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Turquie

2004-2006

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la rubrique : Turquie



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Voir la page : Benoît XVI en Turquie


La Turquie peu charitable avec ses chrétiens (Marc Semo)
Libération - 27 novembre 2006 (2 pages)

"Alors que le pape arrive demain à Ankara pour une visite de quatre jours, la spoliation par l'Etat des biens immobiliers des communautés catholique, grecque orthodoxe et arménienne persiste. Sous pression de l'Europe, une loi censée protéger le patrimoine des fondations religieuses vient d'être adoptée."


Turquie : La visite du pape est un bon test (Mehmet Ali Birand)
Courrier International - 23 au 29 novembre 2006 (1/2 page)

"Si le séjour de Benoît XVI se déroule bien, la Turquie prouvera aux Européens qu’elle est capable d’adhérer à l’UE - et aux chrétiens qu’elle demeure un Etat laïc et tolérant."
Dans un contexte de tension après l'indignation suscitée par les propos du pape sur le prophète Mahomet à Ratisbonne, la visite du pape dans un pays musulman prend une grande importance. "Les Européens observeront le candidat à l’entrée dans l’Union européenne, tandis que le monde chrétien testera la capacité de tolérance des musulmans. Le débat portera sur la différence éventuelle entre une Turquie laïque et démocratique et les autres pays musulmans."
Quant au Premier ministre Erdogan qui se trouvera à un sommet de l'Otan à Riga, il n'a pas souhaité rencontrer Benoît XVI et n'a donc pas écourté son voyage, même de quelques heures. "Erdogan a expliqué que l’interlocuteur du pape serait le président de la République, Ahmet Necdet Sezer, et a ajouté qu’il n’organisait pas son emploi du temps en fonction de celui du pape."


L'islam européen, version anglaise (Xavier Ternisien)
Le Monde - 11 août 2006 (1/6 de page)

La "conférence des musulmans d'Europe" qui s'est tenue le 2 juillet 2006 à Istanbul s'est déroulée à l'initiative de la diplomatie britannique, même si elle a été officiellement préparée par un comité de diverses personnalités musulmanes.
"Les Britanniques sont soucieux d'améliorer leur image, après leur participation à la guerre en Irak." Cette communication s'adresse également à la communauté musulmane en Grande-Bretagne. Elle vise à montrer que la politique britannique à l'égard du monde musulman ne se résume pas à la question irakienne et que le gouvernement de Sa Majesté considère l'islam avec bienveillance." Cette conférence a permis de mettre en avant les vertus de leur modèle d'intégration, tandis que l'interdiction du voile dans les écoles en France a été perçue comme une "forme de discrimination". (Il s'agit d'une loi sur les signes religieux, quels qu'ils soient, et pas spécifiquement sur le port du voile)
"Dans le cadre du "dialogue des civilisations" et de la lutte contre le terrorisme islamiste, plusieurs pays européens entament un dialogue volontariste avec le monde musulman. En avril, l'Autriche a organisé, à Vienne, une conférence européenne des imams. Les musulmans français étaient quasiment absents des débats. A Istanbul, sous l'impulsion des Britanniques, il a été décidé de créer un "forum des organisations musulmanes à l'échelon européen". Un islam d'Europe est en train de voir le jour."


Déroute en vue pour le gouvernement islamiste (Ahmet Altan)
Courrier International - 1er au 7 juin 2006 (2/3 de page)

"En se braquant sur la seule défense du voile, au détriment des questions cruciales, le parti au pouvoir s’isole de la société, explique un intellectuel turc."
Le parti islamiste (AKP) a accumulé les erreurs qui pourraient le mener au KO. Cela a conduit à la constitution d'un front capable de porter des "coups violents" à la majorité gouvernementale. "Pour les tenants de cette tendance, le voile est en effet le symbole de la “réaction religieuse fondamentaliste”. Ils considèrent dès lors que la "défense de la laïcité" passe en premier lieu par l’"élimination de l’espace public de ce symbole rétrograde"."
L'AKP a voulu faire du voile une question plus importante que celle de la démocratie et des droits de l’homme. "On se retrouve donc dans une configuration où le pouvoir politique, qui a perdu l’appui des démocrates et qui sort sans complexes de la légalité, tente de se faire accepter au forceps en utilisant le voile pour montrer sa force face à un appareil d’Etat qui évolue tantôt dans l’ombre, tantôt dans la lumière."


Le succès des "calvinistes islamiques" de Kayseri (Jeanne Lhoste)
Le Figaro - 24 mai 2006 (1/4 de page)

Turquie. "Une nouvelle génération d'hommes d'affaires a fait de cette ville anatolienne un centre industriel florissant, laboratoire d'une nation à la fois musulmane et libérale."
Malgré la bonne marche des affaires, l'austérité demeure la règle. ""Nous ne jetons pas l'argent par les fenêtres, nous ne gaspillons rien et réinvestissons tout, voilà la mentalité d'ici", résume Celal Hasnalçaci. Une ligne de conduite toute protestante."
[...] "A Kayseri, la religion est au service du travail. Le Coran fait office de manuel du parfait petit entrepreneur. Même le fils du mufti (autorité religieuse) s'est lancé dans le business."


Turquie. Allah est plus grand que Darwin (Ismet Berkan)
Courrier International - 30 mars au 5 avril 2006 (1/2 page)

Défendant le pluralisme, le journal turc "Radikal" s’inquiète car "les manuels scolaires turcs mettent sur le même plan la théorie de l’évolution et les mythes religieux concernant la création du monde."
"Le vrai danger pour la Turquie, ce n’est pas que nous ayons peut-être bientôt un président de la République dont l’épouse portera le voile. Non, le vrai danger, c’est que la science soit évincée de la place publique au profit de thèses religieuses. N’oublions pas que l’Empire ottoman s’est effondré précisément parce qu’il avait rejeté la science. Faisons en sorte que notre République ne connaisse pas le même sort."


Caricatures : la Turquie, musulmane d'abord (Marc Semo)
Libération - 8 mars 2006 (1/6 de page)

Pendant l’affaire des caricatures, la presse turque, notamment le quotidien Cumhurriyet, héritier du fondateur de la république laïque, Mustafa Kemal, a préféré "jouer profil bas". Le président de la Fondation pour les droits de l'homme de Turquie se désole : "C'est à la fois terrible et révélateur de l'évolution des esprits dans le pays."
Les manifestions furent massives et pacifiques, hormis l’assassinat d’un prêtre italien. Cependant le malaise demeure, "d'autant que le gouvernement a laissé certains de ses députés lancer des campagnes de boycott."
La conséquence est une dégradation de l’image de la Turquie après de l’Union européenne car "le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan a réagi d'abord en tant que représentant d'un pays musulman. Certes, il parlait au nom d'un islam modéré, mais sans comprendre que l'enjeu n'était pas le dialogue entre les civilisations, mais celui de la liberté d'expression dans un Etat de droit".
Pour le directeur du centre d'études sur l'Union européenne à l'université Bahcesehir d'Istanbul, Cengiz Aktar, "la crise des caricatures a révélé à quel point le nationalisme turc est en train de se refonder autour du socle de l'islam sunnite".
Personne n’a oublié que les événements de 1997 où "une trentaine d'intellectuels furent brûlés dans un hôtel attaqué par une foule d'islamistes en furie après la publication d'extraits des Versets sataniques de Salman Rushdie par le défunt écrivain satiriste Aziz Nesim".


Turquie : Encore un effort pour être vraiment laïcs (Mehmet Ali Kiliçbay)
Courrier International - 1er au 7 décembre 2005 - (2/3 de page)

L’hebdomadaire populaire Yeni Aktüel se demande si l’on peut vraiment parler de laïcité en Turquie alor que l’islam sunnite est privilégié par rapport aux autres religions. Mehmet Aydin, le ministre d’Etat en charge des affaires religieuses, considère par exemple, en parlant des lieux de cultes (maison cem) de la communauté des alevis qui pratique une forme hétérodoxe de l’islam, que "les musulmans n’avaient pas d’autres lieux de culte que les mosquées".
On peut donc s’interroger sur la laïcité de la Turquie. En effet, pour la Direction des affaires religieuses, seule l’interprétation sunnite tient lieu de norme. "Cette direction s’octroie dès lors le droit de normaliser ou de marginaliser toutes les autres croyances religieuses du pays."
Si la Turquie ne veut pas être considérée comme un Etat théocratique par l’Union européenne à laquelle elle voudrait adhérer, elle devrait mettre fin aux agissements de la Direction des affaires religieuses. Entre autres exemples donnés par l’article, celui de la discrimination religieuse pratiquée par la municipalité d’Ankara qui "bien qu’elle ait très officiellement décidé d’exempter les lieux religieux de factures d’eau, continue d’exiger le paiement de ces factures auprès des maisons cem et des églises, alors que les mosquées et les cours de lecture coranique en sont effectivement exemptés". Cette façon de procéder semble être devenu un "mode de pensée dominant". Dans ce contexte, "pourquoi court-on après la démocratie ?"


L'islamisme gagnera-t-il la bataille de l'Europe (Gilles Kepel)
Le Monde - 2 novembre 2004 - (1/2 page)

Europe. La question de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne et, en France, l'affaire du voile à l'école mettent en lumière l'imbroglio devant lequel se trouvent les populations musulmanes d'Europe. L'européanisation de leur religion sera-t-elle un exemple ou bien offrira-t-elle l'opportunité aux "militants islamistes et salafistes d'établir les têtes de pont d'un prosélytisme qui, à en croire les plus exaltés, assurerait la troisième - et victorieuse - expansion sur le sol européen", après les échecs en Espagne au XVe siècle et lors du siège de Vienne en 1683 ?
[...]
Cette bataille autour des musulmans en Europe se joue aussi sur la question de l'intégration de la Turquie dans l'Union Européenne. Demandée par les élites laïques et les classes montantes voulant bénéficier de la prospérité européenne, cette intégration permet cependant aux islamistes turques d'utiliser les libertés européennes pour rendre possible le port du voile dans les universités.
Cette question politique de l'islam en Europe nécessite de "poser les enjeux de manière claire, afin que chacun sache comment se définir et à qui s'identifier."


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