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Morale, éthique : "La règle d'or"




"Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse."


Cette maxime est souvent appelée la "Règle d'or". On la retrouve sous des formulations voisines dans la plupart des religions, philosophies ou cultures du monde. C'est la barrière que la morale dresse contre l'égoïsme et contre ceux qui pensent ne pouvoir réaliser pleinement leur liberté qu'en piétinant celle des autres.



Zoroastrisme (Perse) :
"Tout ce qui te répugne, ne le fais pas non plus aux autres."
(Shayast-na-Shayast 13,29, vers 1000 avant JC)

"Que la nature (humaine) est bonne seulement lorsqu'elle ne fait pas à autrui ce qui n'est pas bon pour elle-même."
(Dadistan-i Dinik, 94:5, vers 800 avant JC)



Taoïsme :
"Considère que ton voisin gagne ton pain, et que ton voisin perd ce que tu perds."
(Lao Tzu, VIe siècle avant JC, T'ai shang Kan Ying Pien, 213-218)

Pour être bon l'homme "doit avoir pitié des tendances malignes des autres; considérer leurs avantages comme si c'étaient les siens, et leurs pertes de la même manière."
(Lao Tzu, VIe siècle avant JC, T'ai shang Kan Ying Pien)



Bouddha (560-480 avant JC)
"Ne blesse pas les autres par des moyens que tu trouverais toi-même blessants."
(Udana-Varga, 5:18)



Confucius (551-479 avant JC) :
"Tzeu koung demanda s'il existait un précepte qui renfermât tous les autres, et qu'on dût observer toute la vie. Le Maître répondit :
- N'est-ce pas le précepte d'aimer tous les hommes comme soi-même ? Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous-même."

(Analectes, XV.23 / traduction Séraphin Couvreur)

"Un mot qui peut valoir de règle de conduite pour la vie est "réciprocité". N'inflige pas aux autres ce à quoi tu n'aspires pas toi-même."
(Enseignement de la Voie du Milieu 13, 3)



Jaïnisme :
"L'homme devrait cheminer d'une manière indifférente face aux choses terrestres et traiter toutes les créatures de ce monde comme il aimerait être traité lui-même."
(Sutrakritanga I.11.33 vers 500 avant JC)



Hindouisme :
"Ceci est la somme de toute véritable droiture : traite les autres comme tu voudrais toi-même être traité. Ne fais rien à ton voisin que tu ne voudrais pas le voir faire à ton égard par la suite."
(Epopée du Mahâbharata, 5,1517, vers 400 avant JC)

"On ne doit pas se comporter envers les autres d'une manière qui nous répugne nous-mêmes. Ceci est le cœur de toute morale. Tout le reste résulte d'une avidité intéressée."
(Epopée du Mahâbharata, 114, 8, vers 400 avant JC)



Judaïsme :
"Tu devrais aimer ton prochain comme toi-même..."
(Ancien Testament, Lévitique 19,18)

"Ce qui t'est haïssable, ne le fais pas à ton prochain. C'est là la loi entière, tout le reste n'est que commentaire."
(Le Talmud, Shabbat, 31a)

"Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse. Ceci est la Loi."
(Rabbi Hillel / -70 avant notre ère,+10 / Réponse au Centurion romain venu le défier de l'instruire de TOUTE la Loi juive durant le laps de temps où il pourrait tenir sur "une seule jambe")



Christianisme :
"Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-même pour eux, car c'est la loi et les prophètes."
(Nouveau Testament, Matthieu 7.12)

"Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux pareillement."
(Nouveau Testament, Luc 6.31)



Islam :
"Aucun d'entre vous n'est véritable croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même."
(Mahomet, vers 570-632, 13e des 40 Hadiths de Nawawi, rapporté par al-Bukhari et Muslim)



Ce précepte, basé sur la réciprocité, est d'une grande simplicité et facile à comprendre, ce qui a sans doute contribué à son succès. Sa reconnaissance par la plupart des civilisations et des cultures semble en faire un dénominateur commun à l'humanité. Il ne fait, en effet, référence à aucun culte, à aucune divinité, et n'est donc pas incompatible avec l'absence de religion ou de croyance en Dieu.

Cependant, dans sa formulation telle qu'indiquée au début de la page, la "règle d'or" ne constitue qu'une règle négative, passive ("Ne fais pas...") en matière de morale et d'éthique, ne donnant qu'une vision minimaliste de la relation à autrui. En outre, elle ne concerne que les rapports d'individu à individu et n'indique rien sur les relations et devoirs de l'individu vis à vis de la collectivité.

On ne doit également pas oublier que cette règle a souvent été appliquée avec une forte restriction, implicite, voire explicite, à savoir que "autrui", "l'autre, "le prochain", "le voisin", le "frère"... est le frère en religion. Tant pis pour les infidèles, les mécréants ou les adeptes d'une autre religion.... mais ceci est un autre débat. Dans sa version laïque, par définition respectueuse de la liberté de conscience de chacun, une telle restriction ne peut exister.


Cette règle d'or est parfois complétée, comme dans le christianisme, par une formulation positive :

"Fais à autrui ce que tu aimerais qu'on te fasse (si tu étais dans sa situation)."

Cette maxime peut être considérée comme une formulation de la solidarité.

Il est même possible, d’élargir cette règle d'or, en la déclinant à la fois en terme de passif/actif, mais aussi d'individuel/collectif, pour ce qui pourrait être le fondement d'une morale empathique*, à défaut d'être naturelle ou universelle.
  Passif Actif
Individuel Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. Fais à autrui ce que tu aimerais qu'on te fasse si tu étais dans le même cas que lui.
Collectif Ne fais pas ce qui rendrait le monde invivable si tout le monde (ou beaucoup) faisait ce que tu as envie de faire. Fais ce qui rendrait le monde meilleur si tout le monde (ou beaucoup) le faisait.



Le clin d'oeil de George Bernard Shaw :

"Ne faites pas aux autres ce que vous voudriez qu'ils vous fissent. Il se peut que leurs goûts ne soient pas les mêmes."
(George Bernard Shaw / 1856-1950 / Maximes pour révolutionnaires)

"La règle d'or, c'est qu'il n'y a pas de règle d'or."
(George Bernard Shaw / 1856-1950 / Maximes pour révolutionnaires)



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