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Effets de style - Rhétorique    (Ea à Epa)


Dictionnaire de l'art du langage efficace, du raccourci, des bons mots, de la concision, de la rhétorique, de la dialectique


Chaque définition est, en général, illustrée par des exemples issus de tous les genres de la littérature et de toutes les formes du langage écrit : poésie, roman, théâtre, essai, philosophie, maximes, pensées, proverbes, discours, argumentation, humour... Aussi souvent que possible, les exemples sont relatifs à Dieu, à la religion ou aux croyances (en rouge foncé).

Début de lexique



Ellipse

Nom féminin. Une ellipse est une figure de rhétorique consistant à omettre volontairement un ou plusieurs mots, grammaticalement nécessaires, qui ne sont pas indispensables pour la compréhension de la phrase, afin d'augmenter l'intensité du propos. Le soin de deviner le sous-entendu est laissé au lecteur ou à l'auditeur.

Ex : "Je n'avance guère. Le temps beaucoup."
(Eugène Delacroix / 1798-1863)

Ex : "Le paysan prie qu'il pleuve, le voyageur qu'il fasse beau, et les dieux hésitent."
(Proverbe chinois)

Ex : "Dieu est mort."
(l'idée de la mort de Dieu, Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Ainsi parlait Zarathoustra)



Emphase

Nom féminin. Grandiloquence. L'emphase est une exagération pompeuse dans le style ou le choix des mots.

Ex : "Dieu est le symbole des symboles!"
(Gustav Carl Jung / 1875-1961)



Enumération

Nom féminin. Juxtaposition de différents éléments. L'énumération est une figure de rhétorique qui consiste lister, à juxtaposer les différents éléments, caractéristiques, circonstances ou parties d’un ensemble.

Ex : "Des millions de morts, des millions de morts sur tous les continents, pendant des siècles, au nom de Dieu, la bible dans une main, le glaive dans l'autre : l'Inquisition, la torture, la question; les croisades, les massacres, les pillages, les viols, les pendaisons, les exterminations, les bûchers; la traite des noirs, l'humiliation, l'exploitation, le servage, le commerce des hommes, des femmes et des enfants; les génocides, les ethnocides des conquistadores très chrétiens, certes, mais aussi, récemment, du clergé rwandais aux côtés des exterminateurs hutus; le compagnonnage de route avec tous les fascismes du XXième siècle, Mussolini, Pétain, Hitler, Pinochet, Salazar, les colonels de la Grèce, les dictateurs d'Amérique du Sud; etc... Des millions de morts pour l'amour du prochain."
(Michel Onfray / né en 1959 / Traité d'athéologie / 2005)

Ex : "Telle est ma foi d’apostat. Telle est ma fierté d’ex-croyant dégrisé et d’homme de raison parvenu enfin à maturité. En comparaison, tous les dévots de la planète, avec leurs grigris, leurs sacrements, leurs amulettes, leurs processions, leurs miracles, leurs vieux grimoires, leurs indulgences plénières, leurs moulins à prière, leurs grottes miraculeuses, leurs murs sacrés et leurs esplanades du temple, leurs carêmes et leurs ramadans, leurs mitres, leurs kippas ou leurs chapeaux pointus… tous ne sont à mes yeux que de grands gosses qui ont peur dans le noir et se rassurent à bon compte en ânonnant des fables à dormir debout et à croupir à genoux."
(Michel Bellin / Aberration du christianisme / 2009)



Epanadiplose

Nom féminin. L'épanadiplose est la reprise en fin de phrase d'un mot ou d'une locution située au début, à l'inverse de l'anadiplose.

Ex : "L'homme est un loup pour l'homme."
(Plaute / 254-184 av. J.-C)

Ex : "Aide toi, le ciel t'aidera."

Ex : "Dieu est derrière tout, mais tout cache Dieu."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Les misérables)



Epanalepse

Nom féminin. L'épanalepse est la répétition d'un mot ou d'une expression identique ou presque, au début ou à la fin d'une phrase ou d'un vers, pour renforcer un effet pathétique ou emphatique.
L'épanadiplose et l'anadiplose sont des formes particulières d'épanalepses.

Ex : "On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu."
(Jean Rostand / 1894-1977 / Pensées d'un biologiste)

Certains rhétoriciens définissent aussi l'épanalepse comme la reprise en fin de phrase ou de vers d'un mot ou d'une expression, située au début. Voir épanadiplose

Autre définition dans le domaine de la grammaire : Reprise d'un nom en le remplaçant par un pronom dans la même proposition (Larousse).

Ex : Ce chien, il m'a suivi !



Epanaphore

Nom féminin. L'épanaphore est une forme de répétition qui consiste à reprendre une même formule à la même place dans plusieurs phrases ou syntagmes ayant la même structure syntaxique. L'épanaphore est proche de l'anaphore et de l'anadiplose.

Ex : "Ni Dieu, ni maître"
(Louis-Auguste Blanqui / 1805-1881)

Ex : "On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu."
(Jean Rostand / 1894-1977 / Pensées d'un biologiste)

Ex : "Abderrahman, Martin, David,
Et si le ciel était vide ?
Tant de processions, tant de têtes inclinées
Tant de capuchons, de peurs souhaitées
Tant de démagogues, de temples, de synagogues
Tant de mains pressées, de prières empressées
Tant d'angélus
Hymne qui résonne
Et si en plus il n'y a personne ?"

(Alain Souchon / "Et Si En Plus Y'A Personne" / 2005)



Epanorthose

Nom féminin. L'épanorthose est une figure de style où l'on semble revenir ce que l'on vient de dire pour le corriger, mais en réalité pour exprimer quelque chose de plus précis ou de plus fort.

Ex : "Il a crié des imprécations, que dis-je, des blasphèmes."

Ex : "Et une Église, qui n'a pas de place pour les libres penseurs, que dis-je ? qui n'inculque pas et n'encourage pas la Libre Pensée, en croyant d'une façon absolue que la pensée, réellement libre, doit, en vertu de sa propre loi, conduire au sein de l'Église, n'a pas d'avenir dans la culture moderne."
(George Bernard Shaw / 1856-1950 / Sainte Jeanne)



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