|
Littérature2014Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Critique de la religion, une imposture morale, intellectuelle et politique (La Revue du projet, n°42) Médiapart - 20 décembre 2014 A propos du livre d'Yvon Quiniou, Critique de la religion, une imposture morale, intellectuelle et politique, La ville brûle, 2014. "En ces temps de guerre idéologique, où les partisans d'une "France toute catholique" et autres adversaires de la laïcité ne désarment, il est sans doute bon que paraisse ce livre décomplexé. Pour autant, il est à craindre que réduire le phénomène religieux au pouvoir temporel des religions constituées rétrécisse dommageablement le problème. L'auteur a choisi de traiter "la religion" comme un tout. Il se retrouve ainsi de plain-pied avec la pensée des Lumières. Cette concentration de l'analyse lui permet de mettre en évidence une structure essentielle de la pensée religieuse : "une révélation divine s'autorisant de sa seule certitude intime et s'inscrivant dans un texte prétendument sacré. le message (religieux) se présente comme ayant sa source dans une instance radicalement supérieure et extérieure à la raison humaine, porteuse d'une Vérité absolue devant laquelle l'esprit humain devrait s'incliner.". Il peut dès lors pointer la "contradiction absolue" entre le lien religieux de soumission et l'adhésion intellectuelle fondée sur la raison, médiation interne par laquelle chaque individu s'égalise à l'humanité. " [...] http://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/201214/critique-de-la-religion -une-imposture-morale-intellectuelle-et-politique La religion, cette "imposture" (Marion Rousset) Marianne - 30 novembre 2014 "Dans sa "Critique de la religion. Une imposture morale, intellectuelle et politique", Yves Quiniou se livre à une charge sans concession contre ce "problème pour l'humanité" que constitue, selon lui, la religion dans nos sociétés occidentales. Le philosophe en est convaincu : "Un monde postreligieux est pensable dès lors que l'on pense qu'un monde sans aliénation est lui-même historiquement possible." Sa thèse, l'auteur la pose vite, un peu trop vite peut-être. "Il faut une rare dose de mauvaise foi, de parti pris ou d'ignorance, pour nier que la religion constitue un problème pour l'humanité", affirme d'emblée le philosophe Yvon Quiniou. Cette phrase introductive lève un suspense qui n'a pas eu le temps de s'installer, au risque de rebuter les moins convaincus. Mais elle donne aussi le ton d'une critique qui se veut donc au vitriol. De ce point de vue, l'ouvrage ne déçoit pas. Il démonte point par point l'imposture dont les trois monothéismes font le lit, via les mouvements antiavortement, le péché de chair, le refus du divorce, la minoration des femmes ou la condamnation de l'homosexualité..." [...] http://www.marianne.net/La-religion-cette-imposture_a242943.html Les religions sont-elles réactionnaires ? (Yvon Quiniou) Médiapart - 7 novembre 2014 "Stéphane Lavignotte, pasteur engagé à gauche, vient de publier un livre dont le titre recoupe mes préoccupations, Les religions sont-elles réactionnaires ? (Textuel), au point que nous avons engagé un débat public, apaisé dans ce cas, malgré nos divergences. Je commencerai par en dire du bien : partant du principe que les religions sont des phénomènes largement historiques soumis à variations, il refuse d'en faire des essences transhistoriques que l'on pourrait critiquer globalement et totalement. Très informé de leur histoire multiple et complexe, il peut donc à la fois signaler leurs défauts évidents et le rôle réactionnaire qu'elles ont massivement joué en tant qu'institutions, en particulier dans le chapitre II de l'ouvrage (cela rejoint l'un de mes précédents billets) et indiquer cependant tout ce qui peut échapper à cette critique. [...] Pourquoi alors manifester des réserves? D'abord à cause d'un effet de perspective dû à l'accumulation, à la fin du livre, de l'énoncé de ces exceptions à la règle : elles ont existé, c'est incontestable, et j'ai appris des choses que j'ignorais ou avais oubliées. Mais sur le long terme, c'est bien la règle qui a prévalu, à savoir le fait historique massif et constant que les religions ont été réactionnaires - par exemple en ayant soutenu les pires régimes politiques, et cela continue - et, même s'il reconnaît ce point avec une grande honnêteté dont beaucoup de croyants devraient s'inspirer, cette accumulation finale tend à nous le faire oublier." [...] http://blogs.mediapart.fr/blog/yvon-quiniou/071114/les-religions-sont-elles-reactionnaires-quinioulavignotte Emmanuel Carrère : "Je me passe très bien de Dieu" (Emmanuel Carrère) Le Nouvel Observateur - 6 septembre 2014 Propos recueillis par Grégoire Leménager "Dans "le Royaume", impressionnante enquête sur les origines du christianisme, l'écrivain s'interroge sur le catholique fervent qu'il a été pendant trois ans. [...]" Emmanuel Carrère : "La partie la plus délicate était la plus autobiographique. J'essaie d'y raconter ce moment où je suis allé à la messe tous les jours. Il me paraît étrange et pas très glorieux. Il n'y a pas à en avoir honte, je n'ai pas commis de mauvaises actions, mais l'homme jeune que j'ai été n'offre pas un visage très plaisant du christianisme. On peut penser que toute foi repose sur un mécanisme de compensation, une illusion consolatrice: dans mon cas, ça me paraît entièrement vrai. [...] Si vous n'êtes pas croyant, la position complètement cohérente est de trouver au christianisme un intérêt purement culturel ou historique. On peut penser comme Michel Onfray que les Cantates de Bach et les cathédrales sont des choses très belles, mais que la foi est faite de choses fausses. Ce n'est pas mon cas. Je ne crois pas que Jésus soit ressuscité, ni qu'il soit né d'une vierge, mais mon attachement au christianisme n'est pas que sentimental ou culturel. [...]" Grégoire Leménager : "A l'arrivée, pensez-vous possible de se passer de Dieu ?" Emmanuel Carrère : "Ah, ça, moi je m'en passe très bien. L'idée de Dieu n'a aucune place dans ma vie. Je n'ai aucun malaise vis-à-vis des gens pour qui c'est important, mais ça ne me parle pas. Et la promesse d'un au-delà pas davantage. Quand j'entends des analystes expliquer que les religions nous promettent ce qui répond à nos plus chers désirs et que ça tombe un peu trop bien, je me dis que je ne suis pas convaincu que la vie éternelle soit mon plus cher désir." [...] http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2014/20140905.OBS8296/emmanuel-carrere-je-me-passe-tres-bien-de-dieu.html Libre tanceur (Anne-Sophie Mercier) Le Canard Enchaîné - 2 avril 2014 "Henri Pena-Ruiz, écrivain et maître de conférence à Sciences-Po, publie un "Dictionnaire amoureux de la Laïcité" (Plon). Efficace et inspiré. Assez de cette laïcité bêlante qui masque mal notre nostalgie d'une France d'avant, d'une France de l'entre-soi. Vous sentez le rance et votre laïcité, avec un grand "L", comme il se doit, n'est qu'une façon de masquer votre malaise face à la diversité de notre société. Vous voilà tout doucement devenus racistes, islamophobes peut-être, vous ne l'assumez pas, alors vous voilà laïcs, voire laïcards, etc. Efficace paravent. On est prié de s'incliner, c'est fort comme les saintes huiles, et pourquoi donc, et au nom de quoi ? C'est à cet argument qui monte en puissance que le dictionnaire amoureux d'Henri Pena-Ruiz répond, avec flamme et conviction. Avec d'être vécue par certains comme un carcan, la laïcité fut, et demeure sans doute, le plus formidable outil d'émancipation de l'homme jamais conçu par l'homme lui-même."[...] Voir la bibliographie : "Dictionnaire amoureux de la laïcité". Henri Pena-Ruiz (Plon, 2014) En terre d'Islam, les livres comme les Hommes subissent la vindicte des gardiens de la foi et de la morale (Mohamed Bentahar) Médiapart - 16 mars 2014 "Les livres de cette sélection [ci-dessous] ont tous subi la vindicte des gardiens de la foi et de la morale en terre d'islam. Interdits, brûlés sur la place publique, ces écrits ont parfois mis en danger de mort leurs auteurs. Dans Fahrenheit 451, le romancier de science-fiction Ray Bradbury décrivait une société où les livres sont interdits. Une brigade spéciale avait pour mission de traquer les livres et de les brûler, devant un public en extase face à ces autodafés. Le monde musulman offre parfois une similitude troublante avec cette société qui détruit les livres et s'en prend physiquement à leurs auteurs. Bien loin de la fiction, ces dix livres ont pour point commun d'avoir fait scandale et provoqué l'ire des pouvoirs politiques et religieux : 1. "L'islam et les fondements du pouvoir" de "Ali Abderraziq" Jacques Berque avait trouvé le mot juste en qualifiant ce livre d'attentat. En 1925, l'Orient est encore sous le choc de l'abolition du califat par Mustapha Kemal Atatürk, lorsqu'Ali Abderraziq publie L'islam et les fondements du pouvoir, un essai remettant en cause la légitimité religieuse du califat et appelant à une séparation entre le spirituel et le temporel au sein de l'islam. Pour ce jeune juge et lauréat de l'Université d'Al Azhar, le califat est le fruit de la contingence historique et ne peut être considéré comme une institution religieuse. Le califat n'est qu'une construction humaine, qui ne puise pas ses fondements dans le Coran, mais dans les théories d'oulémas musulmans comme Al Mawardi et Ibn Khaldoun. Le prophète Mohamed n'était pas un roi, et il n'avait pas prescrit de modèle politique pour les musulmans.[...] 2. "De la poésie antéislamique" de "Taha Hussein" Un an après la polémique déclenchée par le livre d'Ali Abderraziq, un autre lauréat d'Al Azhar soulève le tollé. Rebelote. Si les gardiens du dogme religieux crient au scandale, c'est parce que De la poésie antéislamique provoque un véritable séisme culturel dans une Égypte en plein questionnement. Diplômé d'Al Azhar et formé à la Sorbonne par le sociologue Émile Durkheim, Taha Hussein a tenté d'appliquer à la littérature arabe les méthodes modernes de la recherche scientifique. Dans son livre, il conteste l'authenticité et l'existence même de la poésie antéislamique. Pour lui, cette poésie a été inventée et créée après l'avènement de l'islam, pour des considérations politiques, ethniques ou religieuses. Le but était d'inscrire, dans le marbre de la poésie, la supériorité d'une tribu sur les autres, de renforcer le prestige d'un clan, ou simplement de servir les intérêts du pouvoir en place. Taha Hussein juge que le seul texte qui traduit d'une façon claire et cohérente la culture et la mentalité des Arabes avant l'islam est le Coran."[...] http://blogs.mediapart.fr/blog/mohamed-bentahar/160314/la-ou-brule-des-livres- finit-par-bruler-les-hommees-les-livres-ayant-subi-la-vindicte-des-gard Islamophobie, religion et athéisme (Pierre Saly) L'Humanité - 10 mars 2014 A propos de La haine de la religion, de Pierre Tevanian. Éditions la Découverte. ""Comment l'athéisme est devenu l'opium du peuple de gauche." Avec ce sous-titre ironique, l'essayiste et philosophe Pierre Tevanian pose, sous la forme d'un pamphlet en dix-huit courts chapitres incisifs, quelques questions fondamentales de l'actualité idéologique et politique en France, en braquant le projecteur sur la gauche et l'extrême gauche (le cas des droites étant à ses yeux sans appel). D'où la thèse centrale : au-delà de l'instrumentalisation de la laïcité contre les droits des musulmans, c'est la posture antireligieuse elle-même qui est, selon lui, prétexte - ou source - à cette islamophobie. Analysant le fameux passage de Marx sur l'"opium du peuple" (1843) nécessairement complété par "la détresse religieuse est pour une part l'expression de la détresse réelle et pour une autre part la protestation contre la détresse réelle", il en rétablit le véritable sens. Et il renvoie à de nombreuses analyses dans l'esprit de Marx lui-même, Engels, Lénine et, textes moins connus, à Luxemburg et Trotski. Rien, dans cet héritage, n'est contradictoire avec la nécessité de combattre les refus de la rationalité, les justifications de la domination de classe qui renaissent en permanence dans les imaginaires religieux tels que les puissants les mobilisent à leur service."[...] http://www.humanite.fr/tribunes/islamophobie-religion-et-atheisme-560679 La laïcité, de fond en comble (Jérôme Skalski) L'Humanité - 23 janvier 2014 A propos du livre de Catherine Kintzler : Penser la laïcité (Editions Minerve). "C'est comme une suite de Qu'est-ce que la laïcité?? (Vrin, 2007). La philosophe Catherine Kintzler revient dans cet ouvrage sur ce concept majeur de la théorie politique moderne qu'est la laïcité. Là encore, il s'agit de penser la laïcité "de fond en comble" pour la spécialiste de la philosophie et de l'esthétique des Lumières, c'est-à-dire de "proposer une construction philosophiquement pertinente et concrètement appliquée aux problèmes contemporains". Cependant, comme elle l'explique dans l'avant-propos de son ouvrage, non pas de manière "succincte" et "académique" mais détaillée et confrontée aux questions laïques, vraies ou fausses, posées dans et par l'actualité. On trouvera donc dans cet ouvrage une illustration de la philosophie politique appliquée et impliquée. Mais ce qui suffirait à donner à Penser la laïcité son intérêt est soutenu plus largement par son assise conceptuelle." [...] http://www.humanite.fr/tribunes/la-laicite-de-fond-en-comble-557672 Voir la page d'accueil sur la littérature et la religion ![]() ![]() |