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Guillaume d'Occam

(vers 1285 - vers 1349)

Biographie de Guillaume d'Occam :

Franciscain anglais, théologien, logicien et philosophe. Guillaume d'Occam (ou Ockham) fait ses études à Oxford, puis à Paris. Il enseigne quelques années à Oxford avant d'être accusé d'hérésie à cause de ses attaques contre la papauté dans "Commentaire des sentences". En 1324, il est convoqué pour s’expliquer à Avignon où siége le pape Jean XXII.

Pendant son séjour de trois ou quatre ans à Avignon dans un monastère de son ordre, Guillaume d'Occam se lie à des franciscains, dont Michel de Césène. Ceux-ci défendent la pauvreté intégrale pour l'Eglise telle que souhaitée par Saint François d’Assise et prennent parti pour Louis de Bavière qui proclame la primauté du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel. Excommunié avec Michel de Césène par le pape, Guillaume d'Occam est contraint de se réfugier à Munich, à la cour de Louis de Bavière, lui-même excommunié. Il consacre alors le reste de sa vie à son oeuvre théologique, philosophique, ainsi qu'à des pamphlets contre l'autorité pontificale. Guillaume d'Occam meurt vers 1349 de l'épidémie de peste noire.

On associe souvent Guillaume d'Occam au nominalisme médiéval (voir plus bas). En fait, le terme nominalisme n’est apparu qu’à la fin du XVe siècle. Le franciscain philosophe et logicien, quant à lui, se considére comme un terministe, c'est-à-dire pratiquant la logique qui analyse le sens des termes.

Guillaume d'Occam va plus loin que saint Thomas d'Acquin dans l'affirmation de la séparation de la raison et de la foi, en posant qu'il n'y a pas de hiérarchie entre la philosophie et la théologie, que la première ne peut devenir la "servante" de la seconde, car il n'y a aucun rapport entre elles. De même que la science et Dieu ne se rencontrent pas, Guillaume d'Occam considère que le pouvoir temporel est d'un autre ordre que le pouvoir spirituel. Il accuse à son tour le pape d'Avignon Jean XXII d'hérésie et de se mêler de ce qui ne le regarde pas pour l'élection de l'empereur du Saint Empire. Plusieurs siècles avant qu'elles ne soient mises en application en France, Guillaume d'Occam est un précurseur de la laïcité et de la séparation entre le religieux et le profane, la science et le sacré.

Guillaume d'Occam défend une philosophie nominaliste pour laquelle les Universaux (concepts universels et abstraits comme "humanité", "animal", "beauté"...), ne sont que des mots, des termes conventionnels, des représentations dont il récuse le "réalisme", la réalité substantielle. Pour lui, la connaissance s'appuie sur les choses sensibles et singulières, l'utilisation des universaux de la métaphysique n'est pas nécessaire. Les universaux sont de simples mots pour permettre à la pensée de se constituer. Il en découle le fameux principe, dit du "rasoir d'Occam", selon lequel il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité. Ce principe de parcimonie de la pensée, de l'élégance des solutions est un des principes de la logique et de la science moderne et fait de Guillaume d'Occam un précurseur de l'empirisme anglais.
Bibliographie : Commentaire des sentences (1318-1319), Petite somme de philosophie naturelle (1319-1321), Exposition sur les livres de l'art logique (1321-1323), Traité sur la prédestination et la prescience divine concernant les futurs contingents (1321-1323), Exposition sur les réfutations sophistiques (1321-1323), Courte somme des livres de physique (1322-1323), Somme de toute la logique (1323), Exposition sur la physique d'Aristote (1322-1324), Questions sur la physique (1323-1324), Quodlibets (1324-1325), Brévilogue sur la puissance du pape (1334-1343).
Liens:
      Imago Mundi - Guillaume d'Occam (Ockham)
      SOS Philosophie - Ockham

Citations de Guillaume d'Occam :

"Entiae non sunt multiplicanda praeter necessitatem."
"Il ne faut pas multiplier les entités sauf nécessité."

(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Non est ponenda pluralitas sine necessitate."
"La pluralité (des notions) ne devrait pas être posée sans nécessité."

(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Frustra fit per plura quod potest fieri per pauciora."
"C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre."

(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Si une hypothèse est inutile, c'est-à-dire si on ne s'en sert pas dans l'élaboration d'une théorie, alors il ne faut pas le faire."
(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Il n'est pas plus imparfait de former un complexe propositionnel et d'y souscrire que de connaître intuitivement ou abstraitement."
(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Dieu fait fréquemment avec un plus grand nombre de moyens ce qu'il pourrait faire avec un nombre moindre."
(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"L'homme ne peut connaître ici-bas ni la divine essence, ni la divine quiddité, ni quoi que ce soit d'intrinsèque à Dieu, ni quoi que ce soit de la réalité de Dieu..."
(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349 / Quodlibets, n°7)



"Ce franciscain qui vit plusieurs de ses propositions condamnées comme hérétiques et prit parti contre le pape pour l'empereur Louis de Bavière dans la question du pouvoir temporel de l'Église, a élaboré une doctrine de type nominaliste qui fit rapidement, quant à son orientation générale du moins, de nombreux disciples."
(Lucien Jerphagnon, historien et philosophe / Histoire des grandes philosophies / 1980)

"Il ne faut pas multiplier les êtres sans nécessité". C'est en vertu de ce principe qu'Ockham pourchasse dans les moindres recoins de la philosophie et de la théologie les pseudo-essences et pseudo-causes que ses prédécesseurs avaient inutilement multipliées."
(Lucien Jerphagnon, historien et philosophe / Histoire des grandes philosophies / 1980)



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