Jean Paul 2 pour ceux qui n'aiment pas les chiffres romains,
Jean Paul Dieu pour ses plus fervents partisans,
Le "sportif de Dieu" au début de son pontificat,
Le pape des jeunes pour les moins jeunes,
jpii pour les catholiques branchés,
Le "cyber-pape" pour les visiteurs de www.vatican.va,
Le "pape voyageur" pour les journalistes,
Le "serviteur souffrant" à la fin de son pontificat,
Le suzerain poncif pour les irrévérencieux,
Karol Wojtyla est né en Pologne en 1920 près de Cracovie.
Elu grand chef de l'Eglise catholique romaine le 16 octobre 1978, il devient Jean-Paul II
le 22 octobre, soit 25 ans exactement avant le jubilé de son pontificat.
Il est le premier pape slave de l'histoire.
Jean Paul II est décédé le 2 avril 2005.
Qui était Jean Paul II ?
Un adorateur, presque idolâtre, de la Vierge Marie ("Totus tuus", tout à toi, telle est sa devise), plus particulièrement de la Vierge Noire de Czestochowa et accessoirement de celle de Fatima. Peu rancunière, cette dernière aurait détourné la balle qui le visait lorsqu'il a été victime d'un attentat le 13 mai 1981.
Un stakhanoviste de la canonisation avec près de 500 saints à lui tout seul, soit beaucoup plus que tous ses prédécesseurs réunis. La plus petite communauté a maintenant son saint, au point de se demander si ce n'est pas une tentative de réintroduire le paganisme et les lares, dieux protecteurs du foyer domestique.
Une star mondiale, à la tête d'une entreprise - Eglise de spectacle, en tournée quasi permanente, avec ses fans-clubs et sa claque.
Un PDG oecuménique qui lança, en vain, plusieurs tentatives d’OPA (Offre Publique d'Achat) sur d’autres religions chrétiennes, orthodoxes notamment.
Le pourfendeur du communisme, qui, dit-on dans les milieux bien-pensants, a fait tomber la muraille de fer, grâce aux coups de boutoir portés par sa carrure d'athlète.
En allié tacite, voire plus, des U.S.A., il a été beaucoup plus discret et silencieux face aux régimes répressifs d'Amérique latine : San Salvador, Chili (il a fait l'honneur de sa bénédiction à Pinochet). Au Nicaragua, il s'est abstenu de condamner les actions terroristes des "Contras" et a relevé de leurs fonctions quatre prêtres qui soutenaient le gouvernement sandiniste.
Un pape intransigeant et rétrograde en matière de morale, notamment sur l'usage du préservatif, en pleine campagne de lutte contre le SIDA. Ce qui lui a valu de sévères critiques de la part de catholiques progressistes.
Un grand ré-évangélisateur, portant la bonne parole de la religion dite "universelle" aux quatre coins du monde.
Un confiscateur de la jeunesse, omettant, avec la complicité de la presse et surtout de la télévision, le C de Catholique qu'il convient d'ajouter aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse... Catholique).
Malade et fatigué, il a poursuivi sa mission jusqu'au bout en forçant l'admiration de ses fidèles.
Pourquoi n'a-t-il pas pris une retraite bien méritée ?
Etait-ce pour mettre toutes les chances de son côté en vue d'une canonisation plus rapide ?
Etait-ce pour donner l'exemple à un clergé vieillissant qui ne se renouvelle plus ?
Etait-ce pour retarder l'éclatement d'une Eglise catholique tiraillée par de multiples courants ?
Les catholiques ont pleuré leur guide. Leur désarroi a été réel et compréhensible. C'est le risque quand on se laisse séduire par le charisme d'un homme et qu'on s'en remet à lui ou à l'instance qu'il représente pour donner un sens à sa vie.