Hugo contre Falloux
1850-1994, un combat d'actualité
Dominique Goussot
Boomerang communication
(1994 - 79 pages)
|
Cet ouvrage, argumentaire toujours d'actualité pour la défense de la laïcité, contient l'histoire, le fameux discours de Victor Hugo et le texte des débats de l'Assemblée législative sur le vote de la loi Falloux (janvier 1850).
Présentation de l'éditeur
"L'Eglise chez elle et l'Etat chez lui" : c'est par cette sage recommandation que Victor Hugo achève le premier temps de son discours du 15 janvier 1850 par lequel il combat, du haut de la tribune de l'Assemblée législative élue le 13 mai 1849, le projet de loi Falloux. Cette formule, autour de laquelle se rassembleront des générations de républicains, résume de façon lapidaire le principe de laïcité de l'Ecole et de l'Etat. Celui-ci assure à la fois la liberté de conscience et celle des religions d'entretenir à leurs frais des établissements particuliers d'enseignement, sous réserve de garantir le droit de tous les enfants à l'instruction.
Ce petit ouvrage a pour ambition de redonner à lire un morceau d'éloquence qui n'a pris aucune ride face aux atteintes multiples portées à la laïcité de l'Etat, en particulier depuis Vichy, et à celle de l'Ecole, notamment depuis l'avènement de la Ve République. En regard, le lecteur pourra redécouvrir les aspirations profondes de l'Eglise en matière d'enseignement au travers des propos tenus par l'évêque de Langres qui précède Hugo à la tribune. Il rappelle enfin les dispositions encore en vigueur de la loi du 15 mars 1850, notamment son article 69 qui autorise les collectivités territoriales à concéder gratuitement des locaux ou à consentir des subventions d'équipement aux écoles privées et dont la tentative de modification dans un sens encore plus favorable a échoué en 1994.
Une introduction montre en quoi la loi Falloux est un moment de la confrontation entre révolution et contre-révolution depuis 1789. Elle met également en évidence les paradoxes qui entourent le vote de ce texte. Il est l'oeuvre des diverses composantes de la bourgeoisie, aussi bien catholique que voltairienne, saisies d'effroi devant l'intense épisode de lutte de classe que représentent les premiers mois de la Deuxième République. Il est combattu par un poète venu des lointains rivages du légitimisme, pair de France sous Guizot et encore inscrit au comité électoral de la rue de Poitiers qui donne une majorité réactionnaire, le 13 mai 1849.
"Et vous voulez être les maîtres de l'enseignement ! Et il n'y a pas un poète, pas un écrivain, pas un philosophe, pas un penseur que vous acceptiez ! Et tout ce qui a été écrit, trouvé, rêvé, déduit, illuminé, imaginé, inventé par les génies, le trésor de la civilisation, l'héritage séculaire des générations, le patrimoine commun des intelligences, vous les rejetez ! Si le cerveau de l'humanité était là devant vos yeux à votre discrétion, ouvert comme la page d'un livre, vous y feriez des ratures, convenez-en !"
(Victor Hugo)
Voir la biographie de Victor Hugo
Voir les pages d'accueil sur l'éducation et la laïcité
|