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L'Eglise catholique

2005 - page 1

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la rubrique : L'Eglise catholique


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En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
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Neuf femmes ordonnées prêtres au Canada (C. Du.)
Libération - 26 juillet 2005 - (12 lignes)

La Conférence pour l’ordination des femmes, qui veut défier le Vatican, a procédé hier soir, dans les eaux internationales du Saint-Laurent, à l’ordination de neuf femmes catholiques. L’organisation espère que Benoît XVI se prononcera publiquement. La réaction ne fait guère de doute car déjà "en 2002, c’est un certain Joseph Ratzinger qui avait excommunié les sept européennes devenues prêtres lors d’une cérémonie similaire.".


Benoît XVI %
Le Canard enchaîné - 20 juillet 2005 - (14 lignes)

Malgré la croissance de ses frais de fonctionnement (salaires et retraites), le Vatican retrouve des bénéfices après trois années de déficit. Pour le journal "La Croix" cela s'explique par l'évolution des marchés financiers et immobiliers.
"La prochaine bulle du pape sera spéculative."


Le Vatican condamne les clients des prostitués (Hervé Yannou)
Le Figaro - 13 juillet 2005 - (1/8 de page)

Un document du Conseil pontifical pour les migrants demande une "sévère répression" contre les clients de la prostitution. "Selon Mgr Agostino Marchetto, l’une des chevilles ouvrières du texte, le client doit être "responsabilisé". Il doit sortir de la logique qu’avec l’argent "tout est possible", même au prix de la dignité humaine." C’est la rigueur de la loi que doivent subir les clients et pas seulement une amende, sans toutefois oublier qu’il faut aider à résoudre les "profonds problèmes" de ceux qui paient des prostitués.
Pour le Vatican, le modèle à suivre est celui de la Suède où les "acheteurs" de "faveurs sexuelles" sont lourdement verbalisés et condamnés.
"Sortir de la logique qu’avec l’argent tout est possible" : c’est le genre d’argument qu’on aimerait entendre dans d’autres domaines que ceux des moeurs.


Rappel du Vatican sur l’Eucharistie
Le Figaro - 8 juillet 2005 - (20 lignes)

Un texte rédigé par le Saint-Siège, en vue d’un synode sur l’Eucharistie cet automne, indique que les catholiques qui "soutiennent publiquement des choix immoraux comme l’avortement", ne devraient pas recevoir la communion.
La même question, visant des hommes politiques dont John Kerry, avait fait l’objet d’une controverse aux Etats-Unis lors de la dernière élection présidentielle.


Des femmes prêtres, c’est la barbe ! (F.P.)
Le Canard enchaîné - 29 juin 2005 - (1/10 de page)

Dans son numéro spécial de juin, "Quand les femmes deviennent prêtres", la revue catholique "Golias", qui se définir comme "l’empêcheur de croire en rond", affirme que, durant plusieurs siècles, des femmes ont tenu des fonctions de prêtres et d’évêques. Elle cite l’exemple d’une fresque des catacombes romaines de Sainte-Priscille, dont la reproduction mosaïque a été transformée par rajout de barbes aux femmes. "Une comparaison entre une carte postale de la fresque et celle de la mosaïque indique clairement que l’image des femmes a été "trafiquée"."
Le pape va-t-il devoir convoquer un concile sur le thème "pas du tout rasoir" : "Les femmes ont-elles une lame ?" ?


Léon Dehon, cet "abbé démocrate" et antisémite que Rome veut béatifier (Henri Tincq)
Le Monde - 10 juin 2005 - (1/6 de page)

La béatification de ce religieux, fondateur de l’ordre des "prêtres du Sacré-Coeur, était prévue le 24 avril 2005, mais elle a dû être suspendue après la mort de Jean-Paul II.
Les communautés juives française et américaine, ainsi que des évêques français de "premier plan", s’insurgent de cette béatification envisagée en raison du "passé antisémite de ce "serviteur de Dieu" qui avait été soigneusement camouflé par son ordre religieux, influent à Rome, les déhoniens". En effet, dans son Catéchisme social (1898), dans le contexte de l’affaire Dreyfus, il avait tenu des propos ouvertement antisémite (un peuple qui "a soif de l’or et le Christ pour ennemi", qui a un esprit "de dissimulation et de domination", qui a la passion des richesse par "instinct de race"...). Il en appelait "à l’exclusion nationale des juifs, au port d’un vêtement spécial, à la création d’un statut spécial...". Le nouveau pape devra trancher entre les partisans et les adversaires de ce grand mystique qui voulait un catholicisme social, a été le précurseur de la "démocratie chrétienne", mais dont l’antisémitisme avait été soigneusement caché.


Les mots qui tuent
Le Canard enchaîné - 8 juin 2005 - (15 lignes)

Un lexique vient d’être publié par le Vatican afin d’éviter les "manipulations". Un exemple : "On parle d’interruption volontaire de grossesse au lieu d’avortement, de pilule du lendemain au lieu d’abortif, avortement thérapeutique au lieu d’infanticide ou encore d’aventure extramatrimoniale au lieu d’adultère." Ce qui n’empêche pas le Vatican de parler "de paradis au lieu de cimetière"...


Benoît XVI dans les pas de Benoît XIV (Emmanuel Leroy Ladurie)
Le Figaro - 7 juin 2005 - (1/3 de page)

Sous-titre : L'héritage idéologique du nouveau souverain pontife.
L'article passe en revue les derniers papes ayant porté le nom de Benoît. De Benoît XV qui a tenté en vain une réconciliation franco-allemande avant la guerre de 1914, à Benoît XII, sous l'Inquisition. Il s'attarde à Benoît XIV, pape de 1740 à 1758, qualifié par certains historiens de pape des "Lumières" ou pape d'ouverture. Il en dresse un portrait élogieux, adversaire de l'esclavage, relativement libérale pour son époque, ayant confié des chaires universitaires à des femmes... Benoît XIV a retiré de l'index les livres de Galilée et de Copernic. Ayant parfois été comparé à Jean XXIII, il a laissé place après sa mort à un "papisme plus dur". "Reste que le pontificat de Benoît XIV est marqué par l'instauration féconde de relations plus étroites avec son temps et somme toute avec l'Europe. En ira-t-il ainsi de benoît XVI, dont les voies furent admirablement préparées par son prédécesseur venu de Pologne ?"
Hormis l'homonymie, on ne voit pas trop le lien entre les deux Benoît.


Le fondateur des Légionnaires du Christ accusé de maltraitances sexuelles (Christine Granger)
Le Figaro - 20 mai 2005 - (1/2 page)

La Légion du Christ a été créée en 1941 par le Mexicain Marcial Maciel dans le but "d’étendre le règne de Jésus dans la société, selon les exigences de la justice et de la charité". Depuis des décennies, son fondateur, âgé aujourd’hui de 85 ans, est accusé d’abus sexuels sur des dizaines de séminaristes. La justice, jusque à présent, l’a "blanchi ou épargné". Il est, depuis avril 2005, l’objet d’une enquête diligentée par le Vatican qui a envoyé au Mexique un prélat de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Charles Scicluna, chargé de recueillir les témoignages de victimes et de leur famille. "Des faits qui se seraient déroulés pour l’essentiel à Rome, dans les années 50 et 60, sur de jeunes novices âgés de 12 à 17 ans." Une des dénonciations était arrivé en 1995 sur le bureau de Joseph Ratzinger, mais celui-ci n’avait voulu y donner suite, compte tenu de la personnalité de Marcial Maciel, "un homme de plus en plus influent au Vatican, qui plus est proche de Jean Paul II".
La Légion du Christ est en effet un véritable empire, dans une vingtaine de pays, avec cent cinquante collèges, une trentaine d’universités et plus de 600 centres d’éducation. Le mouvement comprend 65 000 membres, 600 prêtres et 2600 séminaristes. En novembre dernier, Jean Paul II avait félicité Marcial Maciel et loué le travail réalisé par les Légionnaires.
Pour l’écrivain américain Jason Berry, auteur de "L’abus de pouvoir pendant la papauté de Jean Paul II, "Maciel est un problème énorme pour Benoît XVI parce qu’il est le symbole d’un scandale mondial". C’est l’occasion pour le nouveau pape de montrer son engagement pour la justice. "Il s’agit peut-être d’éteindre l’incendie avant qu’il n’échappe à tout contrôle." En effet, des plaintes et des témoignages continuent d’arriver. Le nombre des victimes atteindrait deux cents.


Les cathos ont le blues (Violaine Gelly)
Psychologies - avril 2005 - (4 pages)

Victimes des a priori sur l’Eglise, les catholiques se sentent obligés de justifier leur foi. L’article présente des témoignages d’incompris.
Les trois grands reproches faits à l’Eglise :
- La faiblesse du pape.
- Des positions rétrogrades.
- Une institution démodée.
"En Occident, le christianisme est devenu invisible. Toutes ses valeurs ont été intégrées dans l’humanisme laïc." (Frédéric Lenoir, historien des religions)


Angelo Scola : "Pour un chrétien, la Turquie, c'est aussi Constantinople" (propos recueillis par Sophie de Ravinel)
Le Figaro - 17 mars 2005 - (1/3 de page)

Le cardinal Angelo Scola, qui est archevêque de Venise, fait figure de successeur possible de Jean Paul 2 dont il est l'un des fidèles disciples. La nouvelle revue "Oasis" qu'il est allé présenter à l'Unesco a pour objectif de "permettre aux chrétiens d'affermir leur identité culturelle", dans le contexte de la rencontre avec la culture musulmane. Il n'est pas défavorable à l'ouverture de l'Europe à la Turquie, dans la mesure où il y a des "entités" [culturelles et chrétiennes] "claires et dynamiques. Nous avons besoin de témoins qui parlent du Christ, qui puissent convaincre que le suivre est source de bonheur et de liberté." (En un mot, faire du prosélytisme)
Quant à la laïcité à la française, il préfère qu'on laisse aux religions "une subjectivité sociale et publique". (????) Pour lui, les religions ne peuvent être reléguées dans la "sphère privée" au risque de tuer la "démocratie substantielle".
Il estime que les églises ne se vident pas, mais qu'au contraire, le nouveau défi de l'Eglise est de faire face au développement du "sacré sauvage". (Décodage : ramener au bercail ceux qui seraient tentés d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus fraîche)


A Rome, le Vatican s'organise en vue d'une hospitalisation longue du pape (Henri Tincq)
Le Monde - 1er mars 2005 - (1/3 de page)

Sous-titre : Le secrétaire particulier de Jean Paul II, Mgr Stanislas Dziwisz, occupe une place croissante
Pour la première fois, Jean Paul 2 n'a pu être présent pour l'Angélus dominical, mais il a pu faire une apparition derrière les fenêtres fermées de l'hôpital et a fait lire un message par son substitut. Il ne pourra sans doute pas recommencer à parler avant plusieurs semaines. Face à cette "situation inédite", le Vatican s'organise. Une sorte de "quadriumvirat" assure le gouvernement et prépare la nomination des évêques. Mais deux hommes semblent prendre de l'importance dans une hiérarchie informelle, Mgr Stanislas Dziwisz, le secrétaire particulier du pape et Mgr Leonardo Sandri, son substitut. Le premier sera chargé de "recevoir les instructions d'un pape muet, par un signe de tête, par un mot griffonné, à décrypter ses intentions".


La rechute du pape grippe la machine du Vatican (Eric Jozsef)
Libération - 25 février 2005 - (1/2 page)

La nouvelle hospitalisation de Jean Paul 2 a plongé le Vatican dans la confusion, la Curie n’ayant été informée de son transfert à la polyclinique Gemelli qu’a posteriori. Le Vatican a appris depuis quelques années à fonctionner avec un pape malade, mais avec ces multiples hospitalisations se pose la question du maintien de Jean Paul 2 dans ses fonctions pontificales. "Pour tout ce qui concerne les pouvoirs exclusifs du pape, on assiste à une paralysie complète", selon Giancarlo Zizola, spécialiste du pape. En fait, tant que Jean Paul 2 sera lucide, l’Etat pontifical devra vivre au ralenti, la "procédure d’empêchement" ne pouvant être mise en place que s’il perd la raison. "En attendant, la monarchie absolue du Vatican ressemble de plus en plus à une oligarchie en fin de règne."
Dans l’entourage du pape, Mgr Stanislaw Dziwisz, son secrétaire particulier, a acquit un poids très important au fil des ans. Au point que certains considèrent "qu’il y a un risque réel que le secrétaire prenne les décisions à la place du pape". Pour Giancarlo Zizola, la réforme de Vatican II visant à mettre en place un gouvernement plus collégial de l’Eglise a été stoppée : "On est resté à la monarchie de Vatican I, sans prévoir que le pape infaillible pouvait faillir." Le successeur de Jean Paul 2 ne pourra sans doute pas éviter de réformer en profondeur les pouvoirs pontificaux.


Le Vatican critique la "permissivité morale" du gouvernement Zapatero (Diane Cambon)
Le Figaro - 28 janvier 2005 - (1/2 page)

La tension entre le l’Eglise catholique et le gouvernement espagnol a atteint son "point d’orgue" lors de la visite de l’épiscopat espagnol au Vatican. Le pape Jean Paul II s’en est pris, en effet, à "la politique sociale "progressiste" menée par le gouvernement Zapatero". Il a, en outre, critiqué le climat de "permissivité morale" qui règne en Espagne et la "mentalité inspirée de la laïcité" qui s’y répand, craignant une "restriction de la liberté religieuse" et la relégation de "la foi à la sphère privée et s’opposant à son expression publique".
La réaction espagnole a été immédiate, le président du gouvernement ayant fermement invité l’Eglise catholique à "ne pas s’ingérer dans la sphère politique". L’ambassadeur du Vatican à Madrid s’est vu indiquer la "surprise" du gouvernement. Parmi les critiques les plus sévères, celles de José Bono, seul catholique pratiquant déclaré du gouvernement : à propos de la future loi sur le mariage homosexuel, "Je ne suis pas disposé à accepter cette doctrine selon laquelle [...] le royaume des cieux n’est pas fait pour les homosexuels qu’ils [l’Eglise] ont traîné devant l’Inquisition, brûlé et couvert de honte". Il a également fustigé les reproches du Pape quant à la laïcisation : "Le gouvernement espagnol n’est pas le prédicateur de la chrétienté".
La gauche espère bien profiter de son mandat de quatre ans pour rendre plus laïque l’Espagne où le poids de l’Eglise dans les institutions est très lourd. Les socialistes espagnols ont simplifié la procédure de divorce, supprimé le caractère obligatoire de l’enseignement religieux et préparent une loi sur le mariage des homosexuels. Ils restent encore prudents sur la réforme de l’euthanasie et l’assouplissement de la loi sur l’avortement. Ces mesures ont provoqué depuis l’automne dernier une vive offensive de l’Eglise espagnole qui craint en particulier qu’on s’en prenne à ses importants privilèges financiers "exemptions fiscales sur son patrimoine, aides économiques de l’Etat (3,5 milliards d’euros annuels, de façon directe ou indirecte)", en vertu du principe de non-confessionnalité de l’Etat espagnole, inscrite dans la constitution depuis 1978.


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