Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion  >  Revue de Presse  >  Laïcité > 2011

Laïcité

2011

Revue de presse



En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la revue de presse sur la laïcité



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


Guéant propose un "code de la laïcité" actualisé (avec AFP)
L'Express - 21 octobre 2011

"Le ministre de l'Intérieur a présenté ce vendredi un "code de la laïcité" réactualisé, de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat et ses ajouts. L'objectif est d'apporter des "précisions" sur le texte.
La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat serait-elle obsolète? Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a présenté ce vendredi à des journalistes un "code de la laïcité" réactualisé. Cet ouvrage, qui agrandit le champ d'application de la neutralité religieuse, intitulé "Laïcité et liberté religieuse, recueil de textes et de jurisprudence" (éditions des Journaux Officiels), sera disponible en librairie la semaine prochaine."
[...]
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/gueant-propose-un-code-de-la-laicite-actualise_1043334.html


Laïcité : la crèche de Baby loup récompensée (CNatalia Baleato)
Marianne2 - 2 octobre 2011

"Elisabeth Badinter jette un pavé dans la mare : dans Le Monde, elle écrit que Marine le Pen est la seule à défendre la laïcité, en dehors de Manuel Valls à gauche. La directrice de la crèche de Baby loup, qui vient de recevoir le prix laïcité République, confirme. Pour ce qui est de Manuel Valls bien sûr.
Réfugiée en France depuis 34 ans, je n'aurais jamais imaginé recevoir le prix de la Laïcité. C'est un grand moment et un immense honneur pour moi car la France est un modèle et un espoir pour tous ceux qui se battent au quotidien pour que dans leur pays, l'Etat soit distinctement séparé du religieux. Ici, la laïcité est un principe inscrit dans la Constitution et, en ce sens, il ne devrait plus y avoir besoin de la défendre.
Et pourtant. A travers l'exemple de la crèche Baby loup dont je suis la directrice, située au coeur d'un quartier populaire à Chanteloup-Les-Vignes, c'est le principe même de la laïcité en France qui a été remis en cause par le refus d'une employée de la crèche d'ôter son voile. Nous n'aurions jamais imaginé être confrontées à une telle situation. Notre objectif était clair et sain, celui de concrétiser, par la création d'une crèche dans un quartier populaire frappé durement par la crise, un projet social fidèle à l'idéal laïc. (...)
Et il est vrai qu'à gauche, Manuel Valls nous a toujours soutenues et son appui a été précieux. Sa ferveur républicaine, son exigence d'une laïcité respectée, son intransigeance face aux dérives communautaristes ont pesé dans notre combat.
En effet, pour ce maire d'une ville populaire et oecuménique, la décision judiciaire déboutant l'autre partie sonne comme une grande et belle victoire pour les valeurs et les idéaux qui fondent notre République. D'ailleurs, il a été un des rares élus à Gauche à avoir soutenu à l'Assemblée Nationale la loi interdisant le port de la burqa. Par ses positions, Manuel Valls représente ainsi une Gauche courageuse et responsable qui ne transige pas sur les thèmes de la laïcité et de la dignité de la femme. Elisabeth Badinter vient d'ailleurs conforter cette position dans une interview accordée au journal Le Monde des religions, où elle estime que le combat de la laïcité a été complètement abandonné par la Gauche, sauf par un élu, Manuel Valls."
[...]
http://www.marianne2.fr/Laicite-la-creche-de-Baby-loup-recompensee_a210924.html


Nadia El Fani : "Mon film est un plaidoyer pour la laïcité" (Entretien réalisé par Dominique Widemann)
L'Humanité - 21 septembre 2011

"En 2010, la réalisatrice décide de filmer le mois du ramadan en Tunisie. Surgit une révolution qui va bouleverser ce projet.

Pouvez-vous retracer la genèse de ce documentaire "rattrapé par l'histoire"?
Nadia El Fani. Nous étions très nombreux, sous la dictature de Ben Ali, à penser que pour réclamer davantage de démocratie, revendiquer la laïcité était un bon moyen de confronter le pouvoir à ses contradictions. En même temps qu'il se présentait comme le garant des libertés individuelles, Ben Ali lançait sa police sur les gens pour des motifs comme "l'atteinte aux bonnes mours" ou "l'atteinte aux principes religieux", n'hésitant pas à s'appuyer sur de vieilles lois coloniales. Il ne cessait de donner des gages aux islamistes. Le grand mufti annonçait le début du ramadan à la télévision comme s'il s'agissait d'un événement officiel. Lorsque j'ai réalisé le montage de mon film précédent, Ouled Lénine, j'ai cherché des traductions de l'Internationale. Je me suis aperçue que dans la version arabe, le début du couplet "Il n'est pas de sauveur suprême, ni Dieu, ni César, ni tribun" était remplacé par une tout autre expression. Même chez les communistes, comme mon père, dirigeant du Parti tunisien, le refus de la référence à l'autorité de Dieu est un tabou que l'on ne pouvait transgresser. Il est impossible de se proclamer "athée". Partout, en terres d'islam, cette proclamation peut vous valoir la prison, la mise au ban de la société, voire la mort. Je voulais être de ceux qui s'impliquaient dans ce combat pour la liberté d'expression. (...)
L'exigence de laïcité a vite été très présente. Ce sont les séquences qui ouvrent le film actuel. Celles qui le ferment montrent que la question est en débat. Mais aucun parti progressiste ne s'en empare. Même l'Association tunisienne des femmes démocrates dont on voit qu'elles inscrivaient "laïcité" sur les pancartes dès les premières grandes manifestations n'a livré à ce jour?de déclaration claire. Laïcité, Inch'Allah est donc un plaidoyer pour la liberté de conscience et d'opinion. (...)
Le film n'est pas antireligieux, il n'insulte personne mais cela n'empêche pas les islamistes de lui jeter l'anathème sans que les Tunisiens puissent s'en faire leur propre idée. Sa présentation en France me semble importante en raison de la présence d'une forte communauté tunisienne mais pas seulement. En même temps que Nicolas Sarkozy ne cesse de bafouer la laïcité, les musulmans sont stigmatisés, on prend les immigrés au piège de la question identitaire."
[...]
http://www.humanite.fr/culture/nadia-el-fani%E2%80%89-%C2%AB%C2%A0mon-film-est-un-
plaidoyer-pour-la-laicite%C2%A0%C2%BB-479917


Avec cinq arrêts décisifs, le Conseil d'Etat valide l'approche libérale de la laïcité et de la liberté religieuse (Stéphanie Le Bars)
Le Monde - 21 juillet 2011

"Pour l'universitaire Philippe Portier, les décisions rendues publiques le 19 juillet "feront date". Les cinq décisions rendues publiques, mardi 19 juillet, par le Conseil d'Etat figureront en bonne place dans le code de la laïcité et de la liberté religieuse promis par le gouvernement en avril ; le ministère de l'intérieur en a même retardé la publication pour les y intégrer. De fait, les réponses apportées à ces cinq contentieux liés au financement des cultes catholique et musulman actualisent et clarifient l'interprétation de la loi de 1905 sur ces sujets." [...]
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1163275


Laïcité : la loi de 1905 n'est "pas enrayée" (Mathieu Palain)
Libération - 20 juillet 2011

"Jacques Chirac parlait d'un "monument inviolable" quand Nicolas Sarkozy avançait l'idée d'un "toilettage". Hier, en rendant ses décisions sur la loi relative à la laïcité, Jean-Marc Sauvé a bien noté que les temps avaient changé. "En 1905, la France est catholique à plus de 90%", rappelle le vice-président du Conseil d'Etat. Un siècle de déchristianisation plus tard, on compte un gros quart d'agnostiques, 6% de musulmans, et environ 1% de juifs. La question était de savoir si le texte âgé de 106 ans était obsolète. Réponse : non. "La loi n'est pas enrayée", ont lâché en chour Jean-Marc Sauvé et Edouard Geffray, le rapporteur public." [...]
http://www.liberation.fr/societe/01012349974-laicite-la-loi-de-1905-n-est-pas-enrayee


Pâque juive : Guéant piétine la laïcité (Tefy Andriamanana)
Marianne2 - 2 juillet 2011

"Le ministre de l'Intérieur a annoncé devant le Crif à Marseille qu'aucun concours officiel ne pourra se tenir durant la Pâque Juive. Comme si les règles communes de la République devaient s'adapter aux croyances de chacun.
On croyait que c'était clair : "La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte", c'est inscrit dans la loi de 1905. Pourtant jeudi soir, devant le Crif de la région PACA à Marseille, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a visiblement oublié ce principe plus que centenaire.
Dans son discours, il a dit trouvé "opportun que les fêtes juives de Pessah puissent être prises en compte dans le fonctionnement des administrations et des services publics". Ainsi, il a annoncé avoir demandé au ministère de la Fonction Publique de "veiller à ce que les fêtes de Pessah figurent, dès l'an prochain, dans le calendrier des principales fêtes religieuses" afin "que les examens et concours de la République ne se déroulent pas" pendant ces fêtes. Cette année, la Pâque Juive s'est déroulée du 18 au 26 avril.
Et cette mesure est loin d'être symbolique. Une circulaire existe déjà sur les dates des principales fêtes orthodoxes, arméniennes, juives, musulmanes, bouddhistes qui ne sont des jours fériés officiels (qui sont basés sur les fêtes catholiques). Et ce calendrier doit être pris en compte par l'administration pour les autorisations d'absence des fonctionnaires et fixer la date des examens et concours.
Mais jusque là, les dates de la Pâques n'était pas inscrites sur cette liste. Ce qui a posé un problème en avril dernier, lors des concours pour les grandes écoles d'ingénieurs (Mines, Centrale, Supélec.). Médiapart avait alors révélé que des sessions de nuit avaient été alors programmées pour permettre à des étudiants juifs de passer les concours malgré les fêtes de Pessah."
[...]
http://www.marianne2.fr/Paque-juive-Gueant-pietine-la-laicite_a207990.html


Débat sur la laïcité : des divergences à l'Assemblée et au gouvernement (Stéphanie Le Bars)
Le Monde - 31 mai 2011

"L'interdiction des mères voilées lors des sorties scolaires n'est pas acquise. Des divergences persistent sur les aspects les plus politiques du dossier laïcité. Un mois et demi après les annonces du ministre de l'intérieur, Claude Guéant, censées donner une suite au débat sur la laïcité voulu par la majorité présidentielle début avril, et alors que l'UMP présente, mardi 31 mai, à l'Assemblée nationale, une résolution parlementaire sur ce thème, le consensus n'est pas au rendez-vous. Le groupe de travail interministériel annoncé pour se pencher sur les sujets sensibles, tels que les cas de mères voilées accompagnant les sorties scolaires, n'est pas encore constitué." [...]
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1158548


Religions en prison : "urgent" de mettre en oeuvre le principe de laïcité
Le Point - 17 mai 2011

"Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, estime qu'il est "urgent que le principe de laïcité soit mis en oeuvre", au sujet de la pratique religieuse en prison, dans une interview publié dimanche dans le Journal du Dimanche.
Les détenus appartenant à certaines confessions n'ont pas les moyens de pratiquer leur religion, regrette par ailleurs Jean-Marie Delarue, dans un avis publié dimanche au Journal officiel (JO).
Selon lui, "lors de nos visites en prison, nous nous sommes aperçus que les principes républicains - et notamment la neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des diverses religions - n'étaient pas respectés. Il est urgent que le principe de laïcité, qui garantit le libre exercice des cultes, soit mis en oeuvre".
"Dans sa grande sagesse, la loi de 1905 a prévu le financement par l'Etat de l'organisation des cultes en détention. Il faut simplement l'adapter à une plus grande diversité des pratiques", poursuit le contrôleur général des lieux de privation de liberté."
[...]
http://www.lepoint.fr/societe/religions-en-prison-urgent-de-mettre-en-oeuvre-le-principe-de-laicite-17-04-2011-1320239_23.php


Pour plaire à Medvedev, Sarkozy oublie la laïcité (Tefy Andriamanana)
Marianne2 - 29 avril 2011

"La Russie va financer à grands frais la construction d'une pharaonique cathédrale orthodoxe à Paris. Le terrain lui a été vendu par l'Etat français. Un projet incongru à l'heure où l'on refuse le financement des mosquées par l'étranger.
L'amitié avec Moscou vaut bien une messe et même une cathédrale. En 2012, une grande cathédrale orthodoxe commencera à être construite à Paris sur le quai Branly, d'où va déménager le siège de Météo France. Le projet comporte aussi un séminaire et un centre culturel. Son architecture sera plus qu'ostentatoire : le site sera coiffé de cinq bulbes dorés et d'un toit en verre de 3000m2. Le tout à deux pas de la Tour Eiffel. Les architectes des Bâtiments de France devront d'ailleurs examiner le projet afin de garantir l'harmonie avec l'environnement urbain. Les travaux sont censés finir en 2014. Le projet est évalué à 34,5 millions d'euros. financés par l'Etat russe et des généreux mécènes. Voilà une vision étrange de la laïcité. Mais bizarrement cette affaire a pris peu de place dans les médias, à l'inverse de la polémique sur les minarets. On compte quelques articles sur le Web, Le Parisien a traité l'affaire en pages locales. C'est pourtant tout une intrigue diplomatique que l'on retrouve à l'origine de ce chantier. (...)
Cette présence permanente de Moscou, de ses hommes et de son argent dans une affaire religieuse en France devrait faire tiquer tous les partisans de la laïcité. Ce chantier prend d'ailleurs une tournure particulière après le débat sur l'Islam voulu par Nicolas Sarkozy. Ce dernier a toujours refusé que de « l'argent de l'étranger » vienne financer les mosquées afin de forger un véritable « Islam de France » débarrassé de toute influence extra-européenne. C'est souhaitable si on veut éviter que les religieux deviennent des relais politiques. Pourtant, lorsque Moscou sort le chéquier pour avoir son Eglise, on ne dit rien. A croire que les derniers partisans de la laïcité, tels des moines, respectent amplement leur voeu de silence."
[...]
http://www.marianne2.fr/Pour-plaire-a-Medvedev-Sarkozy-oublie-la-laicite_a205553.html


Laïcité. Quinze siècles de combats pour un idéal (Henri Pena-Ruiz)
Libération - 23 avril 2011

"De l'Antiquité au début du XXe siècle, Henri Pena-Ruiz retrace les grandes étapes de l'histoire mouvementée de la laïcité.
Présentant ici les acteurs historiques de la laïcité, Henri Pena-Ruiz donne les clés pour comprendre comment cet idéal a mis quinze siècles à s'imposer en France.

Constantin et Théodose L'épée spirituelle et l'épée temporelle
L'idée de laïcité s'est forgée à partir d'une réalité marquante dans tout l'Occident : la collusion du politique et du religieux. Collusion qui se manifeste dès Constantin et Théodose à Rome, lorsqu'on décide que le christianisme sera l'unique religion d'empire et que, notamment après Théodose, au IVe siècle après J.C., on détruit toutes les bibliothèques de l'Antiquité. Une époque terrible où va se forger le thème des deux glaives. L'épée spirituelle et l'épée temporelle. Celle de l'excommunication, on exclut quelqu'un parce qu'il n'est pas dans la ligne. Celle de la sanction physique qui tue. L'Eglise va se doter d'une orthodoxie en dehors de laquelle il n'y a qu'hérésie, c'est-à-dire dissidence. L'hérésie arienne est la première réprimée, dès le IVe siècle : elle niait la divinité du Christ, considérant qu'il était un prophète, un homme inspiré par Dieu, et non pas Dieu lui-même incarné. Or l'Eglise interdit qu'on nie l'incarnation, qui distingue notamment le christianisme du judaïsme (Moïse n'est que prophète, il n'est pas Dieu incarné). L'autre grande hérésie est celle des Cathares, au XIIe siècle, également violemment réprimée : ils étaient accusés d'être des adorateurs du diable. Rappelez-vous l'ordre du légat du pape : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens."
Cette collusion va durer en gros quinze siècles, de la fin du IIIe siècle à la Révolution française. Quinze siècles d'extrême violence, liée au fait que la foi dicte la loi. Cela se traduit par la production d'une normativité religieuse dans les relations personnelles, la sexualité, la conception de la famille, les rapports entre l'homme et la femme. Les trois monothéismes ont toujours consacré la domination de l'homme sur la femme, sans doute parce qu'on vivait dans des sociétés patriarcales, et tout religieux qu'ils étaient, ils avaient tendance à sacraliser les préjugés d'une époque. Quand Dieu de la Bible dit à Eve : "Tes désirs te porteront vers ton mari et lui dominera sur toi", évidemment un croyant d'aujourd'hui peut se demander si c'est Dieu qui dit ça ou si ce sont les hommes qui attribuent leurs préjugés à Dieu.
(...)
Alfred de Falloux contre Victor Hugo "Je veux l'Eglise chez elle et l'Etat chez lui"
Le 15 mars 1850, Alfred de Falloux, ministre de l'Instruction publique et des Cultes du prince - le président Louis-Napoléon Bonaparte - fait voter une loi qui crée deux types d'écoles, publiques et privées. Ces dernières dispensent des enseignements religieux, et elles vont être subventionnées en partie par des fonds publics. L'ensemble public-privé est contrôlé par des inspecteurs d'académie, les autorités locales et les ministres du culte. En janvier 1850, Victor Hugo avait tenu un discours tonitruant contre ce projet, qu'il accusait d'organiser le contrôle du clergé sur les écoles. Hugo est pourtant chrétien, mais il distingue le parti clérical comme il l'appelle et la religion. "Vous osez vouloir contrôler l'enseignement de la jeunesse alors que vous n'avez cessé de censurer l'humanité dans toutes ses ouvres .]. En un mot, je veux l'Eglise chez elle, et l'Etat chez lui." Cinquante ans avant la loi de 1905, Victor Hugo prononce la formule qu'il fallait dire.

Edouard Vaillant et Louise Michel La Commune de Paris Il faut attendre les débuts de la IIIe République, c'est-à-dire les événements tragiques de la Commune de Paris, pour que la laïcité soit réaffirmée. C'est l'une des grandes ouvres de la Commune. Le socialiste Edouard Vaillant et Louise Michel, «la vierge rouge» comme on l'appelait (d'ailleurs une très grande amie de Hugo) en sont les principaux acteurs.
Le 17 mai 1871, Edouard Vaillant dit par exemple : il faut assurer à chacun la véritable base de l'égalité sociale, l'instruction intégrale à laquelle chacun a droit. Le 2 avril 1871, la Commune de Paris proclame la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le budget des cultes est supprimé, et les biens appartenant aux congrégations religieuses sont déclarés propriétés nationales. Pendant ces quelques mois héroïques, la Commune de Paris a fait un travail admirable. Elle crée aussi l'idée d'écoles pour les filles, pour laquelle milite Louise Michel. L'égalité des sexes est une des valeurs majeures de la Commune de Paris, d'autant plus affirmée qu'elle va de pair avec l'affirmation de la laïcité. Pourquoi ? Parce que l'Eglise n'a jamais admis, sauf contrainte et forcée, l'égalité des sexes. Le dispositif législatif de la Commune ne survivra pas à l'assassinat légal de 20 000 communards.
(...)
Aristide Briand et Jean Jaurès La loi de 1905, compromis et entorses La discussion de la loi de 1905 fut âpre, mais elle définit clairement la laïcité : la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. Pour l'adopter, il a fallu aménager des compromis : l'entretien des églises en est un, 34 500 églises et cathédrales étant la propriété de l'Etat depuis la Révolution. Après des débats très agités, l'Etat décide qu'il reste propriétaire de ces biens, et il leur donne un statut patrimonial, de monument historique. On peut désormais entrer dans Notre-Dame sans se signer pour contempler les vitraux, voire écouter un concert d'orgues. Certains étaient partisans de prélever un loyer, mais Briand et Jaurès ont plutôt incliné vers la mise à disposition gracieuse. Depuis le 1er janvier 1906, l'Etat ne peut financer ni la construction ni l'entretien de nouveaux lieux de culte, quelle que soit la religion. Quand Jack Lang a accepté de financer sur des fonds publics la cathédrale d'Evry [Essonne] sous prétexte d'y faire un musée d'art chrétien, il est totalement hypocrite. En fait de musée, il y a deux salles avec trois objets qui se battent en duel. L'argent public d'un ministère socialiste de la Culture a servi à construire un lieu de culte. C'est une entrave à la loi de 1905. Quant à Delanoë, qui a financé une partie des travaux dans le temple de la rue Madame, dans le VIe arrondissement de Paris, il a, lui aussi, violé ouvertement la loi de 1905.
Les deniers du culte, qui sont des dons volontaires à l'Eglise, sont une autre affaire, mais ils sont aussi une entorse à la loi de 1905 : aujourd'hui encore, vos dons à l'Eglise sont défiscalisés. Si vous donnez 100 euros aux deniers du culte, l'Etat déduit 66 euros de votre impôt. Alors que la défiscalisation n'a de sens que pour des ouvres d'intérêt général. Si vous versez 100 euros aux Restos du cour, l'Etat déduit également 66 euros, mais là, c'est légitime, car les Restos du cour, qui donnent à manger à ceux qui ont faim, sont d'intérêt général."

http://www.liberation.fr/culture/01012333352-quinze-siecles-de-combats-pour-un-ideal


Religions en prison : "urgent" de mettre en oeuvre le principe de laïcité (AFP)
Le Point - 17 avril 2011

"Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, estime qu'il est "urgent que le principe de laïcité soit mis en oeuvre", au sujet de la pratique religieuse en prison, dans une interview publié dimanche dans le Journal du Dimanche.
Les détenus appartenant à certaines confessions n'ont pas les moyens de pratiquer leur religion, regrette par ailleurs Jean-Marie Delarue, dans un avis publié dimanche au Journal officiel (JO).
Selon lui, "lors de nos visites en prison, nous nous sommes aperçus que les principes républicains - et notamment la neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des diverses religions - n'étaient pas respectés. Il est urgent que le principe de laïcité, qui garantit le libre exercice des cultes, soit mis en oeuvre".
"Dans sa grande sagesse, la loi de 1905 a prévu le financement par l'Etat de l'organisation des cultes en détention. Il faut simplement l'adapter à une plus grande diversité des pratiques", poursuit le contrôleur général des lieux de privation de liberté."
[...]
http://www.lepoint.fr/societe/religions-en-prison-urgent-de-mettre-en-oeuvre-le-
principe-de-laicite-17-04-2011-1320239_23.php


Les juifs orthodoxes dispensés de laïcité aux concours des grandes Ecoles (Guy Sitbon)
Marianne2 - 14 avril 2011

"Comme le concours d'accès aux grandes Ecoles d'ingénieurs tombait en pleine Pâque juive, Nicolas Sarkozy a trouvé la parade : faire pression sur ces mêmes écoles pour qu'elles organisent une deuxième session spécialement pour les juifs orthodoxes. Dès lors, Guy Sitbon pose la question : Encore une sarkozade. Pas de quoi rire. Alerté par un haut fonctionnaire, Laurent Mauduit, sur Mediapart, nous apprend que le président de la République a tout mis en ouvre pour que les concours d'accès aux grandes Ecoles d'ingénieurs (Mines, Ponts, Centrale,etc.) se déroulent cette année en deux temps. D'abord les communs des mortels, ensuite les candidats juifs orthodoxes. Motif : les 21 et 26 avril, jours de concours, tombent pendant la Pâque juive, fériée pour les plus pointilleux des bondieusards.
Problème : on peut être bigot et tricheur. Les étudiants du deuxième collège pourraient se faire communiquer les sujets traités par leurs rivaux douze heures avant eux. Sarkozy, devant qui rien ne résiste, a trouvé la parade. Les intéressés seront séquestrés dans des chambres d'hôtels, privés de toute communication avec l'extérieur, surveillés jusqu'aux toilettes par les matons les plus futés d'Europe. Garantie contre les fraudes ? Peut-être. On peut croire aussi que la ferveur religieuse camoufle une vaste opération de tricherie. Avec le bon dieu, on ne sait jamais. Ne soyons pas chien, accordons à ces jeunes gens le bénéfice de la fatuité, ou celui de la niaiserie, au choix. Mais au président de la République, que lui accorder ? (...)
Un concours pour les uns, un concours pour les autres, ça ressemble à de l'apartheid ou je me trompe. Notre avenir est tout tracé : le développement séparé. Les banthoustans s'annoncent bien."

http://www.marianne2.fr/Les-juifs-orthodoxes-dispenses-de-laicite-aux-concours-des-grandes-Ecoles_a205018.html


Débat sur la laïcité : "Vous voyez, il n'y a pas eu de stigmatisation" (Alexandre Piquard)
Le Monde - 5 avril 2011

"Comment atterrir en douceur, après des semaines de polémique ? C'était la question à laquelle devait répondre le parti de Jean-François Copé, en organisant la "convention" UMP sur la laïcité, mardi 5 avril, dans un hôtel parisien. Avec deux tables-rondes calées en trois heures et une trentaine de propositions énoncées à l'avance, le "débat" qui a fait couler tant d'encre laisse finalement peu de place à l'improvisation ou aux dérapages.
"Vous voyez, il n'y pas eu de stigmatisation", confie rapidement un militant UMP, quand on lui demande ce qu'il a pensé de la première table-ronde sur l'histoire de laïcité. De fait, cet étudiant en droit venu de Nanterre sait que son parti a été accusé de chasser sur les terres du FN. Il avoue ne pas avoir appris grand-chose lors des prises de parole, mais tient à faire passer le message apaisant également délivré à la tribune par Jean-François Copé : "Certains ici ont mal vécu les amalgames" faits par l'opposition, lance le secrétaire général de l'UMP, obtenant quelques applaudissements d'une foule policée, loin des engouements de meeting.
Car ce mardi, à l'Hôtel Pullman Montparnasse, il y a presque autant de journalistes que de spectateurs. Les organisateurs parlent de deux cents accréditations. Et en fait de public, il n'y a que des militants très engagés, des salariés du parti et collaborateurs des officiels venus à la tribune. Les allées et venues des ministres sont accompagnées de nuées de journalistes menant des interviews par petits groupes hors de la salle. Parmi les porteurs de badges "participants", beaucoup de Jeunes Populaires, ce qui réjouit Benjamin Lancar, leur président, venu "soutenir" le débat.
"Il y a eu une instrumentalisation de la part des journalistes", lance avec assurance un Jeune Pop', reprenant un message souvent entendu."
[...]
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/04/05/debat-sur-la-laicite-vous-
voyez-il-n-y-a-pas-eu-de-stigmatisation_1503513_823448.html


La laïcité profanée ? (Jean-Emmanuel Ducoin)
L'Humanité - 31 mars 2011

"La laïcité ? "L'État chez lui, l'Église chez elle." La loi de séparation ? "La marche délibérée de l'esprit vers la pleine lumière, la pleine science et l'entière raison." Oser citer Victor Hugo puis Jean Jaurès - rien de moins - n'aurait aucun sens si la situation actuelle ne réclamait un peu plus que de la vigilance, disons une résistance combative... Les urnes des cantonales à peine vidées, avec le succès que l'on sait pour l'UMP, le président, plus inconscient que jamais, semble ne pas vouloir renoncer à son pseudo-débat sur la laïcité, toujours programmé le 5 avril. Rien pour l'instant ne l'a ramené à la raison, pas même les réserves, nombreuses, venues de son propre camp, occasionnant un psychodrame UMP-institutions quasi unique dans l'histoire de la Ve République.
Depuis le rappel à l'ordre du prince-président, tout le monde est rentré dans le rang, sans pour autant nous faire oublier que le parti présidentiel est désormais divisé en deux clans. Ceux qui pensent sans le dire qu'en se focalisant sur les thématiques identitaires l'UMP a volontairement désenclavé les thèses du Front national. Et ceux qui pensent et en le disant (parfois) que l'avenir de la droite, à l'image du continent, se joue "désormais à l'ultradroite", assumant sans complexe la comparaison avec le modèle italien de porosité des idées entre mussolinisme et berlusconisme. Et au milieu de ce fourre-tout idéologique ? Des Français déboussolés qui, pour la plupart, tentent vaille que vaille de boucler leurs fins de mois, errant dans un paysage républicain et moral totalement dévasté..."
[...]
http://www.humanite.fr/31_03_2011-la-la%C3%AFcit%C3%A9-profan%C3%A9e-469032


Les religions de France contre le débat sur la laïcité (Reuters)
Le Point - 29 mars 2011

"Les représentants des six grandes religions de France se prononcent dans une tribune commune contre le débat sur la laïcité voulu par l'UMP et à l'origine de polémiques jusque dans la majorité.
Ce débat, qui se traduira par une convention organisée par le parti majoritaire programmée pour le 5 avril, vient de donner lieu à une vive passe d'armes entre le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, et le Premier ministre, François Fillon.
Les six religions, réunies au sein de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), désapprouvent la tenue de ce débat dans une tribune que publie mercredi Le Parisien."
[...]
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/les-religions-de-france-contre-le-debat-sur-la-laicite-29-03-2011-1312991_240.php


Laïcité: il n'y a plus besoin de débattre, mais d'agir (Patrick Gaubert)
Marianne2 - 19 mars 2011

"Cette semaine, Marianne laisse carte blanche à Patrick Gaubert. Pour le Président du Haut Conseil à l'intégration, quand des minorités intégristes instrumentalisent la religion, la transmission des éléments de la culture républicaine devient problématique. Et la politique d'intégration court à l'échec.
Des jeunes gens en manque de repères sont soumis à un discours de détestation du pays où ils vivent.
Voici la laïcité replacée au cour du débat public et l'on peut s'interroger sur l'instrumentalisation dont elle fait l'objet depuis plusieurs mois. Il est, en effet, plus urgent d'agir que de lancer un énième débat sur ce sujet au risque de stigmatiser l'ensemble de nos compatriotes musulmans. Le Haut Conseil à l'intégration (HCI), comme d'autres institutions, a déjà travaillé, débattu et fait depuis longtemps des propositions sur ces enjeux. Il est en particulier le rédacteur de la charte de la laïcité dans les services publics, signée par le Premier ministre en 2007, mais depuis lors peu ou pas diffusée.
L'intrusion agressive du religieux dans la sphère publique depuis l'affaire du port du voile islamique au collège de Creil, en 1989, est loin d'avoir disparu, en dépit de la pertinence des lois votées. La question continue de se poser sous diverses formes dans des hôpitaux publics, des universités, ou encore dans l'entreprise et même dans les crèches, comme l'affaire Baby Loup l'a illustré.
Le HCI, que je préside depuis novembre 2008, a déjà exprimé sa conception de la laïcité : elle est un principe de concorde sociale assurant tout à la fois la liberté de culte, celle de ne pas croire et la nécessaire neutralité des services et pouvoirs publics. Elle fait désormais largement consensus et vise à rassembler, non à diviser la société, non à dresser les Français les uns contre les autres. (...)
Aucune religion ne peut imposer ses valeurs à la collectivité républicaine. Aux responsables du culte musulman, comme, avant eux, chrétiens et juifs, de le reconnaître sans ambiguïté. Aux politiques désormais de se saisir de nos propositions pour agir."

http://www.marianne2.fr/Laicite-il-n-y-a-plus-besoin-de-debattre-mais-d-agir_a203930.html


Débat sur la laïcité : "les musulmans en ont marre d'être les boucs émissaires" (AFP)
Le Point - 17 mars 2011

"Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé jeudi l'inquiétude et l'exaspération de musulmans qui se sentent "traités comme les boucs émissaires" des problèmes de la société française.
Lors d'une conférence de presse, les membres du CFCM ont répété leur crainte de dérives du débat prévu le 5 avril à l'UMP sur la laïcité, ce dont ils se sont émus mercredi auprès du ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
Le président du CFCM Mohammed Moussaoui a fait part de "l'incompréhension face à ce traitement disproportionné des questions liées à la pratique religieuse musulmane, alors même que ces questions ne sont pas les plus prioritaires pour les Français dans leur ensemble".
"Les musulmans de France en ont marre d'être les boucs émissaires des problèmes de la société", s'est exclamé Anouar Kbilech, secrétaire général du CFCM. "Ils veulent être traités comme des citoyens à part entière et non comme des citoyens entièrement à part".
Le débat, débarrassé de la question de l'obligation des prêches en arabe reconnu inconstitutionnel par M. Guéant, devrait porter sur les lieux de prière, la formation des imams, le port du foulard par les mères accompagnant les sorties scolaires, certaines pratiques à l'hôpital ou dans les salles de sport ou la viande hallal dans les cantines scolaires.

Le CFCM ne compte pas participer à ce débat."
[...]
http://www.lepoint.fr/politique/debat-sur-la-laicite-les-musulmans-en-ont-marre-d-etre
-les-boucs-emissaires-17-03-2011-1308052_20.php


La laïcité est la clef d'une société apaisée et démocratique (Pierre Dharréville, Annie Mazet)
L'Humanité - 10 mars 2011

Pierre Dharréville est secrétaire départemental du PCF des Bouches-du-Rhône, et Annie Mazet, secrétaire départementale du PCF de la Drôme.
"Pourquoi ne faut-il pas laisser Nicolas Sarkozy s'approprier le débat sur les religions ?
Quelle bouillie ! Islam, immigration, identité nationale. On a jeté des ingrédients en dés dans la marmite et on y ajoute chaque jour son lot d'épices avariées. Il n'aura échappé à personne que la fin (du quinquennat) justifie les moyens. L'hypercandidat reprend donc ses vieilles techniques de provocation pour essayer de noyer le poisson, dans un pitoyable pas de deux avec Marine Le Pen, qu'il se fait fort de battre sur son propre terrain. Triste concours de nationalisme haineux.
Pendant quatre ans, il s'est servi de la République comme d'un paillasson, invitant ses amis fortunés à partager son attitude. Et c'est au nom de "la République laïque" qu'il vient maintenant s'adresser à nous. Et c'est en nous parlant gaiement de laïcité qu'un jour il stigmatise les musulmans, justifiant qu'on puisse désormais parler d'islamophobie. Et que le lendemain il flatte grossièrement les catholiques, auprès desquels il a visiblement beaucoup à se reprocher. Nous ne devons pas nous laisser berner par ces débats biaisés, qui se déroulent dans de perpétuels amalgames incestueux. Nous savons bien qu'il s'agit ainsi de revenir goûter aux joies de l'identité nationale et de ses relents xénophobes. Nous appelons donc les croyants à ne pas laisser un imposteur instrumentaliser leur foi et diriger leurs choix. S'il est parfois ténu, le dialogue interreligieux est une réalité qui contredit cette tentative de dresser les uns contre les autres. Il ne faut donc pas laisser la droite redéfinir les contours de la laïcité à sa sauce dans un débat dont elle peine à poser le cadre (et pour cause)?: la laïcité n'est pas lepénisable. Ce n'est pas une machine à exclure ou à montrer du doigt. Elle ne saurait servir la fabrication d'une culture nationale franchouillarde aux relents néocoloniaux, voire néovichystes.
Mais nous n'en sommes pas arrivés là par hasard. Au fil du temps, le mot "laïcité" est devenu un mot-paravent derrière lequel on croit pouvoir se réfugier sans plus d'explications. "
[...]
http://www.humanite.fr/09_03_2011-la-la%C3%AFcit%C3%A9-est-la-clef-d%E2%80%99
une-soci%C3%A9t%C3%A9-apais%C3%A9e-et-d%C3%A9mocratique-467195


Face aux militants UMP, le discours de la méthode de M. Copé sur la laïcité (Pierre Jaxel-Truer)
Le Monde - 5 mars 2011

"Le patron du parti présidentiel tente de recadrer le débat polémique sur la place de l'islam. Jean-François Copé ne cesse, depuis une semaine, d'expliquer que l'enjeu du débat qu'il met en oeuvre sur la laïcité et la place de l'islam en France a été mal compris." [...]
http://www.lemonde.fr/teaser/?url_zop=http%3a%2f%2fabonnes.lemonde.fr%2fpolitique%2farticle
%2f2011%2f03%2f05%2fface-aux-militants-ump-le-discours-de-la-methode-de-m-cope-sur-la-laicite_1488769_823448.html


Le billet de Maurice Ulrich : Laïcité (Maurice Ulrich)
L'Humanité - 24 février 2011

"Thierry Mariani, secrétaire d'État, pense beaucoup à l'islam de France et a des idées. Par exemple : "Dans ma commune, la mosquée a été construite dans le style provençal, sans minaret." Quant à ce qu'il s'y dit, c'est clair : "Pour bâtir un islam de France, le français doit être la langue employée dans les mosquées." Et avec l'accent provençal ! Au nom cependant de l'égalité de traitement des religions dans la république, voici quelques suggestions de plus. D'abord raser les clochers des églises de France et d'urgence les tours de Chartres, visibles de toute la Beauce, raser tous les bâtiments religieux qui ne sont pas dans le style local et les reconstruire. Par exemple, en chalet savoyard ou en fermette normande. Puis contrôler de près les lieux de culte où il est plus que probable que l'on ne parle pas toujours français. Les églises orthodoxes, les synagogues, l'église américaine de Paris et autres. Enfin, surveiller comme le lait sur le feu un certain ressortissant de l'État du Vatican à qui il arrive, même en France, de s'exprimer en latin."
http://www.humanite.fr/24_02_2011-la%C3%AFcit%C3%A9-465866


>>> Suite de la revue de presse : la laïcité : 2010

Voir la page d'accueil sur la laïcité


Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion   Accueil Revue de presse    Haut de page    Contact   Copyright ©