Les athées vont-ils tomber de Charybde en Scylla ?

Page 2 - Ancien Testament

Début : Les athées vont-ils tomber...

par Guilain Delwiche - 10/08/2015

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Sommaire

Chrétienté (Église catholique)

Ancien Testament

Le Nouveau Testament

L'Islam

Conclusion (Que doivent craindre les athées ?)

Ancien Testament

Il y a des dizaines de situations où la Révélation divine s'avère farfelue ou...simplement humaine. Je me bornerai à une seule au titre d'exemple (Genèse XVIII, 9-33 et XIX, 1-3) : Dieu se rendant compte qu'à Sodome le pêché est la règle, envoie deux anges pour vérifier (On aurait pu croire que omniprésent et omniscient il était au courant de tout dans le détail, il faut croire que non ! ). Loth, un habitant pistonné car neveu d'Abraham, est chargé de recevoir ces envoyés du ciel qui se présentent sous forme humaine. Alors les habitants de la ville, qui ignorent qu'il s'agit d'anges, disent à Loth d'amener ces hommes pour en abuser (l'homosexualité étant leur pire péché). Loth propose de les échanger contre ses filles vierges, le brave. Les habitants refusent. Et c'est l'ange Gabriel, encore lui, qui est chargé de renverser Sodome et la ville voisine de Gomorrhe et de les bombarder de pierres incandescentes, tuant aussi les enfants pourtant par définition innocents. Dieu a ordonné à Loth et à sa famille de quitter la ville sans se retourner. La femme de Loth désobéit et est changée en statue de sel. C'est sur ces textes que s'appuient les religions chrétienne et islamique (Sourate 11 versets 81-83) pour condamner l'homosexualité !

Côté chrétien on va plus loin ! Arrivée dans la montagne et ayant trouvé refuge dans une caverne, la petite famille composée de Loth et de ses deux filles va montrer combien Dieu avait raison de leur faire confiance : privées d'hommes -dont vierges elles n'avaient pourtant pas pris l'habitude-, elles enivrent leur père pour qu'il couche avec elles. De cette liaison incestueuse naîtront deux garçons : de l'aînée ce fut Moab, qui devint le père des Moabites ; et de la plus jeune ce fut Ben Ammi, le père des Ammonites.

Côté positif notons deux très belles peintures intitulées "Loth et ses filles", l'une de Simon Vouet (1633) qui montre un père fringant et sexuellement entreprenant et l'autre de Jean-Baptiste Greuze (+/- 1760), qui donne du père l'image d'un pochard fatigué de son exploit. Quel bonheur que la religion catholique n'ait pas sombré dans l'aniconisme des Juifs et des Musulmans, laissant ses artistes exploiter les sujets religieux pour en faire des représentations humaines surprenantes de vérité et de poésie. Non sans risques il est vrai : si l'on veut faire du sur place mystique, il vaut mieux occuper les créatifs avec des arabesques plutôt qu'avec des images de la vie.

L'Ancien Testament est le terreau du judaïsme, du christianisme et de l'islam. C'est un fourre-tout où l'on peut trouver de quoi lancer des génocides, persécuter des individus, mais aussi des choses tellement invraisemblables qu'on ne voit nulle part la trace d'un quelconque Esprit saint (passage de la mer rouge, tour de Babel, trompettes de Jéricho, Jonas dans le ventre de la baleine, arrêt du soleil pour permettre au peuple élu de finir de massacrer les Amorrites...). Certes, on y trouve aussi les dix commandements donnés à Moïse et son fameux "Tu ne tueras point". Mais plus loin Moïse dit à ses officiers après qu'ils eurent massacré tous les mâles adultes madianites : "Maintenant, tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui ; mais laissez en vie pour vous toutes les petites filles qui n'ont point connu la couche d'un homme." (Nombres XXXI, 17-18).

L'esclavage y est réglementé : "Si un homme frappe du bâton son esclave, homme ou femme, et que l'esclave meure sous sa main, le maître sera puni. Mais s'il survit un jour ou deux, le maître ne sera point puni; car c'est son argent." (Pentateuque XXI, 20-21) Et cette phrase qui "tombe du ciel" sans crier gare au milieu de règlements d'insignifiants problèmes entre éleveurs : "Tu ne laisseras point vivre la magicienne" (Pentateuque XXII, 18) qui fut invoquée par les chrétiens pendant des siècles afin d'occire par le feu des femmes accusées hâtivement de sorcellerie. Et puis, et puis...

Les Chrétiens doivent-ils encore croire par exemple à la Genèse ? Adam et Ève et la faute originelle sont-ils compatibles avec la théorie de l'évolution à laquelle adhérait partiellement Jean-Paul II ? L'abrégé du catéchisme de l'Église catholique y invite toujours avec fermeté (version 2005) : "Quelle est l'importance de l'Ancien Testament pour les Chrétiens ? Les Chrétiens vénèrent l'Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. Tous ses écrits sont divinement inspirés et conservent leur valeur permanente (sic)." Encore une fois le clergé souffle le chaud et le froid.

Guilain Delwiche

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