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Dieu et la République : mille ans d'un débat passionné

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Dieu et la République : mille ans d'un débat passionné
Historia - mai 2005 - (28 pages)

C'est à l'Académie des sciences morales et politiques, fondée en 1795, que le Premier ministre a demandé d'organiser la commémoration du centenaire de la loi de 1905. Ce centenaire a officiellement commencé le 14 février par une séance solennelle sous la coupole. Historia publie les discours qui ont été prononcés à cette occasion.
(Ne faut-il pas voir là deux mauvais présages pour la loi de 1905 :
1 - Joseph Ratzinger a été membre associé de l'Académie des sciences morales et politiques.
2 - Habituellement c'est plutôt les morts que l'on commémore.)


Petit tour d'Europe de la laïcité (Yves Bruley, chargé de mission)
Si la liberté religieuse est la règle dans la Communauté européenne, c'est la France, "exception cultuelle", qui la première a défini et mis en place un régime laïque. Tous les Etats ne pratiquent pas une "séparation à la française", mais l'Europe apparaît bien laïque dans ses principes, car même après l'élargissement à l'Est, la société "est aujourd'hui fortement sécularisée".

Le premier choc des deux pouvoirs (Jean Favier, membre de l'institut)
Le roi Philippe le Bel, dès le XIIIe siècle a essayé de s'affranchir de la tutelle du pape. Représentant de l'autorité du Christ sur terre, le pape revendique l'autorité politique du spirituel sur le temporel. "Parce que l'esprit est supérieur à la matière, rien ne saurait échapper à l'autorité de l'Eglise." C'est par le moyen du concile universel, dont la supériorité par rapport au pouvoir pontifical est affirmée, que le roi et les princes pourront jouer un rôle dans le gouvernement de l'Eglise.

L'Etat nationalise l'Eglise (Jean Tulard, président de l'Académie des sciences morales et politiques)
La Constituante a, en quelque sorte, "nationalisé" l'Eglise, fonctionnarisé les évêques et les curés ayant prêté serment. Il s'en est suivi une véritable guerre religieuse contre le clan des "réfractaires" et une tourmente qui a débouché sur la première séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la Constitution de 1795. Elle ne durera que six ans, Bonaparte signant en 1801 le concordat qui permit à l'Eglise de reconstituer en partie sa fortune. "Elle n'a plus désormais que deux perspectives : la séparation ou la fonctionnarisation; la première préserve son âme, la seconde assure son existence".

La laïcité devient religion d'Etat (Claude Nicolet, membre de l'institut)
C'est dans les années 1870-1880 que se prépare la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Les républicains ont voulu libérer l'administration, la justice, l'armée... de l'emprise trop marquée de l'Eglise catholique. Mais "l'essentiel du combat va se situer autour de l'école", tandis que le Vatican affirme clairement les "prétentions" de son pouvoir spirituel. Pour l'Eglise, le Concordat (celui de signé par Napoléon en 1801) est une "grâce", mais pas un contrat. Les républicains ont alors concentré leurs actions pour l'établissement d'"une instruction et [d']une éducation fermement laïques, acceptables par toutes les confessions parce qu'elle n'en privilégie aucune et parce qu'elle ne peut trouver que dans l'Etat le garant d'une séparation".

Un divorce retentissant (Jean Foyer, membre de l'institut)
Pour Jean Jaurès, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, promulguée le 9 décembre 1905 est la plus importante depuis la révolution. Mais, une fois le texte voté, c'est l'apaisement qu'il faut trouver, d'autant que le Vatican s'oppose à la séparation et à la rupture unilatérale du Concordat. Le pape interdit aux catholiques la formation des associations cultuelles. La loi du 7 janvier 1907 sur l'exercice du culte permet débloquer la situation. Après la guerre de 14-18 et l'Union sacrée, les relations diplomatiques avec le Vatican se normalisent, la loi est enfin appliquée. Si des voies s'élèvent pour une réécriture de la loi de 1905, "la grande majorité de nos concitoyens estime que la prudence commande de ne point y toucher, et que le mieux serait l'ennemi du bien".

La nation forge sa propre mystique (Pierre Nora de l'Académie françaises)
Après la monarchie de droit divin, la République introduit progressivement ses propres symboles "hymnes, fêtes, emblèmes, principes, monuments". La mémoire républicaine a effectué un "transfert" du sacré du monarchisme vers le national, du religieux vers le politique, du divin vers l'historique, constituant ainsi "une véritable religion civique et civile". C'est surtout grâce à l'école publique que l'identité nationale et républicaine s'est construite. Deux manuels scolaires, "Le Tour de la France par deux enfants" et "Le Tableau de la géographie de la France", y ont fortement contribué. "Aujourd'hui, agressée de l'intérieur et de l'extérieur, [la France] est devenue elle-même, dans son existence et dans sa permanence, un objet fétiche."

"Une bataille gagnée par les sectaires" (propos de Pierre Maurois recueillis par Georgette Elgey)
L'ancien Premier ministre explique les raisons qui ont conduit au rejet de la réforme de 1984 qui devait instituer un service public unifié et laïque de l'Education nationale.


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