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Liberté d'expression

2008

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le



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"Reviens, Voltaire, ils sont devenu fous", de Philippe Val : une démocratie écartelée (Nicolas Weill)
Le Monde – 20 décembre 2008 (1/8 de page)

A propos du livre de Philippe Val, "Reviens, Voltaire, ils sont devenu fous" (Grasset).
"Le directeur de Charlie Hebdo est un homme en colère. Parfois il a aussi le don d'exaspérer, et ce bien au-delà du cercle de ses adversaires. A l'occasion d'un retour sur l'"affaire des caricatures de Mahomet", Philippe Val retrace une partie de son propre itinéraire en s'attachant à préciser sa relation d'agnostique aux religions constituées et militantes et, en particulier, à l'intégrisme islamique auquel il s'est affronté lorsqu'il a pris la décision de reproduire, le 8 février 2006, les dessins du Prophète publiés par le quotidien danois Jyllands-Posten en 2005 puis par France-Soir.
Cette publication avait secoué le monde musulman de colère et de protestations. Elle n'a trouvé son ultime rebondissement judiciaire que le 12 mars 2008, lorsque Philippe Val a été relaxé par la cour d'appel de Paris des poursuites lancées contre lui par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).
De cette crise, l'ouvrage retrace minutieusement le déroulé tel qu'il a été vécu côté Charlie, dans un récit bien mené et qui se lit agréablement. La pantomime des politiques est étonnante."
[...]
"Pourtant, on peut quand même partager l'inquiétude qui sourd de ces pages devant l'étrange vulnérabilité de nos sociétés démocratiques à un événement qui les confronte à un conflit de devoir. Conflit entre le respect de la liberté d'expression et - pourquoi pas - de blasphème d'une part et, d'autre part, le double souci de mieux intégrer l'islam en France et de lutter contre la discrimination. Philippe Val dénonce ainsi une sorte de culture de la peur de l'islamisme qui se serait installée en Occident. Comparable à celle qu'inspirait naguère le communisme, elle susciterait, comme lui et par ricochet, une complaisance excessive, dont les principes républicains seraient les premières victimes.
Aux questions posées par ce noeud-là, les réponses ne sont ni simples ni univoques. Surtout à l'heure où certains pays musulmans tentent, dans les instances internationales, de ranger la "diffamation des religions" sous la catégorie du racisme."
[...]
http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/12/19/reviens-voltaire-ils-sont-devenu-fous-
de-philippe-val_1133150_0.html


L'Agrif assigne Charlie Hebdo pour son numéro sur le pape
Le Nouvel Observateur – 5 décembre 2008 (1/6 de page)

"L'hebdomadaire satirique est poursuivi pour "provocation à la discrimination religieuse" pour deux extraits de son édition "Spécial Pape" publié le 10 septembre.
L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a annoncé, vendredi 5 décembre, avoir été assigné devant la justice par l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) pour son numéro "Spécial Pape". Charlie Hebdo est poursuivi pour "provocation à la discrimination religieuse".
L'association "attaque le journal sur la parution du numéro 847 'Spécial Pape' dans lequel, selon l'Agrif, l''obscénité le dispute à la lourdeur' et où les textes 'recèlent à tous le moins une exhortation au mépris, à la haine, voire au passage à l'acte à l'endroit de l'Eglise et de ses fidèles'", précise Charlie Hebdo dans un communiqué."
[...]
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20081205.OBS4197/?xtmc=religion&xtcr=2


Salman Rushdie : "La fatwa ne m'a pas fait dévier" (Source AFP)
Libération – 18 octobre 2008 (1/4 de page)

Salman Rushdie a disserté samedi devant des étudiants aixois sur sa manière d’être écrivain, mettant l’accent sur la continuité de son oeuvre malgré l’affaire de la fatwa de 1989.
"Cela a clarifié ma pensée mais cela n’a pas dévié mon travail", a expliqué l’écrivain britannique d’origine indienne, obligé de vivre dans la clandestinité après la fatwa de Khomeiny pour son livre "Les Versets sataniques" jugé blasphématoire.
En 1998, l’Iran a annoncé ne plus tenter de la faire appliquer mais l’anoblissement de Rushdie en 2007 par la reine Elizabeth II a relancé la polémique."
[...]
Extrait : ""Imaginez que vous ne sachiez pas ce qui s’est passé (…), vous verriez qu’il n’y a pas de rupture après 1989", a insisté Rushdie, 61 ans, dont l’oeuvre a été traduite en quarante langues. "Permettre à l’agression contre +Les Versets sataniques+ d’influencer mon écriture aurait été une défaite terrible".
Mais "cela m’a fait davantage réfléchir à la question des valeurs", a-t-il poursuivi. Il a relu les Lumières qui "savaient que leur combat n’était pas tant contre l’Etat que contre l’Eglise".
"J’avais besoin de savoir pourquoi je me battais, je suis devenu beaucoup plus impliqué dans les questions de liberté d’expression". Pour lui, il fallait publier les caricatures dont la parution en 2005 dans un journal danois a provoqué des violences dans le monde musulman début 2006: "l’irrespect, ça n’existe pas en matière de caricature politique".
Interrogé sur ses relations avec le mysticisme, il a répondu: "mon moi social n’éprouve aucun intérêt" car "j’ai grandi dans un pays infesté de gourous".
Mais l’imagination dit une autre vérité: que l’on croit en Dieu ou pas, nous avons tous le sentiment de n’être pas seulement de la chair et des os. Pour moi, cette question peut s’exprimer par l’art"."
[...]
http://www.liberation.fr/culture/0101163221-salman-rushdie-la-fatwa-ne-m-a-pas-fait-devier


Un écrivain poursuivi en Turquie (Ragip Duran)
Libération – 24 juillet 2008 (1/6 de page)

"Les poursuites ont récemment été ouvertes par un procureur d’Istanbul pour «insulte aux valeurs religieuses» et le romancier Nedim Gürsel, 57 ans, en est encore stupéfait. "La Turquie est une république laïque et non pas une théocratie : je n’ai pas eu l’intention d’insulter la religion dans mon livre, mais nous avons la liberté de la critiquer", soupire l’écrivain qui vit entre Istanbul et Paris, et qui est également directeur de recherche au CNRS et professeur de littérature turque à la Sorbonne.
"Vilipendé". La semaine dernière, une information a été ouverte suite à une plainte déposée contre son dernier livre, Les Filles d’Allah. Au titre de l’article 216 du nouveau code pénal, adopté il y a trois ans avant le début des négociations d’adhésion avec l’Union européenne, le parquet a estimé que l’auteur a "vilipendé publiquement les valeurs religieuses d’une partie de la population". Le romancier risque une peine de prison "de six mois à un an" pour risque de déstabilisation de "l’ordre public".
"Il s’agit d’un roman sur la vie du prophète Mahomet et la naissance de la religion musulmane dans lequel je m’interroge sur la croyance, comme sur la violence dans l’islam, à partir des sources principales et traditionnelles, mais aussi à partir de sources secondaires, d’ennemis de Mahomet qui ne peuvent pas faire l’éloge du prophète", se défend Gürsel soutenu par de nombreux intellectuels."
[...]
http://www.liberation.fr/actualite/monde/340914.FR.php


T. Nasreen "citoyenne d'honneur" de Paris (AP)
Le Figaro – 7 juillet 2008 (20 lignes)

"La romancière bangladaise Taslima Nasreen, menacée de mort par des militants islamistes, est devenue "citoyenne d'honneur" de la ville de Paris sur proposition de Bertrand Delanoë, qui a salué devant le Conseil de Paris cette "femme d'un courage exemplaire, combattante de la liberté".
"Vous avez été chassée de chez vous, parce que vous vous êtes élevée contre l'inhumanité du fanatisme. Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions", a lancé Bertrand Delanoë à Taslima Nasreen, présente pour l'occasion au Conseil de Paris.
Il a remercié "tous les groupes" de s'être associés à sa démarche."

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/07/07/01011-20080707FILWWW00572-t-nasreen-citoyenne-d-honneur-de-paris.php


Affaire Redeker : le jugement mis en délibéré (J.-M.?P.)
Le Figaro – 23 mai 2008 (1/10 de page)

"Le professeur de philosophie réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts.
Le tribunal correctionnel d'Orléans examinait, jeudi, la plainte de Robert Redeker contre Mustapha Dian, un homme de 27 ans poursuivi pour menaces de mort aggravées. En septembre 2006, Mustapha Dian avait adressé plusieurs messages électroniques menaçants au professeur de philosophie après la publication d'une tribune critiquant l'islam dans les colonnes du Figaro. Robert Redeker, enseignant dans un lycée de la banlieue toulousaine, avait alors été contraint de déménager. Il vit toujours au­jourd'hui dans la clandestinité sous protection policière."
[...]


Les Pays-Bas craignent une réédition de l'affaire des caricatures danoises (Jean-Pierre Stroobants)
Le Monde – 12 mars 2008 (1/6 de page)

"La tension monte aux Pays-Bas à la suite de l'annonce par le député populiste Geert Wilders qu'il fera diffuser avant la fin du mois son film Fitna, censé dénoncer le Coran et "les dangers de l'islam". Toutes les chaînes de télévision néerlandaise ont refusé le projet, notamment parce que le chef du Parti de la liberté (PVV) exigeait qu'il soit montré dans son intégralité.
M. Wilders a alors indiqué qu'il tiendrait une conférence de presse à La Haye, probablement le 28 mars. Les organisateurs ont hésité avant de lui donner l'autorisation d'utiliser leur salle mais ont expliqué qu'ils entendaient respecter le principe de la liberté d'expression. Le débat reste cependant ouvert quant au paiement des frais liés à la sécurité de l'événement : les autorités ont fait savoir au député que la protection des participants lui incomberait. M. Wilders pourrait donc finalement organiser la diffusion sur le site Internet spécial qu'il a créé très récemment : fitnathemovie.
Personne n'aurait encore vu le film en question, préparé dans le plus grand secret depuis l'automne 2007. Des médias néerlandais croient toutefois savoir qu'il durerait quinze minutes et qu'on y verrait Mahomet caricaturé dans un dessin animé. Certains affirment aussi que M. Wilders y brûlerait le Coran, un livre dont il avait réclamé l'interdiction en août 2007 et qu'il décrit comme "le Mein Kampf de la religion qui vise à éliminer les autres et les traite de chiens d'incroyants"."
[...]


L'art du blasphème (Sabine Cessou)
Libération - 2 janvier 2008 (1/6 de page)

"Sooreh Hera. L’artiste iranienne réfugiée aux Pays-Bas a photographié des homosexuels masqués par le visage de Mahomet ou de son gendre Ali. Depuis, ses œuvres ont été décrochées, et elle est menacée." [...]
Extrait : "Les photos qui fâchent sont celles d’un couple de gays iraniens, réfugiés comme elle aux Pays-Bas, dont les visages sont cachés. "Pas pour s'amuser", explique l'artiste, mais pour ne pas dévoiler leur identité, l'homosexualité étant punie par la peine de mort en Iran. Les masques représentent l’un le prophète Mahomet, l’autre son gendre Ali." [...]
"Après avoir trouvé ce travail "exceptionnel", le 30 novembre, dans le quotidien De Pers, Wim Van Krimpen, le directeur du Musée municipal de La Haye, a demandé le 3 décembre à l’artiste de retirer les pièces blasphématoires. La série Adam & Ewald devait figurer à partir du 15 décembre dans une exposition collective des sept meilleurs diplômés de la KABK. Wim Van Krimpen a estimé les images "insultantes pour une partie de la société", après avoir reçu des plaintes d'Islam Democraten, un mouvement basé à La Haye, affirme Sooreh Hera. Au lieu de s'en expliquer, Wim Van Krimpen a accusé l'artiste de vouloir faire sa promotion sur le dos d’un débat éminemment politique. Le directeur du musée n’a pas non plus apprécié d'avoir appris en lisant De Pers que les fameux masques, sur les photos, représentaient Ali et Mahomet, ni d'entendre Sooreh Hera dénoncer "l'hypocrisie du monde musulman sur l'homosexualité".
La jeune femme se défend : "Nous en avions discuté, il savait très bien que mon travail est anti-islam." Après avoir protesté contre la "censure" dont elle s'estime victime, elle a retiré toutes ses oeuvres de l'exposition à La Haye. Un autre musée, à Gouda, a proposé de les exposer. Depuis, son directeur, Ranti Tjan, est la cible de plaintes et de menaces de mort."
[...]


>>> Suite de la revue de presse : Liberté d'expression : 2007


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