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La chasse aux sorcières

Texte dédié "aux chairs à bûcher"

(Page 3 / 4)


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Par Georges Timmermans  -  26 novembre 2003





Les textes publiés dans Votre espace, en rouge foncé, ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Tableau"Réfutations des opinions de Jean Wier."

Jean Bodin dénonce l'ouvrage "De Lamiis", du médecin Jean Wier, dans lequel celui-ci soutient que les sorcières et sorciers ne doivent pas être punis.
Il dénonce que Jean Wier avait déjà répandu cette opinion, laissant paraître qu'il avait obtenu une victoire. Le magistrat lui répond, non par haine, mais pour l'honneur de Dieu, "contre lequel (le médecin) s'est armé" enfin d' empêcher que les écrits de Wier gagnent les juges à ses idées. "Qu'ils élargiraient (les sorcières), appelant bourreaux les autres juges qui les font mourir : car il faut bien que telle opinion soit d'un homme très ignorant, ou très méchant"
Que le médecin enseigne dans ses livres mille sorcelleries damnables offusque le sieur Bodin jusqu'à mettre les mots, les incantations, les figures, les cercles, les caractères des plus grands sorciers, "qui furent onques, pour faire mille meschancetez : execrables, que je n'ay peu lire sans horreur".
En somme, il reproche à Jean Wier de lui faire de l'ombre, de reproduire des informations que lui-même décrit dans son ouvrage.

De même, dans son livre "De Prestigiis", imprimé à Bâle en 1578, Jean Wier a mis l'inventaire de la Monarchie Diabolique, "avec les noms et surnoms des soixante et douze princes et de sept millions quatre cent cinq mille cent vingt six diables sauf l'erreur du calcul" (sic)
L'étonnement du magistrat va en augmentant "Et néanmoins après avoir enseigné curieusement les receptes diaboliques, il ajoute ces mots "mais cela est mechant" (resic)
Insidieusement, il tente de faire croire que "sous le voile des choses saintes et sacrées, (Wier)fait passer toutes les impietez qu'on peut imaginer".

Notre bon apôtre pousse sa botte plus loin en citant l'exemple d'un certain Lolianus qui fut banni, et ses biens confisqués, pour avoir transcrit un livre de magie. Il s'interroge encore "et quelle peine mérite celuy qui la soutient (la magie), voire qui l'enseigne par dits et par écrits ?" Il faut donc ne pas croire Wier quand il parle de Dieu, "puisque on voit de si horribles blasphèmes en ses livres."

L'attaque envers le médecin se fait de plus en plus virulente. Il revient sur l'information contenue dans sa préface, que des papes, rois, princes, prêtres, des prêcheurs, des juges et des Médecins furent des sorciers de Satan.
"Mais (Satan) n'a point de meilleurs sujets à son gré que ceux qui font les autres sorciers et les attirent, par dits ou par écrits en ces filets, ou qui empêchent la punition des sorciers."
Il cite l'exemple de Guillaume de Lute, docteur en théologie, grand prédicateur, qui fut condamné comme sorcier, à Poitiers en 1453. Car, il déclarait dans ses sermons, que tout ce qui se disait au sujet des sorciers n'était que des fables, que c'était cruauté que de les condamner à mort.

Jean Bodin reprend les accusations violentes du "Marteau des Sorcières" envers les femmes.
"Qu'on lise les livres de tous ceux qui ont écrit des sorciers, il se trouvera cinquante femmes sorcières, ou bien démoniaques, pour un homme".
Même le courage des femmes envers la torture témoigne encore en leur défaveur.
Elles persistent dans l'erreur avec un grand entêtement.
Elles n'ont point de cerveau et que la sagesse ne leur vient jamais, "elles approchent plus de la nature des bêtes brutes."

Il reprend, en la détournant, l'affirmation de Wier, qu'il ne faut pas croire la confession des sorcières et qu'elles s'abusent de faire ce qu'elles pensent. Qu'il est bien vrai que le corps de la sorcière ne se transporte pas, mais son âme. "Ce n'est pas l'onguent, ny le sommeil, mais un vray ravissement de l'âme hors du corps."
"Encore est-il plus ridicule de dire, que la maladie des sorcieres provient de melancholie, vu que les maladies provenant de la melancholie, sont toujours dangereuses"
Il cita alors diverses malheureuses, dont Jeanne Hatuillier qui fut brûlée vive, le 29 avril 1578, à l'âge de 50 ans et Magdeleine de la Croix, abbesse de Cordoue, exécutée en 1545, à l'âge de 45 ans, avec 30 ans de copulation avec le diable. (resic)
Et l'auteur du "Fléau des Démons" s'adressant à Wier, lui conseille de confesser que "c'est une incongruité notable à luy, qui est Médecin, et ignorance par trop grossière ( mais ce n'est pas ignorance - l'insinuation est du magistrat) d'attribuer aux femmes les maladies melancholiques, qui leur conviennent aussi peu …"

L'Italie, n'a pas suivi la chasse aux sorcières tel que cela s'est produit dans le Saint Empire Germanique. Bodin le sait et ne se prive pas de le fustiger : " et qu'il faut pardonner à ceux qui sont trompés et non pas à ceux qui trompent : qui sont les arguments ridicules de ces Docteurs italiens, qui ont bien profité en ce métier, que l'Italie est presque toute infectée de cette peste, et en a infecté la France entière,…"

Personne n'échappe à l'ire des "chasseurs". Voici venu le tour des jongleurs, prestidigitateurs. "Il fait venir en sa main les chainons d'une chaine d'or, qu'avait un gentil-homme, sans y toucher, et faisant voir que le bréviaire d'un prêtre était un jeu de cartes. Cette preuve suffit pour procéder à la condamnation du sorcier : car il est très certain que de telles choses, qui ne sont point par miracle divin."
Il présente des tours de bateleurs irréalisables et les compare aux aveux extorqués aux sorciers. "Et de punir à toute rigueur ceux qui renoncent à Dieu, et s'abandonner à Satan, que Wier ne peut dire être une action impossible."

Gare à ceux qui sont ironiques de nature, se gaussant de la bêtise de leurs semblables. "Car, d'autant que ceux qui avaient accoutumé de tourner la sévérité de la justice en risée pour faire évader les sorciers font ces tours étranges, et contre nature, faisant rire un chacun, les cœurs des juges s'amollissent, et chacun pense qu'il n'y ait point de mal."

"Voilà ce qu'il m'a semblé, qu'on peut répondre aux livres de Wier : En quoy je vous prie, Monsieur et tous les lecteurs, me pardonner, si j'ay écrit peut être, trop aigrement : car il est impossible à l'homme, qui est tant soit peu touché de l'honneur de Dieu, de voir, ou lire tant de blasphèmes, sans entrer en juste colère …"

Le médecin Johannes Wier ne fut pas inquiété, mais il était médecin personnel du duc de Clèves.

Ceci dit, les bien pensants n'admettent que difficilement ces faits, bien qu'il ne soit plus possible de les nier. Alors, ils les atténuent ou, invoquant l'ardeur des poursuites du bras séculier, soulignent la modération qu'imposent aux tribunaux les inquisiteurs.
"Pourtant, il convient de noter la grande retenue des théologiens, des inquisiteurs et de la Curie romaine face au problème de la sorcellerie démoniaque."

Ces quelques exemples ci-dessus suffisent à infirmer toute "retenue théologique".

En 1326, Jean XXII rédigea la bulle "Super Illius Specula" ; la sorcellerie est désormais assimilée à une hérésie, les inquisiteurs pouvaient enfin la poursuivre.
Confirmé par les bulles de 1585 et 1623.
En 1484, Innocent VIII, reconnaît la réalité des pratiques magiques.
En 1521, Léon X proteste avec menace d'excommunication et d'interdit, auprès du sénat de Venise qui contrecarre l'action des inquisiteurs de Brescia et de Bergame.
Adrien VI ordonne aux inquisiteurs de Crémone et de Côme de poursuivre la sorcellerie avec sévérité.
Dans les diocèses de Cologne, Trèves, Cambrai, Malines, Tournai, Anvers, Namur, Metz et Liège, 17 conciles, tenus entre 1536 et 1643, avaient appelé à la répression de la sorcellerie.
L'archevêque de Trèves fit brûler, entre 1587 et 1593 et ceci dans 22 villages, 368 "sorcières".
A Wurzburg en Allemagne, le Prince Evêque Philippe Adolf von Ehrenberg qui régna de 1623 à 1631, fit brûler 900 "sorcières".
A Bamburg en Allemagne, l'évêque Gottfried Johan Georg II Fuchs von Dornhem, qui regna de 1623 à 1630, fit brûler au moins 600 "sorcières", ce qui lui valut le surnom de "l'évêque des sorcières"
Les autorités protestantes firent de même. Aux Provinces-Unies, entre 1580 et 1620, 15 synodes condamnèrent et excommunièrent les sorciers.


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