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Laïcité : international

Revue de presse



En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Voir également les rubriques Laïcité : France.



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La laïcité, de Beyrouth à Stockholm (Mina Kaci)
L'Humanité - 20 avril 2009

"À Bruxelles, l’Initiative féministe européenne (IFE) insiste sur la construction d’une Europe laïque face à la montée des intégrismes religieux.
Le mot "laïcité" est prononcé en croate, polonais, hongrois, italien, suédois, grec ou en français. Il a résonné dans une salle du Parlement européen, où des militantes de l’Initiative féministe européenne (IFE) rencontraient, jeudi dernier, des élus du groupe Gauche unitaire européenne (GUE), en particulier son président, Francis Wurtz, et sa vice-présidente, Eva-Britt Svensson.
Représentant une quinzaine de pays, elles se sont succédé au micro pour insister sur la laïcité à promouvoir dans le Vieux Continent comme une question "essentielle à l’heure de la régression des droits et des libertés des femmes", précise l’une d’elles.
À quelques semaines de l’échéance électorale européenne, Francis Wurtz souhaitait entendre les propositions de l’IFE sur les "enjeux de société auxquels nous sommes confrontés en permanence comme élu(e)s". À peine avait-il lancé la perche que plusieurs voix se sont élevées pour lui signifier l’importance de construire "une Europe laïque face à la montée des intégrismes, dit Soad Bekkouche (France). On ne peut accepter qu’on laisse une place large au dialogue avec les représentants des religieux"."
[...]
http://www.humanite.fr/2009-04-20_Politique_La-laicite-de-Beyrouth-a-Stockholm


"L'esprit des Lumières a encore beaucoup à faire dans le monde d'aujourd'hui" (Propos de Tzvetan Todorov recueillis par Sophie Gherardi)
Le Monde - 5 mars 2006 (1/2 page)

Tzvetan Todorov est commissaire de l’exposition "Lumières ! Un héritage pour demain" (Bibliothèque nationale de France, Tolbiac, jusqu'au 28 mai).
Cette exposition résulte d’une intention militante : "rappeler les grands principes des Lumières nous a paru indispensable dans un moment historique marqué par le 11-Septembre, par les attaques d'un certain fanatisme religieux contre la laïcité, contre l'égalité des hommes et des femmes."
Quant à savoir si l’Occident à failli dans la transmission de l'héritage des Lumières : "Ne nous berçons pas de l'idée que les démocraties libérales sont là pour toujours. Les forces opposées aux Lumières sont enracinées : la préférence pour la soumission plutôt que pour la liberté, le besoin de consolation, le goût du pouvoir ne sont pas moins humains que les valeurs promues par les Lumières. C'est pourquoi raviver les principes est une nécessité qui ne s'arrête jamais : la pierre risque toujours de rouler vers le bas, que ce soit dans notre propre existence ou dans la vie publique."


Laïcité, état des lieux (Jean de Leyzieu)
L’humanité - 4 mars 2006 (1/10 de page)

A propos du livre "La Laïcité", de Sonia Bressler et David Simard (Editions Bréal). Il s’agit d’un véritable état des lieux "planétaire" de ce qui est en France un des piliers de la République.
"Les auteurs nous permettent une plongée tout autant géopolitique que religieuse pour comprendre les bouleversements actuels, liés, d’un côté à la propagation croissante de l’islam, de l’autre au "choc des civilisations" entrevu et assumé par l’administration de George W. Bush.
À la question "Seules les religions menacent-elles la laïcité ?", on découvre avec plaisir que les lois du marché (de conception libérale), par exemple, sont autant de freins aux idéaux universels que bien des ayatollahs et autres intégristes fous de Dieu. Lecture obligatoire."



Etats-Unis : Faut-il revenir sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat ? (Jane Lampman)
Courrier International - 26 janvier au 1er février 2006 (2/3 de page)

Aux Etats-Unis, la liberté de culte a été proclamée en Virginie dès 1786, puis a été réaffirmée dans le premier amendement de la Constitution. Cependant certains Américains ne paraissent pas avoir compris ce que cela signifie.
Une enquête réalisée en octobre 2005 a montré une "profonde ambivalence" quant à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. "Si 47 % des personnes interrogées considèrent que ce principe devrait être maintenu, 27 % déclarent qu'il devrait être interprété moins strictement et 23 % qu'il n'est pas indispensable." Les Américains ne semblent pas comprendre que la liberté religieuse a justement été la conséquence de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. De plus la moitié des personnes interrogées ont indiqué que "les élèves fréquentant les établissements publics n'ont "pas assez de liberté religieuse"."
La polémique entre les partisans de la laïcité et les défenseurs acharnés de la religion a contribué à la mauvaise réputation du principe de séparation et certains essaient de convaincre la population qu'il faut la remettre en question. "Ainsi, certaines Eglises affirment avec force que les Etats-Unis doivent "redevenir une nation chrétienne"." Les musulmans, qui apprécient de pouvoir pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, ne comprennent pas ce qu'est cette séparation ni qu'elle est le fondement de leur liberté religieuse.


L'Amérique et Dieu (Camille Froidevaux-Metterie)
Le Monde - 16 décembre 2005 (1/6 de page)

Maître de conférences en sciences politiques à l'université Paris-II-Panthéon-Assas, Camille Froidevaux-Metterie tente de comprendre les racines intellectuelles des relations entre politique et religion aux Etats-Unis pour pouvoir rectifier l'erreur de perspective que nous en avons en Europe.
"La laïcité à l'américaine n'a jamais été incompatible avec la présence d'une "religion civile" faite de la conviction que la nation avait une "destinée manifeste". La spécificité politico-religieuse des Etats-Unis doit ainsi être comprise comme un mixte : il combine une conviction séparatiste héritée des Pères fondateurs et juridiquement assurée avec un esprit théocratique présent depuis les origines et périodiquement réactivé, le tout étant lié par un attachement national à la "religion civile" américaine."
Il y a donc une situation très éloignée de nos références laïques. Les Etats-Unis se trouvent actuellement dans une période de réactivation de l’intérêt pour le séculier de la part du fondamentalisme protestant. Cependant ces tentatives "pour faire entrer la religion dans la sphère publique se traduisent, certes, par quelques assouplissements du séparatisme strict qui prévalait jusque-là, elles se heurtent néanmoins au puissant principe libéral qui fait primer les choix individuels sur les prescriptions étatiques."


Turquie : Encore un effort pour être vraiment laïcs (Mehmet Ali Kiliçbay)
Courrier International - 1er au 7 décembre 2005 - (2/3 de page)

L’hebdomadaire populaire Yeni Aktüel se demande si l’on peut vraiment parler de laïcité en Turquie alor que l’islam sunnite est privilégié par rapport aux autres religions. Mehmet Aydin, le ministre d’Etat en charge des affaires religieuses, considère par exemple, en parlant des lieux de cultes (maison cem) de la communauté des alevis qui pratique une forme hétérodoxe de l’islam, que "les musulmans n’avaient pas d’autres lieux de culte que les mosquées".
On peut donc s’interroger sur la laïcité de la Turquie. En effet, pour la Direction des affaires religieuses, seule l’interprétation sunnite tient lieu de norme. "Cette direction s’octroie dès lors le droit de normaliser ou de marginaliser toutes les autres croyances religieuses du pays."
Si la Turquie ne veut pas être considérée comme un Etat théocratique par l’Union européenne à laquelle elle voudrait adhérer, elle devrait mettre fin aux agissements de la Direction des affaires religieuses. Entre autres exemples donnés par l’article, celui de la discrimination religieuse pratiquée par la municipalité d’Ankara qui "bien qu’elle ait très officiellement décidé d’exempter les lieux religieux de factures d’eau, continue d’exiger le paiement de ces factures auprès des maisons cem et des églises, alors que les mosquées et les cours de lecture coranique en sont effectivement exemptés". Cette façon de procéder semble être devenu un "mode de pensée dominant". Dans ce contexte, "pourquoi court-on après la démocratie ?"


La laïcité, voilà ma vraie patrie (Taslima Nasreen)
Marianne - 15 au 21 octobre 2005 - (1 page)

Au Bangladesh, patrie de Taslima Nasreen, pays très pauvre, plus de la moitié des 170 millions d’habitants ne savent ni lire ni écrire. 40 000 millions de femmes ne peuvent accéder à l'éducation. Le destin des femmes, sous le poids de la religion, de la culture et de la tradition, c'est d'obéir, d'être "vendues, réduites à l'esclavage et victimes de toute sorte de discriminations". Avoir une fille, c'est encourir une sorte de disgrâce. La violence contre les femmes n'est même pas considérée comme un délit. Taslima Nasreen a essayé de les amener à lutter pour leur affranchissement. Mais cela n'a pas plu aux intégristes religieux. "Ils ne toléraient pas que j'ose proclamer que la loi religieuse qui malmène les femmes mérite d'être remplacée par la laïcité et un code civil équitable pour tous." Plusieurs centaines de milliers d'extrémistes descendus dans la rue ont demandé que Taslima Nasreen soit pendue. Une fatwa a été lancée contre elle, mais elle a refusé de céder.
"Il dépend de nous de remplacer la foi aveugle dans la religion, par l'équité." Taslima Nasreen ne pense pas que le monde aille vers un affrontement entre islam et christianisme, ni vers des croisades, mais plutôt vers un affrontement entre sécularisation et intégrisme. "Selon moi, il s'agit avant tout d'une lutte entre une conception raisonnable de la destinée humaine et une représentation pétrifiée du monde selon la foi." Les extrémistes font tout pour l'empêcher de s'exprimer dans son pays (livres brûlés, procès aux éditeurs, librairies incendiées...), car la plume est sa seule arme. En exil depuis dix ans, elle ne se sent chez elles dans aucun pays. "L'affection que je reçois des rationalistes, des libres-penseurs, des humanistes et des défenseurs de la laïcité est, en fait, la seule vraie patrie qui me reste."


Dieu hors de l’Ecole publique
Courrier international - 22 au 28 septembre 2005 - (1/6 de page)

Etats-Unis. Michael Newdow, un père divorcé, essaie depuis plusieurs années de faire effacer toute référence à Dieu du serment patriotique, "Pledge of Allegiance", récité dans toutes les écoles. "Une cour fédérale californienne lui a récemment donné raison en déclarant la référence à Dieu inconstitutionnelle."
C’est le président Eisenhower qui avait rajouté en 1954 à ce serment, à propos de l’unité des Etas-Unis, "sous la providence de Dieu".
De nombreuses organisations politico-religieuses dénoncent cette "croisade contre les religions dans l’espace public". Le gouverneur de Californie, Arnold Schwartzenegger a demandé aux écoles de faire appel. L’affaire risque de remonter jusqu’à la Cour Suprême en 2006. Avec John Roberts, le très conservateur nouveau juge en chef, "le laïc militant a bien peu de chance de se faire entendre".


L'organisation du culte musulman en France intéresse nos voisins (Thierry Portes)
Le Figaro - 19 septembre 2005 - (1/8 de page)

Pour un diplomate français, les Anglais, après les attentats de Londres, "regardent notre organisation du culte musulman car ils cherchent des solutions". Les Espagnols, ainsi que les Néerlandais, s’interrogent aussi. Avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003, la France est une exception en Europe quant à l’organisation de l’islam. "L'expérience est-elle transposable ailleurs ? Il faut aussi se souvenir de la manière jacobine, pour ne pas dire autoritaire, dont le ministère de l'Intérieur a porté ce projet..."
Les Britanniques souhaiteraient que les musulmans s’engagent, eux aussi, à respecter les règles laïques. C’est la Charte européenne des droits fondamentaux qui doit servir de référence. "Je demande un engagement public des autorités musulmanes", a déclaré Franco Frattini, le commissaire européen à la Justice, la liberté et la sécurité.


Il est grand temps de séparer l’Eglise de l’Etat (Polly Toynbee)
Courrier international - 28 juillet au 3 août 2005 - (2/3 de page)

Angleterre. Le "Guardian" estime que pour arrêter le développement du fanatisme religieux, le Premier ministre Tony Blair ne devrait plus confier des écoles aux différentes Eglises. Même si la guerre en Irak est à l’origine des attentats de Londres, c’est la "folie religieuse" qui en est la véritable cause. "Toutes les religions y sont enclines quand les circonstance s’y prêtent. Comment ne pas verser dans la folie lorsqu’on prêche que chaque mot d’un livre fondateur est la vérité absolue révélée ?" A côté des prêcheurs modérés et "homogénéisés", on trouve d’autres prêcheurs farouchement intolérants.
"Le fait d’avoir une Eglise officielle est une absurdité constitutionnelle qui oblige aujourd’hui à accorder des privilèges similaires à toutes les autres religions." Tony Blair et le Labour se sont trompés en ayant favorisé les écoles confessionnelles (Un tiers le sont actuellement). Ceci renforce les raisons des 3% de musulmans de se sentir exclus. Il est temps que le Royaume Uni avance vers la laïcité. Cela n’empêchera pas les attentats, mais au moins stabilisera la "ségrégation scolaire.".


L'Italie sommée de faire une croix sur le crucifix (Eric Jozsef)
Libération - 28 octobre 2003 - (1/2 page)

Sous titre : Un musulman fait interdire par la justice le symbole religieux dans une école.
L'Italie est en émoi. Un juge vient d'ordonner le décrochage d'un crucifix dans une école. Adel Smith, parent d'élèves et président de l'Union des Musulmans d'Italie, qui mène un combat pour le retrait des croix dans les bâtiments publics, est à l'origine de cette décision du tribunal. Celle-ci est très largement critiquée par la classe politique : "un excès qui n'aide pas l'islam".
Sous concordat avec le Vatican, l'Italie ne semble pas, malgré cette décision, être encore prête à franchir le pas de la laïcité.


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