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L'Eglise catholique2005 - page 2Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Benoît XVI défend le célibat des prêtres (Hervé Yannou) Le Figaro - 24 octobre 2005 - (1/6 de page) Lors de la messe de clôture du synode des évêques sur l'Eucharistie, le pape Benoît XVI a salué les évêques de l'Eglise en Chine (qu'il avait invités et qui n'ont pu obtenir de visas) et évoqué le "chemin douloureux" des catholiques de ce pays. Il a également rappelé que "le célibat des prêtres est "un don précieux" et que, pour les laïcs, aucune "dichotomie n'est possible entre la foi et la vie". Malgré le manque de prêtres déploré par les évêques, l'ordination d'hommes mariés demeure prohibée. "La communion entre les différentes confessions chrétiennes est elle-aussi impossible." Globalement les évêques se sont séparés satisfaits et ont apprécié l'heure quotidienne de discussion libre où le pape s'est montré très présent et pas seulement pour écouter, chose inédite. L'esprit d'ouverture ne descend pas sur les évêques (Eric Jozsep) Libération - 17 octobre 2005 - (1/4 de page) Alors qu’il en est à mi-parcours, le synode des évêques catholiques "n'a pas insufflé d'air frais sur le Vatican". Même si les évêques s’étaient inquiétés de la chute des vocations et de la baisse de la pratique, le synode n’a pas fait évoluer les positions de l’Eglise. La ligne s’est même durcie, constatent certains observateurs. "Non à la communion pour les divorcés. Non au mariage des prêtres. Mise en garde à l'adresse des curés qui "s'habillent de manière désinvolte" pour célébrer la messe." Il n’est pas non plus question que la communion soit partagée avec des non-catholiques ainsi que l’avait proposé un anglican et un luthérien, invités à intervenir. L’interdiction de la communion devrait même être étendue "aux hommes politiques qui défendent des lois "iniques" mettant en danger la famille, à savoir le divorce, les unions homosexuelles ou l'avortement." Le synode n’ayant qu’un rôle consultatif, c’est le pape qui tranchera à partir du rapport final. "Mais l'heure ne semble pas à l'ouverture puisque, selon la presse italienne, Benoît XVI s'apprêterait à publier début novembre un document durcissant l'accès à la prêtrise pour les homosexuels.". Le Vatican encourage la formation d'exorcistes Le Figaro - 12 octobre 2005 - (30 lignes) L’Eglise catholique, qui s’inquiète du développement du satanisme chez les jeunes, notamment via Internet, veut poursuivre la formation des prêtres exorcistes et valoriser leur rôle. C’est ainsi que des "cours en "exorcisme et prière de libération" sont dispensés à l'université pontificale Regina Apostolorum, dirigée par les Légionnaires du Christ, un ordre religieux conservateur". Les prêtres exorcistes seraient environ 400 en Italie. Le pape Benoît XVI vient de leur adresser "un message d'encouragement pour leur "important ministère au service de l'Eglise"". Les lefebvristes encore loin de Rome (Sophie de Ravinel) Le Figaro - 8 octobre 2005 - (1/6 de page) Le chef de file des catholiques intégristes, Mgr Bernard Fellay, qui a rencontré le pape Benoît XVI, fin août, ne veut pas d'une "solution superficielle". Pour lui, "l'éventuelle réconciliation entre Rome et les lefebvristes ne se fera pas autour des questions liturgiques", comme une plus grande liberté pour la messe en latin. Basée en Suisse, la fraternité Saint-Pie X affirme être "seule à détenir "la vérité historique" en matière de foi catholique ; elle justifie sa désobéissance aux autorités par l'impératif de "sauver les âmes"..." Mgr Bernard Fellay, considérant que le Concile Vatican II appartient à une époque aujourd’hui révolue, estime que le pape doit énoncer des principes et des actes qui montre clairement un retour à la tradition. Le temps de la réconciliation ne semble donc pas encore arrivé. "L'Eglise est à genoux, conclut Fellay. Il lui faudra bien plus d'un pontificat pour se relever." Mgr Angelo Scola : "L'Eucharistie, une force de frappe radicale" (propos recueillis par Hervé Yannou) Le Figaro - 7 octobre 2005 - (1/2 page) Mgr Angelo Scola qui est le rapporteur général du synode explique les sujets sensibles abordés par les évêques. Pour lui, il n’y a pas de "perte du sacré", mais au contraire une explosion du "sacré sauvage". "Dans les années 70, les "prophètes" de la sécularisation annonçaient la disparition du religieux et du sacré. On voit partout l'explosion des sectes. L'Eglise doit proposer la véritable dimension du sacré." (... et pourquoi la dimension du sacré de l’Eglise catholique serait-elle la seule véritable ?) Le synode ne reviendra pas sur la question de la communion des divorcés-remariés. "Ce n'est pas une sanction qu'on leur impose, c'est un choix qu'ils ont fait." Quant à l’ordination des hommes mariés, Mgr Angelo Scola rappelle que le sacerdoce est lié au célibat. Pour faire face à la chute des vocations, "les évêques doivent réfléchir à une meilleure redistribution des forces du clergé. Il ne faut pas sous-estimer des procédures anciennes, par exemple l'ordination de moines, religieux et consacrés." Ces évêques qui font la loi au Parlement (Marco Politi) Courrier International - 6 au 12 octobre 2005 - (1/3 de page) La Conférence épiscopale italienne (CEI) est le lobby le plus puissant de la péninsule et donc très écoutée et courtisée. Dès que son président, Camillo Ruini, prend la parole, "une foule inquiète d’acteurs de la politique, de l’économie ou de la diplomatie se met au garde-à-vous pour recevoir les notes qu’il distribue : bien, excellent, passable, insuffisant, mauvais". La CEI est aujourd’hui gouvernée par la volonté de pouvoir et par un centralisme absolu. Elle a joué un rôle majeur dans l’échec du référendum de juin 2005 sur la procréation médicalement assistée. Le lobbying de son président a porté ses fruits : "rémunération des enseignants de religion par l’Etat, intégration des institutions catholiques dans le système scolaire public, loi sur les oratoires, loi sur la procréation médicalement assistée [...], passage à la trappe de la proposition de loi visant à rendre plus faciles les divorces". Ruini dicte même à l’Italie sa ligne de conduite en matière de politique étrangère, notamment à propos de l’Irak, qui est de ne pas fuir devant les terroristes assassins. "Après la bénédiction de Ruini, la mission italienne en Irak a pu suivre son cours." Un synode s'ouvre à Rome sans les évêques chinois invités par Benoît XVI (Henri Tincq) Le Monde - 2 et 3 octobre 2005 - (1/8 de page) Le premier synode du pontificat de Benoît XVI s’est ouvert le 2 octobre à la basilique Saint-Pierre de Rome. Deux cents cinquante délégués y sont attendus dont une trentaine d'invités personnels du pape. Quatre chinois dont la venue avait été annoncée par Benoît XVI ne pourront y participer car le gouvernement de Pékin leur a refusé les visas. "Le thème - le sacrement de l'eucharistie - avait été fixé par Jean Paul II, mais le synode est une tribune qui permet aux intervenants d'aborder bien d'autres sujets et de faire un état des lieux du catholicisme dans le monde." L’Eglise, machine à cash (Raphaël Mergui) Marianne - 1er au 7 octobre 2005 - (2 pages) A propos du livre de l’économiste Philippe Simonnot, "Les papes, l’Eglise et l’argent". L’histoire de l’Eglise y est analysée à travers le prisme de la loi du marché. "L’"offre" de l’Eglise se résume à un seul "produit" : la promesse du salut éternel. C’est un bien de "pure créance", c'est-à-dire un bien dont la qualité n’est vérifiable ni avant, ni après l’achat." L’acheteur doit donc se reposer sur la seule crédibilité de la religion, qui a d’autant plus de valeur que ses "clients" sont nombreux. S’il y a un monopole établi, les nouvelles religions doivent "casser" les prix pour se faire une place. L’auteur analyse la position de l’Eglise catholique par rapport à la sexualité, vue comme une souillure : "La captation de l’héritage des vierges et des veuves fait partie de la stratégie économique de l’Eglise. En se vouant à Dieu, les premières font éventuellement don de leurs biens à l’Eglise. Quant aux veuves, l’Eglise les place dans son giron pour leur éviter un danger moral évident et surtout, pour récupérer le capital dont elles pourraient être porteuses." Il en est de même pour le célibat ecclésiastique, l’adoption "vouée aux gémonies" et l’interdiction du divorce. Pour se faire une place dans les religions monothéistes, l’islam a "baissé le prix" de son produit. "Il offre les mêmes garanties de salut éternel sans s’embarrasser des subtilités théologiques christologiques. [...] Il est un monothéisme conçu pour le prosélytisme." En supprimant le formalisme et le prêtre comme intermédiaire, le protestantisme a, quant à lui, fortement réduit "le coût des transactions". Le Vatican est aujourd’hui à l’abri des problèmes financiers majeurs et son financement ne dépend plus de la "continence" de ses adeptes qui respectent de moins en moins les règles relatives à la sexualité. Jean-Paul II a ainsi pu baisser les "tarifs" de son Eglise : "il suffit de participer à une manifestation de masse pour se sentir catholique". Aller à la messe n’est plus nécessaire. Philippe Simonnot estime que "La religion de l’émotion prend le pas sur la religion des paroisses". Il considère que l’oecuménisme militant de Jean-Paul II a introduit un "effet dévastateur en accréditant la thèse du relativisme des religions". Pour lui, il n’est pas exclu que l’Eglise catholique évolue sur sa doctrine sexuelle. La prêtrise bientôt interdite aux homosexuels (Hervé Yannou) Le Figaro - 23 septembre 2005 - (1/8 de page) Afin de mettre fin aux scandales d’ordre sexuel qui touchent l’Eglise, le Vatican doit prochainement publier "une instruction rappelant que des séminaristes à tendance homosexuelle, aussi chastes soient-ils, ne doivent pas être ordonnés prêtres". Le texte, commandé par Jean-Paul II, a mûri pendant onze ans avant que Benoît XVI ne l’approuve. L’Eglise n’admettait pas l’ordination des prêtres homosexuels, mais jusqu'à présent les formateurs des séminaires fermaient plus ou moins les yeux. "L'Eglise catholique veut ainsi s'assurer de la «qualité» de ses ministres, quitte à se priver d'un certain nombre de vocations. Son souhait est aussi de se protéger des scandales pédophiles qui éclaboussent l'institution et nuisent profondément à son image." Le texte a déjà fait beaucoup de bruit aux Etats-Unis, pays dont la situation de l’Eglise catholique est en partie à l’origine du texte. "La crise des scandales sexuels aux Etats-Unis ces dernières années n'a fait qu'accélérer l'élaboration du document romain." Les défenseurs des droits des homosexuels considèrent qu’il s’agit d’une chasse aux sorcières. Le Vatican accusé d'aider un criminel de guerre (Hélène Despic-Popovic) Libération - 21 septembre 2005 - (1/6 de page) Carla del Ponte, procureure au TPI (Tribunal pénal international) accuse le Vatican d’aider le général Ante Gotovina, le plus célèbre des criminels de guerre croates, qui est en fuite depuis 2001. "J'ai des informations selon lesquelles il se cache dans un monastère franciscain, et donc l'Eglise catholique le protège. J'en ai référé au Vatican et le Vatican refuse totalement de coopérer avec nous", a-t-elle déclaré au Daily Telegraph. Selon Carla del Ponte, Gotovina serait caché dans l’un des 80 monastères de Croatie, pays très largement catholique. Lorsqu’elle en a parlé l'archevêque Giovanni Lajolo, chef de la diplomatie du Vatican, il lui a été répondu que "le Vatican n'avait aucune obligation de collaborer avec l'ONU pour l'arrestation de criminels de guerre." Elle a alors écrit à Benoît XVI et attend toujours sa réponse. La presse d’Herzégovine laisse entendre que "des moines franciscains auraient pu décider d'abriter Gotovina sans en informer leur hiérarchie". Carla del Ponte s’est dite déçue par l’attitude des religieux croates et en particulier par l’évêque de Gospic et Senj, Mgr Mile Bogovic, "qui a qualifié le TPI de "cour politique" déterminée à déformer le passé croate". Histoire d'O bénite Le Canard Enchaîné - 7 septembre 2005 - (1/10 de page) A propos du "Catéchisme de l'Eglise catholique abrégé", dont le pape Benoît XVI a fait la promotion lors des JMJ 2005 de Cologne : "Encore un bouquin obsédé par le sexe !" On y apprend que "l'adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels sont de graves péchés (On remarquera que l'Eglise met le viol, qui est un crime, sur le même plan que les pratiques sexuelles !!!). Les autorités sont même invitées à prendre des mesures contre ces "offenses à la chasteté". Quant à la contraception, l'insémination artificielle, le divorce, ils peuvent conduire en enfer, à moins d'obtenir une "indulgence". "Car au Vatican, ce genre d'amnistie n'est toujours pas considérée comme obscène..." Pour le journal Le Monde (3/9), ce catéchisme "résume la doctrine catholique dans ce qu'elle a de plus classique et de plus intransigeant". Présenté sous la forme de 600 questions-réponses, il "s'arrache comme du bon pain bénit". Le catéchisme abrégé en librairie (Sophie de Ravinel) Le Figaro - 2 septembre 2005 (1/6 de page) En Italie, le catéchisme abrégé de l'Eglise catholique a déjà été vendu à plus de quatre cent mille exemplaires. Treize ans après la parution du catéchisme monumental (600 000 exemplaires vendus en France) l’Eglise Catholique publie un abrégé, voulu par Jean Paul II, sous forme de 598 questions-réponses, en trois cents pages. "Benoît XVI compte beaucoup sur cet instrument pour la formation et la mission. Il en a fait placer un exemplaire dans les sacs distribués à l'ensemble des participants aux dernières Journées mondiales de la jeunesse à Cologne." Benoît XVI entrouvre la porte aux intégristes (Hervé Yannou) Le Figaro - 30 août 2005 (1/4 de page) Le pape Benoît XVI a rencontré hier le chef de file des catholiques intégristes, Mgr Bernard Fellay. Le porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls a déclaré que "«Conscients des difficultés», ils ont manifesté «leur volonté de procéder par étapes et dans des délais raisonnables» pour parvenir à la réintégration dans l'Eglise de la Fraternité schismatique Saint-Pie X". Le Vatican est resté très discret sur cette rencontre qui aurait dû rester secrète. Pour parvenir à cette réconciliation, le pape "pourrait assouplir les possibilités pour célébrer la messe selon le rite tridentin". Les intégristes mettent cependant une condition préalable qui est la levée de l’excommunication pour quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre en 1988. Benoît XVI jouit d'une bonne image auprès des mouvements traditionalistes qu’il ne jugeait pas illégitimes lorsqu’il était cardinal. En outre, il sait qu’avec "près de 450 prêtres dans 59 pays, 200 religieuses, 6 séminaires, 180 maisons, 260 chapelles et 200 autres lieux de culte et deux instituts universitaires", ce mouvement n’est pas marginal. Aucun calendrier n’a encore été fixé pour les discussions. Voir la page d'accueil sur le catholicisme ![]() ![]() |