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L'Eglise catholique2004Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Et voici les rockers du Christ (Anna Topaloff) Marianne - 18 au 24 décembre 2004 - (3 pages) La musique catho semble prendre de l'ampleur en France, même si l'on est encore loin de ce qui se passe en Amérique. C'est ainsi que 3000 adolescents se sont retrouvés le 30 octobre, place Saint-Sulpice à Paris, pour une série de concerts à l'occasion de l'annuel Holly Wins. Cete manisfestation est organisée depuis quelques années par des chrétiens pour réhabiliter la fête de la Toussaint, supplantée par Halloween. En avril, le festival de Pâques avait attiré 4000 personnes à Chartres. Il y a eu aussi Laval, Saint-Jean-de-Bournay, Metz. Les chiffres sont encore relativement modestes en comparaison des 5000 groupes chrétiens qui, aux Etats-Unis, composent la "gospel music" et représentent 7% des ventes. En France, le groupe le plus célèbre est Glorious, qui, après les JMJ (Catholique) de 2000, ont commencé par chanter de la "pop louange", c'est-à-dire "des psaumes sur un rythme endiablé". Citons aussi Clara Mill (musique électronique) et Leader vocal. Si les trois frères du groupe Glorious sont de "fans du pape", Clara Mill prend un peu de distance : "J'ai fait quelques études de théologie pour comprendre le système ecclésiastique et j'ai compris que l'Eglise, comme tout groupe social, est gouvernée par l'hypocrisie et l'abus de pouvoir". L'Eglise catholique se réjouit de ce nouveau mode de transmission du message du Christ, pour ne pas dire d'évangélisation. Pourtant, il ne semble pas facile d'atteindre les grands médias quand on a une étiquette "catho". Certains trouvent même que "c'est beaucoup plus difficile d'être un jeune catholique qu'un jeune musulman". La musique leur apporte un certain réconfort : "On en a marre de se cacher. On veut montrer qu'on n'a pas de honte à être catholique et qu'on est pas des types tristes, ennuyeux et snobs." affirme un étudiant. Les évêques avancent prudemment sur la voie des réformes (Elie Maréchal) Le Figaro - 10 novembre 2004 - (1/6 de page) La Conférence des évêques de France s’est déroulée pendant cinq jours et demi à Lourdes. Ils constatent avec pragmatisme "la distance prise par un certain nombre de familles et de jeunes vis-à-vis de l’institution ecclésiale". Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence, ajoute : "Nous sentons bien aujourd’hui que nous ne pouvons plus rester dans une Eglise qui ne ferait qu’attendre ceux qui viennent frapper à sa porte". Les travaux ont consisté à "aller aux sources de la foi" et à réfléchir sur les moyens pour transmettre la foi à tous les moments de la vie. ((Dit autrement : évangélisation, prosélytisme) Ils ont également travaillé sur une nouvelle orientation de la catéchèse qui aboutira dans ses modalités pratiques en novembre 2005. Ils ont aussi commencé à réformer la collégialité épiscopale qui verrait apparaître cinq pôles de coordination à la place d’un empilement de commissions, comités, services… Les évêques essaient de progresser ensemble, mais ce n'est pas toujours simple : "Et beaucoup de dire que c’est "laborieux", "difficile" et "non sans frictions"." L'Eglise catholique est satisfaite du bilan de la semaine d'"évangélisation" à Paris (Henri Tincq) Le Monde - 2 novembre 2004 - (1/4 de page) Face à Halloween, fête païenne américanisée, le but de l'Eglise catholique était de redonner du sens à la fête de la Toussaint. 300 000 intentions de prières "pour les vivants et les morts" ont été recensées par les paroisses. Près de 100 000 personnes (soit guère plus d'un pour cent des habitants de la région parisienne) ont participé aux différentes veillées organisées pendant le week-end. Plus qu'Halloween, le problème du catholique d'aujourd'hui semble être, dans un environnement qui lui paraît parfois hostile, de montrer "sa foi dans la rue, sans choquer et sans évangélisation forcée". En fait, les catholiques ont repris les recettes des pentecôtistes et des évangéliques qui font leur succès dans les grandes mégapoles : professions de foi directes et visibles, "rassemblements fondés sur la chaleur, la ferveur et l'émotion"... "Il reste tant à faire", disait un organisateur. "Feu de paille ?". Bien évidemment, il ne s'agit absolument pas d'"une nouvelle volonté de prosélytisme catholique" Ce n'était bien sûr venu à l'idée de personne ! ;-). Les catholiques lancent une campagne pour "réévangéliser" Paris (Henri Tincq) Le Monde - 23 octobre 2004 - (1/4 de page) Sous-titre : Pour la Toussaint, l'Eglise convie les Parisiens à de multiples manifestations Pour la première fois depuis les Journées Mondiales de la Jeunesse [catholique] de 1997, les catholiques parisiens préparent une grande manifestation internationale baptisée "Toussaint 2004". Organisée par cinq archevêques et cardinaux de grandes villes européennes, elle veut relever un défi : "La foi chrétienne déserte les métropoles d'Europe". A la Toussaint 2003, les rassemblements avaient eu lieu à Vienne. A Paris, les cent paroisses se sont mobilisées pour évangéliser les non-croyants : conférences, prières, spectacles culturels, opérations caritatives, entreprise missionnaire... Des théologiens et des grands noms de l'Eglise vont animer 200 conférences-débats. Une croix de 17 mètres de haut sera inaugurée sur le parvis de Notre-Dame. Un "livre de la vie" est prévu dans toutes les églises pour ceux qui voudront y confier "leurs demandes pour les morts et pour les vivants". Jalouse des succès des Evangéliques américains, l'Eglise catholique essaie d'appliquer ici les recettes qui marchent là-bas. Elle oublie que la "vieille" Europe a quelques décennies d'avance sur les Etats-Unis en matière de non-crédulité. Combat d'arrière-garde ou chant du cygne d'une Eglise détrônée par les marchands de déguisement d'Halloween ? Le réquisitoire du Vatican contre le féminisme (Henri Tincq) Le Monde - 7 août 2004 - (1 page) Sous-titre : Le Vatican hausse le ton contre le féminisme et l'homosexualité Le Cardinal Josef Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyé à tous les évêques catholiques un texte sur "la collaboration de l'homme et de la femme". Ce document qui dénonce certaines formes du féminisme est vivement critiqué par des courants catholiques progressistes américains ou allemands, ainsi que par des mouvements féministes laïques. Bien qu'il fasse la promotion de la femme et s'élève contre les discriminations, le texte s'en prend à des formes radicales du féminisme qui "tendrait à faire de la femme un "rival" de l'homme, ce qui conduirait à une "confusion délétère" de l'identité et du rôle de l'homme et de la femme. D'autre part, parce qu'il ignorerait la "différence sexuelle" au profit d'une "différence culturelle", appelée "genre"." Dit autrement, l'égalité des sexes ne signifie pas qu'ils soient identiques. Les catholiques progressistes américains regrettent que ce texte n'aille pas au bout de sa logique égalitariste en ne mentionnant pas les "chasses aux sorcières", en ne donnant pas la parole aux femmes sur les problèmes qui les concernent, en leur refusant le sacerdoce... Ces reproches sont apparemment sans rapport avec les deux points (féminisme et homosexualité) évoqués au début de l'article. Pour la sociologue Danièle Hervieu-Léger, le but du texte est de s'opposer à la "théologie libérale" et à combattre "l'homosexualité et le mariage homosexuel". La crise profonde que traverse actuellement l'Eglise catholique provient de "son immobilisme face aux changements culturels". Après avoir perdu la bataille sur le plan politique, le catholicisme pense qu'il peut encore gagner celle de la sexualité. Danièle Hervieu-Léger estime que, contrairement à ce que dit le texte, "à aucun moment le fait de reconnaître l'identité de la femme n'est apparu [pour le féminisme] contradictoire avec le fait de permettre à ces mêmes femmes d'accéder à l'égalité des droits". Pour elle, l'Eglise qui a déjà "perdu la classe ouvrière" est en train de perdre les femmes. Celles que l'on disait plus pratiquantes que les hommes ou chargées de transmettre la religion aux enfants, "ont quitté silencieusement la place". Le désintérêt pour "la culture catholique est autant le fait des femmes que des hommes. Et il est peut-être plus spectaculaire chez les femmes que chez les hommes". Où en sont les cathos ? (Violaine de Montclos) Marianne - 14 au 20 août - n°382 (8 pages) Il faut un événement comme la venue du pape à Lourdes pour remettre les catholiques sous le feu des projecteurs. Alors que dans les années 50, un demi-siècle après la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, le catholicisme était très présent dans la société, aujourd’hui, ses adeptes se montrent peu et sont vus "comme une espèce en voie de disparition". >>> Voir l'ensemble de la revue de presse de Où en sont les cathos ? L’Hérétique et Son Eminence : Hans Kung et le cardinal Lehmann (Marco Politi) Courrier international (Supplément) - 29 juillet au 18 août 2004 - N°717 - (1 page) Du 16 au 2O juin 2004, s’est tenu, à Ulm, le Meeting national des catholiques allemands. Il a été l’occasion d’un débat très attendu et dans une salle comble, entre le cardinal Karl Lehmann, président des évêques allemands et le théologien "hérétique", c’est-à-dire "mal vu du Vatican", Hans Kung. Ce dernier n’hésite pas à critiquer la papauté : "le dernier Kremlin qui nous reste est le Vatican", tandis que pour le cardinal qui passe pour un libéral, "la liberté est indispensable, mais l’ordre également et parfois même l’obéissance". Parmi les sujets abordés : "la suprématie du pape qui éclipse tout le reste", l’absence de vocations pour la prêtrise (161 nouveaux prêtres contre 366 en 1999), la perte de crédibilité de l’Eglise catholique, la possibilité pour les femmes de devenir prêtre, la fin du célibat des prêtres, la contraception. Quant à l’élection d’un pape "Jean XXIV", Hans Kung souhaiterait "un pape qui voyage moins, mais qui autorise la communion commune des chrétiens et reconnaisse réciproquement les ministres du culte des différentes Eglises". Pour le cardinal Karl Lehmann, il est "important de montrer une Eglise qui ne craint ni le dialogue, ni la discussion". Mariage déconseillé (Djénane Kareh Tager) Le Monde des Religions - Juillet-Août 2004 (1 page) Le Conseil Pontifical (de l'Eglise catholique) pour la pastorale des migrants, dans son instruction "Erga migrantes caritas Christi", apporte des restrictions aux mariages mixtes islamo-catholiques et provoque ainsi le "courroux" des musulmans. "Soucieux en particulier des droits de l'homme, nous souhaitons donc de la part de nos frères et soeurs musulmans une prise de conscience toujours plus grande (...) de l'égale dignité de l'homme et de la femme, du principe démocratique du gouvernement de la société, d'une saine laïcité de l'Etat." Le diocèse fait faillite (Jean-Sébastien Stehli) L’Express - 12 au 18 juillet 2004 (1/3 de page) Le diocèse de Portland (Oregon, USA), dirigé par l’archevêque John Vlany et accablé de dettes pour faire face à plus de 130 poursuites pour pédophilie, a annoncé qu’il se mettait sous la protection des tribunaux afin de geler pour un temps les procédure judiciaires. Rien qu’en 2003, 21 millions de dollars ont été déboursés, plus de 53 millions au total. Cette décision intervient au moment où s’ouvre un procès dans lequel un ancien enfant de choeur réclame 130 millions de dollars pour avoir été abusé sexuellement par un prêtre. Ce dernier est accusé d’avoir violé plus de 50 adolescents pendant une trentaine d'années. "Les assureurs refusent de prendre en charge ces paiements [dommages et intérêts] lorsque les autorités de l’Eglise étaient au courant des agissements de leurs prêtres". D’autres diocèses, comme celui de Tucson (Arizona), sont dans la même situation. Selon une étude, 11000 plaintes auraient été déposées entre 1950 et 2002 contre 4400 prêtres, aux Etats-Unis. Mgr Lustiger honoré pour son demi-siècle de sacerdoce (Elie Maréchal) Le Figaro - 25 juin 2004 - (1/6 de page) Sous-titre : Il ordonne demain onze nouveaux prêtres A cette occasion, où l’on attend beaucoup de monde sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger fêtera ses cinquante ans au service de l’Eglise. Elu en 1995 à l’académie Française "non sans réticence et presque par devoir", Mgr Lustiger est un fidèle Jean Paul 2. Il répondra ce soir à des questions de jeunes qui l’interrogeront sur sa vocation et sa vie de prêtre et d’évêque. Contrairement à Paris où il a ordonné 229 prêtres depuis 1981, assurant ainsi le "renouvellement des générations sacerdotales", la situation est bien différente de l’ensemble de la France où le nombre de prêtres "est passé de 38 300 en 1982 à 23 500 en 2002". Quant aux bruits concernant son possible départ (à la retraite, ou à l’occasion du changement de pape), son secrétariat fait savoir que son agenda est "est plein jusqu’à la fin de l’année prochaine". Face aux défis spirituels, l’épiscopat français se réforme (Elie Maréchal) Le Figaro - 14 mai 2004 (1/5 de page) Sous-titre : Les évêques en assemblée plénière à Lourdes. Les évêques se sont réunis pendant trois jours en séminaire à la veille d’un grand pèlerinage militaire international. Les thèmes abordés étaient internes à l’organisation de l’épiscopat français: "améliorer les synergies et la collaboration entre évêques", "groupe de pilotage pour des réformes de structure", "plus d’échanges", "un travail moins compartimenté", "modification de leur conseil permanent". Ceci n’est rien d’autre qu’un séminaire d’entreprise, ou plutôt de la filiale d’une multinationale, qui réfléchit sur son mode de fonctionnement. Le séminaire a abouti à une modification de leur conseil permanent qui se réunit tous les mois. L’objectif est de "savoir répondre aux besoins spirituels d’aujourd’hui". Le titre de l’article parle de "défis". Quels sont ces défis ? L’islam ? Les évangéliques ? La loi sur les signes religieux ? Les églises qui se vident ? Le "matérialisme" de notre société ? On ne le saura pas. L'article est l'occasion de prendre date et de rappeler la prochaine venue du pape à Lourde : "les évêques devraient se retrouver à Lourdes, les 14 et 15 août prochain, pour y accueillir Jean-Paul II." Dieu sur les chantiers (Henri Tincq) Le Monde - 3 mars 2004 (1 page) Jean-Michel Vestraete est prêtre ouvrier (PO). A 56 ans, comme manœuvre ou conducteur d’engins, il a connu tous les grands chantiers d’autoroute, de TGV et même la construction du tunnel sous la Manche. Il vit dans une caravane de chantier de quatre mètre carrés. Lui et son père ont très tôt pris leurs distantes avec les prêtres "fonctionnaires et névrosés" qui composaient alors l’ordinaire d’une bonne partie du clergé. Les héros de son enfance étaient les prêtres ouvriers. Il est devenu l’un des leurs. Il y a cinquante ans, le 1er mars 1954, le Vatican interdisait les prêtres ouvriers. La décision a été vécue comme une tragédie et une trahison des Evangiles par tout le courant progressiste de l’Eglise Catholique et bien sûr par les principaux concernés dont certains avaient été prisonniers dans les stalags allemands. Une moitié des 150 prêtres ouvriers refusèrent la sanction de l’Eglise Catholique. En 1965, après le concile de Vatican II, l’expérience des prêtres ouvriers fut de nouveau autorisée. Aujourd’hui, alors qu’ils étaient plus de 800 en 1980, il n’en reste qu’une centaine. Tous ceux qui côtoient Jean-Michel Vestraete, ses compagnons de chantier, les cadres ou son patron, savent qu’il est prêtre. Mais pour eux, un curé sur un chantier reste un extra-terrestre. Membre de la CGT et délégué du personnel, il croit aux "luttes sociales" et, pour lui, Dieu est "dans les luttes de libération des travailleurs exploités". L’attrait du marxisme n’a pas été pour rien dans l’engagement des prêtres ouvriers. Cela a été l’une des raisons de leur interdiction par l’Eglise Catholique. Ce qui est plus que surprenant, dans cet article, c'est que Le Monde brosse un portrait aussi flatteur d'un homme qui, comme il le dit lui-même au détour d'une de ses phrases, a favorisé à la fin de la guerre la fuite de nazis, puisqu'il "partageait la vie des camarades : "des ramassis de pauvre gens, Maghrébins, Polonais, SS cachés"." !!!!! Révélations sur l’argent du Vatican (Jacques Duquesne) L’Expansion - janvier 2004 - (10 pages) On croyait l’Eglise riche, mais selon l’Expansion qui publie des chiffres "confidentiels" sur les finances du Vatican, elle serait "minée" par les déficits, surtout depuis 2001 et la crise boursière. En 2002, le déficit a atteint 13,5 millions d’euros et le Vatican a dû faire appel aux institutions catholiques des différents pays. Les causes remonteraient à 1870, lorsque l’Italie s’est appropriée les Etats pontificaux. La situation s’est stabilisée en 1929 avec la signature des accords du Latran avec Mussolini. Le Vatican adopte alors une loi constitutionnelle qui "fait du pape un monarque absolu, sans doute le dernier de la planète". Les placements mobiliers et immobiliers dépassent vraisemblablement le milliard d’euros. Il n’y a pas moins de six budgets différents. Certains sont équilibrés comme la Fabrique de Saint Pierre, le Gouvernement du Vatican qui vit de la manne touristique et la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. D’autres sont déficitaires comme la Curie financée par les Eglises des autres pays et comme les médias. "La clarté n’est pas toujours de mise." Les papes du XXe siècle ont essayé avec plus ou moins de succès de redresser la situation. L’Eglise de France a contribué en 2002 à hauteur de 1,6 M€ au financement du Vatican sur un total de 436 M€ de recette. Quant aux ressources des diocèses : "Malheureusement pour la transparence de ses finances, l’Eglise de France qui n’est pas une institution centralisée ne consolide pas ses comptes et ne peut donc communiquer aucun chiffre sur cette partie de ses ressources." On ne va tout de même pas pleurer et mettre la main au porte-monnaie pour le denier du culte ! Voir la page d'accueil sur le catholicisme ![]() ![]() |