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Théorie des phobies - 3/4



Par Guy Patel  -  8 mars 2004


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Sommaire :



3 - Le mysticisme

La troisième phobie (celle qui concerne les sites athéistes, libres penseurs et laïques...) est le mysticisme légitime. Chaque individu normal et sain d'esprit, essaie de comprendre l'univers qui l'entoure, mais celui-ci lui fait inconsciemment peur et l'angoisse, mais en même temps le fascine. Il va donc essayer de le comprendre à travers des expériences nouvelles et quotidiennes et à travers la science (expériences reconnues et mémorisées). Pour cela, il essaiera de communiquer avec l'autre. Il posera régulièrement des hypothèses plus ou moins scientifiques pour donner un sens à sa vie, afin de diminuer l'angoisse provoquée par sa propre et inévitable ignorance et ainsi diminuer son angoisse fasse à l'inconnu, face à l'imperfection terrestre et de l'univers et à sa propre imperfection animale.

Un mysticisme légitime, parfois violent, mais normal, pourrait être engendré par une exclusion scolaire, le non droit à l'accès à une connaissance légitime, à la culture de son pays. On peut également citer les problèmes de mémoires, certaines maladies cérébrales, la dépendance physique (handicap physique ou mental) qui peuvent parfois provoquer un certain mysticisme et donc une peur d'être exclus du droit à la connaissance, à l'information, à la communication.

L'hypothèse scientifique est déjà un petit mysticisme. Celle ci cesse d'être un mysticisme et devient un fait ou un théorème lorsque la preuve ou l'expérience est apportée. Le big-bang et la théorie de l'évolution était à la base de petits mysticismes. Aujourd'hui ces deux théories sont des réalités, même si elles sont perfectibles.

Au contraire, certains individus très mystiques ont excessivement peur de cet inconnu, de l'imperfection de l'univers et de leur propre imperfection animale.

Ces inconnus sont :
On peut citer également les mystiques excessifs qui seraient les initiés, les éveillés. Ils se sentent plus parfait que les autres, en s'inventant des dons de voyance, de télépathie, de jonction avec l'au-delà.

Le mysticisme excessif est donc pathologique et s'accompagne presque toujours d'une autre phobie qui est la psychorigidité (ou mauvaise foi). Il s'agit de la peur d'être pris pour un "imbécile", la peur de se tromper, de faire des erreurs, d'où la honte, la vanité ou l'orgueil, l'entêtement et l'enracinement dans des idées absurdes, contradictoires, excessives. De ceci découlent certains intégrismes religieux (rites, mythes, perversions, diables, démons, anges, etc... ).

La psychorigidité se retrouve également dans certaines idéologies politiques, parfois pseudo-scientifiques (pseudo extra-terrestres, aliens, trous de vers, mondes parallèles, parapsychologie, métaphysique, etc...).

Les mystiques ne pourraient prendre conscience de leurs phobies uniquement si on pouvait leur "enlever mentalement" leurs dieux, leurs mythes. Ce qui est bien sûr impossible. D'où la difficulté pour leur prouver leurs phobies. C'est d'ailleurs l'invention d'un imaginaire, d'un mythe, qui leur donnent leur équilibre mais également les habitudes, les cultures (habitus) qui en découlent, car chaque phobie développe ses manies.
D'autre part, afin ne pas se retrouver en contradiction avec un dieu imparfait, ils inventent un diable ou divers génies malfaisants d'où découleraient l'imperfection humaine.


4 - L'ennui

La quatrième peur légitime est l'ennui. Cette peur normale et saine est très angoissante. Elle est la peur de ne rien laisser de soi (d'où le désir sain de procréation) ou après soi (d'où le besoin sain d'occupation journalière). Cette peur est saine et normale et pousse la majorité des individus soit à procréer afin de laisser après eux une progéniture, soit à s'occuper, soit les deux.

Cette peur normale nous pousse donc à laisser derrière nous des actes (activités, arts, loisirs, sports, jeux...), des pensées (langages, hypothèses, connaissances nouvelles, expériences, mœurs, penchants, lois, codes, normes...), des moyens de regroupement (familles, associations, syndicats, traditions, projets, etc.).

Cette peur normale pousse chacun de nous à occuper nos journées grâce à des loisirs, des métiers, du sport, du jardinage, du bricolage, de la lecture, à l'Internet, etc. Les artistes, les scientifiques et les créatifs sont portés par un ennui normal, ce qui les pousse à créer afin de laisser leur trace sur Terre.
Cependant l'oisiveté n'est pas pathologique, à moins qu'elle mette l'individu ou la communauté en danger (désœuvrement).

Au contraire, les individus qui s'ennuient excessivement recherchent les plaisirs et/ou la souffrance extrême, celle ci leur donnant l'illusion de mieux exister, de plus exister. Cette peur les pousse à prendre des risques avec leur propre vie (sports extrêmes, sado-masochisme, loisirs extrêmes, occupations extrêmes, sexualité extrême, exhibitionnismes et voyeurismes, collectionnismes excessifs, donjuanismes, hyper activité, tatouages, percings, scarifications, auto destruction, etc...). Pour avoir la sensation de mieux exister, ils prendront des risques excessifs avec leur propre santé (abus de drogues, abus de plaisirs, abus de souffrance, aux démonstrations violentes, aux combats, aux challenges, aspiration à la délinquance, à la torture, au bizutage, au martyre...). Pour certains individus, cette peur les pousse à engendrer une progéniture excessive (famille très nombreuse, polygamie, surpopulation).

On reconnaît les individus qui s'ennuient car ils parlent fort. Ils sont souvent exhibitionnistes, très extravertis, au restaurant, à l'école ou dans les réunions. Ceci leur donne l'illusion de mieux exister que les autres et donc de plus "laisser leur soi" dans la société ou dans l'esprit de leurs nombreux amis, car ceux qui s'ennuient excessivement ont souvent également une peur excessive de la solitude ou d'une solitude future (d'où le mariage pour inciter à la fidélité). L'ennui excessif est fortement lié à la peur excessive de la solitude.
L'union libre est issue d'une faible peur de la solitude et n'est donc pas pathologique.

On pourrait penser que ceux qui s'ennuient n'ont pas peur de souffrir ("peur mère"), mais, en fait, ils souffrent de la peur psychologique de souffrir de l'ennui, de ne rien laisser de soi ou après soi, quitte, pour compenser ce vide existentiel, à souffrir physiquement d'où le masochisme, les mutilations, la recherche de la souffrance physique en général. Ceux qui s'ennuient sont également souvent très égoïstes, d'où la complexité et l'extrême variété des comportements humains.


L'égoïsme, la xénophobie et l'ennui sont très souvent liés. Par contre, il est possible que le mysticisme puisse exister seul, d'où les altruismes mystiques, les dons de soi. Lié à l'ennui (et l'habitus), le mysticisme engendre les suractivités de certains groupes religieux avec prières effrénées, longues études théologiques, nombreux rites anti-ennui, messes, réunions, prosélytismes, esprit d'entreprise...

Résumé

Pour résumer : Il y a quatre (fois deux) phobies fondamentales qui gouvernent l'humanité.
  1. L'égoïsme (peur d'être dans le besoin) qui pousse à la compétition (peur de perdre) et comblé par un imaginaire : la méritocratie.

  2. La xénophobie (peur de l'autre) qui pousse à la défensive (peur d'être agressé) et comblé par un imaginaire : l'eugénisme.

  3. Le mysticisme (peur de l'inconnu et de l'imperfection) qui pousse à la mauvaise foi (peur de s'être trompé, de faire des erreurs), et comblé par un imaginaire : le mythe.

  4. L'ennui (peur de ne rien laisser de soi ou après soi) qui pousse à la peur de la solitude, et comblé par un imaginaire : l'occupation.


>>>> Suite : Les manies fondamentales

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