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Littérature

2007

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la revue de presse sur la littérature


Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


L’école n’a pas le droit de faire silence sur le fait religieux (Catherine Coroller)
Libération – 3 novembre 2007 (1/2 de page)

Entretien avec Jean-Christophe Attias et Esther Benbassa à propos de leur livre, "Des cultures et des Dieux".
Extrait : "Impossible de faire l’impasse sur un phénomène aussi ancien et aussi massif. Et qui continue d’inspirer tant de combats, parfois violents. La religion est encore le socle de nombre de sociétés, y compris les plus démocratiques, comme les Etats-Unis. Il faut bien que nous allions chercher les clés de compréhension de notre histoire et de notre monde là où elles sont. Certaines sont religieuses, que nous le voulions ou pas, que nous y croyions ou non. Nous-mêmes, et nombre des membres de l’équipe que nous avons réunie, ne sommes ni croyants, ni pratiquants, mais nous nourrissons une curiosité à la fois intellectuelle et citoyenne pour le fait religieux. Un de nos objectifs est précisément d’aider à transgresser certaines des frontières imaginaires et étanches que certains se plaisent à ériger entre laïcité et religion." [...]


13 Contes du Coran et de l’islam (Thomas Giovannetti)
Libération – 31 août 2007 (20 lignes)

A propos du livre pour enfants de Malek Chebel (Castor Poche). Extrait : "A mi-chemin entre les Mille et une nuits et l’origine sacrée du texte, Malek Chebel parvient à insérer et conserver l’esprit du livre saint, en introduisant les thématiques fondamentales de la religion, sans dogmatisme ni simplification abusive. De la justification de l’arabe comme langue religieuse aux cinq piliers de l’islam, en passant par les aventures de Sinbad le marin, le sacrifice demandé à Abraham ou les miracles de Sidi Ahmed, Malek nous immerge dans cette culture qui nous est finalement assez méconnue."


J a-t-elle écrit le Pentateuque ? (Fabrice Hadjadj)
Le Figaro - 21 juin 2007 (1/10 de page)

Dans son livre, "Le Livre de J. Et si une femme avait écrit la Bible ?" (Denoël), Harold Bloom, professeur à Harvard et détenteur d'une chaire à Yal, propose une hypothèse "fracassante" sur l'auteur des premiers livres de la Bible et entend prouver l'imposture de la révélation. L'auteur adhère à la "thèse documentaire" de l'exégète allemand Julius Welhausen (XIXe siècle) "les cinq premiers livres de l'Écriture prétendument sainte ne sont pas l'ouvrage de Moïse, comme on le dit traditionnellement, mais un patchwork où s'entremêlent les plumes de divers écrivains d'époques différentes : le Yahviste (J), l'Elohimiste (E), le Prêtre (P) et le Deutéronomiste (D), l'ensemble ravaudé par un Rédacteur du temps d'Esdras (R). Ce qui semble prêcher en faveur de cette thèse, c'est la différence des styles que l'on rencontre au sein d'un même livre et qui laisse penser aux strates d'un palimpseste tuilé."
Mais pour Harold Bloom, "J serait une dame de la cour de Salomon puis de Rehoboam, une femme plutôt caustique et impie, à l'opposé des autres auteurs de la Torah (notamment P, bien sûr). Elle les dépasse d'ailleurs tous, car il s'agit d'un insurpassable génie littéraire, et pour penser son oeuvre, ajoute Bloom, rabbi Akiva et saint Paul nous aident moins que Shakespeare et Nietzsche."


Cléricalisme électoral (Michel Boissard)
L'Humanité - 19 juin 2007 (1/8 de page)

A propos du livre de Yves Déloye : Les Voix de Dieu. Pour une autre histoire du suffrage électoral : le clergé catholique français et le vote. XIXe-XXe siècles (Editions Fayard, 2006)
Pour l'historien Michel Boissard, il s'agit là d'une "remarquable" étude révélant une "histoire originale du cléricalisme".
Extraits de l'article : "Le catholicisme incite les fidèles à avoir un seul drapeau (la croix, un but unique : le triomphe de la sainte Église) et à accorder leur confiance (leurs bulletins de vote) à qui partage ces valeurs. L’Église confessante est une Église enseignante. Tout en "ne faisant pas de politique", elle est militante." [...]
"L’histoire et les structures de l’Église sont éloignées des procédures démocratiques. Enfin, le ralliement des catholiques à la République (1890) a été lent et conflictuel. Du coup, l’implication "partisane" du clergé de base se quantifie moins en termes de sociologie électorale qu’elle ne se qualifie dans le champ de la socialisation politique des paroissiens. L’influence n’est pas uniquement mesurable par les statistiques. L’élément neuf, c’est que la religion est directement embarquée dans la sphère publique. Il y a porosité entre le sacré catholique et la politique profane."
Le clergé catholique développe "des formes d’intervention idéologique dans la vie de la cité. Prônes en chaire, articles dans la « bonne presse », recommandations aux familles, pressions sur les femmes et les jeunes filles, propagande moralisatrice. Mises en garde contre les mille et un moyens de fausser le vote des citoyens. Cette sorte de théocratie électorale s’avère finalement une volonté d’hégémonie culturelle au sens gramscien du mot."


Un siècle de batailles pour séparer religion et politique (Jean-Paul Scot)
L'Humanité – 22 mai 2007 (1/10 de page)

Au propos du livre "Politiques de la laïcité au XXe siècle", ouvrage collectif sous la direction de Patrick Weil (PUF, 2007). Composé de 25 articles, cet ouvrage "clarifie les acquis démocratiques des combats laïcs".
"Le fort attachement des Français à la laïcité est confirmé même s’il est bien plus ancré à gauche qu’à droite, chez les agnostiques et les athées que chez les croyants, mais cela est encore plus net chez les plus diplômés et les plus de quarante ans. Laïcs de gauche et laïcs de droite ne le sont pas pour les mêmes raisons : si les premiers critiquent tous les cléricalismes, les seconds accusent surtout l’islam.
Le politologue Guy Michelat suggère de distinguer des laïcs par ralliement toujours prêts à concéder le retour du religieux dans la sphère publique et des laïcs par conviction faisant de la séparation entre les Églises et l’État une condition essentielle de la démocratie. Il est vrai que la laïcité n’est pas "le traitement égal de toutes les religions", comme le dit Nicolas Sarkozy, mais l’égalité des droits de toutes les options spirituelles, religieuses ou philosophiques."



L'anti-"Da Vinci Code" de Benoît XVI (Henri Tincq)
Le Monde – 15 avril 2007 (1/4 de page)

"Le pape Benoît XVI - qui aura 80 ans lundi 16 avril et fêtera, trois jours plus tard, le deuxième anniversaire de son élection - met en vente, d'abord en Italie, en Allemagne et en Pologne, un ouvrage de 450 pages, intitulé Jésus de Nazareth et signé "Joseph Ratzinger-Benoît XVI". [...] . Sans atteindre le paradis des 30 millions de lecteurs du Da Vinci Code de Dan Brown, les rêves de diffusion les plus fous agitent quelques esprits romains." (surtout avec l'aide d'une certaine presse bien-pensante)


L’avenir d’une désillusion ( ?) (Nicolas Jampy)
L'Humanité – 7 avril 2007 (1/2 de page)

A propos du livre de Jacques Bouveresse, "Peut-on ne pas croire ?" éditions Agone.
"La question "peut-on ne pas croire ?" qui donne son titre à la dernière publication de Jacques Bouveresse, ne rend pas tout à fait justice à l’ensemble du livre qui se demande aussi bien : "comment peut-on être encore croyant ?", avec tout le scepticisme que cela suppose. À cette question, l’auteur répond à la fois qu’il ne faut pas oublier l’avoir été (individuellement parfois, culturellement surtout), qu’on ne peut pas l’être n’importe comment et que, si l’on peut bien admettre qu’il y a une disposition fondamentale de l’esprit humain (peut-être inévitable) à l’être, on devrait plus sérieusement se demander comment ne pas l’être : "Peut-on ne pas croire ?", donc. En ce sens, dès les trente premières pages, sous l’autorité d’un auteur cardinal dans la pensée de Bouveresse, tout est dit : "Musil est convaincu [...] que l’humanité devrait, si possible, apprendre à croire un peu moins et à supporter un peu mieux la privation de croyance" (p. 27)."
Jacques Bouveresse estime que c'est dans la pensée que se trouve la dignité de l'homme et qu’il faut s’évertuer à bien penser. [...]
Cette ouvrage n'est pas un essai, mais bien un livre de philosophie, car "c’est à la racine de ces épiphénomènes que Bouveresse revient : c’est avec Nietzsche que l’on peut débattre du relativisme, avec James du pragmatisme, avec Russell des vertus de l’esprit scientifique, ou avec Freud de l’avenir d’une illusion, comme c’est avec les théologiens qu’il faudrait parler de religion. La dignité de la pensée c’est aussi celle de son histoire, non son dévoiement au profit de problèmes mal posés et forcément mal résolus..."
Conclusion de l'article : "Nulle trace pourtant d’un credo dans l’ouvrage, si ce n’est cette remarque, page 29 : "Ce qui est une illusion pourrait être justement le fait de considérer que la croyance à la valeur de la science présuppose nécessairement la croyance à des absolus de nature quelconque." Ultime politesse demandée au lecteur : ne pas confondre l’engagement rationaliste de Bouveresse avec un quelconque scientisme."


Histoire. Paul Veyne et le dieu unique (Propos recueillis par Catherine Golliau)
Le Point – 15 mars 2007 (1 page)

Un entretien avec Paul Veyne, "notre plus grand historien vivant du monde gréco-romain", dont le nouveau livre, "Quand notre monde est devenu chrétien" (Albin Michel), aborde la question du mystère de la conversion de l'Empire romain au christianisme.
A propos de l'intérêt qu'avait l'empereur Constantin à se convertir : "Il se croyait appelé à sauver l'humanité. C'est outré, mais il l'a dit et écrit. Je suis un incroyant, mais je pense que la pire erreur serait de douter de cette sincérité. Parce qu'il voulait être un grand roi, il avait besoin d'un dieu grand. Or, quand il se convertit, si seulement 5 % de ses sujets sont chrétiens, le christianisme est pourtant le grand problème de l'heure."
Extrait : "Le christianisme est la seule religion au monde qui soit en même temps une Eglise. Si vous croyez en Dieu, vous devez nécessairement prendre votre carte. Vous appartenez à l'Eglise et hors d'elle point de salut. Quand Constantin se convertit, il favorise l'Eglise, c'est-à-dire une puissante machine d'encadrement des populations."


Robert Turcan : un héros chrétien en lumière (Marc Fumaroli)
Le Monde - 9 mars 2007 (1/8 de page)

A propos du livre sur l'empereur romain Constantin de Robert Turcan : "Constantin en son temps. Le baptême ou la pourpre ?" (Edition Faton).
Extrait : "Robert Turcan admet la sincérité et la précocité de la conversion au christianisme de cet athlétique chef de guerre et grand politique : son père, l'Auguste Constance Chlore, et sa mère, Hélène, ainsi que de nombreux membres de la classe dirigeante à l'intérieur de laquelle il naquit, étaient déjà des chrétiens plus ou moins déclarés. Mais qu'est-ce que la sincérité religieuse pour un stratège de ce calibre, convaincu que la légitimité de sa vocation à gouverner le monde est fondée sur sa felicitas et que cette disposition à la victoire dépend de sa pietas envers la divinité qui la donne ?"


Le cru est-il cuit ?
Libération - 22 février 2007 (1/6 de page)

A propos du livre de Jacques Bouveresse "Peut-on ne pas croire ? Sur la vérité, la croyance et la foi" (Edition Agone).
Extrait de l'article : L'auteur, "autrefois "homme très religieux", qui quitta le christianisme quand il ne parvint plus à "considérer comme vraies les doctrines qu'il enseigne", analyse, entre autres, la relation entre foi et raison, la nature de l'expérience religieuse, la possibilité d'une "éthique de la croyance", les rapports entre la religion, la science, la vérité et la démocratie. On ne risque évidemment pas d'y entendre des hymnes à la foi et à la croyance. Qu'on ne s'attende pas cependant à un brûlot antireligieux. Par une discussion très acérée des thèses sur la croyance et la religion proposées par Renan, William James, Habermas, William K. Clifford, Freud, Bertrand Russell, Wittgenstein (la dernière partie lui est consacrée), Durkheim, Gianni Vattimo ou Richard Rorty (mais pas Spinoza !), Bouveresse rassemble avec beaucoup de circonspection les raisons les plus raisonnables d'inscrire "l'intelligence de la foi" dans les "rationalités contemporaines", montre que, si l'on a raison de croire, on croit souvent pour de mauvaises raisons, que certaines formes de croyance ne méritent aucun respect, que la fausse religion est aussi puissante que la vraie, qu'il faudrait développer des "vertus épistémiques" aptes à rendre la "conscience religieuse" comme la "conscience séculière" plus "critiques à l'égard d'elles-mêmes" et "plus disposées à limiter de façon raisonnable leurs prétentions", et, surtout, que l'incroyance a de bons motifs pour rester telle, car "il n'y a pas de raison de craindre qu'en empruntant le chemin d'une science réputée athée et impie nous empruntions aussi celui de l'immoralité et du crime"."


Les Juifs dans la nation (Jean-Luc Allouche)
Libération - 12 janvier 2007 (1/10 de page)

Sous titre : "Livre. L'histoire d'une intégration." A propos du livre de Pierre Birnbaum, "L'Aigle et la Synagogue. Napoléon, les Juifs et l'Etat" (Fayard).
Conclusion de l'article : "Le passionnant ouvrage de Pierre Birnbaum retrace, d'une plume érudite, cette histoire assez peu connue par les "nouveaux Juifs", très assurés d'eux-mêmes, qui ont oublié le long combat de leurs aïeux pour se faire accepter par la nation. La leçon devrait aussi être méditée par ceux qui accusent les Juifs français d'être "les derniers des républicains". Parce que, tout simplement, ces derniers en ont payé le prix."


Casablanca de conscience (F.P.)
Le Canard Enchaîné - 3 janvier 2007 (1/10 de page)

A propos du livre "Quand le Maroc sera islamiste" de Nicolas Beau et Catherine Graciet (La Découverte). Pour les auteurs, au Maroc, les islamistes sont plus prêts de conquérir le pouvoir qu'ils ne le sont en Algérie ou en Tunisie.
"La question n'est plus de savoir si le Maroc est islamiste ou non, mais plutôt de se demander quand cette réalité se concrétisera."
Le responsable semble être le roi Mohammed VI, qui n'a toujours pas fait ses preuves. "Sous Hassan II, le roi et la monarchie étaient intouchables. Aujourd'hui, au nom de la foi et du Coran, les islamistes brisent ce tabou, fustigeant sans complexes le Palais."
Le livre révèle un islamisme complexe, qui s'affiche féministe, avec foulard, mais sans voile, à l'image de la militante Nadia, fille du charismatique Cheikh Yassine qui prône un Etat islamiste "fondé sur le califat".


>>> Suite de la revue de presse : la littérature : 2e semestre 2006

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