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Blasphème

2009-2010

Revue de presse



En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le

Début de la rubrique : Blasphème


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Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème au Pakistan (Célia Mercier)
Le Figaro - 25 décembre 2010

"Le 8 novembre dernier, cette chrétienne a été condamnée à la peine capitale au nom de la loi sur le blasphème en vigueur dans la République islamique du Pakistan. Ayant fait appel, elle attend son sort en prison. C'est là qu'elle nous a raconté son effrayante histoire. (...)
Lorsqu'on l'interroge sur ce qui s'est passé le jour où tout a basculé, Asia explique fébrilement : "Nous ne sommes que trois foyers chrétiens, sur un millier de familles musulmanes. Mais nous avons toujours vécu là-bas, depuis plusieurs générations. Un jour de printemps, je suis allée récolter des baies avec d'autres villageoises, pour gagner un peu d'argent. Une de mes voisines avait soif, et je suis allée chercher de l'eau chez moi. Ma voisine était furieuse parce que j'avais utilisé son verre et elle a déclaré qu'il était souillé parce que je suis chrétienne. Cela m'a énervée."
Un incident malheureusement banal, qui s'explique par l'histoire religieuse de la région : les chrétiens, avant de se convertir, étaient des intouchables dans le système de castes hindoues dont a hérité malgré lui le Pakistan. Mais dans le verger, l'altercation tourne au vinaigre. "Mes deux voisines ont insisté pour que je me convertisse à l'islam, explique Asia. Elles disaient que c'était le seul moyen d'être sauvée. Nous avons débattu sur la religion, le ton est monté, et elles sont parties en colère." En rentrant, la jeune femme raconte l'incident à son mari. Peu après, elle est arrêtée par la police. Elle apprend qu'une plainte pour "blasphème" a été déposée contre elle, à l'instigation du mollah du village, très proche de ses voisins. (...)
"On assiste à une radicalisation de la société, constate Peter Jacob, directeur de la Commission nationale pour la justice et la paix, une organisation catholique. L'intolérance augmente, les organisations extrémistes se développent, avec des jeunes fanatisés, des mosquées qui prêchent la violence. La haine contre les minorités de notre pays fait partie du fonds de commerce de ces groupes qui prétendent "protéger l'islam". Face à ce danger, les chrétiens et les hindous qui en ont les moyens quittent le pays.""
[...]
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/24/01016-20101224ARTFIG00008-asia
-bibi-condamnee-a-mort-pour-blaspheme-au-pakistan.php


Les pays musulmans remettent l'interdiction du blasphème sur la table (AP)
Le Nouvel Observateur - 21 novembre 2009

"Quatre ans après l'affaire des caricatures de Mahomet, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) reprend sa campagne contre la "diffamation des religions", malgré l'opposition des pays occidentaux à l'interdiction du blasphème, contraire au principe de la liberté d'expression.
Les pays musulmans membres des Nations unies avaient déjà essayé de faire adopter cette notion, au nom de la lutte contre l'islamophobie, lors de la conférence des Nations unies sur le racisme dite de "Durban II", qui s'était tenue en avril à Genève. Les Etats-Unis, mais aussi la France et l'Union européenne, par la voix de l'ambassadeur de France à l'ONU Jean-François Mattéi, avaient dit non.
"Il est fondamental de faire la distinction entre la critique des religions ou des convictions et l'incitation à la haine religieuse. Seule cette dernière (...) devrait être interdite", avait estimé M. Mattéi. "On ne réduira pas les tensions en empêchant des idées sur les religions et les convictions."
Cette fois, l'OCI, qui compte 56 pays membres, a envoyé l'Algérie et le Pakistan en première ligne pour faire pression sur le comité spécial du Conseil des droits de l'Homme chargé d'élaborer des normes complémentaires contre la discrimination, selon des documents obtenus par l'Associated Press. Si le comité reconnaît la nécessité d'un traité pour protéger les religions, ce sera le premier pas vers l'élaboration d'un protocole international qui finira par être soumis à l'Assemblé générale de l'ONU.
Le processus pourrait prendre une dizaine d'années, voire plus, mais des spécialistes lui donnent de réelles chances d'aboutir si les pays musulmans qui le soutiennent persévèrent. Et le débat menace de raviver le ressentiment de musulmans contre les pays occidentaux.
En 2005, la publication de 12 caricatures de Mahomet dans un journal danois, alors que l'islam interdit toute représentation de son prophète, avait déclenché des manifestations violentes dans une partie du monde musulman ainsi que des attaques contre des ambassades occidentales, notamment au Liban, en Iran et en Indonésie. Plusieurs journaux européens avaient alors reproduit les caricatures au nom de la démocratie."
[...]
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/20091121.FAP4293/?xtmc=religion&xtcr=8


L'écrivain turc jugé pour blasphème (Marc Semo)
Libération - 5 mai 2009

"Depuis plus de vingt-cinq ans, cela ne lui était plus arrivé de se trouver debout face à un juge pour l’un de ses romans. "J'en ai un peu perdu l’habitude", soupire avec ironie l’écrivain turc Nedim Gürsel, 58 ans, dont le procès s’ouvre aujourd’hui à Istanbul pour un chef d'inculpation plutôt inédit dans la république laïque fondée par Mustapha Kemal : "dénigrement des valeurs de la religion d’une partie de la population à même de troubler l'ordre public", article 216 d'un code pénal pourtant libéralisé en avril 2005 avec l’aval de l’Union européenne… Il risque jusqu’à un an de prison, voire plus car la peine maximum prévue est doublée si le délit a été commis par écrit. "J’avais déjà été attaqué en justice pour insulte aux forces de l’ordre mais un tel procès dans le pays d'Ataturk pour une prétendue diffamation de la religion représente malheureusement une nouveauté", explique Nedim Gürsel qui vit entre le XIIIe arrondissement de Paris et les rives du Bosphore, au gré de ses humeurs créatives et de ses exils successifs commencés en 1971 après un coup d’Etat militaire. L’auteur de la Première Femme, d'Un long été à Istanbul ou des Lapins du commandant - premières oeuvres qui lui valurent célébrité et déboires judiciaires - est incontestablement le plus français des écrivains turcs. S'il écrit ses romans dans sa langue maternelle, c'est en français qu'il rédige ses essais. Ce procès pour blasphème indigne autant le disciple de Voltaire que celui de Mustapha Kemal." [...]
http://www.liberation.fr/monde/0101565491-l-ecrivain-turc-juge-pour-blaspheme


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