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Regard sur la BibleUne bien vieille trilogiePage 3/3 Par Germinal - 13 décembre 2003 Début de Regard sur la Bible Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs. Avancée symbolique personnelleJe pensais alors en moi-même : "de quelles boues étaient faites les briques avec lesquelles ont été construits les remparts de Babylone ? quels fleuves les ont charroyées ? de quelles montagnes les avaient-ils arrachées?" Si, comme nous l'avons vu précédemment, les textes constituant le livre ont été des textes de compromis entre des tendances opposées ou tout simplement différentes (et je renvoie à l'ouvrage de J. Bottéro : "La Naissance de Dieu" où ces manœuvres sont mises à jour par un spécialiste..) les "vaincus" du compromis ont certainement dû laisser poindre çà et là des indices apparemment anodins, mais qui pourraient constituer pour les générations futures, autant de points d'ancrage pour redécouvrir ce qui avait dû être concédé au cours de ces négociations visant au consensus et à l'harmonie. Consensus et compromis nécessaires au cours de contextes précis d'oppositions, d'affrontements, de polémiques…, et qui, une fois ce contexte modifié, demeuraient en l'état de fossiles, ajoutant encore de l'obscurité à l'ensemble, car depuis longtemps déconnectés de toute justification du fait de ces changements. Et j'ai tout d'abord relevé que, chez les hébreux, un nombre important de noms se terminaient par "el" traduit par "dieu" dans la bible : Ismaël : smah el, qui écoute dieu, israel : celui qui se bat avec dieu, Samuel, : celui qui est voulu par dieu, Daniel, :Dan est avec dieu, Emmanuel, Dieu est avec nous etc… El veut dire "dieu", mais d'autres prénoms ou noms contenaient les mots joh ou jah qui venaient de Yahvé', et qui se traduisaient aussi par dieu. Donc, dieu était traduit de deux façons Donc, il y avait deux dieux à l'origine et deux peuples. En feuilletant l"histoire des croyances et des idées religieuses", d'Eliade, j'appris que "El" était le dieu des populations de Canaan, père de Baal lequel lui disputa longtemps le titre de dieu des dieux. La religion cananéenne avait donc si fortement influencé les hébreux, notamment sur le plan religieux, pour que le terme "el" soit aussi présent tout au long de la bible, ne serait-ce que par les noms de personnes et de lieux (beth'el: la maison de dieu ; beth est la deuxième lettre de l'alphabet phénicien, peuples longtemps assimilés aux cananéens) Cette influence cananéenne se retrouve dans la bible notamment au niveau des prescriptions relatives à la culture et à l'élevage, à la façon d'ériger un sacrifice dont l'odeur de viande grillée "est une odeur agréable à l'éternel" qui ne pouvaient provenir que d'un peuple habitant un pays "où coulent le lait et le miel" et non d'une troupe en guenilles errant dans le désert pendant quarante ans, et nourrie de la manne divine… Les prophètes ultérieurs n'ont eu de cesse de s'élever contre ces prescriptions, et l'éternel par leur bouche indique qu'il a ces sacrifices en horreur et qu'il exige simplement de ses sujets qu'ils se conduisent en vérité et justice… "Que m'importe la multitude de vos sacrifices, je suis rassasié des holocaustes de béliers…" (Esaïe 11-17) Dans les textes sumériens traduits par Kramer et Bottéro, on retrouve mot pour mot le plaisir olfactif des dieux sumériens pour l'odeur de la viande grillée, et Kramer de conclure après avoir constaté bon nombre de similitudes (L'Histoire commence à Sumer-1957) : "Les Sumériens n'exercèrent pas d'influence directe sur les Hébreux, puisqu'ils avaient disparu bien avant l'apparition de ces derniers. Mais il n'est guère douteux qu'ils influencèrent profondément les Cananéens, prédécesseurs des Hébreux en Palestine. C'est ainsi que l'on peut expliquer les nombreuses analogies relevées entre les textes sumériens et certains livres de la bible, via les Cananéens. Ces analogies ne sont pas isolées; elles apparaissent souvent "en série"; il s'agit donc d'un véritable parallélisme". (suit une énumération des points communs : le paradis, la séparation de la terre et de l'eau à partir d'une boue primitive, l'homme qui transgresse les ordres des dieux en consommant des plantes interdites, la malédiction des dieux contre la femme qui devra enfanter dans la douleur, la vie construite à partir d'une côte, incompréhensible en hébreu, provient en fait d'un jeu de mots en sumérien entre la côte et la vie qui se traduisaient par le même mot "ti", le Déluge avec son Noé Sumérien...etc..) Les fouilles menées sur le site de la ville royale cananéenne de MEGGIDO ont permis de retrouver des tablettes sumériennes relatant l'épopée de Gilgamesh, héros sumérien. Sumer était donc présent à Meggido en Canaan. La conquête de Canaan par l'Egypte s'effectua sous le règne de Touthmosis III qui prit Meggido, en 1450 BC, en battant Mittiani qui avait regroupé les restes de l'empire d'Assurbanipal regroupés aux tribus phéniciennes et autres qui se partageaient le pays de Canaan. Pour se rendre à Megiddo, il fallait passer par une cité verrou : Aarouna, en égyptien, (aujourd'hui Khribet Aârah). D'où : Aaron, personnage originaire de cette ville, qui devait donc parler les langues sémitiques en usage dans ces contrées et que Moise employait pour parler aux hébreux, car, selon la bible, Moïse avait un "défaut de langue qui le rendait incompréhensible…" En fait, Moïse parlait égyptien, et Aaron, présenté comme son frère, traduisait en hébreu. Ce qui explique pourquoi Aaron, de culture sémitique, donc polythéiste, "rechuta" en participant à l'hérésie du "veau d'Or", alors que Moïse recevait les tables de la loi sur le Sinaï…, ou bien venait tout bonnement d'être occis au cours des nombreuses révoltes des hébreux que mentionne la bible tout au long de ses récits (révolte de Coré, massacre suite à l'épisode du veau d'or…1 sur 10 ) Autant de données attestant la profonde influence des mythologies et des cultures sumériennes puis cananéennes dans la bible J'ai trouvé chez Esdras que l'éternel avait laissé errer les hébreux pendant quarante ans dans le désert "afin que les soldats issus d'Egypte ne puissent connaître la terre de Canaan, sauf Caleb et Josué fils de Nun, (mais Nun, dans le panthéon égyptien signifie le monde primitif avant que les eaux ne se soient retirées de sur le sol)." il est bien dit "soldats", et non plus les hordes d'esclaves… Il y avait donc bien des soldats parmi ceux qui ont participé à l'exode. Ainsi s'expliquerait la référence aux armées dans certains passages de la bible "Ainsi parle l'Eternel, dieu des armées". C'est alors que je fis le lien avec un passage de "l'enquête" d'Hérodote dont je vous avais entretenu dans une planche l'an passé à la même époque: "L'Exode. Hérodote relate à partir d'informations de sources égyptiennes que, sous Ramsès, 240 000 soldats égyptiens appelés "transfuges" qui n'avaient pas été payés depuis plusieurs mois, désertèrent, passèrent en Ethiopie, et se mirent au service du roi de ce pays qui leur offrit un territoire duquel ils en chassèrent les habitants pour s'y installer." (On voit mal un Ramsès, connu pour l'importance de ses victoires militaires et le développement de son empire, refuser de payer ses soldats et ainsi se priver du service de 240 000 combattants, une hémorragie qui l'aurait immanquablement livré à la merci de ses ennemis, et assuré sa chute. Cette désertion a bien eu lieu, mais une vingtaine d'années avant l'arrivée de Ramsès au pouvoir, au cours d'une période d'anarchie consécutive à la mort (assassinat ?) d'Akhenaton, vers 1347 BC) Autant d'indices qui confirment la thèse freudienne de la conquête du pays de Canaan par des troupes aguerries issues de l'armée égyptienne. Ainsi, le peuple de la bible apparaît en fait comme le résultat de la rencontre et de la fusion de plusieurs composantes, dont 1°) Une composante sémitique cananéenne comprenant des îlots sumériens. Très proche de l'hébreu sur le plan linguistique, composante organisée autour du culte des dieux El et Baal, qui exigeaient des sacrifices et holocaustes d'animaux particulièrement choisis, des prescriptions alimentaires dont le sens nous échappe "tu ne feras pas cuire l'agneau dans le lait de sa mère", des schémas d'organisation sociale qui relèvent parfois de la vie de nomades dans le désert et parfois de la vie des pasteurs sédentarisés pratiquant l'élevage, l'agriculture céréalière puis fruitière (sédentaire). Les consignes attribuées à Moïse et relatives au rituel de construction des autels ainsi que la nature et la constitution des offrandes sont étonnamment proches des descriptifs sumériens antérieurs de près de vingt siècles, ainsi que le fait remarquer J.Bottéro, traducteur de ces textes. Les restes archéologiques des autels retrouvés en Palestine montrent que les autels cananéens contemporains ou antérieurs à l'entrée des hébreux en Canaan avaient la même structure que celle que l'on retrouve codifiée dans l'Exode. De plus, la viande de porc était consommée par l'ensemble des peuples sémitiques du proche orient (voir les traductions de J. Bottero "La plus vieille cuisine du monde"), l'introduction de prescriptions à ce sujet chez les juifs ne peut être que d'origine extérieure, donc égyptienne car ce peuple, nous l'avons vu plus haut, avait horreur du porc. 2°) Une composante égyptienne, L'Egypte est citée 700 fois dans la bible Cette influence égyptienne est identifiée:
La vérité et la justice, la paix,….une bien vieille trilogie… vieille comme … comme Maat u Shalom M'at u shelah Mathusalem. La traversée du désert d'une durée de quarante ans est réellement hautement symbolique et relativise le pessimisme de cette planche relatif à l'approche critique de la bible par les juifs eux-mêmes: Messod et Roger Sabbah, fils de rabbins ont publié un livre en novembre 2000, "les secrets de l'Exode". Ils reprennent en l'illustrant de nombreux exemples puisés dans la bible l'hypothèse d'une transmission par Moïse des Egyptiens aux Hébreux du monothéisme Atonien. En Israël, après cinquante ans d'obscurantisme, la bible sort enfin des mains des rabbins.
Retour au début >>> Regard sur la bible Voir la page d'accueil sur la Bible Bonjour, Je me permets de vous contacter en vertus d'un article sur votre site concernant les prénoms égyptiens : Je vous cite : "Par des noms de personnes égyptiens, donc non sémitiques, parmi les proches de Moïse". Cependant, Genèse 41.46: Pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnath Paenéach; et il lui donna pour femme Asnath, fille de Poti Phéra, prêtre d'On. Et Joseph partit pour visiter le pays d'Égypte. Noter la connotation des Noms surligner beaucoup de "P" Genese 46.13: Fils d'Issacar: Thola, Puva, Job et Schimron Exode 6.14 : Voici les chefs de leurs familles. Fils de Ruben, premier-né d'Israël : Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi Exode 6.21/6.22 : Fils de Jitsehar: Koré, Népheg et Zicri. - Fils d'Uziel: Mischaël, Eltsaphan et Sithri Il y a encore plusieurs exemples. J'espère avoir contribué a vos recherches Marc, 17/04/2012 ![]() ![]() |