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Du passé faisons table rase !
(quand ça nous arrange...)

Temple de la Raison d'Angoulème


par JJB  -  10/08/2015




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Un petit texte à propos d'une forfaiture commise à l'instigation des bigots réactionnaires (ces deux mots ne sont-ils pas des synonymes, au fait ?) au détriment de l'histoire locale.



Le 4 Frimaire de l'An deux, la ci-devant cathédrale d'Angoulême devint propriété de l'Etat et prit le nom de TEMPLE DE LA RAISON.
Cette inscription fut gravée sur le linteau de la porte principale (à l'ouest). Au milieu du XIXème siècle cet édifice subit une redoutable restauration sous la direction de Paul Abadie fils, qui ne s'en tint pas à cette action d'éclat. En plus d'avoir abondamment sévi dans la région, il est également coupable d'avoir coopéré à l'édification de la pâtisserie qui couronne maintenant l'antique "mons martyrium".
Petite consolation, l'adresse de ce monstre architectural, 35 rue du Chevalier de la Barre, hommage à un autre martyr, rappelle au passant la tyrannie et la terreur que faisaient régner l'église et ses suppôts sous l'ancien régime
A l'occasion de ces travaux, ce linteau fut déposé et scellé sur le mur est (abside) où l'on pouvait le voir encore il y a quelques années.

A l'occasion d'un récent ravalement assez pharaonique (pour lequel furent trouvés miraculeusement des crédits, alors que la ville se débat à la recherche d'un financement pour mettre à la norme un tunnel routier dont la fermeture prévue serait catastrophique pour la circulation dans l'agglomération), le quarteron de bigots qui s'est arrogé le droit de prendre des décisions à propos de ce bâtiment (propriété du domaine public) a fait déposer en catimini la pierre portant l'inscription TEMPLE DE LA RAISON.
L'histoire ne nous dit pas, si l'assentiment de l'architecte des Bâtiments de France fut demandé et acquis.

Ainsi donc ces cagots fanatiques et maléfiques n'ont pas hésité à faire disparaître un document historique sous le prétexte probablement que, à leur avis, la susdite cathédrale ne devait plus porter le souvenir de ces moments impies !
Or qu'ils le veuillent ou non, ces moments appartiennent à l'histoire de la Cité, à l'histoire de la Nation. Ils sont à l'origine de l'évolution et de l'émancipation du Peuple de France.

Cet acte iconoclaste démontre s'il en était besoin, la hargne revancharde qui anime encore les tenants de croyances surannées, cultivant la nostalgie d'une époque ou l'irrationnel régnait en maître. Le dépit qu'ils ont d'avoir perdu leur toute puissance attise leur colère et entretien leur mauvaise foi innée.

Il est vrai que ces individus, probablement atteints d'un grave syndrome de dissonance cognitive, et dont le but est de promouvoir la propagation de la foi en de délirantes mythologies, soient offusqués, effrayés, scandalisés par le mot RAISON.


JJB



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