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Laïcité2010Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Jean-Michel Quillardet : "Les revendications identitaires sont inquiétantes" (Stéphanie Le Bars) Le Monde - 4 août 2010 "Le président de l'Observatoire de la laïcité défend une conception du combat laïque qui va au-delà de la loi de 1905. Jean-Michel Quillardet, grand maître du Grand Orient de France de 2005 à 2008, est président de l'Observatoire international de la laïcité. Cette structure a été créée en septembre 2008 pour "défendre et enseigner la laïcité et les principes républicains". Selon ses promoteurs, l'Observatoire a aussi vocation "à fédérer l'ensemble des énergies laïques". - Le projet de loi interdisant le port du voile intégral au nom de la défense de l'ordre public et du respect de la dignité est examiné à partir du mardi 6 juillet par les députés." [...] http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1128651 La laïcité, ce n’est pas la charcuterie (Alexis Corbière) L'Humanité - 29 juin 2010 Alexis Corbière est Conseiller de Paris, Secrétaire national du Parti de Gauche Sous-titre : Des "Apéros saucisson" pour lever le coude ou pour tendre le bras ? "L’histoire nous l’a appris. Le projet émancipateur de la gauche doit articuler toutes les dimensions de l’émancipation (juridique, politique, sociale,etc.) sans en négliger aucune. Et l’émancipation laïque, seule garante de la liberté de conscience, doit en être le cœur. Nous devons donc, sans relâche, défendre la laïcité. Toutefois, ce ne peut être la caution de "coups montés" nauséabonds. Ainsi, il y a quelques jours, une vingtaine de groupuscules ont pris l’initiative, via le réseau Facebook, d’organiser le 18juin un "apéro saucisson et pinard" dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris. A priori, rien à redire. Sauf que l’objet annoncé de cet apéro n’est pas de boire un coup paisiblement, mais de dénoncer "l’invasion islamique" du quartier. Depuis plusieurs années, chaque vendredi, des centaines de personnes prient dans la rue. Lors de ces prières publiques qui bloquent des rues, la laïcité n’est pas respectée, c’est une évidence. Il y a là un problème réel qui n’a que trop duré. Mais, profitant de cette situation de "non-droit", l’innocent apéro franchouillard bascule dans autre chose. De fait, par sa volonté de provocation, il dresse un particularisme culinaire contre un autre particularisme, religieux celui-ci." [...] http://www.humanite.fr/29_06_2010-la-la%C3%AFcit%C3%A9-ce-n%E2%80%99 est-pas-la-charcuterie-448556 Opposition laïque au bail prévu pour la mosquée de Vannes (PHA) Libération - 18 mai 2010 "L’association laïque La Libre-pensée a fait savoir aux élus vannetais qu’elle jugeait illégale le bail emphytéotique prévu entre la Ville et la communauté musulmane pour louer le terrain qui accueillera un futur centre cultuel. Selon l’association, qui menace de saisir le tribunal administratif, ce bail serait contraire à la loi de séparation de l’église et de l’état de 1905. Il prévoierait la mise à disposition d’un terrain de 1500 m2 dans le quartier de Kercado pour un loyer annuel de 4000€, indique Le Télégramme. Les responsables de la Libre pensée, qui s’étaient opposés il y a quelques années à l’édification de la statue de Jean-Paul II à Ploërmel, estiment que la municipalité n’a pas à apporter son soutien à la construction de la mosquée et que ce terrain doit donc être loué au prix du marché. Le futur édifice doit remplacer la cave du quartier de Menimur où les musulmans se réunissent pour prier depuis 1982." http://www.liberennes.fr/libe/2010/05/opposition-la%C3%AFque-au-bail-pr%C3%A9vu-pour-la-mosqu%C3%A9e-de-vannes.html Douze propositions pour renforcer la laïcité (Cécilia Gabizon) Le Figaro- 16 mars 2010 "Le Haut Conseil à l'intégration souhaite que le port de signes religieux ostensibles soit interdit aux "collaborateurs occasionnels du service public" et aux élus. (...) Le Haut Conseil à l'intégration (HCI) mène depuis octobre une réflexion sur l'expression religieuse dans les espaces publics avec une vingtaine d'experts : chercheurs, sociologues, universitaires et personnalités qualifiées. À l'issue de leurs travaux, il vient de rédiger une série de recommandations, que son président, Patrick Gaubert, va remettre prochainement au premier ministre. "Ce sont des propositions pour répondre aux situations nouvelles, que n'avait pas prévu la loi de 1905 , explique-t-il, pour éviter les réactions excessives à chaud, la focalisation sur l'islam, et pour rétablir une laïcité dynamique, qui est un facteur d'intégration." La loi de 1905 sépare l'espace public du privé. Mais ne dit rien sur l'espace civil. Elle n'avait pas anticipé la mutation de la société, l'affirmation chaque jour plus importante des particularismes sur la voie publique, que ce soit les tribus adolescentes, les looks voyants ou encore l'appartenance religieuse. La montée en puissance de l'islam, religion de rites collectifs, a elle aussi bousculé une société sécularisée. Ces dernières années, de multiples affaires ont éclaté, dans ce flou juridique. Le HCI suggère de distinguer trois espaces : le public, le civil et l'intime, et de renforcer la laïcité dans les espaces où s'exerce l'autorité publique. Il insiste pour que, au-delà des fonctionnaires, tous les collaborateurs occasionnels du service public soient soumis au même impératif de neutralité. Cette recommandation qui concerne les jurys d'examen et jurés d'assises vaut aussi pour les parents accompagnateurs de sortie scolaire, et pourrait faire polémique, puisque la Halde avait jugé discriminatoire d'évincer des mères voilées. Le HCI propose aussi la prohibition de tous signes et tenues religieux au sein des assemblées délibérantes des collectivités publiques, même s'il reconnaît que "les élus jouissent d'une pleine liberté d'expression au sein des assemblées". Il propose qu'"en tant que représentants de l'ensemble des citoyens, ils n'y manifestent pas de manière visible leur appartenance". Le devoir de neutralité s'impose tout particulièrement lorsque le maire agit comme officier public lors d'un mariage, par exemple." [...] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/03/17/01016-20100317ARTFIG00036-douze -propositions-pour-renforcer-la-laicite-.php Pour une sécularisation des religions (Charles-Henry Cuin) Libération - 3 mars 2010 Charles-Henry Cuin est sociologue, professeur à l’université Victor- Segalen Bordeaux-II. "Dans ce domaine, au moins, tout ne se passait pas si mal. La société française était parvenue à un consensus assez remarquable. Sa "sécularisation" avait pris un certain temps, mais, depuis la fin des années 50, elle était si bien accomplie que, dans l’espace public, les relations interreligieuses enfin apaisées en étaient devenues comme invisibles. Chacun ignorait - ou quasiment - la confession d’autrui, croyants et non croyants ne s’opposaient plus que de façon convenue, on n’exhibait ses préoccupations spirituelles que dans un cercle d’intimes. Proclamer publiquement une appartenance religieuse ou son athéisme passait pour une faute de sociabilité. Bref, à l’exception des membres des clergés, l’appartenance religieuse avait été retirée de ce composite qu’est l’identité sociale affichée. Cette version laïque de la modernité avait largement favorisé à la fois l’autonomie individuelle et l’intégration collective. Rien de surprenant, donc, à ce que ces valeurs "laïques" soient devenues pour le plus grand nombre l’objet d’un attachement aussi profond que jaloux. Refuser de connaître les allégeances spirituelles ou philosophiques des individus avec lesquels nous avons affaire est infiniment avantageux. (...) Mais voici qu’en France ce consensus est ressenti comme menacé par des conceptions religieuses que la modernité n’a pas encore eues le temps de plier à ses propres formes ou qu’elle a imprudemment laissé se redresser. Si l’islam, nouveau venu, est directement concerné, le christianisme et le judaïsme ne sont pas en reste, dont la visibilité s’accroît sensiblement dans l’espace public. Le "retour du religieux" paraît bien être, dans certains cas, un retour au dogme et à l’institution, c’est-à-dire un retour des religions. Or, cette évolution affecte une conception du "vivre ensemble" largement partagée par des couches nombreuses et diverses des sociétés européennes. (...) En somme, certaines conceptions de la vie sociale sont menacées par les religions non encore sécularisées. Rejeter ceux qui se réclament de ces dernières témoigne toutefois d’une sous-évaluation des ressources puissantes de la modernité en matière de capacité à «séculariser» les religions les plus résistantes. Mais, à l’inverse, «ouvrir» à tous vents la laïcité ne peut produire que des turbulences dont on peut estimer qu’on les a jadis trop longtemps endurées." [...] http://www.liberation.fr/societe/0101622327-pour-une-secularisation-des-religions Philippe Le Breton, édile porte-étendard de la laïcité (Xavier Renard) Libération - 24 février 2010 "Philippe Le Breton, maire (PS) de Joué-lès-Tours, a allumé une polémique hier en déployant, sur le fronton de la mairie, une banderole où on lit le mot "laïcité". Le Breton estime que "le fait religieux est de plus en plus présent dans le débat public. Dans ma ville, il y a des burqas, les parents demandent de la nourriture halal dans les cantines, des jeunes suivent des formations financées par des fonds obscurs. Bref, il est de mon devoir de rappeler nos valeurs de tolérance. Ce n’est pas contre les musulmans, la laïcité s’applique à toutes les religions". Une partie des élus de la ville désapprouvent. Et ils ne sont pas les seuls. Dans un courrier, le préfet d’Indre-et-Loire a ordonné la suppression immédiate de la mention qu’il juge illégale. Pour l’heure, la banderole flotte toujours. X. R. (à Tours)." http://www.liberation.fr/societe/0101621111-philippe-le-breton-edile-porte-etendard-de-la-laicite Répondre à l'intolérance par la laïcité (Alain Jakubowicz) Le Monde - 31 janvier 2010 "Ce titre en apparence provocateur n'est pas la dernière attaque contre la laïcité ou le slogan prosélyte d'une secte en vogue. Il est une forme de réponse, tirée de l'histoire du XXe siècle, à ceux qui prétendent rechercher ailleurs que dans le coeur et dans l'esprit la définition de l'identité nationale. Quand mon grand-père a fui l'Allemagne nazie, en 1933, après avoir fui les pogroms polonais quelques années plus tôt, il ne s'est pas demandé où aller. Ce ne pouvait être qu'en ce pays rêvé, ainsi défini dans son yiddish maternel, "gliklish wie gott in Frenkreich", heureux comme Dieu en France. Naturalisé français, mon grand-père avait l'habitude, chaque 8-Mai, 14-Juillet et 11-Novembre d'arborer fièrement un drapeau tricolore à la fenêtre de son appartement. Il n'avait pas besoin de débat sur l'identité nationale pour savoir qui il était et pourquoi il aimait la France. A l'instar d'Emmanuel Levinas, il pensait que s'interroger sur son identité c'est un peu l'avoir perdue (...) Il appartient aux associations de le combattre, fût-ce contre les élus, quand ils croient pertinent d'en appeler au prêtre, à l'imam et au rabbin lorsque survient dans les banlieues telle ou telle agression antisémite ou antimusulmane. Les associations doivent également investir d'une même voix le combat pour la laïcité. Refuser le voile intégral dans l'espace public et les horaires aménagés pour les femmes dans les piscines et les gymnases, ce n'est pas porter atteinte à une communauté religieuse mais défendre le lien social, ciment de notre démocratie." [...] http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/30/repondre-a-l-intolerance-par-la-laicite_1298987_3232.html Voir la page d'accueil sur la laïcité ![]() ![]() |