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La chasse aux sorcières

Texte dédié "aux chairs à bûcher"

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Par Georges Timmermans  -  26 novembre 2003





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Tableau d'horreur de quelques autres Inquisiteurs.

Martin Del Rio.

Jésuite, théoricien de la démonologie, connaissant neuf langues, il a d'abord été un juriste dans les tribunaux civils (procureur général au Conseil de Brabant). Il n'en fut pas moins un impitoyable inquisiteur même si son ami, l'humaniste Juste Lipse, le salue comme un "miracle de l'époque". Voici ce qu'en dit Maître Augustin Nicolas, Conseiller du roi, et Maître des Requêtes : "est-ce d'un Prêtre et d'un Théologien (Del Rio) que nous devrions entendre ces belles leçons ? Il ne faut pas qu'un juge se serve de nouvelles inventions pour tourmenter les accusés de quelques crimes ; mais il doit se contenter en celui de sortilège de celles qu'on a coutume d'y pratiquer ; savoir de l'estrapade avec une corde fort petite, versant de l'eau froide sur le patient pendant qu'il est pendu par les bras.

On pourra même lui ajouter des poids aux deux pieds pour aggraver la pesanteur de son corps, lui attacher un bâton aux jambes pour l'empêcher de pouvoir les joindre ensemble ; enfin on peut se servir du tourment de la veille, qui est le meilleur de tous. Qu'on doit éviter en la torture de casser les os aux patients ; mais qu'on ne peut faire moins de leur déboîter les membres et les jointures."

En 1682, Me Augustin Nicolas, Conseiller du Roi, et Maître des Requêtes, fit éditer à Amsterdam, son ouvrage "Dissertation Morale et Juridique, sur la torture comme moyen de vérifier les crimes."
" Je ne dis rien ici des abus épouvantables qui se commettent partout dans la pratique de la Torture en la recherche des crimes et sortilèges…, sous prétexte de l'honneur de Dieu et du repos de l'Etat"
L'auteur s'étonne que ces ecclésiastiques qui devraient représenter la douceur et la piété de leur sacerdoce, se sont métamorphosés en brutes infâmes.

Jean Bodin (1530-1596)
Auteur du "Le fléau des démons et sorciers", " La Réponse à M. de Malestroit", est l'un des créateurs du droit moderne et de la science historique.

N. Remy
Il participa, en 1596, à la rédaction de la coutume de Lorraine. Il fut aussi avocat, historien et diplomate. Il mourut en 1616, très fier de ses 3000 condamnations à mort. Dans son infinie miséricorde, il épargnait juste les enfants qui avaient dénoncé leurs parents, mais les faisait tout de même fouetter et les obligeaient à courir en rond autour du bûcher de leurs parents.

H. Boguet
C'est un historien familier des auteurs classiques.

P. de Lancre
C'est un grand érudit et un poète de talent. On disait qu'il "goûtait fort le bal et la vie de société". Il est cependant l'auteur de l'ouvrage "Si la Torture est un moyen sûr à vérifier les crimes secrets." Recueil qui est le "fruit" de sa longue expérience d'inquisiteur.
Etc.


Martyrologe :

Diemeringen (Alsace Lorraine 1588-1715)

Le 16/10/1673, plusieurs personnes sont condamnées pour sorcellerie à être décapitées puis brûlées : Amalia, épouse de l'huilier Anstett Mûler ; Christina, épouse du berger Théobald Bôss ; Ursula, épouse du forestier et maire Peter Kübler, Dieboldt Weyland, fils de Catharine et Johan Marcel, échevin.

De plus, "Le 29/04/1671, Hans Martin Mûller, jeune tailleur de ce lieu âgé de 26 ans, fils célibataire du défunt Anstett Mûller, huilier, s'est pendu…dans sa prison…après qu'on l'ait jugé (coupable) d'une horrible sodomie et sorcellerie (son cadavre) a été brûlé près du gibet le 2 mai avec une chèvre et un jeune cheval" On juge de même " le 20 décembre 1671, Nickel Frantz…, son épouse Janetta et leur fils…, pour avoir commis une horrible sorcellerie, assassinat de personnes et de bétail, …(tous trois ayant assassiné) leur propre cousin et les deux enfants de Hänrich Hanel et Hans Jacob Dormeyer…les poumons, jambes, cheveux ont été ensorcelés, …le fils ayant pratiqué la sodomie…sont passés, par l'épée, de vie à trépas, et leur corps a été réduit en cendres" Enfin, "Le 23/12/1672, Margaretha, épouse de feu le charpentier Hans Martin Bangert, est morte dans sa prison où elle était incarcérée, accusée de sorcellerie et pour avoir commis près de vingt adultères, et le 24 suivant, (elle a été) conduite…au gibet (et sous le même) enterrée par le bourreau".

La Roche-en Ardenne, 1645

Catherine, femme d'Henri de Villiers, a été autrefois bannie (pour une raison inconnue) puis graciée. Le 28 juillet 1645, des plaintes sont déposées contre elle pour sorcellerie. L'enquête commence le 8 août et débouche sur son arrestation le 12. Comme elle était riche, le premier acte de la justice est de dresser un inventaire de ses biens : maison, terres, argent liquide, ustensiles ménagers, vêtements, tout est vendu au profit des membres du tribunal (juges, greffiers, médecin), des auxiliaires de la justice (bourreaux, gardiens), le reste revient au Comte de Rochefort.
Elle est soumise, le 30 septembre, à la torture de l'estrapade (voir la description de Maître Augustin Nicolas "Tableau des horreurs). Le médecin De Durbuy est présent pour veiller à ce que l'accusée ne meure pas ou ne s'évanouisse pas sous la torture. Très vite, Catherine cède, demande à être dépendue, et commence à avouer, mais pas tout ce dont on l'accuse. Elle essaye d'apitoyer ses juges en soulignant son grand âge et son long emprisonnement (un mois et demi) dans des conditions épouvantables. Elle est torturée à nouveau quelques jours plus tard. Cette fois, elle avoue n'importe quoi : oui, elle a été à assemblées et y a reconnu certaines femmes…Le 7 octobre, elle est condamnée à être étranglée (mesure de clémence) puis brûlée, elle est exécutée le jour même. Son corps est entièrement brûlé et ses cendres dispersées pour que rien ne reste d'elle ; en effet, des os ou cendres de sorcières servent à confectionner des charmes protecteurs contre la sorcellerie. ( !)


En guise de conclusion.

"Les filles des sorcières sont soupçonnées des pratiques du même genre, comme imitatrices des crimes du même genre, comme imitatrices des crimes maternels ; et en vérité, c'est toute la progéniture qui est infectée." - "Malleus Malleficarum".

Ainsi la mère de Jeanne Hatuillier, dont nous ignorons le nom, fut-elle brûlée vive.
Jeanne Hatuillier elle-même, native de Verbery près de Compiègne, fut également brûlée vive le 29 avril 1578.
Mais qu'est devenue la fille de Jeanne ?


Georges Timmermans



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