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Victor Hugo

(1802 - 1885)

Biographie de Victor Hugo :

Victor Hugo est l'un des plus grands poètes et écrivains français de tous les temps. Il naît à Besançon (son père est comte et général d'empire) et fait ses études au lycée Louis-Le-Grand à Paris. Dès 1816, il affirme sa vocation littéraire : "Je veux être Chateaubriand ou rien!"

Victor Hugo est, à ses débuts, poète et monarchiste. Mais les événements de 1830 et sa liaison avec Juliette Drouet provoque en lui de profonds changements d'idées et en font le chef de file du mouvement romantique. Son appartement devient le siège du "Cénacle", regroupant de jeunes auteurs romantiques. Il gagne avec Gérard de Nerval et Théophile Gauthier la "bataille d'Hernani", contre les partisans du théâtre classique. Ecrivain de génie, il voit sa notoriété se transformer rapidement en célébrité. Victor Hugo est élu à l'Académie Française en 1841 et Pair de France en 1845. Il perd sa fille Léopoldine en 1845 et semble chercher dans la politique un apaisement à sa douleur.

Emu par les souffrances du peuple en 1848, Victor Hugo devient républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey. En 1859, il refuse l'amnistie de l'Empereur. Pendant cet exil qui dure près de vingt ans, il produit la partie la plus riche de son œuvre.

De retour en France en 1870, Victor Hugo est accueilli comme le symbole de la résistance républicaine au second Empire. Il est élu député de Paris, puis sénateur. Sa production littéraire cède alors le pas à la politique. Il publie essentiellement des œuvres commencées pendant son exil.

Né de parents athées, Victor Hugo se rapproche du catholicisme après son mariage avec Adèle Foucher, peut-être aussi par conformisme au milieu littéraire dans lequel il vit. Il est profondément croyant, parfois même mystique. Après les événements de 1848, il évolue devant l'indifférence des catholiques face à la misère des ouvriers, et n'accorde plus de crédit aux religions. Comme Voltaire, Victor Hugo est donc déiste. Sensible aux mystères du monde, il essaye d'accorder sa vision spirituelle de l'univers à une conception rationaliste et optimiste de l'histoire de l'humanité. Au fil des ans, il devient foncièrement anticlérical et dénonce avec force l'obscurantisme. Il est également un défenseur de la libre pensée dont il est l'un des premiers à utiliser l'expression.

Ses funérailles nationales et civiles à Paris sont grandioses, car il a été, de son vivant, le plus populaire des écrivains et un grand défenseur de la République.
Bibliographie : Odes (Poésies, 1822), Cromwell (Théâtre, 1827), Les Orientales (Théâtre, 1829), Marion de Lorme (Théâtre, 1829), Hernani (Théâtre, 1830), Les Feuilles d'automne (Poésies, 1831), Notre-Dame de Paris (roman historique, 1831), Le roi s'amuse (Théâtre, 1832), Marie Tudor (Théâtre, 1833), Lucrèce Borgia (Théâtre, 1833), Les Chants du Crépuscule (Poésies, 1835), Les Voix intérieures (Poésies, 1837), Ruy Blas (Théâtre, 1838), Les Rayons et les Ombres (Poésies, 1840), Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des Siècles (Poésie, 1859), Les Misérables (roman, 1862), William Shakespeare (essai 1864), Les Travailleurs de la mer (roman, 1866), l'Homme qui rit (roman, 1869), L'année terrible (1872), Quatre-vingt-treize (1874), l'Art d'être grand-père (1877), Religions et religion (1880), Les Quatre Vents de l'esprit (1881), Choses vues (1887).

Hugo contre Falloux : 1850-1994, un combat d'actualité : Dominique Goussot (Boomerang communication, 1994)
Liens:
      poetes.com - Victor Hugo, le poète
      Groupe Hugo - Jacqueline Lalouette : Victor Hugo et la libre-pensée
      Victor Hugo 2002 - Portail du bicentenaire


Citations de Victor Hugo :

"Le but de l'art est presque divin : ressusciter s'il fait l'histoire ; créer, s'il fait de la poésie."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Préface de Cromwell / 1827)

"[..]instruire, c'est construire. Je me défie de ce que vous [le parti clérical] construisez. Je ne veux pas confier l'enseignement de la jeunesse, l'âme des enfants, le développement des intelligences neuves qui s'ouvrent à la vie, l'esprit des générations nouvelles, c'est-à-dire l'avenir de la France, parce que vous la confiez, ce serait vous la livrez."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Discours à l'Assemblée du 15 janvier 1850 / projet de loi Faloux)

"C'est lui [le parti clérical] qui fait défense à la science et au génie d'aller au-delà du missel et qui veut cloîtrer la pensée dans le dogme. Tous les pas qu'a faits l'Europe, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite au verso. Il s'est opposé à tout […]."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Discours à l'Assemblée du 15 janvier 1850 / projet de loi Faloux)

"[…] la nuit faite dans les esprits par l'ombre des soutanes, et les génies matés par les bedeaux."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Discours à l'Assemblée du 15 janvier 1850 / projet de loi Faloux)

"L'Etat chez lui, l'Eglise chez elle."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Discours / 1850)

"Dieu est derrière tout, mais tout cache Dieu."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Victor Hugo / 1802-1885 / Les misérables / 1862)

"Par Dieu, - fixons encore le sens de ce mot, - nous entendons l'infini vivant."
(Victor Hugo / 1802-1885 / William Shakespeare /1864)

"Dans les plis de leur dogme ils ont la sombre nuit."
(Victor Hugo / 1802-1885 / L'Art d'être grand-père / 1877)

"Homme, contente-toi de cette soif béante ;
Mais ne dirige pas vers Dieu ta faculté
D'inventer de la peur et de l'iniquité,
Tes catéchismes fous, tes korans, tes grammaires,
Et ton outil sinistre à forger des chimères."

(Victor Hugo / 1802-1885 / Religions et religion / 1880)

"Que je prenne un moment de repos ? Impossible.
Coran, Zend-Avesta, livres sibyllins, Bible,
Talmud, Toldos Jeshut, Vedas, lois de Manou,
Brahmes sanglants, santons fléchissant le genou,
Les contes, les romans, les terreurs, les croyances,
Les superstitions fouillant les consciences,
Puis-je ne pas sentir ces creusements profonds ?
J’en ai ma part : veau d’or, sphinx, chimères, griffons,
Les princes des démons et les princes des prêtres,
Synodes, sanhédrins, vils muphtis, scribes traîtres,
Ceux qui des empereurs bénissaient les soldats,
Ceux que payait Tibère et qui payaient Judas,
Ceux qui tendraient encore à Socrate le verre,
Ceux qui redonneraient à Jésus le calvaire,
Tous ces sadducéens, tous ces pharisiens,
Ces anges, que Satan reconnaît pour les siens,
Tout cela, c'est partout. C'est la puissance obscure.
Plaie énorme que fait une abjecte piqûre !
Ce contresens : Dieu vrai, les dogmes faux ; cuisson
Du mensonge qui s'est glissé dans la raison !
Démangeaison saignante, incurable, éternelle,
Que sent l'homme en son âme et l'oiseau sous son aile !
Oh ! L'infâme travail ! Ici Mahomet ; là
Cette tête, Wesley, sur ce corps, Loyola ;
Cisneros et Calvin, dont on sent les brûlures.
Ô faux révélateurs ! Ô jongleurs ! Vos allures
Sont louches, et vos pas sont tortueux ; l'effroi,
Et non l'amour, tel est le fond de votre loi…"

(Victor Hugo / 1802-1885 / Religions et religion / 1880)

"Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt."

(Victor Hugo / 1802-1885 / Les Quatre vents de l'esprit, I,24 / 1881)

"Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu.
Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur."

(Victor Hugo / 1802-1885 / Choses vues / 1887)

"Historiquement le prêtre est haïssable. Socialement il est nécessaire."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Choses vues / 1887)

"Aimez et pensez librement. Le reste regarde Dieu."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Choses vues / 1887)

"Ne soyons plus anglais ni français ni allemands. Soyons européens. Ne soyons plus européens, soyons hommes. - Soyons l'humanité.
Il nous reste à abdiquer un dernier égoïsme : la patrie."

(Victor Hugo / 1802-1885 / Choses vues / 1887)

"M. Arago avait une anecdote favorite. Quand Laplace eut publié sa Mécanique céleste, disait-il, l'empereur le fit venir. L'empereur était furieux. "- Comment, s'écria-t-il en apercevant Laplace, vous fait tout le système du monde, vous donnez les lois de toute la création et dans tout votre livre vous ne parlez pas une seule fois de l'existence de Dieu ! - Sire, répondit Laplace, je n'avais pas besoin de cette hypothèse."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Choses vues / 1887)

"Nos fautes sont des dettes contractées ici et payables ailleurs. L'athéisme n'est autre chose qu'un essai de déclaration d'insolvabilité."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)

"La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)

"Dieu est l'auteur de la pièce; Satan est le directeur du théâtre."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)

"Le prêtre éclipse Dieu."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)

"Petits séminaires, le néant enseigné.
Faire un prêtre, c'est vider un homme."

(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose, Océan)

"Toutes les religions sont fausses par la surface qui est le dogme, et vraies par le fond qui est Dieu."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose)

"Dans les temps de peu de croyance, où les religions à force de fautes ont fini par ébranler Dieu dans l'âme humaine, le premier devoir du penseur, c'est de faire des actions affirmantes."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie prose)

"La religion n'est autre chose que l'ombre portée de l'univers sur l'intelligence humaine."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Philosophie, Commencement d'un livre)

"La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le pape, le papier."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Tas de pierres)

"Le soldat et le prêtre, ce sont les pires ennemis de l’humanité, car si le soldat tue, le prêtre ment."
(Victor Hugo / 1802-1885)

"Pour que Dieu soit complice, il suffit qu'il soit témoin."
(Victor Hugo / 1802-1885)


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