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Afrique noire

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le



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Voir les pages spécifiques pour les pays suivants : Mali, Nigeria, Somalie, Soudan


Mauritanie : le blasphème sera systématiquement passible de la peine de mort (avec AFP)
Le Monde - 17 novembre 2017

"Dix jours après l'allégement de la peine d'un blogueur jugé pour "mécréance", le gouvernement durcit considérablement sa législation.
Le gouvernement mauritanien a adopté un projet de loi durcissant la législation contre les auteurs d'apostasie et de blasphèmes, qui seront désormais passibles de la peine de mort, sans tenir compte d'un éventuel repentir, a indiqué vendredi 17 novembre, l'agence officielle mauritanienne AMI.
"Le présent projet de loi vise à abroger et remplacer l'article 306 du Code Pénal en vue de durcir les peines prévues à l'encontre du blasphémateur", a précisé le gouvernement. "Chaque musulman, homme ou femme, qui se moque ou outrage Allah ou Son Messager (Mahomet) - Paix et Salut sur Lui - ses anges, ses livres ou l'un de ses Prophètes est passible de la peine de mort, sans être appelé à se repentir. Il encourt la peine capitale même en cas de repentir", stipule le texte, selon le ministre de la Justice, Brahim Ould Daddah.
Le 9 novembre, un Mauritanien détenu depuis près de quatre ans pour un billet de blog jugé blasphématoire avait vu sa condamnation à mort convertie en une peine de prison de deux ans. La décision de la Cour d'appel de Nouadhibou (nord-ouest), saluée notamment par Amnesty International, avait provoqué un tollé dans cette république islamique."
[...]
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/17/mauritanie-le-blaspheme-sera-systematiquement-passible-de-la-peine-de-mort_5216590_3212.html?xtmc=religion&xtcr=45


L'Eglise catholique du Rwanda demande pardon pour le génocide des Tutsi? (Emmanuel_Cattier)
Médiapart - 8 octobre 2017

"L'Eglise Catholique du Rwanda demande encore pardon pour ses prêtres impliqués dans le Génocide des Tutsi" selon les paroles de Mgr Rukamba, Président de la conférence épiscopale du Rwanda. Le Pape François fit un premier pas lorsqu'il reçut le Président Kagame au début de 2017. On attendait un geste de l'église du Rwanda. C'est très important dans la lutte contre le négationnisme.
L'un des crampons du négationnisme du génocide des Tutsi était le silence de l'Eglise catholique sur son implication dans le génocide. Le Pape François avait ouvert la voie... mais l'église du Rwanda semblait réticente. Aujourd'hui 7 octobre 2017, un pas décisif a été franchi. Le président de la conférence épiscopale, Mgr Rukamba, a prononcé des paroles complètes :
"L'Eglise Catholique du Rwanda demande pardon pour ses prêtres qui ont commis le génocide contre les Tutsi en 1994, et cette demande s'inscrit dans l'entretien du Président Kagame et du Pape Francis à Rome le 20 Mars 2017, lorsque le Saint-Père a demandé pardon pour le mauvais comportement des collègues prêtres, selon le président de la Conférence Episcopale du Rwanda, Mgr Philippe Rukamba, évêque du diocèse de Huye."
[...]
https://blogs.mediapart.fr/emmanuelcattier/blog/081017/leglise-catholique-du-rwanda-demande-pardon-pour-le-genocide-des-tutsi


Une étude de l'ONU sonde les racines de la radicalisation jihadiste en Afrique (Peter Esser)
Libération - 8 septembre 2017

"Selon les chercheurs onusiens, le succès du recrutement de groupes comme Boko Haram, les shebab et l'Etat islamique serait d'abord lié à la frustration des populations envers les autorités et à la méfiance vis-à-vis de la police et de l'armée.
De nombreuses études ont été menées pour déterminer les raisons de la radicalisation jihadiste de jeunes en Europe. L'Afrique subsaharienne, en revanche, a longtemps été laissée de côté par les chercheurs. Or, des mouvements islamistes extrêmement violents comme Boko Haram et celui des shebab sévissent au Nigeria et en Somalie, tandis qu'au Soudan, le groupe Etat islamique a trouvé une terre fertile de recrutement. Un récent rapport de l'ONU, intitulé "Journey to Extremism" (voyage vers l'extrémisme) jette un intéressant éclairage sur les motifs qui poussent les jeunes Africains vers le jihad. [...]
Premier résultat, plutôt évident : la misère et les inégalités régionales expliquent en partie la radicalisation. Boko Haram, les shebab et autres groupes terroristes recrutent majoritairement dans des zones particulièrement sous-développées et marginalisées. Mais les chercheurs soulignent que même dans les zones les plus défavorisées, une large majorité d'habitants ne se tournent pas vers l'extrémisme."
[...]
http://www.liberation.fr/planete/2017/09/08/une-etude-de-l-onu-sonde-les-racines-de-la-radicalisation-jihadiste-en-afrique_1594754


Afrique du Sud : des islamistes voulaient faire exploser l'ambassade américaine (avec AFP)
L'Express - 11 juillet 2016

"Selon la police, deux frères jumeaux, arrêtés ce week-end, visaient également des institutions juives.
Un attentat déjoué de plus. Des frères jumeaux sud-africains de 23 ans, Brandon-Lee et Tony-Lee Thulsie, arrêtés pour activités terroristes ce week-end en Afrique du Sud, planifiaient de faire exploser l'ambassade des Etats-Unis à Pretoria et des institutions juives, a indiqué le porte-parole de l'unité d'élite de la police sud-africaine. Le mois dernier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient mis en garde contre le risque d'attaques menées par des islamistes en Afrique du Sud.
Les deux suspects ont comparu brièvement lundi devant un tribunal de Johannesburg. Accusés d'avoir tenté de rejoindre l'Etat islamique en Syrie, ils restent en détention provisoire jusqu'à leur nouvelle comparution prévue le 19 juillet."
[...]
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/afrique-du-sud-des-islamistes-voulaient-
faire-exploser-l-ambassade-americaine_1811437.html


Le chemin de croix des athées du Kenya (Bruno Meyerfeld)
Le Monde - 16 juin 2016

"Harrison Mumia en est convaincu : cette fois, ce sera la bonne. Après des mois de bataille judiciaire, le président d'Atheists in Kenya (AIK) devrait être fixé sur le sort de son association. Avant la fin juin, il saura si AIK sera (ou non) immatriculée au registre des sociétés, devenant alors la toute première organisation athée reconnue dans le pays.
Début avril, les athées kényans avaient pourtant reçu confirmation de leur enregistrement... avant que la procédure soit suspendue par le procureur général du Kenya. "Aucune raison n'a été avancée, s'offusque Harrison Mumia, fringant trentenaire au costume cravate bien coupé, tout à la fois tête et jambes d'AIK. La vérité, c'est que les groupes religieux se sont mis en colère et que la justice s'est mise à genoux."
Une ultime décision devrait donc être rendue sous peu, mais d'ores et déjà, le combat des athées a fait sensation. Le Kenya, pays très religieux, compte 85 % de chrétiens (en majorité protestants) auxquels s'ajoutent 7 % de musulmans, ainsi que des communautés hindouistes, animistes et quelques juifs.
Créée en 2013, AIK demeure une niche, avec un petit site Web, une constitution, un logo sobre et quelque 120 membres se réunissant au mieux une fois par mois, dans un discret restaurant du centre-ville de Nairobi. Mais les religieux, en particulier évangéliques, ont senti le danger."
[...]
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/06/16/le-chemin-de-croix-des-athees-du-kenya_4951556_3210.html?xtmc=religion&xtcr=43


Yémen. Forte émotion après l'assassinat d'un blogueur pour athéisme (Philippe Mischkowsky)
Courrier international - 27 avril 2016

""Assassinat du jeune Omar Batawil à Aden à cause de ses critiques de l'extrémisme religieux", titre le site yéménite Shabwaahpress, qui indique que "son cadavre a été retrouvé dans la rue", lundi 25 avril. Il a été tué de deux balles dans la tête.
"Ses critiques de la religion sur Facebook lui avaient déjà valu des menaces de mort", explique un autre site yéménite, Oyoun Al-Khaleej.
"Depuis, il est devenu une figure emblématique pour une jeunesse de plus en plus nombreuse qui en a marre des hommes de religion, non seulement au Yémen, mais aussi en Egypte, en Irak, au Maroc, au Liban et ailleurs. La photo de son cadavre, jeté dans la rue, le sang ruisselant de sa tête, a été largement reprise sur les réseaux sociaux", et notamment sous le mot-dièse à son nom sur Twitter, rapporte le journal libanais Al-Akhbar.
Dans un de ses derniers messages sur son compte Facebook, Omar Batawil avait écrit :
"Nous écrirons jusqu'à détruire ces histoires à dormir debout dans vos têtes, qui rendent nos vies invivables et détruisent nos pays. [...] Nous écrirons jusqu'à ce que nous puissions tous vivre en paix, dans l'amour et en liberté.""
[...]
http://www.courrierinternational.com/article/yemen-forte-emotion-apres-lassassinat-dun-blogueur-pour-atheisme


Le Niger contaminé par l'intolérance islamiste (Tanguy Berthemet)
Le Figaro - 18 mars 2016

"A Niamey, les églises et bars incendiés en janvier 2015 ont rouvert, mais les salafistes soufflent encore sur les braises.
Il faut d'abord franchir une palissade de tôle luisante au soleil, puis traverser une esplanade couverte de gravats. L'église de Rond-point, l'une des plus grandes de Niamey, se trouve derrière. Au moins ce qu'il en reste, c'est-à-dire par grand-chose. On ne voit plus qu'un pan de mur et puis d'autres gravats. Le bâtiment a été totalement brûlé puis détruit dans ce qui fut la plus violente attaque contre les chrétiens au Niger. Dans ce pays si calme, le raid a surpris tout le monde. Inquiété aussi. "On ne s'y attendait pas du tout. Il n'y avait ni menace, ni problème particulier", assure Simon, l'un des fidèles.
L'attaque remonte au 17 janvier 2015. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou est alors à Paris pour honorer la mémoire des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo."
[...]
http://www.lefigaro.fr/international/2016/03/18/01003-20160318ARTFIG00292-le-niger-contamine-par-l-intolerance-islamiste.php


En Centrafrique, le pape François voudrait réconcilier les religions (Christophe Josset, avec AFP)
L'Express - 30 novembre 2015

"Le pape François s'est rendu dans la mosquée centrale de Bangui, au coeur du quartier musulman PK-5 marqué par des meurtres de masse, il y a deux ans, entre chrétiens et musulmans, toujours retranchés dans ce bastion.
"Chrétiens et musulmans sont frères. "Le pape François a fait voeux de réconciliation, en visite ce lundi à Bangui, en Centrafrique, à la mosquée centrale. Un lieu de culte au centre de l'enclave du PK-5, quartier marqué il y a deux ans par des massacres entre les deux communautés et plusieurs milliers de morts. Son déplacement est un symbole fort: les musulmans et combattants Séléka y vivent toujours retranchés, sous le blocus des miliciens chrétiens et animistes des anti-balakas.
Pour mener à bien sa visite hautement symbolique, le leader spirituel d'un peu plus d'un milliard de fidèles est arrivé la veille en Centrafrique, après deux étapes au Kenya et en Ouganda, dans le cadre de sa tournée en Afrique."
[...]
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/en-images-en-centrafrique-le-pape-voudrait-reconcilier-les-religions_1740759.html


"En Afrique, le pape François est dans une stratégie d'alliance avec les évangéliques" (Sébastien Fath)
Le Monde - 6 juillet 2015

Sébastien Fath est sociologue des religions au CNRS.
"Que sont les mouvements évangéliques, les églises indépendantes afro-chrétiennes, les pentecôtistes ?
Je suis tenté de revenir à une citation très connue de Jomo Kenyatta, le premier président du Kenya qui disait : "Quand les Blancs sont arrivés en Afrique, ils avaient la Bible et nous la terre. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés et quand nous les avons rouverts nous avions la Bible et eux la terre". C'est une critique directe du christianisme colonial et de sa "spiritualité extra-mondaine", c'est-à-dire un christianisme très spiritualisant, mettant l'accent sur le paradis et les récompenses de Dieu après la mort.
"L'évangélisme et le pentecôtisme ont pour point commun de présentifier un Dieu qui fait du bien, via des miracles, ici et maintenant"
Dans le même temps, on a assisté à des logiques de prédation de type colonial. En réaction se sont développées des idéologies alternatives, panafricanistes et marxistes par exemple, ou une religion comme l'islam. Mais depuis un demi-siècle il y a également eu une redéfinition du christianisme, beaucoup moins européen, mais désormais afrocentré et beaucoup plus ouvert sur les réalités intramondaines : en clair, la foi chrétienne doit améliorer le quotidien, me rendre prospère ou en meilleure santé."
[...]
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/06/nouveaux-christianismes-2-5-en-afrique-le-pape-francois-
est-dans-une-strategie-d-alliance-avec-les-evangeliques_4672720_3212.html?xtmc=religion&xtcr=41


RDC : pasteur, un job en or (Trésor Kibangula)
Jeune Afrique - 6 février 2014

"Il n'y a pas de business plus lucratif, à Kinshasa, que les "Églises de réveil". Leurs guides vendent au prix fort leur bénédiction aux fidèles congolais... et leur influence aux hommes politiques.
"Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à... prêcher." Entendu au dernier festival d'humour Toseka, en juin 2013 à Kinshasa, ce détournement du célèbre dicton de Confucius résume bien la situation des "Églises de réveil" en RDC. "Aujourd'hui, une Église rapporte plus qu'une boîte de nuit, assure Mwinyi Hamza Badjoko, anthropologue et opposant politique. Les fidèles sont prêts à se priver pour donner de l'argent à leur "berger". Ils considèrent ce sacrifice comme un acte de foi et espèrent en retour contracter un mariage, trouver un emploi, voire obtenir un visa pour l'Europe."
Dans les faits, ce sont bien sûr les pasteurs qui s'enrichissent, au point de s'acheter villas et belles voitures. Un exemple ? Pascal Mukuna, très populaire à Kinshasa, ne roule qu'en Lincoln Navigator, tantôt en version blanche, tantôt en version noire... Le prix d'un tel véhicule : pas moins de 55 000 euros. Une telle "vitrine" explique pourquoi les Églises de réveil poussent comme des champignons dans la capitale congolaise - on en compte jusqu'à deux ou trois par rue."
[...]
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2768p024.xml4/eglise-du-reveil-religion-
glises-evangeliques-glises-evangeliques-rdc-pasteur-un-job-en-or.html


"Le soufisme a deux visages, il est le fils de l'instant" (Souleymane Bachir Diagne)
L'Humanité - 2 mai 2013

Souleymane Bachir Diagne est spécialiste Sénégalais des traditions philosophiques de l'Afrique et du monde islamique.
"Si on essaye de comprendre le mécanisme du narcotrafic omniprésent au Nord, il faut prendre des exemples. Le leader d'Aqmi, Mokhtar Belmokhtar, dont on dit qu'il est au principe même de ce qui s'est passé au sud de l'Algérie, n'est qu'un pur et simple trafiquant de cigarettes. Il s'est ensuite "converti" à l'islam. Autrement dit, nous n'avons pas affaire à des islamistes devenus trafiquants, mais à des trafiquants faussement religieux. D'abord le trafic, ensuite la propagande religieuse. L'islam sert en somme de couverture aux enrichissements de toute sorte.
Même chose pour Mohamed Merah. C'est une petite frappe qui s'est convertie. L'idée de ces gens, c'est de sanctifier leurs divers trafics au nom d'un soi-disant projet d'islamisation. Il faut les ramener à la réalité de ce qu'ils sont, des bandits. Toute l'Afrique de l'Ouest en est touchée. La menace est réelle et explosive. C'est un problème dans la zone sahélo-saharienne, mais aussi dans les pays plus au sud. La Guinée-Bissau est devenue une véritable plate-forme pour la drogue qui vient d'ailleurs. C'est un pays de narcotrafiquants. Ceux à la tête de l'État dirigent au nom d'un cartel de trafiquants de drogues dures débarquées d'Amérique du Sud. L'Afrique de l'Ouest est dans l'oil du cyclone."
[...]
http://www.humanite.fr/debats/le-soufisme-deux-visages-il-est-le-fils-de-l-insta-533858


Bénin : le culte qui défie l'Eglise (Vincent Hugeux)
L'Express - 14 avril 2013

"Dans ce petit pays ouest-africain, un culte dissident défie l'Eglise catholique. Et révèle ses fragilités sur un continent déjà gagné par l'essor des évangéliques. Un chantier urgent pour le pape François.
Qui l'eût cru ? On peut ici-bas, au coeur de la semaine pascale, converser sous un auvent dallé avec le Saint-Esprit et le souverain pontife. Il suffit, pour mériter une telle grâce, de rallier le Bénin, petit pays ouest-africain aux 9 millions d'âmes, coincé entre le Togo et le colossal Nigeria, puis cheminer jusqu'à la "sainte colline" de Banamè-Sovidji, à trois heures de route au nord de Cotonou. A l'approche de Pâques, des milliers de fidèles ont gravi le raidillon de terre ocre et ravinée qui mène au calvaire kitsch et à la "cathédrale" de tôle et de bois.
Tous, de la bourgeoise permanentée au traîne-savates édenté, répondent avec ferveur à l'appel de la dénommée Parfaite, "Esprit saint et Dieu créateur du Ciel et de la Terre", du pape Christophe XVIII, prêtre diocésain en rupture de ban intronisé le 17 novembre 2012, et d'une certaine Nicole, "Vierge Marie" fluette, "en qui se consument tous les démons". Et tant pis s'il faut pour tutoyer les anges dormir trois nuits de rang sur des nattes ou des bâches.
A l'heure où l'accession de l'humble jésuite argentin Jorge Bergoglio au trône pontifical suscite dans l'hémisphère Sud espoir et curiosité, l'irruption de ce culte dissident inflige au catholicisme béninois, qui n'en avait guère besoin, une nouvelle épreuve. Déjà, il lui fallait résister à l'essor vigoureux et foisonnant des Eglises évangéliques, filiales subsahariennes de mouvances protestantes nées aux Etats-Unis. Et s'accommoder de la persistance de rites ancestraux."
[...]
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/benin-le-culte-qui-defie-l-eglise
_1239516.html?xtmc=religion&xtcr=2


Sahel : un mouvement islamiste exige 45 millions d'euros pour libérer 9 otages (AFP)
Le Point - 2 mai 2012

"Un mouvement islamiste auteur dans le Sahel de l'enlèvement de dix otages - sept Algériens, deux Espagnols et une Italienne - a réclamé mercredi une rançon totale de 45 millions d'euros pour en libérer neuf, ainsi que la libération de prisonniers détenus en Algérie et en Mauritanie.
Ces exigences ont été formulées par Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), dans une réponse écrite en français à des questions de l'AFP.
Le Mujao, récemment apparu et présenté comme une dissidence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a ses bases dans le nord du Mali, a affirmé être l'auteur le 23 octobre 2011 de l'enlèvement à Tindouf (Ouest de l'Algérie) de trois humanitaires - deux Espagnols, dont une femme, et une Italienne - et le 5 avril du consul d'Algérie à Gao (Nord-Mali) et de six de ses collaborateurs.
Concernant les otages occidentaux, "les négociations portent seulement sur l'otage italienne et l'otage espagnole", selon le porte-parole. Il a précisé que le Mujao a réclamé "une rançon de 30 millions d'euros" et demandé à l'Espagne "d'intervenir pour la libération de deux Sahraouis arrêtés par la Mauritanie"."
[...]
http://www.lepoint.fr/monde/exclusif-afp-sahel-un-mouvement-islamiste-exige-45-millions
-d-euros-pour-liberer-9-otages-02-05-2012-1457443_24.php


Le pape dénonce la corruption, les guerres et les esclavages en Afrique
Le Nouvel Observateur - 19 novembre 2011

"Benoît XVI a signé samedi la "feuille de route" de l'Eglise catholique du continent africain, dans laquelle il appelle à la réconciliation et la bonne gouvernance, dénonce toutes formes d'esclavages et juge que le sida est avant tout un problème "éthique". (...)
Arrivé vendredi pour trois jours au Bénin, terre de vaudou et de catholicisme, le pape a paraphé l'"exhortation apostolique" à Ouidah, un village côtier à 40 km de Cotonou, capitale économique du pays ouest-africain. (...)
Le sida, qui touche particulièrement l'Afrique où vivent 70% des quelque 34 millions de séropositifs dans le monde, est brièvement abordé dans le document. Et pour le pape, qui a consulté les évêques d'Afrique, c'est un problème essentiellement éthique: "le problème du sida exige certes une réponse médicale et pharmaceutique. Celle-ci est cependant insuffisante car le problème est plus profond. Il est avant tout éthique".
La position du Vatican sur le préservatif pour empêcher la contamination est très controversée. C'est un sujet sur lequel le pape était attendu, après avoir déclenché au Cameroun et en Angola en 2009 une tempête internationale en estimant que l'usage du préservatif aggravait le problème du sida.
Benoît XVI a depuis déclaré que cet usage pouvait être accepté "dans certains cas", "pour réduire les risques de contamination"."
[...]
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20111119.AFP9184/le-pape-denonce-la-
corruption-les-guerres-et-les-esclavages-en-afrique.html


Les évêques africains dressent un réquisitoire contre les dirigeants politiques et dénoncent les faiblesses de l'Eglise (Stéphanie Le Bars)
Le Monde - 25 octobre 2009

"En trois semaines, le synode sur l'Afrique, qui s'achève samedi 24 octobre à Rome, a pris des allures de réquisitoire contre la gouvernance des responsables politiques locaux et les faiblesses de l'Eglise sur place.
Dans une synthèse de leurs travaux de ces dernières semaines, les pères synodaux ont fermement demandé, vendredi, aux responsables politiques catholiques africains de se comporter comme des "saints" pour le bien de leurs peuples ou de quitter leurs fonctions ; ils ont aussi interpellé les non-catholiques, les puissances étrangères et leur propre clergé.
Au fil de leurs interventions et, tout en reconnaissant à l'Eglise catholique une croissance et un dynamisme réels, les évêques africains, se sont montrés particulièrement sévères envers leur propre institution ; ils ont critiqué des pratiques qui, selon eux, mettent en péril la crédibilité de l'Eglise sur place. "Il faut avoir le courage de dénoncer ce qui est mal au sein de l'Eglise", a lancé Polycarp Pengo, l'archevêque tanzanien de Dar es-Salaam. Il a ainsi fustigé "l'autoritarisme, le tribalisme et l'ethnocentrisme" de certains responsables d'Eglise, engagés aux côtés de partis politiques, tandis qu'un de ses confrères déplorait "l'implication des prêtres dans la corruption"."
[...]
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/10/24/les-eveques-africains-dressent-un-requisitoire-
contre-les-dirigeants-politiques-et-denoncent-les-faiblesses-de-l-eglise_1258328_0.html


Les messages brouillés du Pape en Afrique (Jean-Marie Guénois)
Le Figaro – 23 mars 2009

"Les déclarations de Benoît XVI sur le sida ont scandalisé l'Occident alors que son propos engagé pour la paix et la justice en Afrique a été très apprécié là-bas.
Les Pygmées du Cameroun ont tout compris. En offrant, vendredi matin, une tortue vivante à Benoît XVI, ils ont voulu honorer "la sagesse" du visiteur puisque cet animal symbolise, à leurs yeux, cette vertu. Mais ces redoutables chasseurs donnaient au Pape un autre symbole, celui de la carapace ! Durcie par l'âpreté de l'Afrique, mais joliment tuilée par la nature, elle n'était pas de trop pour affronter les turbulences de ce premier voyage de l'hôte blanc sur le continent noir.
On l'a vu en effet sourire, souffrir et… sortir souvent un mouchoir de sa manche pour s'éponger le front comme un travailleur à la peine. Il faisait très chaud pour le pape bavarois, mais l'atmosphère morale du voyage, commencé mardi par le Cameroun et continué vendredi par l'Angola, s'est révélée très pesante.[...]
En Occident, en revanche, c'est un autre voyage de Benoît XVI qui a été perçu. Comme s'il y avait eu deux voyages, l'un réel, avec les Africains, l'autre ­virtuel pour les Occidentaux. Ce qui a aussi provoqué une rupture symbolique, dont deux sondages publiés ce week-end en France donnent une idée : 43 % des Français seraient pour «le départ du Pape» selon le Journal du dimanche et 55 % auraient une «mauvaise opinion» de lui, selon Le Parisien."
[...]
http://www.lefigaro.fr/international/2009/03/23/01003-20090323ARTFIG00251-les-messages-brouilles-du-pape-en-afrique-.php


La polémique sur le préservatif éclipse le message du pape en Afrique (Stéphanie Le Bars)
Le Monde – 20 mars 2009 (1/6 de page)

"Alors que Benoît XVI effectuait, jeudi 19 mars, la troisième journée de sa visite au Cameroun, le Vatican a tenté de désamorcer les critiques suscitées par les propos du pape sur les méfaits des préservatifs dans la lutte contre le sida.
Selon le Vatican, le pape avait souhaité mettre l'accent sur "l'éducation à la responsabilité, les valeurs du mariage et l'attention aux malades". Dans le même esprit, Benoît XVI a, de manière imprévue, rencontré une association d'aide aux malades du sida à Yaoundé, la capitale, pour leur exprimer sa "sollicitude". Ces gestes n'ont pas empêché plusieurs pays d'exprimer leur indignation et leur incompréhension."
[...]
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/03/19/la-polemique-sur-le-preservatif-eclipse-le-message-du-pape-en-afrique_1170063_0.html


Le pape Benoît XVI poursuit sa visite à Yaoundé (avec AFP)
Le Nouvel Observateur – 18 mars 2009 (1/4 de page)

"Pour son premier voyage en Afrique, le pape a estimé que l'on ne pouvait "pas régler le problème du sida", "avec la distribution de préservatifs". "Au contraire (leur) utilisation aggrave le problème", a-t-il affirmé.
Benoît XVI a entamé mardi au Cameroun le premier voyage de son pontificat en Afrique, une visite de sept jours qui le conduira en Angola. Dans l'avion qui le menait à Yaoundé, le pape a affirmé que les préservatifs n'étaient pas la solution pour lutter contre la pandémie de SIDA qui ravage le continent et ne pouvaient au contraire qu'aggraver le problème."
[...]
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20090318.OBS9382/le_pape_benoit_xvi_poursuit_sa_visite_a_yaounde.html


Le pape conteste l'efficacité du préservatif
L'Express – 17 mars 2009 (1/4 de page)

"Le pape Benoît XVI, qui entame ce mardi au Cameroun son premier voyage en Afrique, a abordé d'emblée le grave problème du sida qui frappe durement ce continent, en campant sur la position de l'Eglise catholique contre l'usage du préservatif. Le pape, qui laisse derrière lui un profond malaise au Vatican à la suite de l'énorme polémique suscitée par sa décision de lever l'excommunication d'un évêque négationniste, a également assuré qu'il ne se sentait "pas seul", mais "entouré d'amis".
Benoît XVI s'exprimait à bord de l'avion qui le conduisait à Yaoundé, où il doit atterrir vers 16h00 GMT. Il y a estimé que l'on ne pouvait "pas régler le problème du sida", pandémie aux effets dévastateurs en Afrique, "avec la distribution de préservatifs". "Au contraire (leur) utilisation aggrave le problème", selon lui. Le Vatican est opposé à toute forme de contraception autre que l'abstinence (totale ou temporaire) et réprouve l'usage du préservatif, même pour des motifs prophylactiques (prévention de maladies)."
[...]
Et l'abus d'eau bénite, ça aggrave quoi ?
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/le-pape-conteste-l-efficacite-du-preservatif_747417.html


Benoît XVI: l'utilisation du préservatif "aggrave le problème" du sida (avec AFP)
Libération – 17 mars 2009 (1/8 de page)

"Le pape a fait ces déclarations à bord de l'avion qui le conduit au Cameroun. Il nie par ailleurs s'être senti seul lors de la polémique suscitée par la levée de l’excommunication de quatre évêques intégristes.
C’est ce que l’on appelle donner le ton. Dans l’avion qui le mène à Yaoundé au Cameroun, le pape Benoît XVI a déclaré ce mardi que le problème du sida ne "peut pas être réglé" par la "distribution de préservatifs". "Au contraire, leur utilisation aggrave le problème". Selon lui, la solution passe par "un réveil spirituel et humain" et l’"amitié pour les souffrants"."
[...]
http://www.liberation.fr/monde/0101555967-benoit-xvi-l-utilisation-du-preservatif-aggrave-le-probleme-du-sida


A Paris, des responsables protestants rwandais réclament de l'aide pour "éradiquer l'impunité" (Henri Tincq)
Le Monde – 17 mai 2008 (1/8 de page)

"Des personnalités protestantes du Rwanda se sont rendues, début mai, en France et en Belgique en vue de mobiliser des opinions et des Eglises jugées indifférentes au "processus de réconciliation" en cours dans leur pays, quatorze ans après le génocide.
"Au Rwanda, le sentiment d'abandon est considérable. Nous manquons de soutiens extérieurs, surtout de pays qui, comme la France ou la Belgique, ne sont pas exempts de responsabilité dans la tragédie", affirme Ezechias Rwabuhihi, ancien ministre de la santé et député, de confession presbytérienne (réformée).
Ces représentants d'Eglises ont été reçus au Quai d'Orsay, où ils ont exprimé l'espoir d'une reprise du dialogue entre Paris et Kigali. Ils ont acquis la conviction que la France cherchait avec le Rwanda une "porte de sortie de crise", mais aussi que les Rwandais devaient tout mettre en oeuvre pour aller au bout de la "normalisation". A cet égard, les Eglises jouent un rôle capital dans un pays qui compte 80 % de chrétiens (sur 9 millions d'habitants). Si les catholiques y sont majoritaires (60 %), les protestants représentent près d'un tiers de la population."
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La démocratisation de la Mauritanie a servi les intégristes (Tanguy Berthemet)
Le Figaro – 1er janvier 2008 (1/4 de page)

"Parmi les assassins des quatre Français, des islamistes connus avaient bénéficié, au nom de l'ouverture, de condamnations légères.
À Arafat, ce n'est qu'une mosquée parmi tant d'autres, un bâtiment de béton qui ne détonne en rien. Dans ce quartier populaire de Nouakchott, où la misère est plus visible qu'ailleurs, c'est tout juste si l'on remarque les femmes strictement voilées, les barbes un peu plus broussailleuses des fidèles qui y prient et les regards qui se détournent à la vue d'étrangers.
Longtemps les Mauritaniens n'ont pas prêté attention à ces salafistes. Le meurtre brutal de quatre voyageurs français, le 24 décembre, par de présumés djihadistes a brutalement changé la donne. L'attaque, deux jours plus tard, d'un petit poste militaire avancé, qui laisse trois morts parmi les soldats, n'a fait que confirmer l'évidence d'une menace islamique dans le pays et achever de sceller l'échec de la politique mise en place depuis deux ans."
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Les petits mendiants d'Allah (Hubert Prolongeau)
Le Monde - 4 septembre 2007 (1/6 de page)

Début de l'article : "Il compte et recompte l'argent dans ses mains. 250 francs. Pas encore assez. Est-ce qu'il va y arriver ? Comme tous les soirs, l'enfant a peur. S'il ne rapporte pas la somme entière, les 350 francs CFA (53 centimes d'euros) qu'exige son maître coranique, il sait que les coups l'attendent. Va-t-il fuir, ne pas rentrer, comme l'ont fait avant lui, la semaine précédente, deux de ses condisciples ? Mais ce ne sera que pour se retrouver à la rue, mêlé aux bandes d'adolescents souvent drogués dont il n'a pas non plus grand-chose à attendre. Alors il repart, tendant la main. Il a 9 ans. C'est un talibé. Un élève d'école coranique. Trop souvent un mendiant, un fugueur." [...]


Fièvre religieuse à Kinshasa. "Jésus est dans ma tête !" (Joshua Massarenti)
Courrier International - 20 juillet 2006 (1 page)

"Mélangeant spiritualité et populisme, les Eglises de réveil séduisent des millions de fidèles, déçus par la religion catholique. A la veille des élections en république démocratique du Congo, leur rôle politique est déterminant."


Côte-d'Ivoire. Dieu, Allah et Gbagbo (PG)
Marianne - 8 au 16 juillet 2006 (1/5 de page)

"La guerre civile qui éclata en 2002 est essentiellement un conflit entre musulmans nordistes et chrétiens sudistes. A ceci près que, Simone Gbagbo et son mari étant devenus "born again chistians", passés sous la coupe des fondamentalistes protestants proches des néoconservateurs américains, eux et leurs partisans se méfient désormais de l'Eglise catholique, très active dans les associations de défense des droits de l'homme."


Mgr Milingo défie de nouveau Le Vatican (Hervé Yannou)
Le Figaro - 17 juillet 2006 (1/10 de page)

Zambie. "Le prélat zambien, dont les frasques avaient été pardonnées par Jean-Paul II, a fui sa retraite pour retrouver son épouse et créer une association de prêtres mariés." Pour lui, il ne fait aucun doute qu'un jour l'Eglise catholique en viendra à reconnaître le mariage des prêtre.
L'affaire est prise au sérieux au Vatican. En effet, Mgr Milingo s'est marié lors d'une cérémonie de la secte Moon. "L'Église catholique est confrontée à la multiplication des sectes, en particulier en Afrique. À cet égard, Mgr Milingo pourrait apparaître comme un pion de la secte Moon contre l'Église. En raison de l'audience du prélat zambien liée à ses dons et à son attachement à certaines pratiques traditionnelles, et de la sensibilité particulière du clergé africain au célibat des prêtres, la secte nord-coréenne pourrait tenter de faire de Mgr Milingo l'outil d'un schisme afin de capter des fidèles catholiques."


République démocratique du Congo. Quand les Eglises se battent pour la démocratie (Colette Braeckman)
Courrier International - 1er au 7 juin 2006 (1 page)

"Bien que la violence continue de régner dans l’est du pays, la société civile se mobilise pour que les élections de juillet 2006 se déroulent d’une manière libre et transparente. Les religieux sont très actifs dans ce combat."


Le Rwanda demande l'extradition du père Wenceslas (Christophe Ayad)
Libération - 13 janvier 2006 (1/10 de page)

Tandis que le tribunal aux armées de Paris ouvre une instruction sur des faits reprochés aux soldats français lors du génocide du Rwanda en 1994, Kigali demande "l'extradition du prêtre catholique rwandais Wenceslas Munyeshyaka, exilé en France et soupçonné de participation au génocide des Tutsis". Depuis 1995, le prêtre exerce dans une paroisse de l’Eure, à Gisors. "Accusé d'avoir aidé à la sélection de Tutsis devant être tués et d'avoir violé des femmes, il est visé à Paris par une instruction qui piétine depuis des années.". Il est rappelé que la France n’extrade pas vers des pays qui pratiquent la peine de mort.



Afrique. Un continent se meurt, mais Benoît XVI persiste (Patrick Girard)
Marianne - 17 au 23 décembre 2005 (1/2 page)

Dans une Afrique "laminée" par le sida, les interdits du pape, en particulier celui du préservatif, ont des conséquences ravageuses. A cela s'ajoute la collusion avec les pouvoirs en place, comme au Rwanda, qui incite les fidèles à se tourner vers les évangélistes protestantes. "Le continent noir, lui, continue de souffrir, mais Benoît, visiblement, persiste."


Le calvaire des "enfants sorciers" (David Blair)
Courrier International - 6 au 12 octobre 2005 - (3/4 de page)

République Démocratique du Congo. "A Kinshasa, de plus en plus d’enfants, accusés de sorcellerie par leurs parents, sont abandonnés." Des prédicateurs affirment que le diable se cache dans ces enfants maigres et vêtus de haillons qui errent dans la capitale du Congo. On les accuse de sorcellerie et d’attirer le malheur sur leurs familles. A cause de cette peur des enfants possédés, "des dizaines de milliers de garçons et de fillettes sont victimes de violences et abandonnés". A Kinshasa, 70 % des enfants des rues ont été abandonnés pour cette raison.
L’origine de ce phénomène se trouve dans les croyances profondément ancrées d’un monde peuplé d’esprits malfaisants ainsi que dans la prolifération des congrégations chrétiennes : "Les Eglises africaines comptent 390 millions de fidèles, soit plus du triple d’il y a trente-cinq ans. Mais ces temples sont souvent des bicoques en ruine où officient des pasteurs qui en savent plus sur la cupidité et le sadisme que sur la théologie." Selon des travailleurs humanitaires, l’une des raisons de cette peur des jeunes serait due aux atrocités commises par des enfants soldats lors des années de guerre civile.
"Save the Children", une ONG, tente de libérer ces enfants des "griffes" des pasteurs. Stephen Blight, le responsable de l’organisation à Kinshasa raconte : "J’ai vu des enfants enchaînés, entassés les uns sur les autres dans la saleté pendant plusieurs jours sous prétexte de les préparer pour leur "délivrance". Ils sont souvent privés de nourriture, et nous parlons de jeunes enfants de 5, 6, ou 7 ans. On leur interdit de boire de l’eau, on les bat, on les soumet à des purges par voie anale ou on verse de l’huile chaude sur eux."


Au Cameroun de nouvelles religions prospèrent sur fond de crise économique (Jean-Philippe Rémy)
Le Monde - 29 octobre 2004 - (1/2 page)

Implantée à Douala, Ahl Ul Beyt est l’unique communauté musulmane chiite du Cameroun. A l’intérieur de la mosquée, en ce début de ramadan, les fidèles écoutent un prêcheur venu spécialement d’Iran, tandis qu’au dehors ce sont des tapis de musulmans sunnites qui couvrent les trottoirs. Fondée par un imam sunnite converti au chiisme cette mosquée paraît plus "opulente" que sa voisine sunnite. Dans un Cameroun, habituellement paisible sur le plan religieux, la jeune communauté chiite s’est créée dans un climat de méfiance voire de violence : "On nous attaquait avec des pierres, on recevait des menaces de mort en permanence.".
Parallèlement les Eglises Evangéliques commencent à proliférer. On a en dénombré plus d’une centaine, ayant leur siège aux Etats-Unis ou au Nigeria. "Il y a à la fois une dépolitisation de la société, après l’échec de l’opposition dans les années 1990, et une montée en puissance très nette des religions", note un observateur, qui conclut : "les nouvelles ferveurs se livrent une course de vitesse pour attirer les Camerounais."
La crainte est de voir se développer des tensions entre communautés, voire des massacres comme au Nigeria tout proche. Les services de renseignement occidentaux suivent la situation avec intérêt. Selon un spécialiste, "certaines mosquées à Douala ou dans le nord du pays, accueillent des imams de passage qui viennent prêcher en termes très durs. Ces mosquées forment un embryon de réseau, dans lequel on ne circule qu’avec des recommandations".



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