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Spiritualité athée

III - La situation de l'Homme


par Crovax  -  07/01/2007

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III - La situation de l'Homme

Nous avons donc établi que les concepts n'étaient que de pures constructions intellectuelles. Comment pourrai-je mettre à jour, en comparant le volume de deux corps, une certaine réalité, puisque le mot "corps" n'est qu'une vue de l'esprit et que le concept de "volume" n'est défini dans le cadre de cette comparaison qu'en rapport au concept de "corps" ?

Pour en revenir à notre sujet initial, c'est à dire les relations humaines, on constatera que l'Homme n'existe pas. Il n'y a pas d'être humain "type" qui serait en quelque sorte le patron de l'Homme, et dont les individus ne s'éloigneraient qu'accidentellement ; la courbe de Gauss n'est qu'une vue de l'esprit. Au contraire, notre réalité est celle du règne de l'original, de l'individu ; il n'y a guère que du particulier (Paul, Marie ou encore Jacques etc...). Ce mot ("Homme"), et au même titre que n'importe quel concept, ne doit être pris que pour ce qu'il est, c'est à dire comme le fruit d'une commodité de langage, dans le cadre de la définition d'un protocole de communication, pour nous rendre compréhensibles les uns aux autres.

Les catégories que l'Homme s'est construit ne font, au final, que lui nuire ; elles lui permettent de nourrir ses ressentiments tout en le faisant se sentir en sécurité. Il n'y a pas d'"athées", de "croyants", de "juifs" ou encore de "musulmans", puisque ni l'Homme, ni d'ailleurs aucun concept, n'existe indépendamment de l'esprit qui le pense, puisque chaque individu est singulier, unique, puisque ce serait se fourvoyer profondément en ce que nous accorderions plus de réalité aux concepts généraux qu'ils n'en ont réellement. La "conceptualisation" du monde est le fait de l'Homme, ou le fait du langage. Elle correspond au besoin de rendre le monde compréhensible par l'homme, et de rendre l'homme compréhensible à l'homme. On ne peut nier la puissance de cet outil (le langage), compte tenu notamment des avancées de la science, mais il convient également de nous en libérer si nous ne voulons pas devenir dupes de nous-mêmes.

Mais me direz-vous, comment, dans une réalité où règne l'individu, pourrait prendre prise une conscience collective qui devient désormais nécessaire, puisque les problèmes que rencontre l'humanité ne sont plus solubles par l'individu seul ? Certes chaque homme est unique, mais cela ne signifie pas qu'ils n'ont rien à voir les uns avec les autres. La réalité est composée de tout ce qui existe, tandis que ce qui n'existe pas est inexistant. De part son vécu chaque être humain participe de façon unique à ce qu'il convient d'appeler le fait humain. Le points commun entre les hommes n'est pas un attribut, mais un fait ; il ne faut pas s'arrêter aux différences de comportement (dans une même situation, deux personnes réagissent différemment) ou aux pensées qu'ils entretiennent (sur un thème donné chacun possède ses pensées propres), mais il s'agit plus fondamentalement du fait que nous soyons présents au monde, le fait de l'existence ; c'est la vie elle-même, c'est à dire la souffrance.

En effet, l'affamé aime-t-il avoir faim et ne ferait-il pas tout pour obtenir à manger ? Et l'assoiffé que pense-t-il de la soif et quels sacrifices ferait-il pour pouvoir se désaltérer ? Pourquoi donc chacune de nos actions ou de nos pensées auraient pour objectif de nous rendre heureux si ce n'est parce que nous souffrons et que nous n'aimons pas la souffrance ? Souffrance à l'idée de la mort, de la maladie, de la misère. Souffrance d'être jetés dans un monde sans finalité tout en ayant l'exigence d'un but. La question du sens de son existence hante l'Homme depuis l'aube de son existence, et il reste à ce sujet inconsolable faute de réponse satisfaisante.



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