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L’Exode et les autres livres du Pentateuque
appartiennent-ils à l’Histoire ?


par Claude Gétaz  -  05/11/2007




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.


Ce texte est en rapport avec l'ouvrage écrit récemment par Claude Gétaz, "Le Roman Sabéen", qui figure dans la bibliographie.
Pour en savoir plus sur "Le roman Sabéen" : http://www.astromythologie.com/




Certains savants ou chroniqueurs de l’époque moderne, après avoir étudié la Bible et les textes de toute nature qui s’y rapportent, ont émis de fortes réserves quant à la véracité historique des événements rapportés par le Livre (du moins pour ce qui concerne le Pentateuque).

Or nul ne peut douter, ainsi que le dit fort bien M. Guy Rachet dans son livre La Bible, mythe et réalité, que le Livre rapporte des événements réels (eux qui se réfèrent ici aux origines du peuple juif).

En d’autres termes, nul ne peut douter que des Israélites (qui ne s’appelaient pas encore ainsi à l’époque) ont bel et bien émigré en Égypte à l’époque des Hyksos. Et nul ne peut douter non plus qu’eux-mêmes (on a en vue ici l’ethnie du peuple qui deviendra juif par la suite - peuple qui inclut ici sa descendance) ont, sous le label des Cananéens qu’ils étaient effectivement à l’époque, combattu un Peuple de la Mer appelé Philistins (sous-entendu : après l’installation de ces mêmes Philistins à l’endroit de la côte du Levant situé à la hauteur de Gaza) ; que ces mêmes Cananéens ont probablement dû se réfugier dans les montagnes ou ils formèrent alors les petits royaumes d’Israël et de Juda (chose qui n’est pas racontée dans la Bible - laquelle, à l’instar des Annales chères à tous les peuples, servait surtout à magnifier les victoires, sur le champ de bataille, du peuple du Livre et de ses chefs ; ou, si ce n’est pas le cas, à transformer les défaites ou les déroutes en victoires, ainsi qu’en témoigne un Livre de l’Exode qui nous raconte que Moïse noya les armées de Pharaon après avoir refermé les eaux sur elles, alors que la réalité historique est plus probablement que les Ibris d’Égypte durent quitter cette même Égypte et se réfugier au désert après l’invasion du delta du Nil par les Peuples de la Mer, un désert où ils feront connaissance, au contact des peuples pasteurs de la région, avec un dieu du Sinaï du nom de Yahvé ; qu’eux-mêmes, Ibris, après avoir rejoint les Cananéens de souche et s’être intégrés à eux de manière pacifique (et non, comme le souligne la Bible, grâce aux guerres victorieuses menées contre eux par Josué), fonderont avec eux les petits royaumes d’Israël et de Juda suite à l’invasion de la bande côtière de leur territoire par un Peuple de la Mer appelé Philistins ; qu’une fois installés dans leurs nouveaux Etats, les rois ou princes de ces Etats pratiqueront un jeu d’alliances et de ruptures d’alliances - vis-à-vis de la grande Égypte au sud et de la non moins grande Mésopotamie au nord - qui énervera tant et si bien les rois assyriens et babyloniens que ceux-ci finiront par envahir leur territoire durant leurs guerres successives menée contre l’Égypte et ses rois pharaons, non sans déporter à cette occasion une grande partie de leur population en Mésopotamie et en Babylonie, exil qui permettra à cette même population, et surtout à ses prêtres, de connaître d’autres religions (et notamment le zoroastrisme - lui-même ayant été apporté en Mésopotamie par des mages venus de Médie ou d’Iran -, sans parler du brahmanisme et/ou du bouddhisme).

Moralité : si les événements rapportés dans la Bible reflètent bel et bien la réalité historique, ils sont racontés de telle façon qu’on a l’impression que le peuple du Livre est, par la grâce même de son dieu, plus divin que les autres (même si son dieu à lui n’hésitait pas à châtier ses ouailles chaque fois qu’elles refusaient d’obtempérer ou qu’elles se dressaient contre Lui).

Et on a l’impression aussi que les chefs de ce peuple (qui sont ici des hommes en la personne de Moïse, de Josué, etc.) furent non seulement de redoutables combattants, mais des combattants qui surent, grâce au soutien de Yahvé, remporter sur le champ de bataille des victoires sur des peuples dont les dieux étaient, par ce motif, très inférieurs à Yahvé.

Pour autant, ce qu’il faut retenir, présentement, c’est que les événements étudiés ici sont rapportés par des auteurs qui étaient à cette époque de grands observateurs du ciel et de ses étoiles, eux qui ont comme transporté au ciel, plus exactement sur le planisphère céleste, des événements mondains vécus, dans le cas qui nous occupe, par les ancêtres du peuple juif actuel.

On peut même aller plus loin en disant que ces mêmes événements mondains vont refléter, avec le temps, le mouvement des astres au ciel.

A cette aune, la religion figurant dans le Pentateuque de la Bible est, quoi qu’on puisse nous opposer sur ce thème, un des hauts lieux du sabéisme.

Seulement voilà, dans la mesure où ce dernier y est dissimulé derrière un langage parfaitement ésotérique, celui qui lit la Bible au premier degré n’a absolument aucune idée que les acteurs du Livre (du moins si l’on considère les textes du Pentateuque) sont des étoiles (elles qui ne sont rien d’autre, dans la religion sabéenne, que la perpétuation, sous cette forme, de l’âme des ancêtres décédés - lesquels sont ici ceux des Juifs actuels), et que les lieux de leurs exploits, à elles, étoiles donnant corps ou expression à l’âme immortelle des ancêtres décédés, sont des portions du planisphère céleste.

Ces mêmes étoiles ayant été anthropomorphisées par des poètes qui étaient également, à l’époque, des astrologues ou des astronomes, le lecteur, en lisant le Livre, croit avoir affaire à des prophètes ou à des patriarches qui sont des êtres humains en chair et os, alors qu’en réalité il est transporté sur un planisphère céleste où ces mêmes prophètes et patriarches ont été en quelque sorte sublimés, subrogés, transsubstantiés.

Supposons, pour bien comprendre la chose, que ces prophètes et patriarches étaient au départ de vrais hommes.

Une fois ceux-ci décédés, leur âme va quitter la terre pour le ciel. Et comme ce dernier est peuplé d’étoiles, les âmes des trépassés vont les rejoindre et s’agréger à elles.

A partir de là, leurs descendants, qui adorent ici une religion sabéenne, verront leurs ancêtres se manifester au ciel toutes les fois qu’ils regardent ses étoiles (et notamment ses étoiles circumpolaires) lorsque celles-ci se déplacent durant la nuit.

Et parce que le lecteur qui lit la Bible au premier degré n’a pas connaissance de la dimension ésotérique du Livre, il ne comprend pas, lui, que les ancêtres du peuple juif sont en quelque sorte des fantômes, ou, ce qui revient au même, les doublures, sous la forme d’âmes ayant quitté le corps des défunts pour se transporter au ciel et s’agréger en ce lieu à des planètes ou à des étoiles (à l’image de Pharaons d’Égypte dont le "ka" ou le "ba" avait quitté l’enveloppe charnelle du défunt pour rejoindre le paradis des étoiles) ; ce lecteur-là ne comprend pas, disions-nous, que les étoiles telles qu’elles figurent en filigrane dans le Livre sont les doublures célestes associées à des êtres humains décédés qui, à l’époque où ils vivaient encore, adoraient une religion sabéenne - croyance qui perdure à travers leurs descendants.

En foi de quoi, il est convaincu que le Livre est un hommage rendu à un peuple d’être humains (dans le cas de la Bible, il s’agit des Béné d’Israël - eux-mêmes étant les Fils d’un Jacob qui, en se multipliant, formeront la nation d’Israël) ; et il est convaincu également que ce peuple-là reçut son élection des mains de Dieu lorsque ce même Dieu (son nom biblique est Yahvé) donna les Dix Commandements à un Moïse qui se rendit, pour les recevoir, au sommet de la montagne du Sinaï.

Et c’est vrai, la Bible, en son Ancien Testament, est bel et bien le récit des origines des ancêtres du peuple juif actuel (eux qui s’appellent ici Béné d’Israël, ou Fils d’Israël).

En d’autres termes, parce que la Bible est également un livre d’Histoire, et pas seulement l’expression d’une religion qui était, à cette époque, sabéenne, les ancêtres de la nation du Livre ont bel et bien vécu en tant qu’hommes (eux qui, du temps où ils vivaient encore, vécurent diverses aventures durant leur déplacement en Égypte ou durant leur exil en Mésopotamie ou en Babylonie).

Mais parce que le récit contenu dans le Livre a une double dimension, les aventures terrestres qu’on y lit (et qui renvoient ici à un peuple appelé Ibris, ou Hébreux, ou Apirou, ou Habirou, ou encore Béné d’Israël) ont pour équivalent céleste les étoiles en lesquelles les ancêtres du peuple du Livre se sont sublimés après leur mort terrestre.

Le lecteur du présent livre comprendra mieux la chose si on lui dit que la religion observée ici se rencontrait également dans l’ancienne Égypte (notamment à l’époque hellénistique) et dans la Grèce de Platon. En d’autres termes, ces anciens-là (qui sont, dans le cas de la Bible, des Israélites), s’identifiaient, à l’époque, à des étoiles, chose qu’on observe, en ce temps-là, chez tous les peuples sans exception, lesquels adorent alors une religion sabéenne.

Et c’est précisément cela qu’il faut retenir quand on évoque le mot Histoire : dans l’esprit des Anciens, l’Histoire n’était rien d’autre qu’une succession de tours de roue de la part des étoiles sur le planisphère céleste, tours durant lesquels telle constellation (elle-même représentant tel souverain terrestre et son peuple), fréquente, pour mieux la dominer, telle autre constellation (elle-même représentant tel autre souverain et son peuple), avant d’être dominée par elle le moment d’après.

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En résumé, si l’histoire telle qu’on la découvre dans la Bible est de la vraie histoire, celle-ci s’identifie au mouvement des étoiles dans le ciel.

Et cette histoire-là a ceci de particulier qu’elle ne correspond pas toujours aux événements réels.

Prenons par exemple, la sortie d’Égypte des Ibris sous la conduite de Moïse.

Chaque Juif de l’époque actuelle connaît parfaitement cette histoire et la vénère comme le bien suprême du peuple d’Israël, comme sa naissance en tant que communauté humaine reconnue par l’Histoire.

Cela va même plus loin dans la mesure où Dieu (son nom biblique est Yahvé), en élisant ce peuple, a fait de lui le guide du reste de l’humanité (un reste qui, à en croire le Livre, était, est, et restera païen avant de connaître les ambassadeurs de ce Dieu suprême et créateur de l’univers qu’est Yahvé).

Pour autant, et c’est cela qui doit retenir notre attention, aucun document archéologique n’est venu prouver, du moins jusqu’à ce jour, l’existence réelle de cet événement tout à fait considérable que fut l’Exode des Ibris vers la Terre Promise.

Et que les Juifs de notre temps n’aillent pas croire que nous cherchons à salir leur propre histoire ou celle de leurs ancêtres, en nous exprimant de cette façon.

Le fait est que tous les peuples sans exception ont tendance à magnifier leur propre histoire dans leurs livres sacrés (eux qui ressemblent à des morceaux d’épopée où les maîtres des peuples du Livre sont non seulement des héros, mais des héros qui affrontent victorieusement des chefs de peuples qui, parce qu’ils ont perdu sur le champ de bataille, sont moins héroïques qu’eux).

A titre d’exemple, au lieu de raconter que les Peuples de la Mer ont bel et bien envahi le delta du Nil, les annales des pharaons Merenptah (écrit également Merneptah) et Ramsès III rapportent que l’armée égyptienne remporta, sous leur direction, de brillantes victoires en repoussant les ennemis envahisseurs.

Même tableau, ou presque, lorsque le grand Ramsès II fit, avec son armée, en quelque sorte match nul contre les Hittites à la bataille de Qadesh.

En lisant les annales destinées à magnifier les hauts faits d’armes du grand roi, on apprend qu’il remporta à cette occasion une très grande victoire sur ses ennemis.

Même tableau également lorsqu’on lit la Guerre de Troie d’Homère.

Mais la question n’est pas là.

Quelle que soit la véracité historique des événements contenus dans les textes profanes ou sacrés de l’époque (Bible, Rig Veda, Mahâbhârata, Râmâyana, Iliade et Odyssée d’Homère, Annales des Pharaons d’Égypte ou des souverains des autres peuples de l’Antiquité, etc.), ceux-ci se référaient, dans leur exactitude, aux mouvements des astres au ciel.

Aussi bien, quand Moïse, pour en revenir à la Bible, emmène les Ibris vers la Terre Promise, incarne-t-il un Centaure qui emmène les étoiles suiveuses dans l’hémisphère nord du planisphère céleste, elles qui stationnaient dans son hémisphère sud lorsqu’elles étaient prisonnières d’un pharaon Apopi qui n’est rien d’autre, dans le roman sabéen, que l’expression de l’Hydre.

Et quand les Béné d’Israël stationnent à Goshen, ils incarnent des étoiles ou des constellations qui stationnent pour l’heure dans la partie cachée du planisphère céleste, partie qu’ils quittent pour la partie visible du planisphère au moment d’entreprendre leur Exode vers la Terre Promise.

Et quand Josué, le successeur de Moïse, fait la guerre aux Cananéens et qu’il détruit à cette occasion la ville de Jéricho, ce même Josué (qui s’appelait Hoshéa avant de s’appeler Josué) campe un Ophiucus (dont le nom signifie « Sauvé de Dieu ») qui, avant d’être sauvé par Dieu, justement, était le Centaure en personne (alias Hoshéa, alias le Sauveur), un Centaure qui s’appelait lui-même du nom de Moïse dans le Livre de l’Exode, et du nom de Iao (alias Yahu) dans tel autre document de l’époque.

Quant aux émissaires espions envoyés par Josué vers une prostituée nommée Rahab, ils incarnent l’Aigle et le Cygne dans le roman sabéen, eux-mêmes stationnant dans une Voie Lactée dont les nuages sont représentés ici par les Cananéens.

Et les mêmes de se rapprocher d’une constellation femelle (son nom stellaire est Cassiopée) qui s’appelle ici, de son nom poétique, Rahab, lorsque le Centaure, sous le nom de Josué, les expédie, en tant qu’espions, tout en haut du planisphère céleste.

Et ce qui vaut pour la Bible vaut également pour la Guerre de Troie d’Homère.

En effet, si, après avoir lu Homère, ou tel autre poète grec, on peut considérer que la cité de Troie a bel et bien été impliquée dans une guerre durable sous la pression des Peuples de la Mer (eux qui poursuivront leur odyssée terroriste jusqu’en Égypte après avoir ravagé tour à tour la cité de Troie, le vaste pays hittite et ses régions vassalisées, ainsi que les côtes du Levant (dont celles de la Palestine antique, envahies alors par les Philistins), l’Iliade d’Homère nous transporte au premier chef sur un planisphère céleste où s’affrontent deux grands groupes de constellations (le premier étant représenté ici par les Achéens, et le second par les Troyens).

A ce niveau du débat, l’important n’est pas tant de savoir qui, des Grecs ou des Troyens, remportera la victoire finale sur son adversaire, que de savoir à quoi correspond chaque héros en termes d’étoiles ou de constellations.

Maintenant, supposons que le roman sabéen contenu dans l’Iliade se référait à la réalité historique.

En ce cas, il n’est pas l’exact reflet de la réalité vécue par des peuples dont certains (appelés Grecs ou Achéens) appartiennent ici aux Peuples de la Mer, et dont les autres (appelés Troyens) appartiennent à des populations commerçantes qui, comme les habitants de la cité de Troie, vivaient, sinon sous la protection directe des souverains hittites, du moins dans des zones contrôlées par eux ou par leurs vassaux.

Ceci dit, quand Homère appelle Pâris, Alexandre, rien n’empêche d’identifier ce personnage au Grand Alexandre, ce qui nous renvoie au 4e siècle avant J-C.

Si donc, à en croire les historiens, Homère vécut au 8e ou au 7e siècle avant notre ère, on peut en déduire que le texte de l’Iliade a reçu sa forme définitive beaucoup plus tard.


Claude Gétaz



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