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Au-delà de la non croyance

4/4 : Des actions formulées de manière positive

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La zététique


La zététique est l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges.

Le terme "zététique" a été employé pour la première fois par le mathématicien François Viète pour décrire en 1591 l'art de modéliser un problème géométrique sous une forme algébrisée, mais peu utilisé par la suite. En France, il a été mis en avant en 1998 par le professeur Henri Broch, (professeur de biophysique théorique à l'Université de Nice Sophia-Antipolis et directeur du Laboratoire de zététique) qui définit la zététique comme "l'art du doute".

La zététique ne s'intéresse qu'aux théories scientifiquement réfutables. De ce fait, contrairement aux autres mouvements sceptiques, elle ne pose pas la question des religions et des croyances non réfutables.

Son objectif est la mise à l'épreuve d'énoncés pourvus de sens et de nature scientifique, c'est-à-dire réfutables) dont les interprétations ne semblent pouvoir se rattacher à aucune théorie communément acceptée.

L'engagement politique

L'engagement politique peut être fondé sur plusieurs constats contre lesquels les trois hommes qui sont dans notre bateau peuvent s'insurger :
  • la volonté des religions d'étendre leur emprise sur tous les aspects de vie sociale, et donc sur le pouvoir politique, pour former avec la vie spirituelle, une unité indissociable.

  • inversement, le fait que presque tous les pouvoirs politiques considèrent que la religion est une bonne chose pour les sujets ou les citoyens.
    "Je pense que l'on peut reconnaître la religion comme une source d'apaisement utile au fonctionnement de la République."
    (Nicolas Sarkozy / La République, les religions, l'espérance / p. 157)

  • la religion est "l'opium du peuple", fort utile pour aider à supporter la misère et l'injustice dans notre monde réel dans l'espoir d'un hypothétique paradis, sans remettre en cause le système politico économique. Si Karl Marx a rendu la formule célèbre en 1844 dans "Critique de La philosophie du droit de Hegel", le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) avait déjà ébauché cette idée dans "Réflexions sur l'éducation".
    "La religion, sans la conscience morale n'est qu'un culte superstitieux. On croit servir Dieu lorsque, par exemple, on le loue ou célèbre sa puissance, sa sagesse, sans penser à la manière d'obéir aux lois divines, sans même connaître et étudier cette sagesse et cette puissance. Pour certaines gens, les cantiques sont un opium pour la conscience et un oreiller sur lequel on peut tranquillement dormir."
Les déistes, les libres penseurs, les sceptiques, les agnostiques et les athées représentent pour le pouvoir en place un danger s'ils deviennent trop nombreux, car ils ne sont pas aussi facilement manipulables que les croyants. Encourager ou soutenir la religion est un moyen pour les gouvernants d'annihiler tout esprit de rébellion par la promesse d'un monde meilleur… dans l'au-delà.

La liberté de pensée, l'esprit critique peut donc conduire à des engagements politiques qui remettent en question l'ordre établi lorsqu'il est fondé sur l'ignorance et la manipulation.

La promotion de la libre pensée

La libre pensée est un courant de pensée diffus qui refuse tout dogme et milite en faveur d'une pensée libre où aucune idée révélée, décrétée, ou présentée comme une certitude, ne fait autorité, en particulier dans les questions religieuses. La réflexion est guidée par la raison et les religions révélées sont vues comme des obstacles à l’émancipation de la pensée. Par extension, le terme est utilisé lorsqu'on s'affranchit de toute croyance religieuse.

Si la libre pensée trouve ses racines dans l’antiquité (Socrate, Aristote), au Moyen Age (François Villon), à la Renaissance (Rabelais, Erasme), c’est au siècle des Lumières qu’elle va triompher avec les grands philosophes (Voltaire, Diderot). Mais elle ne prendra sa forme moderne que dans la seconde moitié du XIXe siècle et sera étroitement liée au combat pour la laïcité.

Les libres penseurs sont essentiellement des déistes, des panthéistes, des agnostiques, des sceptiques et des athées. La franc-maçonnerie libérale et adogmatique est souvent considérée comme un mouvement de libre pensée.

Quelques libres penseurs célèbres des XIXe et XXe siècles : Auguste Blanqui, Victor Hugo, Emile Littré, Pierre Larousse, Aristide Briand, Georges Clemenceau, Emile Zola, Romain Rolland, Anatole France, Jean Jaurès, Bertrand Russell, Jean Rostand.

Qui était le premier le Libre penseur ? C'est Mikhaïl Bakounine (1814-1876) qui dans "Dieu et l'Etat"" donne la réponse.

"Il [Dieu] leur avait expressément défendu [à Adam et Eve] de toucher aux fruits de l'arbre de la science. Il voulait donc que l'homme, privé de toute conscience de lui-même, restât une bête, toujours à quatre pattes devant le Dieu éternel, son Créateur et son Maître. Mais voici que vient Satan, l'éternel révolté, le premier libre penseur et l'émancipateur des mondes. Il fait honte à l'homme de son ignorance et de son obéissance bestiales ; il l'émancipe et imprime sur son front le sceau de la liberté et de l'humanité en le poussant à désobéir et à manger du fruit de la science."


La défense de la laïcité

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous la IIIe République, la laïcité est devenue une conception de l’organisation de la société visant à la neutralité réciproque des pouvoirs spirituels et religieux par rapport aux pouvoirs politiques, civils, administratifs. Le but était de lutter contre le cléricalisme, c’est-à-dire l’influence des clergés et des mouvements ou partis religieux sur les affaires publiques. La laïcité est aussi une éthique basée sur la liberté de conscience visant à l’épanouissement de l’homme en tant qu’individu et citoyen.
Concrètement, la laïcité est fondée sur le principe de séparation juridique des Eglises et de l’Etat (loi de 1905 en France), en particulier en matière d’enseignement.

Cette séparation a pour conséquence :
  • la garantie apportée par l’Etat de la liberté de conscience et du droit de d’exprimer ses convictions (droit de croire ou de ne pas croire, de changer de religion, d’assister ou pas aux cérémonies religieuses).
  • la neutralité de l’État en matière religieuse. Aucune religion n’est privilégiée; il n'y a pas de hiérarchie entre les croyances ou entre croyance et non-croyance.
Depuis 1905, avec la bienveillance de la classe politique de droite, mais aussi de gauche, les religions n'ont jamais cessé de grignoter la laïcité mise en place, il y a plus d'un siècle. C'est la raison pour laquelle sa défense est toujours d'actualité. La laïcité reste plus jamais un enjeu de société.




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