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Espagne

2004 - 2005

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

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En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
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Espagne. "Saint Franco, priez pour nous" (Diane Cambon)
Marianne - 17 au 23 décembre 2005 (1/2 page)

L'Espagne est pour le Vatican le premier problème, au sein de l'Occident. Après s'en être pris aux homosexuels - "le mariage homosexuel est une atteinte aux fondements mêmes de la famille" - l'épiscopat espagnol a mobilisé les catholiques pour manifester pour la sauvegarde de l'éducation religieuse obligatoire. Les évêques espagnoles refusent bien évidemment de "faire le deuil de leurs avantages fiscaux, héritage du franquisme".


Bataille pour l'école privée en Espagne
Le Monde - 15 novembre 2005 - (20 lignes)

Plusieurs centaines de milliers d’Espagnols ont manifesté, le 12 novembre dernier, à Madrid contre un projet de loi sur l'éducation présenté par le gouvernement socialiste de Zapatero.
Dans un pays où un tiers des élèves est scolarisé dans un établissement privé, les manifestants refusent "que l'Etat ait un droit de regard sur la répartition des élèves entre le public et le privé sous contrat". L'enseignement de la religion est l’autre cause de la mobilisation des opposants qui "veulent que la religion soit traitée à égalité avec les autres matières enseignées et compte pour la notation, le passage dans la classe supérieure ou l'accès à l'université."


L'Eglise espagnole fait donner les cloches contre Zapatero (François Musseau)
Libération - 14 novembre 2005 - (1/4 de page)

A l'initiative de la hiérarchie catholique, une grande manifestation s'est déroulée samedi à Madrid contre le projet de loi sur l'enseignement du gouvernement Zapatero. En tête du cortège de plusieurs centaines de milliers de personnes se trouvait l'état-major du parti populaire entouré de slogans "pour un enseignement dans la liberté".
Seulement six évêques (contre 20 lors de la manifestation contre le mariage gay) participaient à la marche. Cependant l'épiscopat espagnol avait fortement incité à la mobilisation contre cette loi "qui porte gravement atteinte à l'Eglise". Ce qui les gêne c'est que les collèges semi-privés ne pourront plus "trier les élèves à leur guise" et devront se plier au régime des établissements publics; mais c'est surtout le gel d'une loi approuvée par Aznar "qui rendait la matière de religion (catholique) obligatoire à l'école et décisive pour l'accès aux classes supérieures et à l'université".
Pour le politologue Gil Calvo, "dans un contexte de déchristianisation, l'église enrage de ne pas pouvoir renforcer son influence dans l'enseignement". En effet, en seulement quatre ans la part des jeunes pratiquants est passée de 28% à 14%. De même qu'à l’époque de Felipe Gonzalez dans les années 80, l'épiscopat a vertement critiqué "la fureur laïque" du gouvernement Zapatero.
Pour Teresa de la Vega, la numéro 2 du gouvernement, le dialogue est bloqué avec les évêques qu'elle accuse d'"intransigeance". "En Espagne, peut-être parce qu'elle craint de perdre ses énormes privilèges, notamment financiers (3 milliards d'euros d'apports de l'Etat par an), hérités du concordat de 1979, la Conférence épiscopale se montre plus furibonde." En Espagne, la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'est encore qu'un "projet virtuel".


Madrid ne veut plus payer l’Eglise
Libération - 30 mai 2005 (12 lignes)

Espagne. Le gouvernement espagnol a annoncé vouloir mettre un terme au financement public de l’Eglise catholique, tel que le prévoit un accord de 1979 avec le Vatican.


L’Eglise appelle les fonctionnaires à boycotter le mariage homosexuel (Diane Cambon)
Le Figaro - 29 avril 2005 (1/6 de page)

Espagne. La réaction du Vatican, après l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel, ne s’est pas faite attendre. Par la voix du cardinal Alfonso Lopez Trujillo, il a appelé les fonctionnaires espagnols à "l’objection de conscience". Dès le 20 novembre 2004, Joseph Ratzinger avait qualifié ce projet de "destructible pour la société". Le clergé espagnol a appelé également à la "désobéissance sociale", un catholique devant "obéir à Dieu, avant d’obéir aux hommes", tout en faisant une comparaison avec l’holocauste nazi. Les collectifs homosexuels ont jugé la comparaison "répugnante" et ont demandé à l’Eglise de "cesser de semer la haine contre les victimes de discrimination". Plusieurs maires conservateurs, dont l’épouse de José Maria Aznar, ont déjà annoncés qu’ils refuseraient de célébrer de tels mariages. Un rappel à l’ordre du ministre de la Justice a permis le retour à un certain apaisement. Les élus qui refuseraient d’appliquer la loi encourraient la destitution pour "acte discriminatoire".


L'Eglise espagnole renoue le dialogue avec M. Zapatero (Henri Tincq)
Le Monde – 11 mars 2005 - (1/8 de page)

Espagne. "C'est un coup d'Etat" que l'évincement du cardinal Rouco Varela, proche de l'ancien gouvernement Aznar, de la présidence de la Conférence des évêques espagnols. Il a été remplacé par Mgr Ricardo Blazquez, 63 ans, à la réputation d'homme de dialogue. Cette élection constitue à la fois un vote contre la capitale (il a été élu grâce aux voix des évêques basques et catalans) et une action contre la ligne de conduite intransigeante de son prédécesseur vis-à-vis du gouvernement et de sa politique "laïque" (projet de loi sur le mariage homosexuel et le divorce, limitation de l'enseignement religieux à l'école...)
L'ancien président de la conférence des évêques était allé en janvier chercher le soutien du pape qui avait dénoncé la "permissivité morale" et le "laïcisme" du gouvernement Zapatero, faisant ainsi "sursauter toute la classe politique".
Mgr Ricardo, dont la position est tout de même fragile, a rappelé l'opposition de l'Eglise aux projets du gouvernement espagnol, tout en promettant de revenir à la voie du dialogue.


Détente entre l’Eglise catholique et le gouvernement Zapatero (Sophie de Ravinel)
Le Figaro - 11 mars 2005 - (1/10 de page)

Espagne. Le gouvernement espagnol s’est montré satisfait de la nomination du nouveau président de la conférence épiscopale, Mg Ricardo Blasquez. Après les tensions de ces derniers mois dans les rapports avec l’Eglise, la destitution du cardinal Rouco Varela est perçue comme un "révolution". Même s’il n’a pas vraiment "le profil de celui qui pourrait révolutionner les rapports entre l’Eglise catholique et la société", ses idées, plutôt proches de celles des socialistes, paraissent propices à l’apaisement.


Le Vatican critique la "permissivité morale" du gouvernement Zapatero (Diane Cambon)
Le Figaro - 28 janvier 2005 - (1/2 page)

Espagne. La tension entre le l’Eglise catholique et le gouvernement espagnol a atteint son "point d’orgue" lors de la visite de l’épiscopat espagnol au Vatican. Le pape Jean Paul II s’en est pris, en effet, à "la politique sociale "progressiste" menée par le gouvernement Zapatero". Il a, en outre, critiqué le climat de "permissivité morale" qui règne en Espagne et la "mentalité inspirée de la laïcité" qui s’y répand, craignant une "restriction de la liberté religieuse" et la relégation de "la foi à la sphère privée et s’opposant à son expression publique".
La réaction espagnole a été immédiate, le président du gouvernement ayant fermement invité l’Eglise catholique à "ne pas s’ingérer dans la sphère politique". L’ambassadeur du Vatican à Madrid s’est vu indiquer la "surprise" du gouvernement. Parmi les critiques les plus sévères, celles de José Bono, seul catholique pratiquant déclaré du gouvernement : à propos de la future loi sur le mariage homosexuel, "Je ne suis pas disposé à accepter cette doctrine selon laquelle [...] le royaume des cieux n’est pas fait pour les homosexuels qu’ils [l’Eglise] ont traîné devant l’Inquisition, brûlé et couvert de honte". Il a également fustigé les reproches du Pape quant à la laïcisation : "Le gouvernement espagnol n’est pas le prédicateur de la chrétienté".
La gauche espère bien profiter de son mandat de quatre ans pour rendre plus laïque l’Espagne où le poids de l’Eglise dans les institutions est très lourd. Les socialistes espagnols ont simplifié la procédure de divorce, supprimé le caractère obligatoire de l’enseignement religieux et préparent une loi sur le mariage des homosexuels. Ils restent encore prudents sur la réforme de l’euthanasie et l’assouplissement de la loi sur l’avortement. Ces mesures ont provoqué depuis l’automne dernier une vive offensive de l’Eglise espagnole qui craint en particulier qu’on s’en prenne à ses importants privilèges financiers "exemptions fiscales sur son patrimoine, aides économiques de l’Etat (3,5 milliards d’euros annuels, de façon directe ou indirecte)", en vertu du principe de non-confessionnalité de l’Etat espagnole, inscrite dans la constitution depuis 1978.


Mais de quoi se mêle l’Eglise ? (Juan José Tamayo, El Pais)
Courrier International - N°758 - 14 au 20 octobre 2004 - (1/2 page)

Espagne. Jamais l’Eglise catholique espagnole n’a été aussi agressive envers un gouvernement issu des urnes. Les socialistes sont accusés de "laïcisme agressif" et de "fondamentalisme laïc" par le cardinal Julian Herranz, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs et membre de l’Opus Dei. D’autres, comme l’archevêque de Pampelune, considèrent la future loi sur le divorce de "contrat de location" ou, comme Juan Antonio Martinez Camino, traitent la légalisation des mariages homosexuels de "virus" et de "fausse monnaie".
Auparavant, le gouvernement du Parti populaire consultait ou négociait avec l’Eglise catholique avant tout projet de loi. Maintenant, "les évêques semblent avoir oublié les principes les plus élémentaires de la démocratie : le pouvoir n’émane pas de Dieu, mais du peuple…". L’auteur de l’article va plus loin : "par leur attitude, la hiérarchie catholique et les organisations qui gravitent autour d’elle, démontrent qu’elles sont coupées des réalités culturelles et politiques. Elles apportent des réponses du passé à des questions du présent".
Ayant une vision confessionnelle de la politique, elles montrent leur méfiance envers la démocratie et n’arrivent pas à admettre la laïcité de l’Etat. Après avoir joué un rôle important dans la transition vers la démocratie, l’Eglise catholique risque de perdre "son capital politique et religieux de concorde" et de s’éloigner de la société.
Elle peut participer aux débats, mais "comme un interlocuteur parmi d’autres, sans recourir aux arguments de la révélation chrétienne…". Mais les hommes politiques attendent encore trop d’être approuvés dans leur conduite par les évêques catholiques au point de faire des concessions incompatibles avec l’autonomie de l’Etat. "Et cela ne me paraît pas conforme à l’Etat laïc."


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