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Politique française :
religion, intégrisme, laïcité...

2004

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Voir également Politique internationale et Politique : élection américaine


Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


"Vouloir réviser la loi de 1905 parce qu’elle est vieille est un argument de pure esbroufe" (propos de Jean Glavany recueillis par Isabelle Mandraud)
Le Monde - 18 décembre 2004 - (1/3 de page)

François Hollande a voulu renforcer la direction du Parti Socialiste sur le thème de la laïcité en nommant Jean Glavany, secrétaire national chargé de ce dossier. Pour résoudre la question des lieux de culte musulman, les municipalités disposent de solutions comme les baux emphytéotiques [à très long terme] ou la construction de centres culturelles. Jean Glavany considère qu'il n’est donc pas nécessaire de réviser la loi de 1905 et donne raison à Jacques Chirac de s’être opposé au projet de Nicolas Sarkosy de toucher au pacte républicain. Ce n’est pas parce qu’il peut y avoir des difficultés pratiques à boucler un financement qu’il faut changer la loi.
Quant au projet de Dominique de Villepin de Fondation pour le financement des mosquées, les socialistes y sont opposés, car elle "accueillerait des représentants de l’Etat. Cela viole l’esprit de la loi de 1905, qui interdit au religieux d’influer sur le politique et au politique d’influer sur le religieux." Ce même principe n’a pas été respecté pour la création du CFCM (Conseil français du culte musulman). De plus, Jean Glavany se dit ahuri par la formation envisagée pour les imams : "La République a-t-elle jamais vérifié ou donné un certificat de capacité à un curé catholique ou à un pasteur protestant ?"
Jean Glavany propose de respecter de la loi de 1905, "toute la loi, rien que la loi", d’indiquer aux maires leur droits et devoirs et de mettre en place une "politique ambitieuse pour tous les étrangers". Il trouve également qu’avec la création du CFCM, son livre sur la République et les religions, son voyage en Israël, Nicolas Sarkozy s’est adressé successivement aux musulmans, aux catholiques et aux juifs et a montré ainsi qu’il était "communautariste sans le dire".


D'anciens militants d'extrême droite se recyclent dans une association laïque (Xavier Ternisien)
Le Monde - 17 novembre 2004 - (1/6 de page)

Xavier Ternisien s'en prend très violemment à la lettre d'information "Respublica" diffusée par Internet et rédigée par l'Union des familles laïques (UFAL). L'article incriminé s'intitule "Les cathos veulent réévangéliser Paris, non merci" et il y est en particulier fait référence aux origines juives de Mgr Lustiger. L'auteur de l'article, M. Bézecourt, dont le site Internet, atheisme.org, s'en prend violemment aux trois grandes religions monothéistes, y est fustigé. Une présentation aussi habile qu'insidieuse essaie de faire un amalgame entre les idées de l'auteur de l'article de Respublica et celles de l'extrême droite, ce qui n'est absolument pas le cas. Elle tend en outre à réveiller cher le lecteur l'idée, d'un autre âge, du délit de blasphème.
Voir la réponse de Jocelyn Bézecourt.

L'UFAL serait infiltrée par un "petit groupe d'anciens militants d'extrême droite" issus pour certains du mouvement Nouvelle Résistance, qualifié d'"organisation nationaliste révolutionnaire, héritière de l'extrême droite contestataire". Plusieurs noms sont cités. Le Président de l'UFAL s'explique en précisant que "effectivement, deux de nos militants ont participé à des courants d'extrême droite. Lorsqu'ils nous ont rencontrés, ils ont joué carte sur table : ils nous l'ont avoué. On a le droit d'avoir fait des erreurs de jeunesse. Quant à Respublica, ce n'est pas une publication de l'UFAL, même si je suis membre de son comité de rédaction".
Voir le communiqué de l'UFAL.


Et Dieu dans tout ça ? (B. Th.)
Le Canard enchaîné – 10 novembre 2004 - (1/6 de page)

Dans l’émission TV "Culture et dépendances" où "il n’y en avait que pour lui", Nicolas Sarkosy a commencé par une longue profession de foi catholique. Son passage au ministère de l’Intérieur l’a convaincu que face à un islam financé par des fondamentalistes, il "était mieux d’avoir un islam de France qu’un islam en France". Pour lutter contre la "France des quartiers" et permettre la construction de mosquées, il propose, comme le dit le Canard enchaîné, de "chambouler un tantinet la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, socle de la laïcité : alléluia !"
Le reste de l’article traite d’une autre émission de télévision abordant la question de l’Amérique, de l’Irak et de Guantanamo.
Pourquoi ne pas transformer les églises, utilisées par les catholiques à peine quelques heures par semaine, en centres interreligieux partagés à tour de rôle par chaque religion, moyennant un loyer; ceci aurait en outre l'avantage d'inciter les religions à une "cohabitation" pacifique ?


Raffarin adresse des vœux aux Français musulmans
Les Echos - 18 octobre 2004 - (20 lignes)

A l'occasion du début du ramadan le 15 octobre, le Premier ministre a souhaité ses vœux à la communauté musulmane française en écrivant à Dalil Boubakeur, président du CFCM (Conseil français du culte musulman) : "Je sais l'importance de cette fête pour tous les fidèles qui vont vivre, durant un mois, un moment privilégié. En cette occasion particulière, je vous adresse un cordial et sincère message."
En septembre, Dalil Boubakeur a ouvert une crise au sein du CFCM en refusant de participer aux élections d'avril 2005, sauf si les règles électorales étaient modifiéesIl a provoqué ainsi la démission de Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, qui réclame des élections "de façon démocratique".


Sarkozy continue d’entretenir ses réseaux musulmans (Xavier Ternisien)
Le Monde – 11 juin 2004 - (1/8 de page)

Alors que c’est Dominique Villepin qui est officiellement le ministre en charge de cultes, Nicolas Sarkosy, au risque de le froisser, a reçu pour un petit déjeuner plusieurs personnalités des instances musulmanes françaises. Parmi elles, il y avait Dalil Boubakeur, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Me Chems-Eddine Hafiz de la mosquée de Paris, proche des algériens, et Larbi Marchiche représentant de la Fédération Nationale des Musulmans de France (FNMF), proche des Marocains.
"Selon l’un des participants, il s’agissait d’une "rencontre d’amitié", au cours de laquelle Nicolas Sarkosy a pris charitablement des nouvelles des uns et des autres, et une autre rencontre aurait déjà été programmée."
Il y avait un absent de marque à cette réunion : l’Union des Organisations Islamistes de France (UOIF). Une hypothèse avancée est que Nicolas Sarkosy ne souhaite pas être accusé d’avoir "fait le jeu des fondamentalistes". Il continuera ces rencontres avec ces représentants des musulmans, avec lesquels il a des "liens d’amitié et de confiance".
Et donc sans arrière-pensées politiques.


Si le PS ne défend pas la laïcité, qui le fera ? (Propos de Jean-Marc Ayrault recueillis par Didier Hassoux)
Libération – 9 février 2004 (1/3 de page)

Le Président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale souhaite que son groupe parlementaire adopte le projet de loi, "symbole d'une volonté de réduire l'intégrisme et de promouvoir l'égalité hommes-femmes". Le texte est imparfait, mais la procédure d'évaluation rend le projet de loi acceptable en permettant de vérifier au bout d'un an si le terme "ostensible" n'est pas sujet à contentieux. Bien que certains de ses camarades ne désirent pas mêler leur voix à celles de la droite, Jean-Marc Ayrault souhaite une loi de concorde nationale et que celle-ci soit le commencement de "l'intégration sociale des enfants issus de l'immigration et celle de l'islam dans la République", thèmes sur lesquels le groupe socialiste fera prochainement des propositions.

Debré, ou la danse du voile devant les députés PS
Libération - 6 février – (1 page)

Les socialistes souhaitent une interdiction des signes religieux "visibles" et non "ostensibles", qui selon eux serait plus simple à appliquer et répondrait davantage aux attentes des chefs d’établissement. Un compromis a été trouvé avec Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée Nationale. La loi gardera le mot "ostensible" mais un amendement prévoyant une évaluation un an après son entrée en vigueur a été rajouté, permettant de revenir si nécessaire sur le choix de l’adjectif. Jacques Chirac a donné son accord. Jean-Pierre Raffarin l’a annoncé. Cela devrait permettre une vote consensuel droite + gauche pour cette loi qui, fait exceptionnel, a permis un large débat parlementaire permettant à 120 députés de s’exprimer.


Députés UMP libres sur le voile (A.G et T.L)
Libération – 20 janvier 2004 - (1/3 de page)

Sous-titre : Ils pourront voter "en conscience" le projet examiné à partir du 3 février.
Telle est l'annonce faite par Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'assemblée, le 19 janvier 2004. "Jacques Chirac doit apprécier". L'Elysée se refuse à tout commentaire, s'agissant d'une décision parlementaire. Néanmoins une réunion du groupe UMP tentera de trouver un minimum de consensus. Pour l'heure, une grande majorité semble favorable à une loi, avec deux minorités opposées, l'une avec Jean-Louis Debré qui voudrait étendre la loi au signe "visibles", et une autre hostile à une loi, avec des députés "sensibles aux positions de l'épiscopat" ou alors au nom des libertés individuelles. Il est rappelé que l'UDF, quant à elle, ne souhaite pas une loi. Au final, à droite, la majorité en faveur du projet de loi, risque de ne pas être très large.


Dieu, la France et les politiques (Christophe Deloire)
Le Point - n°1635 - 16 janvier 2004 - (7 pages)

L’article montre que depuis quelques années les hommes politiques français, jusqu’au chef de l’Etat, courtisent l’islam ou n’hésitent plus à afficher leur foi chrétienne. Dieu serait de retour en grâce dans la République. Tandis que les laïques, qualifiés de "sourcilleux", s’interrogent sur ce qui se passe, les hommes politiques font de plus en plus d’entorses, à ce qui, il y a quelques décennies, était impensable. Il était alors considéré, par le général De Gaulle notamment, que la religion relevait de la vie privée.
L’hebdomadaire passe en revue quelques une de ces entorses (rapport à l’islam, publication de livre, communions pendant une messe "officielle" et autres expression de la foi chrétienne…) de nos hommes politiques, de droite ou de gauche qui "au nom d’une "laïcité ouverte", "décrispée" font désormais fi de ce principe" (que l’Etat et les personnes publiques ne manifestent pas de convictions religieuses).
On ne peut que regretter ces écarts de la part des représentants de la République. La cause en est vraisemblablement plus électoraliste que l’expression d’un complot ourdi par le Vatican. Les musulmans votent, les catholiques votent.
Quelques encarts donnent la parole à diverses personnalités. Seuls les propos de Michel Charasse, ouvertement athée, dénotent et réjouissent : "Pour moi, assister à un culte, c’est être certain de m’ennuyer et d’outrager, même en silence, ceux qui croient et qui prient et dont je ne partage pas les sentiments. Mon esprit est tellement porté à la dérision que je suis capable d’éclater de rire même pendant un enterrement, rien qu’en voyant les officiants déguisés avec des habits de Mandarom, un bout de bois à la main ou une tarte sur la tête. Le culte, c’est souvent carnaval pour impressionner le gogo !".


La hantise du vote musulman (Bénédicte Charles et Natacha Polony)
Marianne - 1er au 7 décembre 2003 - (2 pages)

Sous titre : Traumatisme dans les partis politiques
Qu'ils soient de droite ou de gauche, les partis politiques français s'intéressent de plus en plus au vote des 4 à 6 millions de musulmans. L'UMP a pris le problème à bras le corps. Au PS, le sujet est encore un peu tabou.
Cependant une dérive inquiétante apparaît dans la confusion explicite ou implicite qui est faite entre musulmans et arabes, ramenant ces derniers à la religion d'une partie d'entre eux. "Avant, on parlait d'électorat maghrébin ou beur. Aujourd'hui, on parle d'électorat musulman". (Michèle Tribalat, chercheuse à l'INED). Heureusement, nombreux sont les électeurs maghrébins qui refusent de se laisser enfermer dans ce schéma. En 1981, on avait parlé de "vote juif". Mais y aura-t-il un "vote musulman"?


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