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Justice et religion2005Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Une carte de séjour refusée pour cause de voile (Catherine Coroller) Libération - 17 novembre 2005 - (1/6 de page) Un titre de séjour de dix ans a été refusé à Chetouani El Khamsa, une marocaine, qui portait "un voile couvrant entièrement [son] cou et la racine de [ses] cheveux". La sous-préfecture de Seine-Saint-Denis a, en effet, considéré que cette tenue était "assimilable au hidjab, signe d'appartenance à un islam fondamentaliste", ce qui ne lui permet pas de justifier "d'une intégration républicaine dans la société française, conformément à la réglementation en vigueur". Or, le hijab n'est pas caractéristique d'une appartenance à un fondamentalisme islamique. L'avocate de Chetouani El Khamsa va présenter un recours gracieux auprès du préfet en précisant : "J'estime que cette décision est discriminatoire au plan racial. J'envisage donc de demander une citation directe du sous-préfet à titre personnel." Si la loi Sarkosy de novembre 2003 assujétit l'attribution d'une carte de résident à "l'intégration républicaine" de l'étranger demandeur, cette notion demeure floue et propice à interprétations. L'utilisation de cette clause serait une première. Un curé belge risque la prison pour... blasphème Marianne - 15 au 21 octobre 2005 - (25 lignes) Belgique. Pour inciter les fidèles à se poser des questions sur leur foi, le curé de Notre-Dame de Lourdes, à Jette, avait cru bien faire en accueillant l'exposition "Irreligia" (Irreligion) d'un groupe de polonais. Une association catholique a porté plainte pour blasphème. Le curé risque 6 mois de prison. Parmi les oeuvres, on trouvait : "un confessionnal construit en Lego, des reliques ornées de croix gammées, un portrait de la Madone criant "De l'argent !"..." et des femmes fort dévêtues. Sectes : La révolte des suspects (Guillaume Riffaud) Le Point - 29 septembre 2005 - (1/3 de page) Le tribunal de grande instance de Paris doit statuer sur le procès intenté par une dizaine de personnes, qui n’ont pas de lien direct entre elles, à l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu). L’un des plaignants, professeur de yoga, s’est vu suspecter par voie de presse "d'être proche de l'Ordre du temple solaire". L’intéressé a fait faillite et a "tout perdu". "L'Unadfi, en voulant bien faire, en ferait-elle parfois trop ?" Le Point donne l’exemple de la communauté Saint-Jean, accusé par le site Internet de l’association d’"abus sexuels, viols et très nombreux dévoiements homosexuels". Pourquoi de telles accusations si l’Unadfi n’avance aucune preuve ? Parmi les plaignants qui demandent des dommages et intérêts et la dissolution de l'association, on trouve des proches de la Scientologie et du mouvement d'inspiration catholique IVI. Pour Michel Tubiana, avocat de l’Unadfi, on doit pouvoir dire ce qu’on pense d'un religion ou d'un mouvement spirituel : "Il y a parfois le risque d'une trop grande méfiance : certains membres de l'Unadfi souffrent de voir leurs proches victimes de sectes. Mais n'est-il pas absolument nécessaire qu'existent des associations critiques qui observent et mettent en garde ?" Le jugement est attendu pour le 15 novembre. Le petit Jésus va sortir Le Canard enchaîné - 28 septembre 2005 - (20 lignes) Pour le Canard enchaîné, Bruno Kieffer fait partie des "agités du goupillon". Ce curé de Besançon, qui se mettait nu pendant les cours de catéchisme et pratiquait parfois des attouchements sur les enfants, a été condamné par le tribunal correctionnel à quatre ans de prison dont un avec sursis. S’il y avait des revues pornographiques au catéchisme, c’était dans un but "pédagogique", "pour montrer la beauté de la création à ses élèves". Dans ces conditions, comment parler du paradis "sans se mettre dans la tenue d’Adam" ? Le Vatican accusé d'aider un criminel de guerre (Hélène Despic-Popovic) Libération - 21 septembre 2005 - (1/6 de page) Carla del Ponte, procureure au TPI (Tribunal pénal international) accuse le Vatican d’aider le général Ante Gotovina, le plus célèbre des criminels de guerre croates, qui est en fuite depuis 2001. "J'ai des informations selon lesquelles il se cache dans un monastère franciscain, et donc l'Eglise catholique le protège. J'en ai référé au Vatican et le Vatican refuse totalement de coopérer avec nous", a-t-elle déclaré au Daily Telegraph. Selon Carla del Ponte, Gotovina serait caché dans l’un des 80 monastères de Croatie, pays très largement catholique. Lorsqu’elle en a parlé l'archevêque Giovanni Lajolo, chef de la diplomatie du Vatican, il lui a été répondu que "le Vatican n'avait aucune obligation de collaborer avec l'ONU pour l'arrestation de criminels de guerre." Elle a alors écrit à Benoît XVI et attend toujours sa réponse. La presse d’Herzégovine laisse entendre que "des moines franciscains auraient pu décider d'abriter Gotovina sans en informer leur hiérarchie". Carla del Ponte s’est dite déçue par l’attitude des religieux croates et en particulier par l’évêque de Gospic et Senj, Mgr Mile Bogovic, "qui a qualifié le TPI de "cour politique" déterminée à déformer le passé croate". Sanction confirmée contre une fonctionnaire et contre deux collégiennes Le Figaro - 13 juillet 2005 - (32 lignes) La cour administrative d’appel de Lyon a rejeté la requête de Nadjet Ben Abdallah, fonctionnaire dans les transports publics, qui avait été exclue pour un an parce qu'elle avait refusé d’enlever son foulard islamique au travail. D’autre part, le tribunal administratif de Lyon a jugé légale l’exclusion de "deux collégiennes qui refusaient d’ôter un bonnet, l’une des deux affaires étant postérieure à la loi du 15 mars 2004 sur l’interdiction des signes religieux dans les établissements scolaires". Le gourou de Néo-Phare à nouveau condamné Le Figaro - 13 juillet 2005 - (13 lignes) La cour d’appel de Rennes a confirmé la peine de trois ans de prison avec sursis à l’encontre de Arnaud Mussy, gourou de la secte "apocalyptique" Néo-Phare, condamné en première instance après le suicide d’un de ses adeptes et la tentative de suicide de deux autres en 2002. Imam : appel du parquet L’Humanité - 24 juin 2005 - (19 lignes) Le parquet de Lyon a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Vénissieux (voir l'article du Figaro ci-dessous) qui a relaxé Abdelkader Bouziane, accusé d'avoir tenu des propos favorables aux châtiments corporels envers les femmes infidèles. Le procureur estime que "M. Bouziane ne pouvait pas se cacher derrière le Coran pour justifier son appel à la violence sur les femmes." Relaxe pour l’imam (Ivan Rioufol) Le Figaro - 24 juin 2005 - (28 lignes) Le tribunal correctionnel de Lyon vient de relaxer Abdelkader Bouziane. Cet ancien imam de Vénissieux (Rhône) était poursuivi pour avoir justifié, au nom du Coran, la violence contre les femmes. Le tribunal a en effet estimé que la justice n’avait pas à "faire une intrusion dans un domaine qui appartient à la conscience religieuse, au for intérieur d’une personne". Ce qui revient à donner à la charia la prédominance sur les lois républicaines. Cette décision a soulevé l’indignation. Pour le député maire PCF de Vénissieux, André Gérin, "il serait temps de nettoyer la France de ces prédicateurs qui combattent la République au nom d’une idéologie intégriste et islamique qui nourrit le terrorisme". Le parquet a décidé de faire appel de cette décision. Clochers contre antennes-relais France-Soir - 10 juin 2005 - (14 lignes) Une groupe de personnes "se présentant comme de fidèles catholiques ont assigné en justice les opérateurs de téléphonie mobile" ainsi que cinq municipalités pour avoir transformé des clochers en support d’antennes. Mobiles : des antennes qui clochent Le Canard enchaîné - 8 juin 2005 - (1/8 de page) Les trois opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR et Bouygues Télécom) sont poursuivis en justice par des "fidèles qui en ont ras le bénitier de voir des antennes-relais pousser comme des champignons sur les clochers de leurs églises". En effet, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 interdit que les lieux de culte soient utilisés à des "fins profanes". Des dérogations sont toutefois possibles quand il n’y a pas d’autres moyens de couvrir le territoire de la commune, moyennant l’accord de l’Evêque et du curé. Il semblerait que ce soit le cas pour 5% des antennes. Les évêques constatent une grogne montante de la part de certains catholiques. C’est ainsi que dans le Roussillon, le Gard, les Côtes-d’Armor, le Rhône et l’Ain, plusieurs fidèles viennent d’assigner en justice les trois opérateurs ainsi que les maires concernés. Enquête sur les échauffourées à Notre-Dame Libération - 7 juin 2005 - (7 lignes) L'archiprêtre de Notre-dame de Paris a porté plainte auprès de la police judiciaire, suite aux échauffourées entre le service d'ordre de la cathédrale et des "militants d'Act Up venus célébrer une parodie de mariage homosexuel". La Cour de cassation intervient dans un conflit familial et religieux Le Monde - 3 juin 2005 - (14 lignes) La veuve d’un musulman et les trois enfants qu’il a eu d’un premier lit s’affrontent au sujet de l’incinération du défunt. En effet, la veuve souhaite que son mari, dont elle était officiellement séparée depuis septembre 2004, soit "enterré selon la tradition musulmane, dans le carré musulman du cimetière de Lille, dans un linceul blanc, la tête tournée vers la Mecque". La Cour d’appel de Douai avait jugé irrecevable l’appel de la veuve et avait donné raison aux enfants. La Cour de cassation ayant annulé le 1er juin cette décision, l’affaire sera rejugée devant la Cour d’appel de Paris. Des parents kinésiologues en procès (AFP) Libération - 27 mai 2005 (1/8 de page) La kinésiologie, née aux Etats-Unis dans les années 1970, est une méthode censée "renforcer ou rétablir la santé et la vitalité d’une personne sur le plan physique, moral, énergétique et émotionnel" par sollicitation du musculaire. Une multitude d’instituts que l’on trouve facilement sur Internet la proposent. Dans le Finistère (France), vient de s'ouvrir un procès en cour d’assise où il est reproché à des parents, responsables d’une école de kinésiologie, l'absence de soins à leur bébé, mort de carence nutritionnelle. Ce couple aurait privé "de soins son enfant au nom de conceptions idéologiques inhérentes à cette technique psychocorporelle." Les experts avaient trouvé une carence due à une alimentation sans protéines animales, ni vitamines. Les parents nient le lien entre la mort de l’enfant et leurs convictions. Pour l’Unadfi (Union nationale des associations de défense de la famille et de l’individu), qui se porte partie civile, ils "étaient sous l’emprise d’une vision du monde de type sectaire". Il s’en suit un débat sur le caractère sectaire ou non de la kinésiologie. Expulsion des évangéliques Le Monde - 24 et 25 avril 2005 (10 lignes) Sur décision du Tribunal Administratif de Bobigny (Seine Saint-Denis), deux églises évangéliques implantées dans les sous-sols d’une zone d’activité de Bagnolet, vont être expulsées. Une mosquée et un temple protestant sont également installés dans la même zone. Pour la première, le dossier a été renvoyé vers un juge de "fond", pour le second, la décision est mise en délibérée. Le blasphème fait son retour en Cène (Jack Dion) Marianne - 12 au 18 mars 2005 - (1/2 page) L’association catholique "Croyance et libertés" tente de faire interdire en justice une campagne de publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud. L’image détourne le tableau de Léonard de Vinci, la Cène, en remplaçant Jésus et les apôtres par des femmes portant des vêtements de la marque. L’association "Croyance et libertés" "dénonce les "comportements érotiques et blasphématoires" illustrés dans une pub utilisant "une scène sacrée à des fins mercantiles"." Pour Marianne, l’érotisme de la scène n'est que "supposé" et les "fins mercantiles" sont l’objet même de la publicité. Quant au tableau de Vinci, ce n’est pas une icône religieuse. En outre, la notion de blasphème est un concept purement religieux qui n’a pas à être invoqué devant un tribunal. Ce qui est sûr, c’est que grâce à "Croyance et libertés" le succès de la publicité est assuré. ![]() Le curé qui n'aimait pas les cloches Le Canard enchaîné - 5 janvier 2005 - (1/8 de page) Un paroissien de Clessé, village de 800 habitants en Bourgogne, ne supporte plus les cloches qui sonnent l'heure la nuit, les demi-heures dans la journée et l'angélus. Après une intervention infructueuse auprès du maire et de la préfecture, il a déposé une plainte contre la commune. Or, il se trouve que "le plaignant n'est autre qu'un curé", un prêtre parisien à la retraite qui habite tout près de l'Eglise de Clessé. Le maire a réuni les habitants qui, eux, veulent garder les cloches. "Cela fait des décennies que les cloches sonnent jour et nuit, et ça n'a jamais gêné personne !" Il a pris un avocat et craint pour le budget de sa commune. L'ancien curé réclame en effet 60 000 euros pour le préjudice. ![]() ![]() |