29 novembre 2017 "Le président des Etats-Unis a relayé sur son compte Twitter trois vidéos postées par la responsable d'une formation britannique d'extrême droite. Deux d'entre elles sont trompeuses. Les vidéos, particulièrement celles qui présentent des scènes violentes, sont de longue date un outil de choix pour les militants d'extrême droite sur Internet. Mais jusqu'ici, elles restaient le plus souvent cantonnées aux réseaux sociaux. Mercredi 29 novembre, Donald Trump a changé ce paradigme. Malgré le message d'alerte émis par le réseau social Twitter - "le contenu de ce média est susceptible d'être sensible" - le président des Etats-Unis n'a pas hésité à relayer, sur son réseau social favori, une série de messages postés la veille par une politique et activiste d'extrême droite britannique, Jayda Fransen. Vice-présidente du parti Britain First, ses méthodes lui ont valu d'être interdite d'entrer dans une mosquée ou dans le centre-ville de Luton pendant trois ans. Mercredi après-midi, un porte-parole de la première ministre Theresa May a déclaré que le président américain avait commis "une erreur" en retweetant ces vidéos. Downing Street n'a pas manqué de s'exprimer sur les pratiques de Britain First, jugeant que ce parti "cherche à diviser les communautés en usant de propos haineux qui colportent des mensonges et attisent les tensions"." [...] https://www.mediapart.fr/journal/france/121117/laurent-wauquiez-la-droite-de-dieu En finir avec le procès en islamophobie (Patrick Kessel) Libération - 15 février 2016 Patrick Kessel est président du Comité Laïcité République. "Si le racisme antiarabe doit être combattu, les accusations systématiques d'islamophobie visent en revanche à discréditer l'idée que la laïcité s'applique à tous les cultes, à l'islam comme aux autres. L'affaire de l'Observatoire de la laïcité, qui oppose certains de ses membres à ses responsables, traduit une opposition de fond entre ceux qui affirment qu'il n'y a pas de problème de laïcité en France et ceux qui pensent au contraire que les problèmes posés par les revendications communautaristes sont de plus en plus nombreux. C'est la résurgence d'un ancien débat qui remonte à la Révolution française. D'un côté les tenants d'un humanisme qui place la grandeur de chaque individu dans son cheminement vers l'émancipation, toujours inachevée. Ce sont les héritiers des Lumières, pour qui la liberté de conscience et l'égalité en droit entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau, leur sexe, leurs appartenances religieuses ou philosophiques, et en premier lieu l'égalité entre femmes et hommes, ne sont pas négociables. De l'autre, les tenants du communautarisme pour qui la valeur de l'homme tient à ses racines, aux origines, à l'ethnie, à la religion, à la terre. Ceux-là prônent des accommodements avec la loi, voire des droits différenciés en fonction des communautés d'origine. Certains vont même jusqu'à revendiquer la renégociation des principes républicains, la laïcité en premier lieu. [...] Contrairement à ce qu'on suggère, la laïcité ne s'oppose pas aux communautés humaines fondées sur des "affinités électives" qui ont plaisir à se retrouver, à entretenir une mémoire, une culture, une langue, une religion ou une philosophie. Elle est l'art de conjuguer le singulier et l'universel. En revanche, elle pose que les communautés ne font pas la loi de la République, laquelle est commune. C'est cet universalisme des Lumières qu'ils voudraient jeter aux poubelles de l'histoire! A l'occasion de l'affaire de l'Observatoire, la chape de plomb s'est soulevée. Les yeux se sont dessillés, les témoins ont entrepris de parler. Une certaine prise de conscience s'est faite jour. Le débat doit maintenant s'ouvrir dans le pays, sur les deux rives de la République." [...] http://www.liberation.fr/debats/2016/02/15/en-finir-avec-le-proces-en-islamophobie_1433511 (Quelques principes qu'il était bon de rappeler) Régis Debray : "Le chantage à l'islamophobie est insupportable" (Magazine Marianne) Marianne - 28 janvier 2016 "Dans un entretien à retrouver en kiosques cette semaine, le philosophe soutient Elisabeth Badinter et met en garde : "Une laïcité peureuse serait désastreuse, une laïcité guerrière serait contre-productive." L'Observatoire de la laïcité se déchire depuis ces propos tenus le 6 janvier par Elisabeth Badinter : "Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe" lorsqu'il s'agit de défendre la laïcité. La philosophe reçoit l'appui cette semaine de Régis Debray, qui a donné un entretien à Marianne, à retrouver en kiosques à partir de ce vendredi 29 janvier. "Elisabeth n'a pas tort. On a connu le chantage à l'antisémitisme dès qu'on critiquait la politique israélienne. Le chantage à l'islamophobie est également insupportable", abonde son pair. "La critique d'une religion ne se confond pas avec l'injure faite aux fidèles de cette religion, et c'est au juge et à lui seul de faire le partage, si litige il y a." Régis Debray publie avec le préfet Didier Leschi La laïcité au quotidien (Folio), un livre dans lequel il prône un retour "au sol ferme de la pratique, sans minimalisme ni maximalisme"." [...] http://www.marianne.net/regis-debray-chantage-islamophobie-est-insupportable-100239746.html Belgique. L'islamophobie, un désert de perspectives (Le Soir) Courrier International - 18 décembre 2015 "Depuis les attentats à Paris, les actes antimusulmans s'aggravent dans de nombreux pays, et notamment en Belgique qui a vu sa commune Molenbeek consacrée "base arrière du djihadisme". Les attentats parisiens du 13 novembre attisent un esprit de revanche malsain. C'est l'un des enseignements du rapport rédigé par le Collectif contre l'islamophobie en Belgique que nous publions en primeur. Les attaques contre les musulmans ne se sont pas multipliées au cours des dernières semaines. Mais elles charrient soudainement une violence aussi absurde que disproportionnée. Voiles arrachés, tentatives d'écrasement, coups... Des Belges et des non-Belges de confession musulmane font les frais d'une justice arbitraire qui procède bien souvent de la bassesse de l'âme, jamais de la nécessité de faire place au droit. [...] Depuis les attentats new-yorkais du 11 septembre 2001, les musulmans font régulièrement les frais d'une stigmatisation qui aboutit à importer chez nous des tensions lointaines. Comme si l'adhésion à une religion et à une culture imposait à ses adeptes de partager une même culpabilité." [...] http://www.courrierinternational.com/article/belgique-lislamophobie-un-desert-de-perspectives Bernard Cazeneuve accuse ses opposants de favoriser l'islamophobie (La rédaction de Médiapart) Médiapart - 8 septembre 2015 "Selon le ministre de l'intérieur, les critiques portées contre ses textes sécuritaires avaient pour but de "rendre impossible le travail des services par des mesures législatives opportunes (...) et mieux pouvoir ensuite théoriser qu'il n'y a qu'une seule et unique solution, qui consiste à organiser la suspicion autour des musulmans de France de telle sorte à pouvoir les stigmatiser". Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a accusé les opposants à ces différents textes sécuritaires de favoriser "la suspicion autour des musulmans de France de telle sorte à pouvoir les stigmatiser", rapporte lundi 7 septembre le site NextInpact. A l'occasion de la clôture d'un colloque des attachés de sécurité intérieure, le mercredi 2 septembre, Bernard Cazeneuve est revenu sur la vaste opposition qu'ont rencontrée ses trois textes sécuritaires, et notamment le dernier, la loi renseignement adoptée au début de l'été. "Tous ceux qui parlent fort, et d'ailleurs généralement de façon incongrue comme s'il y avait une corrélation entre le nombre de décibels qu'on utilise et l'incongruité des propos que l'on tient sur ces sujets, ont été contre toutes les décisions législatives que nous avons arrêtées" [...] http://www.mediapart.fr/journal/france/080915/bernard-cazeneuve-accuse-ses-opposants-de-favoriser-lislamophobie Esther Benbassa: "C'est bien souvent par manque d'arguments politiques..." (Sonya Faure) Libération - 26 juillet 2015 "Depuis les années 2000, des associations communautaires rivalisent de chiffres pour relever actes antisémites et islamophobes. Au risque de paniquer tout le monde regrette la sénatrice. Elles sont devenues un enjeu central du débat public mais restent un phénomène complexe à mesurer. Comment juger au plus près des violences antireligieuses ? Faut-il garder les yeux rivés sur le baromètre de l'intolérance, au risque de paniquer et de diviser ? Les jauges sont multiples, mais la vision toujours lacunaire. "Un chiffre noir", dit la Commission nationale des droits de l'homme. Le ministère de l'Intérieur compte le nombre de plaintes, oubliant toutes les violences que les victimes n'osent pas révéler. Le Défenseur des droits précise que seuls 3,4% des dossiers de discrimination sur lequel il est saisi sont liés à la religion, tout en notant la hausse des affaires touchant les femmes voilées. Les chercheurs de Sciences-Po travaillent, eux, sur les opinions racistes, qui remettent en perspective l'augmentation des actes, signes de la radicalisation d'une minorité. Les associations communautaires ont désormais, elles aussi, leur propre comptabilité. "Une guerre des chiffres" dangereuse selon la sénatrice Esther Benbassa. Le seul moyen de se faire entendre, rétorquent les associations. Esther Benbassa est sénatrice Europe Ecologie-les Verts du Val-de-Marne. Elle s'inquiète de la "guerre de chiffres" à laquelle se livrent les associations juives et musulmanes qui tiennent une comptabilité régulière des actes islamophobes et antisémites." [...] http://www.liberation.fr/societe/2015/07/26/esther-benbassac-est-bien-souvent -par-manque-d-arguments-politiques_1354228 "Islamophobie", mot de l'époque ou mal du siècle ? (Sonya Faure et Sylvain Mouillard) Libération - 26 avril 2015 "Alors que les actes antimusulmans sont en forte hausse, l'usage d'un terme accusé par certains de faire le jeu des intégristes fait débat. "Le militant antiraciste d'hier est en train de se transformer en boutiquier hyperspécialisé. Lutter contre le racisme, c'est lutter contre tous les racismes, lutter contre l'islamophobie, c'est lutter contre quoi ?" Dans sa Lettre, posthume, "aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes", Charb fait une critique - en règle et désordonnée - d'un mot qui divise les responsables politiques comme les associations antiracistes, qu'il apparaisse dans les discours ou au contraire qu'il s'y dérobe : islamophobie. Ce simple terme qui agite les esprits a ressurgi dans les débats français il y a une quinzaine d'années. Il cherche à acter un nouveau racisme, non plus seulement tourné vers les Maghrébins ou les immigrés, mais contre les musulmans. L'an passé, le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 133 actes "antimusulmans" (mosquées incendiées, injures racistes, etc.) Et, pour le seul mois de janvier 2015, ils ont été aussi nombreux que pendant toute l'année 2014, sans doute encouragés par les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Consacré par le Robert en 2005, ("forme particulière de racisme dirigée contre l'islam et les musulmans"), le mot reste controversé. Même au plus haut niveau de l'Etat. Ses détracteurs y voient en effet une tentative des salafistes d'interdire toute critique de l'islam. [...] Exactement le même argumentaire que la journaliste Caroline Fourest ou l'essayiste Pascal Bruckner, qui luttent depuis plusieurs années contre ce terme. Pour eux, l'islamophobie - littéralement phobie de l'islam et non des musulmans - est une censure. Elle rétablirait le délit de blasphème. "On doit au mot islamophobie l'une des confusions sémantique et politique les plus graves de notre époque : faire croire que résister au fanatisme relève du racisme", écrit Caroline Fourest dans Eloge du blasphème à paraître mercredi (Grasset)." [...] http://www.liberation.fr/societe/2015/04/26/islamophobie-mot-de-l-epoqueou-mal-du-siecle_1269628 (Depuis quand la religion est-elle une race ?) Islamophobie, religion et athéisme (Pierre Saly) L'Humanité - 10 mars 2014 A propos de La haine de la religion, de Pierre Tevanian. Éditions la Découverte. ""Comment l'athéisme est devenu l'opium du peuple de gauche." Avec ce sous-titre ironique, l'essayiste et philosophe Pierre Tevanian pose, sous la forme d'un pamphlet en dix-huit courts chapitres incisifs, quelques questions fondamentales de l'actualité idéologique et politique en France, en braquant le projecteur sur la gauche et l'extrême gauche (le cas des droites étant à ses yeux sans appel). D'où la thèse centrale : au-delà de l'instrumentalisation de la laïcité contre les droits des musulmans, c'est la posture antireligieuse elle-même qui est, selon lui, prétexte - ou source - à cette islamophobie. Analysant le fameux passage de Marx sur l'"opium du peuple" (1843) nécessairement complété par "la détresse religieuse est pour une part l'expression de la détresse réelle et pour une autre part la protestation contre la détresse réelle", il en rétablit le véritable sens. Et il renvoie à de nombreuses analyses dans l'esprit de Marx lui-même, Engels, Lénine et, textes moins connus, à Luxemburg et Trotski. Rien, dans cet héritage, n'est contradictoire avec la nécessité de combattre les refus de la rationalité, les justifications de la domination de classe qui renaissent en permanence dans les imaginaires religieux tels que les puissants les mobilisent à leur service."[...] http://www.humanite.fr/tribunes/islamophobie-religion-et-atheisme-560679 François Lamy discute avec un collectif anti islamophobie Libération - 17 janvier 2014 "Pour la première fois, un ministre en exercice, en l'occurrence par François Lamy, le ministre délégué à la Ville, a rencontré officiellement le Collectif contre l'islamophobie (CCIF). Par la voix de son porte-parole, Marwan Muhammad, le CCIF s'est réjouie vendredi que la "reconnaissance de l'islamophobie" progresse en France. "C'est un nouveau pas dans la prise en compte institutionnelle de l'islamophobie", a aussi estimé Marwan Muhammad. "La réunion a été très cordiale." [...] (Objectif du CCIF : défier la République et la laïcité et faire de l'islam une idéologie intouchable. Une rencontre qui ne doit pas être un premier pas vers l'instauration du délit de blasphème.) http://www.liberation.fr/societe/2014/01/17/francois-lamy-discute-avec-un- collectif-anti-islamophobie_973721 L'islamophobie, un nouveau racisme ? (Stéphanie Le Bars) Le Monde - 30 septembre 2013 "Dans un chat sur LeMonde.fr, Stéphanie Le Bars, journaliste au Monde, estime que les discriminations relevant de différentes formes de racisme "coexistent et s'imbriquent même parfois de manière difficilement discernable". Delama : Quelle est la définition acceptée du terme "islamophobie" ? Stéphanie Le Bars : Du point de vue de la plupart des observateurs, le terme islamophobie est imparfait car il suggère une "peur" collective de l'islam. Mais il s'impose peu à peu depuis plusieurs années comme la définition d'actes, de sentiments, de préjugés à l'encontre de personnes musulmanes ou supposées telles. delama : D'après Caroline Fourest, le terme islamophobie a été inventé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de "mauvaises musulmanes" en les accusant d'être "islamophobes". Qu'en est-il exactement de l'origine du mot ? Selon des chercheurs, ce mot a été employé pour la première fois en français au début du XXe siècle par des ethnologues présents en Afrique, inquiets du rejet de la religion musulmane par une partie de l'administration des anciennes colonies. Au cours des années 1990, le terme a été l'objet de débat dans les pays anglo-saxons." [...] (Depuis quand l'islam est-il une race ?) http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/30/l-islamophobie-un-nouveau-racisme_3487391_3224.html?xtmc=religion&xtcr=17 La laïcité à la française, universalisme concret (Benoît Schneckenburger) L'Humanité - 25 août 2013 Benoît Schneckenburger est philosophe, membre du bureau national du Parti de gauche. "Qu'est-ce qui change avec l'Islamophobie ? Le 24 août est la date anniversaire des massacres de la Saint-Barthélemy en 1572, symbole de l'horreur des guerres de religion. Un long chemin a depuis été parcouru?: reconnaissance de la liberté de conscience inscrite dans la Déclaration des droits de l'homme, citoyenneté accordée quelle que soit la religion, et séparation des cultes et de l'État par la loi de 1905. La laïcité à la française porte en elle les principes de paix et d'universalisme. Il faut le rappeler en ces jours de confusion. Les violences inacceptables à l'encontre de citoyens musulmans, ou considérés comme tels, se multiplient. L'extrême droite fait mine de défendre la laïcité, alors qu'en fait elle attise les feux de la haine raciale en ciblant une religion qui, en France, est majoritairement pratiquée par des populations africaines et nord-africaines. Sa dénonciation de l'islam ne fait que prolonger sa xénophobie. La droite sarkozyste lui embraye le pas. Ces faits sont indéniables. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain ?" [...] http://www.humanite.fr/tribunes/la-laicite-la-francaise-universalisme-concret-547668 Le CCIF accuse Valls de favoriser l'islamophobie : une attaque digne de Tartuffe (Yves Delahaie) Le Nouvel Observateur - 14 août 2013 "Alors qu'une jeune fille de 16 ans a été la terrible victime de deux individus racistes lundi soir à Trappes, attrapée, dévoilée et scarifiée, l'instrumentalisation politique bat son plein. Il faut dire que cet été aura été marqué par de nombreuses affaires plus ou moins en rapport avec l'islam, dont déjà une à Trappes, sans oublier l'arrestation, le week-end dernier, d'un militaire qui projetait un attentat terroriste sur une mosquée. Marwan Muhammad, porte-parole du CCIF, le Collectif contre l'islamophobie de France, passe donc ses vacances à sillonner les médias, de plateaux en micros, autant pour dénoncer le climat d'islamophobie qui s'impose en France, que pour faire connaître son collectif. Mais mardi 12 août, Marwan Muhammad a décidé de faire très fort en s'attaquant directement au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, coupable selon lui de favoriser ce climat délétère de haine envers les musulmans, sur le plateau de BFMTV : "Le travail de banalisation des idées de l'extrême droite a été fait au fur et à mesure, ce qui fait que, dans la bouche d'un ministre de l'Intérieur, nous expliquer que la lutte contre le voile est un combat essentiel pour la République, ça banalise dans l'opinion publique, le fait de détester des femmes juste parce qu'elle porte le voile." [...] Marwan Muhammad est un homme talentueux, à la rhétorique parfaite. Pour autant, il ne faut pas être dupe que Tartuffe se cache sous la table quand il ose prétendre que Manuel Valls tient un double discours.[...] En revanche, pour l'affaire du voile intégral, il avait alors expliqué qu'il était "inacceptable qu'une personne veuille se soustraire à un contrôle et pure, s'en prenne aux forces de l'ordre", ajoutant : "ce voile [intégra, ndlr] qui nie l'identité même de la femme n'a pas lieu d'être dans l'espace public". Enfin, la semaine dernière, il avait estimé "digne d'intérêt" l'interrogation portée par l'observatoire de la laïcité concernant l'interdiction hypothétique du port du voile à l'université. Quoi de plus logique pour le ministre en charge des cultes d'attendre les résultats de l'observatoire pour définir précisément le meilleur périmètre de la laïcité. M. Hyde donc à en croire le porte-parole du CCIF." [...] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/921009-le-ccif-accuse-valls-de-favoriser -l-islamophobie-une-attaque-digne-de-tartuffe.html Pourquoi l'islamophobie est un concept de manipulation (passifou) Médiapart - 29 septembre 2012 "Le terme islamophobie a le vent en poupe. Donc en France, on est devenu anti-musulman, accessoirement raciste. Seulement voilà, on voit bien que le racisme a pris un coup dans l'aile dans ce pays. On a voté des lois contre les discriminations. Le discours de la gauche est devenu totalement clair à ce sujet. Un raciste de gauche, cela n'existe pas. Mais plus fort, à droite aussi, le racisme est devenu un ennemi commun. Donc difficile pour ceux qui ont besoin de défendre leur steack et leur idéologie par le travers de l'anti-arabe aujourd'hui, vu que l'immigration maghrebine est la plus nombreuse, et de loin, chez nous. (...) Mais le racisme anti-arabe étant en perte de vitesse, depuis "Touche pas à mon pote", et la position des jeunes en particulier, dans le pays. Il a fallu aux promoteurs du communautarisme, rebaptisé diversité, qui ne veulent surtout pas ressembler aux autres, et cherchent à sauver leur pouvoir, lisez originalité, trouver un cheval de bataille, avant de disparaître, fondus dans le moule républicain. Et on l'a trouvé, dorénavant, on n'est plus anti-arabe, on est anti-musulman, islamophobe." [...] http://blogs.mediapart.fr/blog/passifou/290912/pourquoi-lislamophobie-est-un-concept-de-manipulation L'"islamophobie" secoue le MRAP (Jean-Baptiste de Montvalon) Le Monde - 7 juin 2006 (1/6 de page) Le combat contre "l'islamophobie", dont le principe a été entériné fin 2004, agite le MRAP (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix). Son actuel président, Mouloud Aounit, est accusé de favoriser le communautarisme religieux. "Pour l'ancienne présidente de la fédération de Paris, "ce concept [islamophobie] va à l'encontre du principe d'universalité et confond défense de l'homme et défense d'une religion". "Les laïques sont traités de "laïcards", ou d'"intégristes laïcs"", regrette Nadia Kurys, membre de la direction nationale du MRAP." De ce fait, toutes les apparitions et les déclarations de Mouloud Aounit sont largement analysées et commentées. L'intéressé se défend en se disant un fervent "laïque". Cependant des responsables et des militants du MRAP dénoncent vigoureusement certaines dérives : "la demande de libération de Maurice Papon, le soutien aux élèves voilées, et le dépôt de plainte contre France-Soir - en raison de la publication des caricatures de Mahomet"... D'autres s'inquiètent de la relativisation de l'antisémitisme lorsqu'il a une origine arabo-musulmane. Mouloud Aounit voit là une "campagne calomnieuse". "Pour traduire cette idée, selon laquelle un crime commis contre une personne d'origine maghrébine ne suscite pas la même émotion que si la victime est juive, il pèse ses mots : "La République n'est pas équitable par rapport aux victimes du racisme..." Mouloud Aounit qui est déjà Conseiller régional d'Ile-de-France entend être présent lors des prochaines échéances électorales, ce qui fait dire à un ancien dirigeant du MRAP : "Le concept d'islamophobie lui permet de s'identifier à la communauté musulmane. Il veut se recycler, et pratique du marketing politique." Si les pourfendeurs de l'islamophophie connaissaient mieux les principes de la laïcité, ils sauraient que l'on peut fustiger une religion tout en respectant les croyants en tant qu'êtres humains, quelles que soient leur origines. La notion de "combat contre l'islamophobie" est une atteinte à la liberté de conscience et à la liberté d'expression. C'est revenir trois siècles en arrière. Une association cultuelle veut interdire l’injure aux religions L’Humanité - 21 mars 2006 (12 lignes) "L’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93) a annoncé, hier, qu’elle soutenait la proposition de loi du député UMP du Gard, Jean-Marc Roubaud, visant à interdire les propos et actes injurieux contre les religions, dans la loi sur la liberté de la presse. L’UAM 93 avait lancé début février avec d’autres organisations musulmanes une pétition pour la promulgation d’une loi contre l’islamophobie après la polémique sur les caricatures du prophète Mahomet, publiées dans la presse française." Religions, la critique libre pour tous (Richard Malka) Libération - 15 février 2006 (1/4 de page) Richard Malka, avocat à la cour spécialisé en droit de la presse, répond aux arguments selon lesquels il y aurait "deux poids" et "deux mesures" en France au bénéfice des chrétiens et des juifs et qu’une loi contre l’islamophobie est nécessaire. "La confusion (au mieux), la méconnaissance de la réalité (certainement) ou la malhonnêteté intellectuelle (parfois) est totale. Pourtant, nul doute que certains hommes politiques aussi bien inspirés que particulièrement taisants ces dernières semaines, si ce n'est pour condamner hâtivement de prétendues provocations, finiront par relayer cette aspiration qu'ils trouveront légitime." Richard Malka rappelle qu’une telle loi, interdisant de stigmatiser toute communauté à cause de sa religion, existe déjà (29 juillet 1881 modifiée par la loi du 1er juillet 1972). En rappelant plusieurs affaires récentes, il estime que ce serait plutôt aux chrétiens de se sentir victimes du "deux poids" et "deux mesures" et que les minorités sont plutôt mieux protégées par les tribunaux. "Alors pourquoi instaurer une loi sur l'islamophobie, là où un texte de répression existe déjà, si ce n'est pour rétablir en réalité et sous ce nom un délit de blasphème qui, au demeurant, ne concernerait que l'islam et serait donc discriminatoire à l'envers ?" Voile : 48 exclusions depuis la loi (Catherine Coroller) Libération - 16 mars 2005 - (1/6 de page) Sous-titre : Le Collectif contre l'islamophobie confirme les chiffres gouvernementaux Le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France), opposé à la loi sur le port des signes religieux à l'école qu'il considère comme une "loi discriminatoire" aux "effets négatifs", annonce que 42 jeunes filles et 6 garçons (jeunes sikhs pour le port du turban) ont été définitivement exclus de leur établissement. Le ministre de l'Education nationale, François Fillon, arrive à des chiffres similaires et précise que "plus de 550 de ces situations ont trouvé une solution par le dialogue". Le CCIF considère que la satisfaction du gouvernement occulte "la souffrance de jeunes filles déchirées entre leurs convictions profondes et leur soif d'instruction et de réussite sociale". Il indique également que dans l'enseignement supérieur, une dizaine d'étudiantes auraient été interdites de cours. Voir la page d'accueil sur l'islam ![]() ![]() |