Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion  >  Vos contributions   > Les athées vont-ils tomber... > page 4


Les athées vont-ils tomber de Charybde en Scylla ?

Page 4 - L'Islam

Début : Les athées vont-ils tomber...


par Guilain Delwiche  -  10/08/2015




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Sommaire



L'Islam


L'islam ne doute pas, il n'est que certitudes et veut que la terre entière soit soumise à Allah. En fait, c'est très simple : le monde est divisé en deux. D'un côté Dar al-Islam, territoire de la soumission à Dieu où s'applique la charia ou une partie de celle-ci ; de l'autre, Dar al-Harb domaine des infidèles où il faut apporter la guerre (harb) jusqu'au basculement dans la Dar al-Islam. Nous n'allons pas enfourcher de cheval de bataille, malgré l'enjeu, mais essayer d'examiner lucidement les textes, les faits, les risques.

J'ai toujours considéré que les religions étaient des catastrophes naturelles qui tombent sur les humains au gré des lieux où ils naissent, c'est pourquoi j'éprouve une certaine empathie pour les croyants de tous poils. Ainsi j'imagine aisément que, confié à une madrasas dès mon plus jeune âge, sommé d'apprendre les 6200 versets du Coran par coeur au détriment de mes facultés de raisonnement, entouré depuis d'imams imprécateurs, confiné dans mon oumma protectrice mais "fliqueuse", et craignant le plus terrible enfer éternel qui se puisse imaginer, je serais maintenant moi-même un musulman fanatique se prosternant cinq fois par jour en signe de soumission, et peut-être prêt à partir sus aux infidèles comme l'ordonne Allah (Par exemple dans le verset 4.89 : "Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d'alliés parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur"). Le fait de comprendre ne m'empêche toutefois pas d'appréhender les menaces que cette religion en particulier fait peser sur une liberté si difficilement acquise en Occident. Un retour au moyen-âge n'a rien de tentant.

J'ai aussi énormément de respect et de sympathie pour les apostats de l'islam, condamnés à mort par le Coran et poursuivis par la vindicte des croyants. Ainsi Talisma Nasreen, gynécologue et écrivain féministe du Bangladesh, qui a fait l'objet d'une fatwa, en 2007, qui offrait 500000 roupies pour sa décapitation. De quoi est-elle coupable ? De phrases telles que celle-ci : "Tuer n'est jamais une solution. De ce point de vue, l'éducation est primordiale. Si vous enseignez à un enfant depuis sa naissance que son devoir religieux consiste à éliminer les ennemis de l'islam, vous aurez un résultat singulièrement différent de celui que vous obtiendriez en lui apprenant que les êtres humains sont égaux et qu'ils doivent tous être respectés quelles que soient leurs croyances et leurs origines !" Tudieu quelle audace, cela mérite en effet la mort !

Oui l'enseignement ! Endoctriner les jeunes ! Selon l'écrivain algérien Mohamed Kacini, "les véritables frontières qu'il faut surveiller, ce sont les écoles (...) Le mal vient des tréfonds de la société dont les enfants chantent parfois les louanges d'Hitler et applaudissent les exploits de Daesh. Tout ce qui fait mal ou peur à l'Occident est du pain béni pour les enfants de l'Islam. Les véritables frontières qu'il faut surveiller, ce sont les écoles. Nous étions à Tunis il y a quelques semaines, devant la cathédrale Saint-Vincent de Paul, il y avait un groupe d'ados, plutôt quartiers chics, ils s'arrêtent devant l'édifice religieux pour s'exclamer : "Mais c'est une maison des Koufar, (des mécréants) que fait-elle ici ?"" Aucun n'a pensé : "Combien de mosquées en Europe en échange ?"

Vous prenez le Coran que vous montre à bout de bras un djihadiste qui s'exhibe devant une série de têtes coupées fichées sur des pics, puis celui qui se trouve sur la commode d'un musulman modéré en Europe et vous constatez que ce sont les deux mêmes, pas une virgule de différence. A le lire vous comprenez que les extrémistes, mais aussi les plus pieux, sont ceux qui l'appliquent à la lettre. Contrairement à ce qu'on dit de Jésus, Muhammad n'était qu'un homme mortel, il eut au moins onze femmes (hors esclaves) et une descendance qui se disputa son héritage politico-religieux. C'était un chef de guerre comme on pouvait l'être au 7ème siècle, un conquérant sans pitié pour ses ennemis qu'il appelait les infidèles. Un amateur de butin de guerre. Malheureusement les textes qui lui auraient été dictés, dépassés par des siècles d'évolution humaine, sont réputés parole de Dieu c'est-à-dire "incréés" et intouchables.

On peut trouver beaucoup de choses dans le Coran surtout en matière d'ordres et de menaces, mais dans un sacré désordre. Les versets y sont classés pour l'essentiel par ordre de taille et non chronologiquement. Et les textes qui auraient été révélés à La Mecque (années 614 à 622), relativement pacifiques, sont abrogés par ceux nettement plus musclés de Médine (années 622 à 632), lorsqu'ils sont en contradiction avec ceux-ci. Mais les versets abrogés sont toujours là, de toute éternité, dans leur irrationnel classement rendant les exégèses ardues.

Dans le cas du fameux verset si souvent cité par les islamophiles occidentaux : "Nulle contrainte en religion..." (2, 256), de la période mecquoise, les exégètes musulmans estiment que le sens général a été abrogé par les versets ultérieurs prescrivant le combat et qu'il ne reste en vigueur que dans le sens restreint de non-imposition de la conversion aux gens du livre (Juifs et Chrétiens) qui paient le tribut avec le statut discriminatoire de dhimmi.

Les hadiths, eux, sont censés être les actes et les propos de Muhammad. Ils ont été assemblés bien après sa mort. Un des recueils de ceux-ci, réputé très fiable ( ? ) par les musulmans, est le recueil de Al-Bukhari qui est mort deux cent trente-huit ans après le Prophète (810-870). Des trois cent mille attestations qui arrivèrent jusqu'à lui, il en élimina deux cent mille qui lui semblaient douteuses. Les préceptes du Coran et les hadiths forment la sunna (d'où le nom de sunnites). Avec cela tout est réglé dans la vie du musulman jusqu'au moindre détail "pratique". Voici deux exemples repris chez Al-Bukhari :
  • Imrân-ben-Hosaïn a dit : "J'avais des hémorroïdes ; aussi comme j'interrogeai le Prophète sur la prière, il me répondit : "Prie debout ; si tu ne le peux pas, prie assis ; si tu ne peux assis, prie sur le côté." Pas besoin de consulter un proctologue donc !

  • D'après Qatâda, le fait suivant a été rapporté par Anas-ben-Mâlik : "Le Prophète, dans le seul espace de temps d'un jour et d'une nuit, avait fait commerce avec toutes ses femmes, et elles étaient au nombre de onze. "Etait-il donc capable de le faire ? dis-je à Anas. --- Entre nous, répondit-il, nous racontions que le Prophète était doué de la vigueur de trente hommes.""
    Merci pour le renseignement et félicitations au Prophète, la paix soit sur lui, mais ça nous fait une belle jambe !
Et pour ne pas faire de favoritisme, je citerai un hadith chiite. Selon Yaqup al-Kulayni (mort en 939) : "L'envoyé de Dieu a dit : Gabriel est venu vers moi et m'a dit : nous les cohortes d'anges, n'entrons pas dans une maison où se trouve un chien, l'effigie d'un corps ou un pot de chambre." Autant savoir avant d'inviter l'archange !

Si vous avez des doutes sur l'authenticité d'un hadith, consultez un muhaddith, savant spécialisé, les trois cités ici sont garantis. D'autres savants, les oulémas sont les gardiens de la tradition musulmane (mollahs chez les chiites). Ils ne forment pas un clergé à proprement parlé mais leur influence est grande y compris politiquement. Etre savant en terre d'Islam, c'est avant tout être un discutailleur sur ce que signifient les textes de la sunna. La religion islamique est involutive et base ses croyances et son droit (charia) sur un perpétuel retour au passé.

Y a-t-il un frémissement vers un changement ? Peu visible en tout cas. Notons par exemple que le président égyptien Al-Sissi a prononcé un discours historique à l'université islamique d'al-Azhard, en présence des dignitaires religieux de son pays (28 déc. 2014), dans lequel il appelle à inventer un discours religieux compatible avec notre époque. Il dit notamment : "Il est inconcevable que la pensée que nous tenons pour sacrée puisse faire de l'entière communauté islamique une source d'anxiété, de danger, de meurtre et de destruction partout dans le monde." Et encore : "Vous devez vous opposer à l'idéologie actuelle avec fermeté. Permettez-moi de le répéter: Nous devons révolutionner notre religion." Cette université sunnite serait la plus ouverte, ne vient-elle pas de décider que les Chiites étaient aussi des Musulmans.

Par ailleurs, des intellectuels arabo-musulmans de différents pays ont diffusé un communiqué (11 janv. 2015) de même nature dont ceci : "Nous devons reconnaître l'historicité de ces nombreux textes faisant partie de notre patrimoine religieux, mais nous devons confirmer leur incompatibilité avec les temps modernes, et assumer les conséquences de cette inadéquation." Mais cela est loin d'une fin programmée du grand foutoir macabre que l'Europe bien-pensante appelle "islamisme" pour ne pas effaroucher le bon peuple.


Conclusion (Que doivent craindre les athées ?)


Guilain Delwiche



Début : Les athées vont-ils tomber de Charybde en Scylla ?.

Suite : Les athées vont-ils tomber de Charybde en Scylla ? Page 5, Conclusion.

Voir la page d'accueil sur l'athéisme, l'islam et le Coran



Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion   Vos contributions    Haut de page    Contactcontact   Copyright ©