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Société : Dieu, religions, spiritualités2013Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Le Conseil de l'Europe condamne la circoncision rituelle : le droit des enfants avant tout (Yves Ferroul) Le Nouvel Observateur - 26 octobre 2013 "Dans une résolution adoptée le 1er octobre, le Conseil de l'Europe assimile la circoncision à une violation des droits de l'enfant. Une décision violemment condamnée par les organisations juives et musulmanes, qui prônent "le respect de la liberté religieuse" dans une pétition. Pour Yves Ferroul, sexologue, la loi protège avant tout l'intégrité physique des enfants. Les présidents du CRIF, du Congrès juif mondial et du Congrès juif européen ont publié dans "Le Monde" une publicité d'une page qui met en avant leur pétition contre la remise en cause par le Conseil de l'Europe de la circoncision. Ils invoquent une pratique millénaire, un particularisme sacrifié à la pensée unique, et la liberté de conscience. Cet amalgame est déjà contestable : battre sa femme ou son enfant, tuer celui qui a tué, etc., le nombre de pratiques millénaires que l'évolution des sociétés amène à interdire est infini. Et la liberté de conscience est une liberté de penser, pas de commettre des actes interdits par la loi. Or c'est bien ce dont il s'agit : la loi protège l'intégrité physique des enfants. Je voudrais apporter quelques éléments objectifs de réflexion sur ce sujet : 1. Une religion doit accepter les lois générales du pays Ainsi la polygamie, cautionnée par certaines religions, est interdite dans les pays où la femme est juridiquement l'égale de l'homme, et où on ne peut être marié qu'à une seule femme. De même le rite de l'excision est proscrit de façon générale en Occident." [...] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/961125-le-conseil-de-l-europe-condamne- la-circoncision-rituelle-le-droit-des-enfants-avant-tout.html Bioéthique et religion, un mariage impossible ? (Michaël Azoulay) Le Figaro - 4 octobre 2013 "Le décret de 1983 portant création du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé, dispose, en son article 4, que "le Comité comprend, outre son président", parmi ses trente-neuf membres, "cinq personnalités désignées par le président de la République et appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles"." [...] http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2013/10/04/10001-20131004ARTFIG00495- bioethique-et-religion-un-mariage-impossible.php Religion au travail: près d'un responsable RH sur trois confronté à la question (AFP) Le Nouvel Observateur - 27 mai 2013 "Près d'un responsable des ressources humaines sur trois a déjà été confronté à des problématiques liées à la religion dans son entreprise, signe que la question n'est pas "marginale", indique une étude rendue publique lundi, alors que l'idée de revoir la législation a ressurgi récemment. Après l'annulation fin mars par la Cour de cassation du licenciement d'une employée voilée de la crèche Baby Loup de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le président François Hollande s'était prononcé en faveur d'une intervention limitée du législateur, cantonnée aux structures de la petite enfance. Mais des élus UMP ont déposé une proposition de loi sur la neutralité religieuse, qui doit être examinée à l'Assemblée le 6 juin. Elle propose de modifier le code du travail pour que le règlement intérieur d'une entreprise ou association puisse réglementer le port de signes et les pratiques manifestant une appartenance religieuse. Toutefois, selon l'enquête de l'Institut Randstad et de l'Observatoire du fait religieux en entreprise (Ofre), l'opportunité d'une loi ne semble pas convaincre grand monde dans les entreprises." [...] http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130527.AFP4149/religion-au-travail-pres-d-un-responsable -rh-sur-trois-confronte-a-la-question.html Religion et travail, une alliance qui embarrasse les entreprises (AFP) Le Nouvel Observateur - 28 mars 2013 "Port du voile ou de signes religieux, demandes de congés pour les fêtes religieuses, ou de salles de prière... Alors que les entreprises sont un peu déboussolées pour gérer ces situations délicates mêlant religion et travail, certaines publient des guides pour aider leurs managers à y voir plus clair. Le port du voile semble être un des points les plus épineux, et les récents arrêts de la Cour de cassation l'interdisant à une salariée de droit privé remplissant une mission de service public, mais l'autorisant dans une crèche privée (Baby Loup), ne simplifient pas vraiment la situation. L'Association française des managers de la diversité (Afmd) et l'Institut de Science et de Théologie des Religions (ISTR) ont présenté cette semaine un ouvrage "Entreprises et diversité religieuse : un management par le dialogue", fruit d'un long travail associant des entreprises, des juristes ou encore des chercheurs. (...) Sur la question spécifique du voile, Frédérique Ast, juriste pour le Défenseur des droits, a rappelé lors de la présentation de l'ouvrage de l'Afmd que deux récents sondages avaient montré "un fort rejet du port du foulard y compris dans les structures privées", avec plus de 80% de sondés hostiles. Soulignant le risque de discrimination à l'égard des femmes musulmanes, elle a relevé que lorsqu'elles gagnent en justice, ces femmes font parfois l'objet d'une jurisprudence contre elles. Ce phénomène a notamment été observé en Allemagne où après une décision favorable à une femme voilée dans un Länder, la moitié des Etats régionaux ont élaboré des lois anti-voile, a rapporté Mme Ast, se demandant si le cas de Baby-Loup connaîtrait le même sort. Depuis l'arrêt de la Cour, de nombreuses voix, à droite comme à gauche, ont de fait invité le législateur à trancher." [...] http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130328.AFP8044/religion-et-travail-une-alliance -qui-embarrasse-les-entreprises.html Baby-Loup ou la question du fait religieux en entreprise (Lionel Honoré) Libération - 21 mars 2013 Lionel Honoré est professeur des universités à Sciences-Po Rennes et directeur de l'Observatoire du fait religieux en entreprise. "Ce 19 mars, dans l'affaire de la crèche Baby-Loup, la Cour de cassation, a donné raison à une salariée qui, revenant de congé maternité, avait décidé de porter un voile au travail. Déjà de nombreuses réactions pointent une atteinte à la laïcité et une légitimation dangereuse du fait religieux au travail. Plusieurs points nous semblent importants à souligner. Tout d'abord, l'entreprise privée n'est pas concernée par l'application du principe de laïcité comme l'est le secteur public car elle est justement un espace privé. Rien n'interdit à un salarié de porter un signe religieux, que ce soit une croix, une kippa, un foulard ou même de prier. Bien sûr il y a des limites à cela. Le fait religieux ne doit pas gêner le bon fonctionnement de l'entreprise et son efficacité. Les règles d'hygiène et de sécurité doivent être respectées. Le prosélytisme est interdit, etc. La Halde avait formulé ces règles, la jurisprudence les a confirmées. Ensuite, que représente le fait religieux ? Bien sûr, il est parfois instrumentalisé pour défendre des intérêts individuels ou communautaires. Bien sûr, il n'est parfois rien d'autre qu'une référence à une tradition, ou encore une manière de s'opposer et de provoquer. Mais il est, dans la très grande majorité des cas, l'expression d'un sentiment religieux, quelle que soit sa force. Il renvoie à la foi et aux convictions de la personne sur ce qu'elle est et ce qu'est son rapport au monde. Il est constitutif de la personne telle qu'elle se pense et en cela il est à mettre sur le même plan que des préférences sexuelles ou une couleur de peau. Respecter une personne, c'est aussi respecter sa foi et son expression même au travail avec comme cadre les limites soulignées plus haut. Enfin, qu'observons-nous sur le terrain, dans les entreprises ? D'une part que peu de problèmes se posent et que la plupart se résolvent par la discussion entre la personne et son manager." [...] http://www.liberation.fr/societe/2013/03/21/baby-loup-ou-la-question-du-fait- religieux-en-entreprise_890311 Dieu est-il soluble dans la pornographie ? (Agnès Giard) Libération - 14 mars 2013 "Si on veut tourner un film érotique sur la religion, mieux vaut choisir une toute petite religion qui n'a pas beaucoup de pouvoir. Ou alors une religion qui n'a pas de problème avec le sexe. En France, bien que la liberté d'expression soit autorisée, on marche sur des oeufs avec les dieux. Souvenez-vous du film-catastrophe 2012. Bien qu'il n'y ait probablement rien à retenir de ce navet hollywoodien, faites l'effort de vous rappeler la scène du Christ géant de Rio de Janeiro : lorsqu'il tombe de son socle, le Christ rédempteur n'incarne-t-il pas l'écroulement des valeurs chrétiennes ? Après cette scène, le réalisateur du film, Roland Emmerich, avait prévu d'en montrer une autre : l'anéantissement de la Kaaba, située au coeur de La Mecque. Mais, prudent, il a préféré s'abstenir : "Mon co-scénariste Harald a dit que je ne devrais pas prendre le risque d'une fatwa réclamant ma tête à cause d'un film. Et il avait raison. [.] On peut effectivement réduire les symboles chrétiens en pièces, mais si vous voulez faire cela avec un [symbole] arabe, vous aurez une fatwa, et ça donne une idée de l'état du monde dans lequel nous vivons. C'est une séquence à laquelle je n'attachais pas une grande importance, alors je l'ai supprimée". Voilà, en quelques phrases, toute l'iniquité du sort. Il y a des religions qui se font respecter (?), armes à la main. Et puis des religions qui tentent les méthodes légales pour censurer le cinéma. Parce qu'ils sont "attentifs à être au service de tout l'homme", les chrétiens se sentent un devoir de conseiller les autres sur ce qu'ils devraient voir ou pas dans les salles obscures. Depuis 1928, ils classifient les films suivant des critères personnels et donnent au sein d'Offices Internationaux du Cinéma leurs "avis éclairés" sur les oeuvres qui sont, à leurs yeux, "bonnes" ou, au contraire, "qui prônent ouvertement des idées dangereuses ou malsaines"." [...] http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/03/dieu-est-il-soluble-dans-la-pornographie-.html L'erreur du cardinal Ricard (Yves Lemoine) L'Humanité - 9 janvier 2013 Yves Lemoine est magistrat et historien, auteur avec J.-P. Mignard de "Le Défi d'Antigone ?: promenade parmi ?des figures du droit naturel", à paraître aux éditions Michel de Maule. "Le droit naturel invoqué par l'église peut-il être mobilisé contre le mariage pour tous ? L'archevêque de Bordeaux semble assez hésitant sur la doctrine à adopter en matière de mariage pour tous. Après les diverses manifestations contre cette forme de mariage, il fallait donner une raison profonde, quasiment anthropologique, pour soutenir cette opposition. L'archevêque l'a trouvée dans l'appel au droit naturel, il ne remportera pas le quiz. S'il existe des droits naturels, ce qui est sujet à réflexion, c'est bien l'existence de droits qui affirment le droit égal à tout être humain à être libre. Ceci est valable pour tous les humains capables de choix et ils disposent de ce droit en tant qu'hommes et non en tant que membres d'une société donnée. Pour autant, ce droit n'est pas absolu, il ne peut être absolu, inaliénable ou imprescriptible, simplement c'est le droit à s'exercer librement eux-mêmes, on disait jadis?: à se gouverner eux-mêmes. Ceci dit, il peut exister des codes de conduite constitués de prescriptions morales, c'est la morale qu'imposent les Églises, en cela seulement héritière de la Rome païenne et stoïcienne du IIe?siècle. La liberté portera l'homme vers son désir premier qui est le bonheur, la prescription morale vers la perfection humaine. Évidemment, dans ce deuxième cas, et c'est seulement une conséquence, le système moral proposé par les Églises ne peut évidemment pas être amené à reconnaître le droit égal de tous à être libres. Le cardinal Ricard montre le bout du nez de ce que pense réellement l'Église catholique des libertés. Le droit naturel, qui pour cette Église est une conversion récente puisqu'elle date de 1945 et de la liberté de conscience et de cultes dans des pays à gouvernement socialiste, n'est qu'un idiot utile dont on ne peut faire qu'un usage modéré sur des cibles choisies. Dans les démocraties libérales dans lesquelles nous vivons, la seule limite acceptable que peut apporter le droit positif aux prescriptions du droit naturel est la limitation de la liberté d'une personne par celle de l'autre. Il s'ensuit que les principes réglant la répartition adéquate de la liberté humaine doivent être distingués d'avec le fait que les relations humaines soient conduites en conformité avec les principes d'une morale spécifique. Le clergé catholique enseigne donc à ses croyants que ces principes spécifiques ont valeur universelle, ce qui est manifestement erroné." [...] http://www.humanite.fr/societe/l-erreur-du-cardinal-ricard-512505 ![]() ![]() |