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Laïcité

2008

Revue de presse



En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la revue de presse sur la laïcité



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
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La laïcité est-elle en danger ? (Muriel Frat)
Le Figaro – 9 décembre 2008 (1/6 de page)

"«Quand la République se voile la face» - Enquête sur les pressions exercées par les lobbies religieux, en particulier les intégristes islamistes, qui cherchent à remettre en question la laïcité en France et en Europe.
"Une menace pèse sur l'équilibre trouvé en France depuis plus d'un siècle entre l'État et les Églises. Il est temps d'alerter l'opinion." Ce soir, Daniel Leconte part en croisade. Il anime sur Arte une Thema au titre volontairement provocateur : "Dieu : de quoi j'me mêle !" avec un reportage axé sur la France, Quand la République se voile la face, suivi du documentaire L'Europe est-elle chrétienne ? À 22 h 30, il recevra Élisabeth Badinter, présente dans le film C'est dur d'être aimé par des cons que le réalisateur a consacré à la publication des caricatures de Mahomet au Danemark et au procès intenté à Charlie Hebdo.
Pour lancer le débat, Ted Anspach, qui signe le premier documentaire, a enquêté sur plusieurs affaires en contradiction avec le principe de laïcité à la française. En particulier le mariage annulé par décision de justice en avril dernier au motif que la mariée avait menti sur sa virginité, et l'affaire de la piscine publique de Lille, avec des créneaux horaires interdits aux hommes et un personnel exclusivement féminin à la demande d'organisations musulmanes."
[...]
http://www.lefigaro.fr/programmes-tele/2008/12/09/03012-20081209ARTFIG00373-la-laicite-est-elle-en-danger-.php


PS, Congrès de Reims : La laïcité
Le Nouvel Observateur – 29 octobre 2008 (1 page)

"Voici comment est traité le thème de la laïcité à travers les six motions :
A – Bertrand Delanoë : "La laïcité n’est ni positive ni négative" [...]
B - Pôle écologique : "Le combat majeur pour les libertés" [...]
C – Benoît Hamon : Une charte de la laïcité dans les services publics [...]
D – Martine Aubry : Une charte de la laïcité dans les services publics[...]
E - Gérard Collomb - Ségolène Royal : un service national civique obligatoire[...]
F – Utopia - Franck Pupunat : Le sujet n'est pas évoqué. "

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20081029.OBS8415/?xtmc=religion&xtcr=2


De Gaulle, la laïcité et l'action politique (Philippe de Saint-Robert)
Le Figaro – 18 octobre 2008 (1/4 de page)

À l'occasion de l'inauguration du Mémorial Charles-de-Gaulle aujourd'hui à Colombey-les-Deux-Églises, Philippe de Saint-Robert se livre à une analyse de la pensée politique du Général, notamment sur la laïcité.
On ne parviendra pas, quoi qu'on en ait, à dissiper la grande ombre que le général de Gaulle continue de porter sur nous et certaines de nos querelles. Son rapport avec le catholicisme, avec l'Église, ne faisait pas plus débat que son rapport avec la France, bien qu'il fût plus discret. Malraux confiait à André Brincourt qu'aux yeux du Général, les valeurs suprêmes étaient, dans la pensée comme dans l'action qui la fait entrer dans l'histoire, la nation, le catholicisme, et une sorte de stoïcisme qui gardait ses passions de tout fanatisme ; il acceptait les valeurs autres que les siennes, mais non l'absence de valeurs (d'où son moment de désarroi en Mai 68)."
[...]
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/10/18/01005-20081018ARTFIG00001-de-gaulle-la-laicite-et-l-action-politique-.php


"Comme si elle avait besoin d’être précisée..." (François Hollande)
Libération – 15 septembre 2008 (1/8 de page)

"Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois démontré à l’occasion de la visite du pape qu’il était dans la confusion. La première consiste à confondre l’expression d’une croyance, la sienne, avec les propos d’un président de la République. Nicolas Sarkozy, comme citoyen, a le droit le plus absolu d’avoir la foi. Comme président de la République, il n’a pas à en faire exhibition. La seconde confusion est dans l’expression plusieurs fois reprise de "laïcité positive". Comme si la laïcité, valeur essentielle de la République, avait besoin d’être qualifiée, précisée. Alors qu’elle est un principe qui vaut pour tous, qui reconnaît la liberté de conscience, de culte et en même temps sépare les Eglises de l’Etat. Quand Nicolas Sarkozy dit que ce serait une folie de se priver des religions, autant il a raison s’il s’agit d’ouvrir un dialogue entre les religions, autant il ne peut pas considérer comme supérieur le citoyen qui a la foi par rapport à celui qui ne l’a pas. Comme il a hier donné un rôle plus important au curé par rapport à l’instituteur. Comme s’il faisait de la religion, de la foi, une valeur supérieure à la raison.
La laïcité est en danger quand elle n’est pas défendue par celui qui en a la charge. Elle est attaquée chaque fois qu’elle est caricaturée, ignorée, bafouée, quand on introduit la religion où elle n’a pas sa place, quand l’affirmation communautaire utilise les religions comme un intermédiaire pour s’adresser aux individus. La droite, avec ce type de discours, peut espérer retrouver un électorat qui, par tradition, est considéré comme conservateur. Elle peut faire le pari que les musulmans de France seront sensibles à cette reconnaissance du fait religieux. Je pense au contraire que les transgressions de Nicolas Sarkozy conduisent à remettre la laïcité au cœur de l’engagement républicain. Et cela bien au-delà de la gauche. Car ce serait une faute de croire que la laïcité appartient à la gauche. Elle appartient à la République."
[...]
http://www.liberation.fr/actualite/societe/351974.FR.php


Machelon, émissaire du Saint-Siège (Rosa Moussaoui)
L'Humanité – 5 septembre 2008 (1/8 de page)

"Laïcité. L’auteur du rapport sur les liens entre l’État et les cultes remis en 2006 à Sarkozy est l’un des représentants du Vatican au Conseil de l’Europe.
En septembre 2006, le rapport Machelon sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics, commandé par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, proposait de bouleverser les équilibres de la loi de séparation des Églises et de l’État en autorisant les collectivités à subventionner directement les lieux de culte.
Controversée, cette commission ne le fut pas seulement par ses conclusions. Le camp laïque dénonça alors sa composition, la plupart de ses membres n’ayant pas fait mystère de leurs convictions religieuses. Théologiens, ministres des cultes et représentants de différentes institutions religieuses avaient été appelés en renfort, alors même que les athées et agnostiques étaient tout simplement écartés du débat sur le devenir de la loi de 1905, pilier de la laïcité.
Le sénateur (PRG) Gérard Delfau avait alors dénoncé "la composition orientée de la commission". Comme Jean-Pierre Brard, député (app. PCF) de la Seine-Saint-Denis, qui estimait que cette composition posait "en soi un problème".
Cette commission, formée de 16 conseillers d’État, magistrats, universitaires et théologiens connus pour leurs options religieuses ou leurs opinions favorables au droit local alsacien, a auditionné 45 personnalités, dont 19 religieux de diverses obédiences, 2 personnes appartenant à des sectes et seulement 2 militants laïques ! Commande orientée, composition orientée !" s’indignait-il.
Le soupçon d’orientation est d’autant plus fondé que le président de cette commission, Jean-Pierre Machelon, professeur à l’université Paris-V, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, est aussi depuis plusieurs années, à ses heures perdues, représentant du Vatican à la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) du Conseil de l’Europe."
[...]
http://www.humanite.fr/2008-09-05_Politique_Machelon-emissaire-du-Saint-Siege


"La laïcité ou la mort" (Mathieu Lindon)
Libération – 5 juillet 2008 (1/6 de page)

"En 1995, quand le Front national a conquis quelques mairies, l’une d’elles a vite pris comme mesure a priori un peu répugnante d’ajouter du porc dans les repas des cantines scolaires afin que les enfants musulmans (et juifs) ne puissent plus en profiter. Le Parisien raconte qu’en 2008, une école de la région parisienne, qui ne servait que des repas sans porc, s’est vue contrainte de réintégrer cette viande dans sa cantine sous la pression des partisans de la laïcité. Ce qui, il y a treize ans, était un mal absolu semble curieusement devenu un symbole du bien. Quand il y a eu l’affaire du voile, qui paraissait également dirigée autour d’une religion en particulier plutôt que contre le mysticisme en général, au moins c’était sous un prétexte inattaquable, les droits de la femme. Mais le jambon ? Le porc n’est pas un loup pour la femme et ne pas en manger pourrait ne pas avoir de conséquences traumatisantes. On a l’impression d’une décision ad religionem, contre le Dieu de l’islam, et d’une discrimination qui, pour être voilée, n’en est pas moins négative. On devrait aussi empêcher les petits garçons de faire pipi à l’école pour qu’ils n’aient pas à dévoiler leur éventuelle circoncision, signe ostensible s’il en est.". [...]
http://www.liberation.fr/transversales/weekend/337076.FR.php


Nicolas Sarkozy, laïquement incorrect (Jean-Marc Bastière)
Le Figaro – 28 juin 2008 (1/5 de page)

"Le chef de l'Etat défend une "laïcité positive", qui laisse une place aux religions dans la vie publique. Suscitant des réactions passionnées, ce débat est loin d'être clos.
Parmi les nombreux chantiers engagés par le président de la République, l'un se distingue de tous les autres : la laïcité. Aucune réforme réelle n'a été engagée pour le moment, seuls des discours ont été prononcés : les derniers le furent à Rome devant les cardinaux, en décembre 2007, et à Riyad, en Arabie saoudite, en janvier 2008. Mais les propos de Nicolas Sarkozy semblent briser tant de "tabous" que des réactions, la plupart d'indignation, se sont depuis lors déchaînées.
Une des dernières en date : un livre écrit par Jean Baubérot (1), professeur émérite de la chaire d'histoire en sociologie de la laïcité à l'Ecole pratique des hautes études. Le mandarin entend "corriger" le mauvais élève que serait le président de la République ! Un livre au ton assez acrimonieux, mais révélateur d'un état d'esprit.
Pour Nicolas Sarkozy, la place de la religion dans la France d'aujourd'hui est "centrale"."
[...]
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/06/28/01006-20080628ARTFIG00145-nicolas-sarkozy-laiquem-ent-incorrect.php


Les protestants réclament toujours l'aménagement de la loi de 1905 (Stéphanie Le Bars)
Le Monde – 8 avril 2008 (1/6 de page)

"Les protestants déplorent "l'instrumentalisation" du débat sur la laïcité, relancé il y a quelques semaines par les déclarations du président de la République, Nicolas Sarkozy, sur la place des religions dans la société. A l'occasion de l'assemblée générale de la Fédération protestante de France (FPF), qui s'est tenue samedi 5 avril à Paris, son président, Claude Baty, a lancé : "Il faut cesser de confondre loi de 1905 et laïcité."
M. Baty regrette que ceux qui considèrent "la laïcité en danger" empêchent toute modification de la loi de 1905 qui régit les rapports entre l'Etat et les cultes, "alors qu'elle a été amendée plusieurs fois". "On nous dit qu'une modification mettrait le feu au Palais-Bourbon !", peste-t-il."
[...]
Extrait : ""Notre but est de faciliter le fonctionnement des associations cultuelles et de leur offrir la même liberté qu'aux autres, défend M. Roque. Or la loi interdit aux associations cultuelles de verser une partie des dons qu'elles collectent à des associations caritatives ; la plupart le font quand même, se mettant hors la loi." La FPF est notamment liée à la Cimade, engagée dans la défense et la protection des migrants." [...]


La France laïque se mobilise (Marion Mourgue)
Libération – 26 février 2008 (1/8 de page)

""Libération" s’associe à l’appel "Sauvegardons la laïcité de la République", lancé par la Ligue de l’enseignement, qui a déjà reçu plus de 100?000 signatures.
La barre symbolique a été franchie ce week-end : plus de 100 000 personnes et organisations ont désormais signé "l’appel laïque" initié le 4 février par la Ligue de l’enseignement contre les «atteintes à la laïcité de la République» que constituent les "déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle". Des signataires qui, après le discours de Latran du Président, le 20 décembre, et celui du 14 janvier à Riyad, en Arabie Saoudite, "rappellent solennellement que, selon l’article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque et démocratique et sociale"."
[...]


Sarkozy en croisade contre un "monde sans Dieu" (Grégory Marin)
L'Humanité – 15 février 2008 (1/6 de page)

"Laïcité. Invité mercredi soir du Conseil représentatif des institutions juives, le chef de l’État a réitéré des propos qui témoignent d’une conception inquiétante de la laïcité.
Mercredi soir, le premier président de la République en exercice à avoir répondu à l’invitation au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) en a remis une couche sur sa conception de la laïcité. "Le drame du XXe siècle n’est pas né d’un excès de l’idée de Dieu, mais de sa redoutable absence, accuse-t-il. Si les religions sont impuissantes à préserver les hommes de la haine et de la barbarie, le monde sans Dieu, que le nazisme et le communisme ont cherché à bâtir, ne s’est pas révélé tellement préférable." "
[...]
Extrait : "Toucher à l’un des piliers de la République ? Périlleux. Surtout lorsque certains acteurs de la religion en France s’y opposent. Mercredi, Richard Prasquier, le président du CRIF lui-même a manifesté sa gène sur la relance du débat sur la loi de 1905. Rappelant qu’« aux juifs, la loi de séparation de 1905 a apporté la neutralité bienveillante qui a garanti l’égalité », il s’est posé en « partisan résolu de la laïcité ». Les limites de l’exercice de drague présidentiel sont posées, par le public même qu’il cherche à séduire à coups d’artifices communautaires…" [...]



Quelle laïcité ?
Courrier International – 7 au 13 février 2008 (6 pages)

"La religion fait un retour remarqué sur le devant de la scène politique dans plusieurs pays d'Europe."
Le dossier est composé de plusieurs articles. Voir la synthèse : Quelle laïcité ?


Laïques mais pas "laïcards" (Véronique Maurus)
Le Monde – 3 février 2008 (1/4 de page)

"Parmi les sujets qui fâchent, la laïcité tient encore la corde. Les interventions du chef de l'Etat sur ce thème, d'abord à Saint-Jean de Latran (Rome), le 20 décembre 2007, puis à Riyad, le 14 janvier, ont rallumé les feux d'une querelle qu'on croyait éteinte il y a longtemps. Elle couvait encore, notre courrier en témoigne : depuis un mois et demi, pas un jour sans sa moisson de messages véhéments, acides ou exaspérés.
Les uns (de loin les plus nombreux) défendent bec et ongles la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et reprochent au Monde la mollesse de ses réactions face aux attaques des "calotins". Les autres soutiennent Nicolas Sarkozy dans sa promotion d'une "laïcité positive", à l'anglo-saxonne, et réagissent à toute tribune offerte dans nos pages aux "laïcards". Le flot ne tarit pas."
[...]


Les gardiens de la laïcité prient Sarkozy de la respecter (Catherine Coroller)
Libération – 1er février 2008 (1/6 de page)

"Le débat autour de l’interdiction du voile islamique à l’école avait divisé le monde laïque. Les déclarations de Nicolas Sarkozy exaltant, en décembre à Rome, les "racines chrétiennes de la France", puis, à la mi-janvier en Arabie Saoudite, l’héritage "civilisateur" des religions, dans des termes inédits pour le président d’un pays laïque, vont-ils lui permettre de se ressouder ?
Le 23 janvier, différentes organisations laïques, dont les principaux syndicats enseignants, une obédience maçonnique, des mouvements d’éducation populaire, se sont retrouvés au siège de la Ligue de l’enseignement pour discuter d’une éventuelle riposte. Un appel à "sauvegarder la laïcité de la République" en est issu, qui devrait être rendu public au début de la semaine prochaine. Les organisations signataires, une trentaine à ce stade, rappellent "solennellement" que "la France est une République indivisible, démocratique, laïque et sociale"."
[...]


Nicolas Sarkozy contre l'espérance républicaine (Bariza Khiari et Jean-Pierre Michel)
Le Monde – 29 janvier 2008 (1/6 de page)

Bariza Khiari est sénatrice de Paris, membre du bureau national du Parti socialiste, Jean-Pierre Michel, Sénateur (PS) de la Haute-Saône.
"Comme il l'avait fait avec les imams lors des émeutes dans les banlieues en 2005, Nicolas Sarkozy prône la présence des religions dans le champ politique pour pacifier les tensions sociales aggravées par sa politique. Après avoir tenté d'ethniciser la question sociale, il essaie aujourd'hui de la confessionnaliser. En survalorisant l'appartenance religieuse par rapport à l'appartenance à la nation républicaine, il contribue un peu plus chaque jour à communautariser notre société. En hiérarchisant les monothéismes, il instille un ferment de division supplémentaire, comme il l'a déjà fait entre Français et immigrés, ou entre salariés du public et du privé.
En déclarant que, dans l'apprentissage des valeurs, "jamais l'instituteur ne pourra remplacer le pasteur ou le curé" et que la morale laïque "risque toujours de s'épuiser", le chef de l'Etat tente de discréditer la laïcité et l'école républicaine, son lieu d'expression historique. Cela revient à affirmer la supériorité de la foi sur la raison. Cette dérive doit être refusée catégoriquement. Foi et raison relèvent de deux domaines distincts. C'est cela l'intuition fondamentale de la laïcité. Les valeurs républicaines transmises par l'instituteur sont la condition du vivre ensemble. Héritée des Lumières, la morale laïque est une étape essentielle dans la construction d'un individu autonome et d'un citoyen libre et éclairé.
Voilà pourquoi le principe de laïcité et la loi de 1905 ne peuvent donner lieu à aucun compromis. La laïcité n'est pas amendable, elle n'a pas à être "ouverte" ou "positive". Les jeux rhétoriques autour du terme de laïcité masquent mal la volonté du président de restaurer une certaine confusion entre Etat et religion."
[...]


Le Président plaide la bonne foi (Laure Equy)
Libération – 19 janvier 2008 (1/8 de page)

"Après la polémique suscitée par les propos qu’il a tenus à Rome, fin décembre, et, lundi, à Riyad sur l’héritage "civilisateur" des religions, Nicolas Sarkozy s’est défendu vendredi de "faire l’apologie d’aucune religion". Parler des "racines chrétiennes de la France", comme il l’a fait lors de son discours au Vatican,"c’est simplement regarder le long manteau d’églises qui couvre la France, qui est associé à l’histoire de France", a-t-il plaidé à Sens (Yonne). Le chef de l’Etat avait réaffirmé jeudi, lors de la cérémonie de vœux aux représentants des autorités religieuses, son attachement au principe de laïcité en tant que "respect de toutes les croyances et non un combat contre les religions".
Sans convaincre une gauche décidée à marquer le coup. Le patron du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, accusant Nicolas Sarkozy de ne pas avoir "les idées claires" sur la laïcité, s’est rebiffé contre "les ajustements successifs du discours présidentiel" qui "ne sont pas de nature à rassurer tous ceux qui sont profondément attachés à la laïcité"."
[...]


Le chef de l'État défend sa laïcité "positive" (Sophie de Ravinel)
Le Figaro – 18 janvier 2008 (1/4 de page)

"Nicolas Sarkozy a réaffirmé jeudi soir «son attachement au principe de la laïcité qui est un principe de respect de toutes les croyances et non un combat contre les religions». Il l'a dit par la voix de son porte-parole, David Martinon, à l'issue des vœux aux principales «autorités religieuses» du pays, catholiques, musulmanes, protestantes, juives, orthodoxes et, pour la première fois, bouddhistes."
"Tous ceux qui ont des convictions philosophiques, morales, religieuses devraient avoir à cœur de faire preuve de respect pour les convictions qu'ils ne partagent pas", a-t-il communiqué après les réactions suscitées, essentiellement à gauche et dans les milieux laïques, par ses discours prononcés le 20 décembre à Rome et le 14 janvier à Riyad.
... propos dont s'est réjoui Mgr André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France.
Depuis le discours de Nicolas Sarkozy au Vatican, il y a eu de nombreuses réactions : "Depuis un mois, les réactions se sont succédé. Parmi les dernières, mercredi, François Hollande, premier secrétaire du PS, a affirmé que Nicolas Sarkozy a «fait de la religion un instrument de promotion commerciale des produits français» en Arabie saoudite.
"Le président de la République n'a pas à imposer ses croyances privées à la République", a renchéri Laurent Fabius. Jeudi matin sur RTL, l'ancien premier ministre socialiste a reproché au chef de l'État de rompre "avec ce qu'a été la tradition républicaine des différents présidents, depuis le général de Gaulle jusqu'à M. Chirac"."
[...]
"Jeudi, le chef de l'État a confirmé son intention d'ouvrir le Conseil économique et social aux représentants des religieux et évoqué la perspective d'un service civique pour les jeunes, qui pourraient l'effectuer dans le cadre d'associations à caractère confessionnel."


Inquiets pour la laïcité, les francs-maçons disent avoir obtenu des assurances de l'Elysée (Stéphanie Le Bars)
Le Monde – 12 janvier 2008 (1/8 de page)

"Les francs-maçons du Grand Orient de France sont à peu près rassurés. Reçus mardi 8 janvier par le président de la République, Nicolas Sarkozy, ils lui ont fait part de leur "émoi" suite aux propos présidentiels tenus à Rome le 20 décembre.
Ce discours engagé, qui insistait sur les racines chrétiennes de la France et la nécessité pour la "laïcité positive" de reconnaître l'importance des courants spirituels dans la définition d'une morale pour le pays, avait inquiété le monde maçonnique.
"Nous voulions dire au président de la République qu'à nos yeux la laïcité est un outil dynamique d'émancipation des consciences et de construction d'une République respectueuse de ceux qui croient, qui ne croient pas ou qui veulent changer de religion. Elle est un instrument de cohésion sociale permettant d'éviter toute dérive communautaire", affirme Jean-Michel Quillardet, le grand maître du Grand Orient, qui revendique quelque 48 000 membres.
Lors de leur entretien, le président de la République s'est montré en " retrait" par rapport à ses déclarations romaines et a assuré que "la morale laïque était à ses yeux aussi fondamentale que la morale religieuse", indique M. Quillardet."
[...]


Église et État, le point de vue de Frédéric Lazorthes (Frédéric Lazorthes)
Le Figaro – 8 janvier 2008 (1 page)

Frédéric Lazorthes est historien et essayiste, auteur d'Une crise française (Buchet-Chastel).
" En affirmant que les religions permettent de "répondre aux questions fondamentales de l'être humain sur le sens de la vie", Nicolas Sarkozy ne dit rien d'extraordinaire d'un point de vue historique, mais il heurte la sensibilité laïque républicaine française dans sa quête d'un espace public totalement neutralisé. Pour autant, il affirme que "le régime français de laïcité" n'est "plus contesté par personne" et que c'est "aujourd'hui une liberté"." [...]
"Nicolas Sarkozy défend "une laïcité positive" qui ne considère pas les religions comme un "danger" mais comme un "atout" [pour aider les français à mieux admettre les inégalités et injustives ici-bas, ... en attendant le paradis]. Mais encore ? Il règne dans cette allocution comme un parfum concordataire, comme en atteste la désignation de la "religion catholique" comme "notre religion majoritaire". Nicolas Sarkozy proposerait-il un retour au Concordat de 1801 ? Le parallèle historique permet de mesurer tout ce qui "a changé" entre les deux France." [...]


"Le concept de "laïcité positive" ouvre une brèche dans le pacte républicain" (Jean-Michel Quillardet)
Libération – 4 janvier 2008 (1/6 de page)

Jean-Michel Quillardet est grand maître du Grand Orient de France (GOF), première obédience maçonnique française avec 50 000 adhérents. Ses propos, recueillis par Catherine Coroller, font suite au discours de Nicolas Sarkozy le 20 décembre au Vatican.
Extraits : "Ce concept de "laïcité positive", qui veut que les religions soient désormais considérées comme un atout et qu’il faille rechercher un dialogue avec elles, ouvre une brèche inquiétante dans le pacte républicain et laïc. C’est la première fois qu’un président de la République affiche cette nouvelle conception des rapports entre l’Etat et la religion." [...]
"La quête de sens ne passe pas nécessairement par les religions. Cela me choque quand Nicolas Sarkozy dit que "la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme lorsqu’elle n’est pas associée à une aspiration qui comble l’aspiration à l’infini". Derrière ça, il y a une idéologie très américaine." [...]
A propos des risques de modification de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat par le gouvernement : "Les deux premiers articles, aux termes desquels "l’Etat ne reconnaît ni ne salarie aucun culte", et "l’exercice des cultes est libre",ne sont pas modifiables. Mais nous ne sommes pas hostiles aux baux emphytéotiques, de très longue durée, ni à la création de la Fondation pour les œuvres de l’islam [créée le 16 octobre, elle est notamment destinée à financer la construction de mosquées]." [...]


>>> Suite de la revue de presse : la laïcité : 2007

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