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Le rasoir d'Occam

Le rasoir qui "coupe tout ce qui dépasse"

Ce principe est aussi connu sous le nom de principe d'économie ou de parcimonie.

Pour le franciscain, d’origine anglaise Guillaume d'Occam, la connaissance s'appuie sur les choses sensibles et singulières. Dans sa vision nominaliste, les universaux (concepts universels et abstraits comme "humanité", "animal", "beauté"...) sont de simples mots pour permettre à la pensée de se constituer.

Il en découle le fameux principe, dit du "rasoir d'Occam", selon lequel il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité. C'est-à-dire qu'il est inutile de chercher une explication compliquée, faisant appel à des principes hors du champ de l'expérience (essences des universaux, volonté divine, miracle...), quand une explication simple, à partir de ce que nous connaissons déjà, suffit à rendre compte d'un phénomène qui se manifeste à nos sens.

Guillaume d'Occam rejette donc les concepts de substance, de cause efficiente, de puissance..., c'est-à-dire tout ce qui, sous prétexte de mieux comprendre la réalité, ne fait que l'obscurcir sous un voile métaphysique. Ce principe de parcimonie de la pensée, de l'élégance des solutions est un des principes de la logique et de la science moderne et fait de Guillaume d'Occam un précurseur de l'empirisme anglais.



Guillaume d'Occam
(vers 1295 - vers 1349)

Pour la science :

On pourrait formuler le rasoir d'occam de la manière suivante :
"Quand on dispose de plusieurs thèses en compétition qui permettent de prédire exactement les mêmes choses et qu’on ne peut les départager, la plus simple est la meilleure... jusqu’à preuve du contraire"

Le rasoir d’Occam est un des principes utilisés en science pour l’élaboration d’une théorie et de choix des différentes solutions possibles. Face à un nombre infini de thèses pouvant expliquer un phénomène ou un ensemble de données, il donne une méthode indispensable pour construire un modèle théorique à partir de ce qui est connu et écarter toute construction métaphysique.

Un des plus célèbres exemples de son utilisation est la théorie de la relativité restreinte d'Albert Einstein par rapport à celle de Hendrik Lorentz selon laquelle les règles se contractent et les horloges ralentissent lors d'un mouvement dans l'éther. Albert Einstein et Henri Poincaré ont montré que la notion d’éther n’apportait rien et devait donc être éliminée, les équations de transformation de l'espace-temps d'Einstein donnant les mêmes résultats sans cette notion d’éther.

Le principe du rasoir d’Occam ne peut pas être justifié. En effet, Il ne s’agit pas d’une loi ou d’un principe scientifique absolu, mais la pratique a montré qu’il était très utile pour décider quelle conjecture étudier en priorité. N’étant pas valable dans tous les cas, il doit donc être utilisé à bon escient. Albert Einstein l’a reformulé de la manière suivante : "On devrait tout rendre aussi simple que possible, mais pas plus."


Il semblerait que ce soit Etienne Bonnot de Condillac (1715 -1780) qui, en 1746, utilisa pour la première fois l’expression "rasoir des nominaux" dans une note en bas de page de "Origine des Connaissances Humaines".


Les différentes formulations du rasoir d'Occam

"Pluralitas non est ponenda sine necessitate."
"La pluralité (des notions) ne devrait pas être posée sans nécessité."

(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Frustra fit per plura quod potest fieri per pauciora."
"C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre."

(Guillaume d'Occam / vers 1295 - vers 1349)

"Entiae non sunt multiplicanda praeter necessitatem."
"Les essences (les choses essentielles) ne doivent pas être multipliées sauf nécessité."
"Il ne faut pas multiplier les entités sauf nécessité."

(Cette formule, attribuée à Guillaume d'Occam, n’a pas été retrouvée dans ses oeuvres. Elle a sans doute été reprise par l’un de ses élèves.)


Autres formulations du rasoir d’Occam

"Il est inutile de faire avec le maximum ce qu'on peut faire avec le minimum."

"Une conjecture est reçue vraie si elle est la plus simple explication disponible de l'évidence."

"Lorsque qu'une explication simple suffit à expliquer une situation donnée, il est inutile de chercher une explication compliquée."

"Ce qui peut être fait avec peu d'hypothèses sera fait en vain avec plus."

"Face à un problème complexe, il convient de commencer l'approche analytique par la solution la plus simple."


Notons que la plus ancienne expression de ce principe est attribuée à Aristote (384-322 av. JC) :
"Le plus limité, s'il est adéquat, est toujours préférable."


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