Depuis quelques temps, des voix se font entendre pour demander que la France, la République ou les députés suppriment les versets du Coran qui sont contraires aux lois françaises et européennes.
Effectivement de tels versets existent. Plusieurs pages de ce site les mettent en évidence et les dénoncent :
Le dard de l'islam. Quelques versets du Coran qui montrent sa dangerosité pour la liberté de conscience.
Par son contenu même, dans lequel les faibles trouvent facilement matière à exprimer leur haine, leur violence, leur inhumanité, germe de terrorisme, tout en se sentant déculpabilisés (puisqu'ils agissent au nom d'Allah), le Coran est l'un des ingrédients de la situation préoccupante auquel le monde est confronté actuellement. A cela, on peut ajouter, la nature résolument politique de l'islam qui prétend édicter sa loi et régir la société partout où il est dominant.
Cependant, on ne peut être d'accord avec cette demande de suppression des versets incriminés du Coran pour plusieurs raisons :
Equité :
Si on le faisait pour le Coran, il faudrait aussi le faire pour tous les textes dits sacrés, Bible et Nouveau testament entre autres, et les passer au crible des lois actuellement en vigueur. Cf. en particulier : "La violence dans la Bible" et "Esclavage et amour chrétien du prochain".
Une telle démarche ne plairait vraisemblablement pas à ceux qui la demandent pour le Coran. En effet, si l'on creuse un peu, ceux-ci se situent plutôt à l'extrême droite de l'échiquier politique ou du côté de ceux qui défendent les valeurs chrétiennes de la France.
On ne réécrit pas l'histoire :
Hormis l'annuaire téléphonique et les règles de droit qui évoluent sans cesse pour s'adapter à ce que souhaite la société, un livre reste quelque chose de figé, qui n'évolue plus, lorsque son auteur est mort, ce qui est le cas du prophète Mahomet. Quant à Allah, il est toujours aussi silencieux.
On n'a pas réécrit "Mein Kampf" pour en faire un ouvrage politiquement correct.
Laïcité :
La loi de 1905 qui a instauré la laïcité en France, prévoit la séparation des cultes et de la République. L'Etat n'a donc pas à se mêler du contenu des religions
Efficacité :
Quant à imposer un Coran Light (écrit par quelle instance ?) ou à interdire le Coran, cela ne servirait à rien, à notre époque de mondialisation et d'Internet. Les attaques frontales contre les religions se sont toujours avérées contreproductives. Citons par exemple le bloc communiste qui avait brimé les religions. Après la chute du Rideau de fer, elles sont réapparues plus fortes que jamais. En France, la loi de 1905 sur la laïcité en imposant à la fois la liberté de croyance et celle de non-croyance a contribué à faire se vider les Eglises en quelques décennies, plus paisiblement que toutes les contraintes.
Changer le contenu du Coran pour le rendre compatible avec les valeurs de la République ne peut venir que des musulmans eux-mêmes. Mais cela risque de ne jamais arriver car les monothéismes n'ont pas la capacité d'adaptation qu'avait la religion polythéiste de l'Empire romain. Il me semble préférable de faire prendre conscience de la dangerosité de certains versets du Coran ou de la Bible et de lutter avec sévérité contre tous les comportements contraires à la loi qu'ils peuvent déclencher. C'est, en particulier, le cas du terrorisme larvé et insidieux qui règne dans les quartiers délaissés par la République où une poignée de fondamentalistes voudrait contraindre sous la terreur la population musulmane à vivre l'islam à sa façon.