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L'islam en France

2005, 2ème semestre

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la revue de presse sur l'islam en France



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


Les musulmans veillent sur la viande halal des hypermarchés (Catherine Coroller)
Libération - 31 décembre 2005 (1/8 de page)

A l'occasion de la fête de l'Aïd el-Kébir, qui sera célébrée les 10, 11 et 12 janvier, la chaîne de grande distribution Carrefour propose "un mouton entier livré sur le parking des magasins à un prix avantageux". Cette initiative a provoqué des interrogations chez les musulmans qui souhaitent que soient respectés les rites d’abattage et disposer d’une viande halal.
Les présidents des trois conseils régionaux du culte musulman (CRCM) d’Ile-de-France ont précisé dans un communiqué qu’ils "s'interrogent sérieusement sur le respect d'un certain nombre de règles", mais ils trouvent la démarche "prometteuse".
"Si Carrefour se lance ainsi dans le commerce du mouton de l'Aïd, c'est que le pouvoir d'achat des fidèles de l'Islam l'intéresse évidemment. Mais cette initiative pourrait également aller dans le sens de l'intérêt des musulmans"


Marseille s'accorde pour construire sa grande mosquée (Alexandre Nasri)
Le Figaro - 20 décembre 2005 (1/6 de page)

Le président du conseil régional du culte musulman de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Abderrahmane Ghoul, a annoncé un "grand pas vers l'édification de la grande mosquée à Marseille. Les bases d'un consensus à l'intérieur de la communauté ont enfin été jetées."
La municipalité avait en effet déclaré que le consensus au sein des musulmans était une considération "sine qua non" à la mise en oeuvre de ce projet qui est en gestation depuis plus de 10 ans. "Principale pomme de discorde pour les pontes musulmans locaux : la future direction et le financement de cette mosquée cathédrale qui réunirait à la fois un centre cultuel et un centre culturel." La création du Conseil français du culte musulman en 2003, qui aurait dû faciliter l'émergence d'un interlocuteur unique, n'a fait que mettre en évidence les rivalités internes à la communauté musulmane.
La municipalité attend des "gages concrets" sur le consensus annoncé : "Nous n'avons aucun document officiel avec la liste des signataires sur ce projet", déclare Salah Bariki, chargé de mission à la Ville de Marseille qui réaffirme l'engagement de la municipalité dans ce projet, tout en précisant qu'un consensus est indispensable. "Mais si le maire signe le projet de grande mosquée pour contenter l'ensemble de la communauté musulmane, il ne veut pas qu'une frange importante de cette communauté vienne le lui reprocher."
On peut regretter que l'article n'indique pas comment le projet serait financé.


Des musulmans s'opposent à la représentation d'une pièce de Voltaire (Corinne Caillaud)
Le Figaro - 12 décembre 2005 - (1/8 de page)

La pièce de Voltaire "Le Fanatisme ou Mahomet le prophète" mise en scène par Hervé Loichemol et programmé jeudi dernier à Saint-Genis-Pouilly dans l’Ain a soulevé de vives protestations venant d'associations musulmanes locales ou de la moquée de Genève toute proche. Elles se sont adressées au maire pour tenter de faire annuler la représentation : "Cette pièce est une attaque explicite contre les valeurs de paix de l'islam. Elle constitue une insulte envers toute la communauté musulmane du pays de Gex et est de nature à troubler l'ordre public."
Pour tenter de désamorcer la crise, une réunion a eu lieu à la sous-préfecture de Gex. Le sous-préfet a expliqué que, dans cet œuvre, "Voltaire voulait s'attaquer à l'ensemble du fanatisme quel qu'il soit et qu'en 1741, date à laquelle cette oeuvre a été écrite, c'est essentiellement le fanatisme catholique qu'il visait". Pour le maire radical socialiste, il était évident que la pièce devait être jouée. Ce qui fut fait avec la présence 30 à 40 manifestants devant le centre culturel. "Au cours du spectacle, et malgré la quarantaine de gendarmes à pied d'oeuvre ce soir-là, un véhicule et des conteneurs à poubelle, ainsi que la porte d'entrée d'un collège ont été incendiés."


L'instance représentative des musulmans est minée par de violentes querelles (Xavier Ternisien)
Le Monde - 25 novembre 2005 - (1/5 de page)

Les divisions au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont provoqué le report au 8 janvier 2006 du Conseil d'administration initialement prévu le 27 novembre. Son Président Dalil Boubakeur est, en effet, "violemment critiqué par Abdallah Boussouf, actuel vice-président", tandis que la FNMF (Fédération nationale des musulmans de France) est divisée entre deux courants, celui de son président, Mohamed Béchari, et celui incarné par Abdallah Boussouf.
Mais il y a d’autres querelles. "En privé, Dalil Boubakeur ne cesse de se plaindre de l'interventionnisme de l'administration centrale, en particulier du bureau des cultes du ministère de l'intérieur, qu'il compare aux "bureaux arabes" de l'Algérie coloniale. "Nous souhaitons l'émancipation du culte musulman !", proclame-t-il aujourd'hui."
Abdallah Boussouf a adressé un violent réquisitoire contre la gestion du CFCM par Dalil Boubakeur recteur de la Mosquée de Paris. Il lui reproche d’en avoir fait "une propriété privée et une tribune pour servir ses intérêts, en agissant toujours seul au nom du CFCM, sans concertation aucune avec les membres de son bureau".


Le silence assourdissant du CFCM dans les banlieues (Catherine Coroller)
Libération - 19 novembre 2005 - (1/8 de page)

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) est critiqué pour son silence depuis le début des émeutes dans les banlieues. Anouar Kbibech, président du conseil régional du culte musulman d'Ile-de-France-Est, déplore que le CFCM "n'ait pas réagi de manière officielle pour dénoncer les tentatives d'islamisation de ce qui se passe". Certes certaines fédérations qui en font partie ont pris des initiatives, mais de manière isolée. "Et elles l'ont fait sous le feu des critiques des autres." Exemple : la visite de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, à la mosquée de Clichy-sous-Bois après qu’elle ait été visée par une grenade ou la fatwa lancée par l’UOIF condamnant les violences.
La difficulté des responsables musulmans provient du fait qu’ils "réfutent l'affirmation selon laquelle ces violences auraient une base religieuse" et qu’ils ne peuvent donc se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux jeunes émeutiers. "Reste que l'incapacité du CFCM à produire une parole forte est problématique." Mais cette situation est sans doute la conséquence d’une crise interne ou ... d’une certaine "proximité" de Dalil Boubakeur avec Jacques Chirac.

La crise se poursuit au CFCM (Sophie de Ravinel)
Le Figaro - 18 novembre 2005 - (20 lignes)

Pour Dalil Boubakeur, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), les troubles au sein de cette organisation "atteignent des sommets encore inconnus jusqu'ici". Il reproche au ministère de l'Intérieur "sa gestion colonialiste du CFCM" qui serait à l'origine des divisions internes. De ce fait, "le CFCM n'a pas été en mesure de jouer son rôle lors des événements, de dire à haute et intelligible voix que l'islam n'avait rien à voir avec les réactions des jeunes, quasi autistiques". Il cite des commentaires "ahurissants", selon lesquels "le CFCM aurait dû mettre le holà". En outre, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon a déclaré poursuivre en justice Philippe de Villiers pour des propos "islamophobes". Le conseil d’administration du CFCM pourrait être repoussé de quelques jours.


Une carte de séjour refusée pour cause de voile (Catherine Coroller)
Libération - 17 novembre 2005 - (1/6 de page)

Un titre de séjour de dix ans a été refusé à Chetouani El Khamsa, une marocaine, qui portait "un voile couvrant entièrement [son] cou et la racine de [ses] cheveux". La sous-préfecture de Seine-Saint-Denis a, en effet, considéré que cette tenue était "assimilable au hidjab, signe d'appartenance à un islam fondamentaliste", ce qui ne lui permet pas de justifier "d'une intégration républicaine dans la société française, conformément à la réglementation en vigueur".
Or, le hijab n'est pas caractéristique d'une appartenance à un fondamentalisme islamique. L'avocate de Chetouani El Khamsa va présenter un recours gracieux auprès du préfet en précisant : "J'estime que cette décision est discriminatoire au plan racial. J'envisage donc de demander une citation directe du sous-préfet à titre personnel."
Si la loi Sarkosy de novembre 2003 assujétit l'attribution d'une carte de résident à "l'intégration républicaine" de l'étranger demandeur, cette notion demeure floue et propice à interprétations. L'utilisation de cette clause serait une première.


Un projet de mosquée à Nice suscite l'hostilité des riverains et du maire (Paul Barelli)
Le Monde - 13 novembre 2005 - (1/4 de page)

Au centre de Nice, l’association Moubarak (2 600 adhérents), qui gère une petite salle de prière, et l'Association des musulmans de France essaient d'acheter un immeuble pour y installer une mosquée. Des pourparlers concernant un immeuble de 800 m2 avaient commencé, mais les "propriétaires ont mis brutalement fin au mandat de vente" confié à une société immobilière.
Abdelhamid Razzouk, président de l'association Moubarak et membre du conseil régional du culte musulman (CRCM), estime que la mairie "a fait capoter le projet en faisant pression auprès du propriétaire pour que la vente ne se fasse pas". Il considère que Jacques Peyrat, le maire, fait preuve d’"une attitude raciste et discriminatoire".
Le comité de quartier Nice-Coeur de ville, opposé à l'implantation d'une mosquée, a fait circuler une pétition qui a recueilli 3000 signatures. Soulagé depuis que la vente est compromise, son président Jean Laurent assure que "la religion musulmane n'est pas en cause", mais argumente sur des problèmes de circulation et de stationnement.
Jacques Peyrat, le maire UMP de Nice avertit : "J'userai de mon droit de préemption. Ce n'est pas le moment, face aux violences urbaines et à la montée de l'islam radical, d'installer en plein coeur de Nice une terre d'islam. Je m'opposerai à toute implantation de mosquée à Nice." Mais il se déclare prêt à favoriser l'implantation d’une mosquée à une dizaine de kilomètres du centre.
Quant au préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil, il a déclaré : "Il y a nécessité dans les Alpes-Maritimes comme ailleurs, pour les musulmans pratiquants, de disposer de lieux de culte en milieu urbain et pas forcément dans des banlieues lointaines."


Des militants PC aux associations musulmanes (Cécilia Gabizon)
Le Figaro - 9 novembre 2005 - (1/4 de page)

Les grands ensembles qui furent le symbole de progrès social pendant les Trente Glorieuses, sont maintenant devenus le reflet de l'échec de l'intégration à la française. Au début, la plupart des familles étaient issues des classes populaires. "Les militants du Parti communiste quadrillent le quartier, les réseaux d'éducation populaire encadrent les familles."
Puis les ménages les plus aisés ont pu accéder à la propriété dans d'autres villes pavillonnaires et les immigrés les ont remplacés. Puis le chômage, le manque d’argent, la précarité... se sont installés. "Fragilisés, parents et enfants s'en remettent aux réseaux associatifs locaux, souvent communautaires, qui se créent. Contrairement à une idée reçue, la solidarité entre familles est forte dans les quartiers."
Sur le terrain des associations musulmanes s'intéressent aux jeunes les plus endurcis, qui sont à la dérive. Leurs succès restent néanmoins limités. Les jeunes ne "sont pas devenus des militants. Ils ont du mal à respecter l'islam puritain de Ramadan", déclare le curé des Minguettes, dans la banlieue de Lyon. Sylvain Brouard qui est politologue du Cevipof confirme que "seuls 20 à 25% des musulmans vont à la mosquée une fois par mois. La même proportion que les catholiques." La religion devient de plus en plus une affaire privée.
Dans ce contexte, certains maires pourraient être tentés de déléguer la gestion de l'ordre social aux associations musulmanes, comme en Algérie. "L'Union des organisations islamiques de France, proche des Frères musulmans, a d'ailleurs lancé une fatwa interdisant les dégradations. Mais sur le terrain, les casseurs semblaient tout ignorer de son existence."


Dans les mosquées, les prêches appellent au calme (Xavier Ternisien)
Le Monde - 6 novembre 2005 - (1/4 de page)

En Rhône-Alpes, le président (UOIF) du conseil régional du culte musulman (CRCM), Azzedine Gacides, a indiqué qu’"un appel à toutes les mosquées a été lancé" et que "des consignes ont été données aux imams pour lancer des appels au calme". Pour Larbi Kechat, le recteur de la mosquée Adda'wa, rue de Tanger à Paris, c’est dans "la marginalisation, l'exclusion, le chômage" qu’il faut chercher les causes réelles des émeutes nocturnes. "Les jeunes ont le sentiment d'être abandonnés, délaissés." Il poursuit en précisant que chez les jeunes les esprits sont surchauffés à cause de la "profanation d'un lieu de culte à Clichy. C'est cela qui a marqué les esprits. La génération des parents est plus calme. Elle tendance à dédramatiser." Abdelali Mamoun, imam dans plusieurs villes de banlieues, Il espère que la fête de l'Aïd-el-Fitr va contribuer à "refroidir le climat" et assure que "la plupart des imams ont appelé au calme". Pour lui "l'islam est un facteur d'intégration". Si les jeunes ne respectent pas l'Etat de droit, ils respectent l’islam de par leur éducation. Il suggère même que l'on remplace "les cordons de CRS par un cordon de personnes âgées respectables et de religieux". Cela a déjà permis de disperser une émeute aux Mureaux. Et après le maintien de l’ordre, la charia ?!


Quand les "frères" musulmans tentent de ramener le calme (Luc Bronner et Piotr Smolar)
Le Monde - 3 novembre 2005 - (1/6 de page)

Dans les quartiers sensibles de la banlieue parisienne, en cette période d'émeutes, les représentants de l'islam jouent un rôle de médiation, voire de maintien de l'ordre. Ces jeunes musulmans, portant barbe et tenue traditionnelle, "ont été mobilisés par Abderamane Bouhout, président de l'association cultuelle qui gère la mosquée Bilal, dans laquelle une grenade lacrymogène a été lancée dimanche 30 octobre". Une soixantaine de volontaires ont été déployés pour dialoguer avec les jeunes et s’interposer devant les policiers et les CRS. Ces initiatives de service d’ordre ont été bien accueillies et leurs organisateurs conviés à des réunions avec le préfet et avec les pompiers. "Dans ces quartiers, les maires ne peuvent plus rien faire sans les représentants de la communauté musulmane", précise un membre des Renseignements généraux.
Cependant, à la mairie de Clichy, on commence à craindre qu’après les incidents, les "organisations musulmanes puissent chercher à profiter de cet épisode", mais également, "qu'elles cherchent à remplir une mission durable de "maintien de l'ordre" ou de pacification."
Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est rendu à la mosquée Bilal, qui a été atteinte dimanche par une grenade lacrymogène. Il a déclaré : "tout le monde était ému par ce qui s'était passé dimanche, en pleine période de ramadan. Presque à l'unanimité, il a été décidé qu'on ne pouvait rester silencieux."
Le secrétaire général de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), Fouad Alaoui ne partage pas cet avis : "On a voulu emmener le CFCM sur un terrain politique qui n'est pas le sien. M. Boubakeur n'arrive pas à assurer un équilibre entre toutes les composantes politiques françaises." L’UOIF, qui avait envoyé sur place son délégué régional, est consciente des bénéfices qu’elle peut retirer de l’action sur le terrain. "On ne peut exclure la religion du champ social, souligne Fouad Alaoui. Il peut être un facteur d'apaisement. Si toutes les lois et les réglementations. ne parviennent pas à cadrer les hommes, la religion peut jouer tout son rôle."


Cuisine et Coran au menu de Beur FM pour le ramadan (Catherine Coroller)
Libération - 5 octobre 2005 - (1/6 de page)

Cette année, pour le mois du ramadan, la radio Beur FM a bouleversé ses programmes. Pour le rédacteur en chef, Ahmed el Keiy, l’objectif est de "faire un travail en profondeur. Essayer d'expliquer cette religion, pas seulement à la composante musulmane de la société française, mais à l'ensemble des citoyens." Il trouve que le regard porté par les médias traditionnels se situe trop au niveau du sensationnalisme.
Au programme, on trouve les "les meilleures recettes pour le ramadan de Fatéma Hal, la plus célèbre ethno-cuisinière du monde maghrébin". Le côté spirituel n’est bien sûr pas oublié avec des émissions quotidiennes, d’imams et de théologiens choisis sur le "sérieux de leur recherche", avec forum/débat.
C’est sans doute la concurrence de Radio Orient, qui a ravi la première place à Beur FM, qui a conduit cette station "laïque" à "prendre pendant le mois qui vient une coloration sacrément religieuse". Nacer Kettane affirme lutter contre "l’assignation identitaire" : "Aujourd'hui, on ne dit plus Maghrébin ou Arabe, mais musulman. Et cette composante de la population française est discréditée, dénigrée."
Une autre raison de ce changement dans les programmes de Beur FM serait l'envolée des recettes publicitaires : "On a de plus en plus d'annonceurs pour les produits halal ou ethniques pendant cette période, c'est venu d'un coup...", c'est le cas d'Auchan, par exemple.


La mosquée égyptienne Al-Azhar va former des imams français (Cécile Hennion)
Le Monde - 2 et 3 octobre 2005 - (1/8 de page)

Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a été reçu le 29 septembre par l’imam de la mosquée égyptienne Al-Azhar. Le cheikh Mohammed Tantaoui est considéré comme la plus haute autorité de l'islam sunnite. Dalil Boubakeur, le président du CFCM (Conseil français du culte musulman), accompagnait Philippe Douste-Blazy, le ministre français des affaires étrangères en visite en Egypte.
"Selon un conseiller de l'imam, Ali Al-Samman, l'objet de cette rencontre à huis clos, dont il n'a été donné aucun compte rendu officiel, était la mise en place d'un "projet de coopération" entre leurs deux institutions, ayant pour cadre la lutte contre l'islamisme radical."


Islam : l'UOIF conserve une ligne modérée (Xavier Ternisien)
Le Monde - 27 septembre 2005 - (1/8 de page)

L'assemblée générale de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France, proche des Frères musulmans) a élu pour la cinquième fois Lhaj Thami Breze à sa présidence. Ce Marocain, "chaleureux et souriant", semble être l'homme du compromis car l'UOIF est "de plus en plus tiraillée entre une direction qui a choisi de tout miser sur la reconnaissance par les pouvoirs publics et une base qui estime trop élevé le coût de cette politique". Le courant le plus dur de l'organisation, avec Abdallah Ben Mansour, n'a pas réussi à s'imposer au sein de la nouvelle direction dans laquelle il y a eu peu de changements, si ce n'est l'entrée du Franco-Algérien Azzedine Gaci, nouveau président du conseil régional du culte musulman (CRCM) de Rhône-Alpes. Quant à Fouad Alaoui, l'ancien secrétaire général, il sera vraisemblablement reconduit dans ses fonctions.
En ce qui concerne les expulsions d'imams radicaux, M. Breze a indiqué que "l'Etat était en droit de se préoccuper de ce qui se dit dans les mosquées", mais que "si le comportement d'un imam est contraire à la loi, il s'agit pour les autorités françaises de le traduire devant la justice, et non pas de l'expulser". L'UOIF s'est donnée pour objectif de "réformer l'UOIF" et de favoriser la mise en place d'écoles privées musulmanes. Quatres devraient ouvrir prochainement, à Paris, Lyon, Marseille et Lille.


Le Conseil du culte musulman s'ensable dans ses courants (Catherine Coroller)
Libération - 8 septembre - (1/3 de page)

Occasions manquées, blocages, querelles intestines... Le CFCM patine
Certains responsables musulmans se sont montrés désenchantés à l’issue de la première réunion depuis les élections de juin 2005 du bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM). Du fait de ses divisions, le CFCM n’avait pas été capable de faire entendre la voix des musulmans. "Un silence regrettable à l'heure où l'islam est montré du doigt suite aux attentats de Londres et où Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations musclées contre l'islamisme radical, au risque de stigmatiser l'ensemble des musulmans."
L’UOIF, proche des Frères musulmans, n’a pas digéré d’être arrivée derrière la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), proche du Maroc, et à égalité avec la Mosquée de Paris, proche de l’Algérie.
En outre, le gouvernement semble montrer un certain désinvestissement. "On a le sentiment qu'aujourd'hui le CFCM n'apporte d'avantages politiques à personne", déclare un responsable musulman. Il regrette l’incapacité du CFCM à mobiliser la communauté musulmane, celui-ci jouant même "un rôle de repoussoir auprès des jeunes".
La création d'une fondation pour les oeuvres de l'islam, lancée par Dominique de Villepin lorsqu’il était au ministère de l’Intérieur, avance péniblement. "Sans injonction, on n'y arrivera jamais, poursuit le responsable musulman. Sarkozy était le seul à avoir vraiment compris comment fonctionner avec nous, il nous réunissait autour d'une table, jouait le copain, menaçait en rappelant qu'il avait des dossiers sur tel ou tel d'entre nous. Résultat : en deux jours, c'était fait. Là, Sarkozy va tout faire pour effacer ce qui a été fait par Villepin. Villepin va tout faire pour continuer son oeuvre..."
Quant à la formation "profane" des imams, pour laquelle Paris-IV s’était portée volontaire, le Conseil des études et de la vie universitaire de cette université a rejeté le projet, "sous prétexte de laïcité". Paris-IV a fait d’autres propositions : "Accueillir les futurs imams dans des diplômes normaux de la Sorbonne, envoyer, sur contrat, nos enseignants sur les sites de formation musulmans pour y délivrer des cours de laïcité ou offrir des enseignements dans un cadre associatif." Ces propositions qui ne permettraient pas aux futurs imams d’avoir le statut d’étudiant et un permis de séjour, n’a pas encore reçu de réponse du CFCM.


Vivre l'islam en regard du droit français (Catherine Coroller)
Libération - 05 août 2005 - (1/8 de page)

"Droit et religion musulmane" (Dalloz), réalisé par Chems-Eddine Hafiz, avocat auprès de la mosquée de Paris, et Gilles Devers, avocat auprès de la mosquée de Lyon, est un guide pratique pour permettre aux musulmans de gérer au mieux le quotidien. L'ouvrage "met en regard le droit français et les spécificités du culte musulman". Exemples de thèmes abordés : les funérailles, les aides publiques pour la construction des mosquées, le port du voile islamique, l'abattage, les aumôneries dans les casernes, les prisons ou hôpitaux...
C’est aussi un livre politique dans la mesure où il conclut, sans en nier les difficultés, à la compatibilité de l’islam et des lois françaises. "Pour que les choses s'arrangent, il suffit souvent que chacun y mette un peu du sien". Cependant, cet ouvrage risque de paraître un peu trop conciliant aux yeux des fondamentalistes, comme par exemple sur la question du port du voile qui est considéré comme une "préconisation" et non comme une "prescription" du Coran.



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